social-démocratie

5 oct 2017

Lénine avait tout à fait compris la question, bien entendu. Voici ce qu'il dit, dans un article de 1899 intitulé Karl Kautsky, Bernstein et le programme social-démocrate :

« Bernstein dit de la « théorie de la misère » de Marx ou « théorie de la paupérisation » qu'elle est abandonnée en général.

9 aoû 2017

L'effondrement du Parti Ouvrier Français était dans sa matrice même : sans base idéologique et culturelle, rien n'était possible. Karl Marx et Friedrich Engels espéraient que le Parti Ouvrier Français soit le début de quelque chose : ses acteurs le voyaient comme une fin en soi.

Or, de par la réalité historique, il fallait bien que le Parti Ouvrier Français aient une stratégie et une tactique. De par les réalités historiques françaises par ailleurs, il fallait se positionner par rapport à la question municipale...

2 aoû 2017

Le Parti Ouvrier Français connut une certaine montée en puissance sur le plan de l'organisation, grâce à d'un côté un engagement militant en faveur du collectivisme, de l'autre l'ouverture d'une perspective marxiste. Initialement appelé Fédération de parti des travailleurs socialistes en France lors de sa fondation au congrès de Marseille d'octobre 1879, il s'appuyait sur un découpage en six régions : Nord, Est, Centre, Ouest, Midi, Algérie.

En fait, malgré la prétention centraliste, les régions étaient autonomes et en fait cela était même le cas des groupes locaux. Ceux-ci étaient libres de se fédérer ou bien d'être simplement en contact avec la direction. Chaque année, suivant le principe instauré au congrès national de Lille en octobre 1890, le Conseil National était organisé par une différente région...

31 mar 2017

Georgi Dimitrov – 2e partie : le syndicalisme

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Georgi Dimitrov est né le 18 juin 1882, dans le village de Kovatchevtsi près de Pernik, une région minière non loin de Sofia. Il est né dans les champs, sa mère servant d'aide aux champs, avant de devenir servante, tandis que son père parvint par la suite à s'installer comme artisan de chapeaux à Sofia.

Ses parents provenaient tous deux de la région de Krésna-Razlog, marquée à la fin du XIXe siècle par un soulèvement bulgare anti-ottoman, dans le cadre du refus de la Macédoine bulgare de rester dans le giron ottoman...

8 fév 2017

En 1919, Karl Kautsky publia Domination populaire ou domination de la violence et son point de vue est très simple. Les Alliés ont gagné la guerre, car leur prolétariat les a soutenu, la lutte s'étant présentée selon lui comme une lutte contre le militarisme et l'autocratie. Pour cette raison, le prolétariat ne pourra désormais plus que prolonger sa logique de revendications et le socialisme apparaîtra comme nécessaire, sans même une révolution violente.

Cela montre à quel point Karl Kautsky n'a en rien saisi la nature de l'impérialisme, que Lénine a justement défini...

5 fév 2017

Le centrisme de Karl Kautsky se prolongea y compris en pleine effervescence révolutionnaire en Allemagne. Lors d'un conférence générale de l'opposition en avril 1917, Karl Kautsky s'opposa ainsi tant à la présence des spartakistes qu'à la formation d'une nouvelle organisation, le Unabhängige Sozialdemokratische Partei Deutschlands - USPD (Parti social-démocrate indépendant d'Allemagne).

L'USPD eut pourtant un succès immédiat, obtenant 120 000 adhérents en quelques mois, alors que le vieux parti social-démocrate n'en avait alors plus que 240 000. Karl Kautsky et Eduard Bernstein prirent dans ce cadre une position tellement réformiste qu'ils devinrent les chefs de file de son aile droite...

4 fév 2017

Il est nécessaire ici de voir que c'est précisément cette passivité typique de Karl Kautsky que Lénine dénonce sous le vocable de kautskysme. Le kautskysme est ici un centrisme, c'est-à-dire une collusion avec la droite contre la gauche, au nom du succès mécanique inévitable censé arriver.

Karl Kautsky assuma cette position centriste jusqu'à la caricature. En 1915, il publia dans ce cadre État national, État impérialiste et fédération des États. C'était un ouvrage étrange : Karl Kautsky tentait d'y formuler une ligne de pseudo-critique de l'impérialisme, en pleine guerre...

31 Jan 2017

La question de la grève de masses révéla tout ce que le kautskysme contenait de problématique. En 1893, Karl Kautsky abordait ainsi la question du parlementarisme, dans un long document cherchant à définir la position de la social-démocratie. Ce qui y est frappant, c'est que dès le début, il insiste sur une de ses anciennes positions : à ses yeux, même lorsque le peuple donnera directement le pouvoir, le parlementarisme est absolument nécessaire.

C'est très exactement la critique que fera Rosa Luxembourg à Lénine à la suite de la révolution russe de 1917. La principale erreur de la social-démocratie historique a été, en effet, une conception de la démocratie qu'elle opposait, non pas à la bourgeoisie comme le fit Lénine, mais à l'absolutisme...

28 Jan 2017

Karl Kautsky – 12e partie : la grève de masses

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Karl Kautsky considérait que la social-démocratie allait l'emporter de manière naturelle, submergeant le capitalisme pourrissant. Cette conception combinant mécanique historique et mouvement populaire se trouva relativement mise en défaut avec l'un des débats les plus importants dans la social-démocratie, celui de la grève de masses.

Il s'agissait d'une forme nouvelle, développé par le mouvement ouvrier belge, dans le cadre de la bataille pour le droit de vote, réservé à 44 000 personnes par la monarchie parlementaire née en 1830. Le Parti Ouvrier Belge en 1885 développa une ligne de masses aboutissant à de multiples grève politique de masse, en 1891, 1892, 1893, 1902 et 1913...

27 Jan 2017

Quel choix Karl Kautsky allait-il faire entre le communisme comme processus universel – la matière va au communisme – et le communisme comme processus social s'appuyant sur une base naturelle humaine seulement ?

En 1910, Karl Kautsky fait son choix avec La multiplication et le développement dans la nature et la société, où il assume un double combat : celui contre les partisans du libre-arbitre, celui contre les partisans d'assimiler la vie sociale de l'Humanité à une forme de vie végétale ou animale...

26 Jan 2017

Nicolas Chapuis, le chef du service politique du Monde, a affirmé au sujet du débat d'hier entre les deux vainqueurs du premier tour des « primaires citoyennes » qu' « une fois n'est pas coutume, ce débat est de bonne tenue et clair pour les potentiels électeurs sur le choix qui s'offre à eux ».

De bonne tenue, peut-être, mais clair, il faut tout l'aveuglement d'un membre dirigeant du quotidien historique de la « seconde gauche » pour y voir quelque chose de lisible...

23 Jan 2017

Les « primaires citoyennes » ont rendu leur verdict, avec une participation qui dépasse le million de votes, ce qui est bien moins que la droite avec ses primaires, mais témoigne qu'en arrière-plan, un débat certain existe dans les masses.

Toutefois, le niveau de ce débat est à l'image de la société française et il n'a pas su aller au fond des choses au point d'avoir placé en tête quatre personnes relevant d'une seule et même famille politique...

18 Jan 2017

Avant de voir quelle fut la position de Karl Kautsky quant aux thèses d'Eduard Bernstein, regardons comment celles-ci ont pu être comprises et soutenues.

En France, le théoricien syndicaliste-révolutionnaire Georges Sorel apprécia par exemple énormément cette dénonciation du marxisme. Voici ce qu'il écrit, dans une lettre au philosophe italien Benedetto Croce :

17 Jan 2017

Eduard Bernstein était un intellectuel qui, avec Karl Kautsky, était le plus proche de Friedrich Engels, dont il fut même l'exécuteur testamentaire. Son positionnement fut cependant totalement différent de celui de Kautsky et il provoqua une bataille idéologique dans les rangs de la social-démocratie allemande.

Eduard Bernstein savait tout à fait ce qu'est le marxisme. Il était tout à fait conscient, de manière pertinente, qu'il ne contient pas simplement un aspect économique, mais bien une base philosophique. Dans Les présupposés du socialisme et les tâches de la social-démocratie, la première partie de l'ouvrage est consacré à présenter la conception marxiste, on y lit, de manière juste :

« La question de la justesse de la conception matérialiste de l'histoire est la question de la nécessité historique et de leurs causes. Être matérialiste cela signifie de fait de ramener tout événément aux mouvements nécessaires de la matière...

10 Jan 2017

Karl Kautsky était le défenseur du matérialisme historique, faisant tout pour populariser les thèses de Karl Marx et Friedrich Engels, reconnaissant entièrement que leur approche était scientifique et qu'il fallait se placer historiquement dans cette orientation. C'était le sens de son orthodoxie.

En 1887, Karl Kautsky publia ainsi un écrit sur les enseignements économiques de Karl Marx, qui sont à ses yeux la clef de voûte du marxisme et donc de la social-démocratie. A ses yeux, Le Capital compte comme une œuvre d'histoire et ce qui compte, c'est l'analyse objective de la réalité, en portant son attention sur le mode de production...

9 Jan 2017

La primaire citoyenne et «Je suis Charlie»

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Le mouvement « Je suis Charlie » a été historiquement une vague progressiste de nature petit-bourgeoise, permettant de vrais débats, sans pouvoir aller jusqu'au fond des choses, mais tout de même. C'est pour cette raison que la fraction la plus conservatrice de la société a été totalement opposé à ce phénomène, tout comme par ailleurs l'extrême-gauche devenue ultra-gauche. En fait, le mouvement « Je suis Charlie » correspond à tout un pan de la société qui est l'allié objectif de toute bataille pour une démocratie populaire.

Pourtant, on peut voir que les candidats à la primaire citoyenne n'abordent pas la question du mouvement « Je suis Charlie ». Pire encore, leur approche s'y oppose même pratiquement entièrement pour la plupart d'entre eux...

7 Jan 2017

Karl Kautsky représente l'approche orthodoxe du marxisme ; à l'opposé d'en France, la direction de la social-démocratie reconnaît le marxisme comme science.

La différence est fondamentale entre le socialisme de type français, éclectique, anti-idéologique, Jean Jaurès lui-même n'ayant jamais formulé de corpus théorique, et le marxisme défendu par la social-démocratie allemande...

5 Jan 2017

Karl Kautsky est né à Prague le 16 octobre 1854. Sa famille appartient alors au milieu du théâtre ; sa mère est actrice et écrivain, son père peint dans les théâtres. Installée d'abord à Prague, ensuite à Vienne 1875, Karl Kautsky étudia à l'université de cette ville, jusqu'en 1878, dans les domaines de l'histoire, de la philosophie, de l'économie.

Influencé lors de ce parcours par un enseignant à la maison appartenant au hussitisme, il devint un démocrate radical, avant que la Commune de Paris ait un impact significatif sur lui, l'amenant au socialisme...

3 Jan 2017

En France, quand on parle du marxisme, on se réfère aux œuvres de Karl Marx et on pense que le marxisme consiste précisément en ces œuvres. Ce point de vue est fondamentalement erroné et à lui s'associe une phrase de Karl Marx, mise hors contexte :

« Tout ce que je sais, moi, c’est que je ne suis pas marxiste. »

La réalité est toute autre. Historiquement, le marxisme n'a jamais consisté en les œuvres de Marx, mais en l'interprétation des œuvres de Karl Marx et Friedrich Engels effectuée par Karl Kautsky dans le cadre de la social-démocratie allemande...

22 aoû 2016

C'est tout un symbole de l'effacement intellectuel et culturel des valeurs de gauche, contre quoi il faut se dresser. Il y a quarante ans, Pierre Joxe avait donné naissance à une « fête de la rose » à Frangy-en-Bresse ; quoi qu'on en pense, il y avait un contenu, une vraie démarche cherchant à aller à gauche.

Cette année, cela s'est vu transformer en « fête populaire » organisée par Arnaud Montebourg (qui a récupéré à son compte la fête depuis les années 2000) se pavanant devant les journalistes. Si auparavant il évitait à tout prix les grosses voitures – pour « faire peuple » – cette fois c'est une berline qu'il a utilisée...

10 juin 2016

1. Le syndicalisme est une démarche historiquement nécessaire de la classe ouvrière pour améliorer ses conditions d'existence au sein des entreprises, afin d'améliorer le quotidien. Les revendications se sont élargies à l'ensemble de la vie quotidienne, faisant notamment de la revendication économique de la journée de huit heures un projet social. Les congés payés sont un exemple de ce prolongement du domaine économique au social.

2. Les revendications syndicales ne peuvent pas être victorieuses sur le long terme, en raison de la crise générale du capitalisme provoquée par la baisse tendancielle du taux de profit...

11 mar 2016

Comprendre ce qu'est le révisionnisme et l'opportunisme est impératif pour qui veut changer la société française. De par les contradictions qui lui sont propres, la révolution socialiste est toujours plus mûre dans notre pays : pourquoi alors n'y a-t-il pas un processus toujours plus puissant renversant l'ordre ancien ?

Pourquoi un nouvel ordre ne s'instaure-il pas, à la place du chaos capitaliste ? Pourquoi les masses restent-elles désorganisées, avec un faible niveau de conscience de classe ?...

25 fév 2016

La publication de la contribution « Sortir de l'impasse », texte rendu public hier dans le quotidien Le Monde, au nom d'une « gauche moderne », est à comprendre comme une tentative d'occuper l'espace, de prendre la place à prendre.

Le contexte de la publication de ce document est, naturellement, la crise idéologique très importante ouverte par le projet de réforme du code du travail, qui a provoqué un très fort émoi dans les masses populaires, ouvrant pratiquement un nouveau cycle de lutte de classes...

26 Jan 2016

La matière devient toujours plus complexe, obéissant à la loi du développement qualitatif. Cette complexification procède par bonds qualitatifs et il n'y a pas de retours en arrière possible.

Comment expliquer alors le fait qu'il y ait des destructions, comme avec les guerres et le réchauffement climatique ? N'est-ce pas en contradiction avec la complexification de la matière ?...

21 Jan 2016

Le 10 janvier 2015, il y a eu une cérémonie commémorative en souvenir du massacre de la rédaction de Charlie Hebdo et de l'attaque de l'Hyper Cacher. Elle s'est déroulée place de la République et une plaque a été dévoilée, où l'on peut lire : « à la mémoire des victimes des attentats terroristes de janvier et novembre 2015, à Paris, Montrouge et Saint-Denis. Ici même, le peuple de France leur rend hommage. »

Il n'y avait rien de populaire dans cette cérémonie triée sur le volet et officiel. Pour faire « peuple » tout de même un peu, Johnny Hallyday a été invité à chanter une chanson, Un dimanche en janvier, tirée de son dernier album...

31 déc 2015

La question de l'alcool fut une question importante au sein du mouvement ouvrier, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle.

C'est bien sûr dans la social-démocratie allemande qu'on trouve le plus de recherches approfondies sur cette question, deux positions s'exprimant : celle qui considérait qu'il fallait lutter de manière offensive contre la consommation d'alcool et celle qui considérait que la consommation d'alcool disparaîtrait avec le socialisme, la question étant alors relativement secondaire...

25 déc 2015

La réaction avait dû accorder en 1869 une constitution libérale ; avec l'échec de la République, la constitution de 1876 qui la remplace rétablit un ordre particulièrement autoritaire.

C'est l'armée qui a rétabli la dynastie des Bourbons et placé Alphonse XII sur le trône ; à côté de la chambre des députés, avec élections au suffrage universel pour les hommes, on a un sénat résolument féodal, composé de la famille royale, des grandes familles aristocratiques, des plus hauts responsables ecclésiastiques, des dirigeants de l'armée, des plus hauts membres de l'administration, ainsi que de personnes nommés à vie par le roi et de membres élus au suffrage indirect par les grands corps d’État et les plus riches contribuables. On a ainsi un système féodal renouvelé, où prédominent les « caciques », des figures féodales locales ayant pratiquement tout pouvoir décisionnaire...

3 oct 2015

François Hollande a un but très clair : faire en sorte que le Parti socialiste disparaisse, au sein d'une fédération de la « deuxième gauche » (par opposition au communisme), rassemblant depuis le centre-gauche jusqu'aux sociaux-démocrates de gauche, en passant par les écologistes.

En cela, il est appuyé par Manuel Valls et tous les tenants du« social-libéralisme » (qui est en fait une forme de radical-socialisme), de ce qui historiquement a été appelée le « molletisme », en référence à Guy Mollet...

9 juin 2015

Ce week-end, le Parti Socialiste a tenu son congrès, le 77e, ce qui est un événement pour notre pays : c'est un parti issu historiquement du mouvement ouvrier, portant des valeurs encore considérés comme un espoir par bon nombre de personnes progressistes en France.

Pourtant, le Parti Socialiste n'est pas un parti réformiste assumant des transformations profondes réalisées par les institutions, comme avait pu le prétendre Jean Jaurès.

Pour preuve, on a ce qu'a osé faire le premier ministre Manuel Valls. Il a quitté le congrès du Parti Socialiste pour rejoindre, tous frais payés par l’État, un match de football à Berlin : la finale de la Ligue des Champions entre le FC Barcelone et la Juventus de Turin...

26 Jan 2015

« L'investissement dans la croissance » ne peut pas être la solution du capitalisme, étant donné qu'il s'agit d'un mode de production moribond. C'est une loi de l'histoire, et le triomphe électoral de SYRIZA en Grèce ne peut pas changer cela.

SYRIZA a gagné avec 35,73% des voix, juste en deçà de la majorité absolue, avec une ligne « anti-austérité » qui n'est que le masque de la modernisation réformiste. Cette situation montre une chose qu'il est très important de comprendre : le réformisme est encore un outil très puissant de la bourgeoisie afin de moderniser le capitalisme à travers la mobilisation des masses et le « keynésianisme »...

3 déc 2014

Jean Jaurès - 12e partie : les oppositions internes

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Jean Jaurès a été une catastrophe sur toute la ligne. Il a empêché la réception du marxisme en France, il a théorisé un « socialisme » comme généralisation de la petite propriété, il a mis en place un parti parlementariste et légaliste tentant de « conduire » la République au socialisme.

Deux conséquences majeures, demandant une analyse très approfondie, apparaissent ici...

30 nov 2014

Le problème de fond de la démarche de Jean Jaurès, c'est que tout comme chez Pierre-Joseph Proudhon, on est dans l'éclectisme le plus complet. Tout se mélange, de manière incohérente, et est même justifié, comme chez Pierre-Joseph Proudhon, par le principe de deux devient un : il serait intelligent d'allier, d'unir les deux aspects de la contradiction.

Cela n'a aucun sens : pour Karl Marx, la pensée est le reflet du mouvement de la matière, elle est de la matière grise. Or, Jean Jaurès dit qu'il accepte cette thèse, puis il tente de la combiner à la thèse contraire, et cela au nom de la « synthèse des contradictoires »...

29 nov 2014

Jean Jaurès parlait allemand, suffisamment donc pour étudier les documents de la social-démocratie allemande, pour donner son point de vue sur les oeuvres de Karl Marx et Friedrich Engels. Pourtant, il ne l'a pas fait. Il n'a jamais popularisé le marxisme, et pour cause !

Pour autant, Jean Jaurès doit tout de même se positionner par rapport à l'interprétation du marxisme. Il ne défend pas le marxisme, mais il doit se positionner de par la vigueur de la confrontation au sein de la social-démocratie internationale. On a ainsi Karl Kautsky qui défend l'orthodoxie, alors qu'Eduard Bernstein la réfute (au nom du fait que le mouvement est tout, le but n'est rien)...

19 nov 2014

Jean Jaurès – 6e partie : deux devient un

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Le socialisme est pour Jean Jaurès non pas l'abolition de la propriété privée, mais sa généralisation : la bourgeoisie cesse d'en avoir le « monopole ». Jean Jaurès raisonne en termes d'individu, pas de classe ; il raisonne toujours du point de vue individuel, jamais selon les modes de production.

Par conséquent, le communisme est chez Jean Jaurès une unification des antagonismes, comme chez Pierre-Joseph Proudhon pour qui deux devient un, à l'opposé de la dialectique. Au lieu d'avoir un qui devient deux, on a deux qui deviennent un, par un mouvement de réconciliation. C'est typiquement l'erreur française sur la dialectique, que Karl Marx notait de manière acerbe au sujet de Pierre-Joseph Proudhon...

18 nov 2014

Faisant l'apologie de l'enseignement comme base morale et idéologique du socialisme, Jean Jaurès prônait la fondation d'universités, de formations permanentes ; il voulait que les officiers ne passent pas que par des institutions militaires, mais par l'armée également.

Cependant, cette conception montre la dimension inter-classiste de son « socialisme ». Inévitablement, Jean Jaurès est obligé d'élargir le champ de ceux qui profiteraient de son « socialisme ». Ce dernier est en effet un concept, une morale, un style, une approche, pas une idéologie ni la dictature du prolétariat et encore moins un mode de production.

Le « socialisme » de Jean Jaurès est une évolution naturelle à une société « plus rationnelle ». Par conséquent, l'ennemi a tendance à être non pas la bourgeoisie (en tant que composante d'un mode de production), mais des forces obscures...

17 nov 2014

Jean Jaurès croit donc en la « République » comme forme neutre, utilisable pour le socialisme. Mais comment voit-il les choses concrètement, à défaut d'en élaborer la théorie ? Tout simplement, il s'imagine que cela se réalisera par l'enseignement; dans la même démarche que Victor Hugo, il voit la solution en l'éducation.

Or, le problème est bien entendu que l'éducation dépend jusqu'à présent de couches sociales liées à la bourgeoisie et à l'aristocratie, à l'Eglise. D'où les campagnes de Jean Jaurès : d'abord celle, qui triomphera, en faveur de la laïcité à l'école. Ensuite, mais la démarche échouera, en faveur de la liaison organique des écoles primaires avec les communes, afin de casser l'hégémonie de l'idéologie cléricale-réactionnaire...

16 nov 2014

La société française est en crise et connaît des soubresauts plus ou moins violents, avec des idées qui partent dans tous les sens et des comportements irrationnels, illogiques. C'est propre à une société malade où sans vision scientifique du monde, sans société authentiquement démocratique, les individus tentent le repli sur soi ou la fuite en avant.

Ces phénomènes se sont déjà déroulés dans les années 1910 et les années 1930, dont le schéma se répète, avec le même mode de production capitaliste en crise, bien que dans des conditions culturelles et politiques ayant connu des modifications...

15 nov 2014

Jean Jaurès n'est pas un intellectuel organique, un dirigeant révolutionnaire né sur le terrain de la lutte des classes, en se fondant sur les principes prolétariens scientifiques les plus avancés de son époque. Il le dit lui-même, ce qu'il veut c'est un « socialisme français ».

Jean Jaurès fut ainsi quelqu'un à gauche de Georges Clémenceau : ce dernier voulait gérer au mieux, Jean Jaurès comptait lui pousser le mouvement vers un « idéal » socialiste – sans pour autant avoir jamais donné de base scientifique à sa conception...

 

14 nov 2014

Jean Jaurès n'a jamais dit « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage ». C'est une citation erronée, doublement même puisque non seulement elle ne résume pas la pensée de Jean Jaurès, mais exprime même le point de vue contraire de celui-ci. L'erreur provient de l'assassinat de Jean Jaurès, devenu un martyr pour la paix.

Voici déjà ce qu'a en réalité dit Jean Jaurès...

12 nov 2014

Jean Jaurès - 1re partie : le jauressisme

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Jean Jaurès est entré au Panthéon en 1924 : c'est tout un symbole. Logiquement, comme symbole du pacifisme et du socialisme, il aurait dû être condamné par l'opinion publique outrancièrement nationaliste suite à la victoire de 1918.

Son meurtrier Raoul Villain, fut d'ailleurs acquitté lors de son procès en 1919, après cinquante-six mois de détention préventive ; ce fut par conséquent la veuve de Jean Jaurès qui dût payer les frais du procès.

Comment se fait-il alors que, dans le même contexte, Jean Jaurès put être porté aux nues par le même régime qui laisse libre son assassin ? C'est là une contradiction absolue qui, en fait, puise dans la figure même de Jean Jaurès, pour qui le socialisme consiste en la généralisation de la petite propriété privée à travers le capitalisme, par l'intermédiaire de la République...

11 nov 2014

Le programme de Hainfeld

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Le programme de Hainfeld est un véritable bijou de la social-démocratie de sa période révolutionnaire, une synthèse d'un développement historique remarquable. On est ici dans la véritable social-démocratie, qui combine idéologie, culture et politique, et qui ne résume pas son combat à une approche sociale ou une simple perspective économique.

14 oct 2014

Les trotskysmes français sont historiquement des réformismes « durs » s'opposant à l'utilisation de concept de « république » par la social-démocratie. Le trotskysme n'est nullement « communiste » ; sa base idéologique est une sorte d'indépendantisme de la social-démocratie.

Pour cette raison, la dynamique des trotskysmes français s'appuie sur cette volonté de « rupture » de la social-démocratie avec les nécessités pratiques gouvernementales. Le pouvoir est censé revenir aux organisations ouvrières, partis comme syndicats, s'unifiant pour un nouveau régime issu des luttes économiques « maximalistes »...

12 oct 2014

Le fait que la social-démocratie française n'ait été qu'une pâle copie, vide de contenu, de la social-démocratie allemande, a amené un résultat aux conséquences politiques immenses pour le mouvement ouvrier de notre pays.

En Allemagne, la social-démocratie c'est une série d'organisations de masse, organisées autour d'une idéologie bien déterminée : le marxisme. L'objectif se veut la prise du pouvoir d'Etat, par la lutte des classes, et cela reste le cas même lorsque les forces électoralistes triomphent complètement...

1 sep 2014

Très très emmerdée, voilà ce qu'est la gauche du Parti Socialiste, dont l'université d'étét vient de se terminer à La Rochelle. Pourquoi ? Pas seulement parce que le premier ministre Manuel Valls penche carrément vers le libéralisme. Le fond du problème est que cela appelle à des définitions, ce que le Parti Socialiste a toujours évité jusque-là.

Jean-Christophe Cambadélis , ancien cadre trotskyste ayant rejoint le Parti Socialiste dont il est désormais le sécrétaire, a affirmé hier soir dans l'émission BFM Politique/Le Point/RMC plusieurs choses importantes à ses yeux :

« Le Parti Socialiste ne sera pas social-libéral. C'est clair et net. »...

21 aoû 2014

L'une des conséquences de l'Anti-Dühring sera la demande de Paul Lafargue à Friedrich Engels de la rédaction d'un document fondé sur les derniers chapitres de l'oeuvre, qui sont une présentation du socialisme. La traduction de Paul Lafargue est publiée en en 1880 sous le titre de « Socialisme utopique et socialisme scientifique » et son succès est immense : dès 1895, l'ouvrage est déjà traduit en 14 langues, pour 57 éditions.

Cet ouvrage est de fait devenu un classique du mouvement ouvrier, une oeuvre incontournable pour toute personne désireuse de connaître le socialisme. Cependant, son importance historique témoigne des différences entre l'Allemagne, qui a une véritable social-démocratie, et la France ainsi que de nombreux pays...

11 avr 2014

A l'aube de la révolution russe, Lénine a donc réussi à construire une organisation révolutionnaire d'un nouveau type. Il est nécessaire de voir comment Lénine a compris le marxisme, à la fois grâce à Georgi Plekhanov, et contre lui.

Initialement, Georgi Plekhanov était un populiste, mais il s'est remis en cause en prenant connaissance des thèses de Marx et Engels. Il a poussé à l'agitation dans les rangs de la classe ouvrière naissante, même s'il considérait comme central les « rébellions paysannes ».

A vingt ans, il devint ainsi l'un des protagonistes principaux de la genèse de la première manifestation politique en Russie, le 6 décembre 1876 à Saint-Pétersbourg. Il y a également tenu un grand discours, les masses le protégeant de toute arrestation; par la suite, il dut se réfugier à Berlin, Paris et Genève, afin de revenir en Russie et de passer dans la clandestinité...

26 juin 2013

Le gouvernement PS révèle une vidéo de la bagarre où Clément Méric a été assassiné, interdisant des organisations d'extrême-droite en même temps. Un jeu habile de la part de la social-démocratie...

12 juin 2013

Le pays qui a été le plus marqué par le marxisme a été l'Autriche, dans sa partie autrichienne et tchèque. Le contexte était celui d'une tension entre l'aristocratie, la monarchie tendant à être absolue, et la bourgeoisie.

La monarchie avait toujours considéré le parlementarisme comme une extrême menace pour elle, même si à l'inverse elle devait profiter de l'élan bourgeois pour moderniser le pays, ce dont les forces féodales ne voulaient même pas entendre parler...

3 juin 2013

Jean Jaurès figurera dorénavant, avec Mikhail Bakounine... parmi ces hommes qui, par une activité, une intelligence, un dévouement extraordinaires, ont rendu des services... mais qui... se sont mis en opposition avec les tendances et les bases du mouvement.... et ont employé leur grande influence sur les masses... pour les lancer à la poursuite de feux-follets...

2 juin 2013

Le porteur de la science n'est pas le prolétariat, mais les intellectuels bourgeois : c'est dans le cerveau de certains individus de cette catégorie qu'est né le socialisme contemporain, et c'est par eux qu'il a été communiqué aux prolétaires intellectuellement les plus développés, qui l'introduisent ensuite dans la lutte de classe du prolétariat là où les conditions le permettent...

23 mai 2013

Aujourd'hui, quand on pense à la social-démocratie, on a à l'esprit un mouvement réformiste organisé par un groupe de fonctionnaires de parti sur la base des syndicats. Cette image n'est absolument pas conforme à la réalité. La social-démocratie a été le premier mouvement organisé de la classe ouvrière, basé sur le marxisme, avec le socialisme comme but...

4 avr 2013

La France capitaliste en pleine décadence, c'est le grand n'importe quoi, la foire au délire, le folklore établi en règle. Tout le monde s'arroge le droit de raconter n'importe quoi, n'importe comment, et dans ce concert de guignols, Jean-Luc Mélenchon n'est pas le dernier...

3 avr 2013

La crise générale du capitalisme fait vaciller toute sa superstructure. L'affaire Cahuzac provoque ainsi une panique dans les rangs de la social-démocratie car l'ombre du fascisme est tellement présente que tout apparaît comme une évidence...

21 mai 2012

"C'est l'histoire d'un mec" fait un buzz. Cet article d'extrême-droite conte le désenchantement d'une personne qui a pris au sérieux la social-démocratie, qui est déçue et qui ainsi se donne le droit de faire carrière "seule", en s'appuyant sur le racisme... 

2 mar 2012

L'argent roi, une thématique fasciste

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L'argent est un thème majeur de la campagne présidentielle 2012 en France. En fait, l'argent est la thématique principale de l'anti-capitalisme romantique que porte notre époque. Cette thématique de l'argent roi nous envoie en effet directement aux origines du fascisme qui, comme l'historien Zeev Sternhell l'a démontré, prend sa source dans notre pays. Du point de vue de l'anticapitalisme romantique, les juifs auraient les mêmes propriétés que l'argent. Eux aussi seraient « invisibles », transnationaux, quasiment liquides au point de s'immiscer « partout ». Cet article établit aussi un parallèle avec le roman de Zola intitulé justement L'Argent et fortement imprégné d'antisémitisme...

9 fév 2012

Arnaud Montebourg a lancé son « mouvement » appelé rose-réséda. Il est la caution « de gauche » du Parti Socialiste, son rôle est d'être efficace face à la concurrence sociale-chauvine de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. C'est pour cela que Arnaud Montebourg s'agite avec un discours néo-socialiste semi-radical et fascisant contre « la finance » et la « mondialisation »

4 fév 2012

Jeudi soir, Martine Aubry était opposée à François Fillon lors d'un débat télévisé. Elle est la caution sociale-démocrate du Parti Socialiste, son rôle est de prouver à la bourgeoise qu'il est le mieux à même de mener la politique de l'impérialisme français. Mais la démagogie sociale du PS est impuissante face à la montée inéluctable du fascisme.

6 Jan 2012

Le syndicaliste Xavier Mathieu, leader des ex-salariés de Continental dans l'Oise comparaissait pour avoir refusé de donner son ADN à la police. Mais plutôt que de prôner l'Autonomie Ouvrière, il cherche l'appuie de la sociale-démocratie qui entretient les illusions sur l'Etat bourgeois et sa prétendu "Justice".

29 nov 2011

Les bourgeois comme Strauss-Kahn se présentent souvent sous les traits des bourreaux de travail, entièrement dédiés à leur fonction et prenant pleinement la mesure de leurs responsabilités. Mais ils trouvent pourtant bien le temps à se livrer à des soirées de débauches où les femmes sont consommés comme des produits qu'elles sont à leurs yeux. Cette vie est inacceptable et incompréhensible du point de vue des prolétaires qui, eux, rentrent épuisés après leur journée de travail. Cela s'explique par le fait que la bourgeoisie est une classe parasitaire prospérant sur le travail des prolétaires et menant un train de vie sans commune mesure avec sa capacité réelle de production. 

1 nov 2011

Les « trois flèches » sont un vieux symbole social-démocrate, voilà un fait historique bien établi.

Et il n'est nullement étonnant que les « marxistes libertaires » le reprennent, puisqu'ils sont « contre » les fascistes et les capitalistes, mais également « contre » les communistes. Les « marxistes libertaires » et autres « redskins » sont des sociaux-démocrates à l'ancienne, ils se disent révolutionnaires mais s'opposent totalement au « stalinisme. » Les « trois flèches » correspondent à leur identité politique : trotskyste, et donc social-démocrate !..

17 oct 2011

Ce soir a été désigné le candidat du Parti Socialiste pour les élections présidentielles. Près de 3 Millions de personnes se sont déplacés pour participer à cette élection et c'est François Hollande qui a été désigné comme candidat.

C'est une grande victoire pour les sociaux-démocrates qui ont réussi grâce à cette tactique à se mettre au centre du débat politique. Ils ont mis en avant leurs propositions et ont grandement réussi à faire passer dans certains secteurs des masses l'idée qu'ils étaient la force du changement.

De ce fait, ils démontrent qu'encore une fois ils sont une force sociale et politique majeure de la France d'aujourd'hui. Il nous faut donc dire plusieurs choses à propos de ces primaires...

14 oct 2011

A défaut d'avoir un véritable programme, le Parti Socialiste accapare l'attention afin de se rendre incontournable pour les masses, comme avec Montebourg: déclaration ambiguë de porte-parole, annonce bidon parue sur le site de Libération, démentie dans la foulée sur Twiter, etc. A chacune de leurs interventions, le PS prouve qu'il est un des rouages du système capitaliste, qu'il ne veut rien changer.

11 oct 2011

La solution de Montebourg face à la « mondialisation » n'a rien d'original, c'est le repli sur soi, le protectionnisme économique. Seulement, contrairement à Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon qui prônent essentiellement un repli nationaliste, lui entend « donner à l’Europe toute sa place dans l’économie mondiale. »

Montebourg, c'est du Marine Le Pen pan-européen...

10 oct 2011

Plus de 2 millions de personnes se sont déplacés pour voter au premier tour de la primaire socialiste. Disons-le tout net, c'est une victoire pour la démagogie social-démocrate et cela signe l'échec cuisant de 15 ans d'opportunisme et de pragmatisme de l'extrême-gauche organisée de France.

5 juil 2011

Pas de revalorisation du SMIC cet été, alors que l’indice de référence des loyers augmente de 1,73% en un an : telle est la réalité économique française avec en arrière-plan l’effondrement du projet impérialiste d’Union Européenne (UE).

Des États bourgeois eux-mêmes se font avaler devant les formidables capacités financières des regroupements capitalistes monopolistes. A l’époque impérialiste, les États bourgeois deviennent de plus en plus des administrations bureaucratiques gérant la violence contre-révolutionnaire. Tant l’éducation que la recherche ou encore le « pacte social » font de moins en moins partie de leur identité national-bourgeoise.

La société française est ainsi arrivée à maturation impérialiste, elle est incapable de maintenir une quelconque unité sociale ; dans ce cadre décadent et corrompu, l’État bourgeois devient de plus en plus similaire à l’État de l’impérialisme américain : administratif, minimal, brutal...

5 juil 2009

« Au nom de la Liberté d’expression et du droit absolu à la défense, je décide d’accepter de représenter les intérêts de celui pour qui l’absurde Loi Fabius Gayssot a été créée sur mesure, celui qu’aucun ténor contacté n’a accepté de défendre, celui que l’on surnomme « le condamné d’avance »: Le Professeur ROBERT FAURISSON, lors du procès qui l’opposera à la LICRA le 22 septembre prochain à Paris. »

15 Jan 2009

Le 15 janvier 1919, les camarades Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht étaient assassinés par le pouvoir social-démocrate, social-traître, qui parachevait ainsi la répression brutale de l'insurrection spartakiste.

3 déc 1914

L'alcoolisme - rapport d'Emile Vandervelde (1914)

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RAPPORT VANDERVELDE

On ne se propose pas de décrire, dans ce rapport, le mal immense, que l’alcool fait à la classe ouvrière en absorbant une notable partie de ses ressources, en peuplant d'alcooliques les hôpitaux, les prisons, les asiles d’aliénés, en l'atteignant, à la fois, dans sa force de travail, dans son énergie combative, dans la valeur collective des générations qu’elle procrée...

3 déc 1914

L'alcoolisme - rapport d'Emmanuel Wurm (1914)

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Les boissons alcooliques contiennent de l’alcool éthylique agissant comme d’autres stimulants de nerfs (café, thé, tabac), ayant un effet toxique dès qu’ils dépassent en force et en quantité les limites permises pour chaque individu. L’alcool n’est donc pas un poison absolu, mais son pouvoir toxique exige une certaine quantité et une concentration de la boisson. Il a pour effet de commencer par exciter les nerfs, il semble les animer, puis il les engourdit, les étourdit, les endort...

1 nov 1912

Karl Kautsky : Guerre et révolution

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Publié dans Le Socialisme, 2 novembre 1912.

Ce n’est pas une question de savoir si la solidarité internationale du prolétariat moderne se trouve en opposition irréconciliable avec tout choc belliqueux entre deux Etats européens. L’Internationale tout entière est une pour condamner toute guerre qui pourrait sortir de l’actuelle crise balkanique...

31 Jan 1912

Karl Kautsky : Victor Adler, souvenirs de jeunesse

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Publié dans la Neue Zeit, 1912. 

Souvenirs de jeunesse : Victor Adler

Le 24 juin, il y a eu soixante ans que Victor Adler a vu le jour. Une circonstance particulière double pour moi l’importance de cette date. C’est presque le même jour qu’il me sera donné de fêter le trentième anniversaire du moment où je suis entré avec Adler dans des relations qui devait finir par être un lien d’amitié pour la vie...

9 Jan 1911

Réponse à la Conférence du citoyen Jean Jaurès

Citoyennes et Citoyens,

Vous comprendrez que c'est avec hésitation que j'ai assumé la tâche de répondre à Jaurès, dont l'éloquence fougueuse sait passionner les thèses les plus abstraites de la métaphysique. Pendant qu'il parlait, je me suis dit et vous avez dû vous dire : il est heureux que ce diable d'homme soit avec nous. Les mineurs de Carmaux ont richement payé leur dette au parti socialiste, qui a fait triompher leur grève, en libérant Jaurès de l'Université et en le rejetant dans la politique.

9 déc 1910

Conférence de Jean Jaurès
devant les Etudiants collectivistes, décembre 1894, salle d’Arras, à Paris

Citoyennes et citoyens,

Je vous demande d’abord toute votre patience, parce que c’est à une déduction purement doctrinale que j’entends me livrer ce soir devant vous.

Je veux aussi, tout d’abord, vous prémunir contre une erreur qui pourrait résulter de ce fait que le sujet que je vais traiter devant vous, j’en ai déjà parlé il y a quelques mois. J’ai, alors, exposé la thèse du matérialisme économique, l’interprétation de l’histoire, de son mouvement selon Marx ; et je me suis appliqué à ce moment à justifier la doctrine de Marx, de telle sorte qu’il pouvait apparaitre que j’y adhérais sans restriction aucune...

14 mar 1908

Il y eut cinquante ans, le 14 mars 1908, que mourut Karl Marx, et il y a déjà un siècle que parut le Manifeste Communiste où sa doctrine fut exposée, dans ses grandes lignes, pour la première fois.

Ce sont là des époques déjà bien lointaines pour nous qui sommes d’un temps où la vie est si trépidante et où les conceptions scientifiques et esthétiques changent plus souvent que la mode. Cependant Karl Marx vit encore d’une vie intense parmi nous. Il domine plus que jamais la pensée contemporaine, malgré toutes les crises de marxisme et malgré toutes les objections et les réfutations des représentants officiels de la science bourgeoise...

1 nov 1905

Nous avons déjà longuement démontré que la supplantation de la production capitaliste par la production socialiste est non seulement conforme aux intérêts des non-possédants et des exploités, mais encore de toute l’évolution sociale et même, en un certain sens conforme aux intérêts des possédants et des exploiteurs, Ces derniers, eux aussi, ont à souffrir des contradictions dues au mode de production actuel.

Les uns deviennent la proie de la paresse, les autres s’épuisent dans une chasse effrénée au profit, et sur les uns et les autres est suspendue l’épée de Damoclès, la banqueroute, la chute dans le prolétariat...

1 nov 1905

Les forces productives qui se sont développées au sein de la société capitaliste ne sont plus compatibles avec le mode de propriété qui forme sa base. Vouloir maintenir cette forme de propriété, c’est rendre à l’avenir son progrès social impossible, c’est condamner la société au repos, à la corruption, mais à une corruption la frappant en pleine vie, s’accompagnant des convulsions les plus douloureuses.

Tout progrès ultérieur des forces productives accuse la contradiction où se trouvent ces forces et le mode de propriété existant. Toutes les tentatives de résoudre cette contradiction ou simplement de l’atténuer sans toucher à la propriété ont montré leur inutilité et devaient le faire...

1 nov 1905

Nous avons vu que, dans les pays où règne le mode de production capitaliste, la masse de la population devient de plus en plus des prolétaires , des ouvriers ne possédant plus leurs moyens de production, qui, par suite, ne peuvent produire avec ce dont ils disposent et se voient contraints, s’ils ne veulent mourir de faim, de vendre la seule chose qu’ils possèdent, leur force de travail . En fait, la majorité des paysans et des petits industriels appartient au prolétariat.

Ce qui les en distingue, leur propriété, n’est qu’une vaine apparence, plus propre à dissimuler l’exploitation dont ils sont l’objet, leur asservissement, qu’à l’empêcher. C’est un voile que la moindre brise assez forte soulève et emporte...

1 nov 1905

Le programme socialiste 2 – le prolétariat (1891)

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Nous avons déjà vu dans le précédent chapitre que la production capitaliste des mar­chan­dises a pour condition préalable la séparation de l’ouvrier d’avec ses moyens de travail. Dans la grande exploitation capitaliste, nous rencontrons, d’une part, le capitaliste qui possède les moyens de production, mais ne prend pas part à cette production ; et, d’autre part, les salariés, les prolétaires qui ne possèdent que leur force de travail qu’ils vendent pour vivre et dont le travail crée tous les produits de cette industrie.

A l’origine, il fallait avoir recours à la violence pour se procurer la quantité de prolétaires nécessaires au capital. Aujourd’hui, ce n’est plus indispensable...

1 nov 1905

Plus d’une personne croit faire preuve de sagesse quand elle nous déclare : « Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Il en est aujourd’hui comme il en a toujours été et comme il en sera toujours. » Rien de plus inexact, de plus faux que cette affirmation. La science la plus récente nous enseigne qu’il n’y a jamais repos, que, dans la société comme dans la nature, on peut observer une constante évolution.

Nous savons aujourd’hui, qu’à l’origine, l’homme, comme l’animal, ne vivait que des produits que la nature lui offrait spontanément et qu’il recueillait...

1 nov 1905

Le programme socialiste - préfaces (1891)

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Cet écrit parut d’abord en Allemagne, en, 1892, comme commentaire du programme que la Social-Démocratie allemande venait de se donner à Erfurt à l’automne de 1892. J’ai fait subir au texte original, pour l’édition française, quelques modifications, d’ailleurs sans grande importance.

Les programmes de presque tous les partis socialistes reposent aujourd’hui sur les mêmes principes théoriques. Il suffisait donc d’écarter quelques renvois au programme spécial d’Erfurt, pour faire de mon commentaire à ce programme un commentaire de l’évolution générale des idées socialistes, et pour transformer son caractère plus particulièrement allemand en un caractère international...

10 mai 1905

La social-démocratie, c'est l'union du mouvement ouvrier et du socialisme. Karl Kautsky.

Ils sont vraiment par trop importuns, nos "menchéviks" ! Je parle des "menchéviks" de Tiflis. Ayant eu vent des divergences dans le parti, les voilà qui vont répétant : qu'on le veuille ou non, partout et toujours nous parlerons de ces divergences ; qu'on le veuille ou non, nous nous en prendrons en toutes circonstances aux "bolchéviks" ! Et ils s'en prennent à nous comme des possédés. A tous les carrefours, entre eux ou devant des étrangers, bref, n'importe où, ils clament la même chose : méfiez-vous de la "majorité", ces gens ne sont pas des nôtres, ils ne sont pas sûrs ! Non contents de leur champ d'action "habituel", ils ont porté "l'affaire" dans les publications légales et par là, ils ont porté "l'affaire" une fois de plus, montré au monde leur... importunité...

3 mai 1905

Karl Kautsky : 1789 - 1889 - 1905

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Publié dans Le Socialiste, 3 mai 1905.

Depuis qu’elle existe, la fête de Mai n’a pas encore été célébrée une année dans une situation aussi orageuse, aussi révolutionnaire. La Révolution a éclaté en Russie, s’est emparée des masses et est en marche de façon à ne pouvoir être arrêtée...

2 mai 1905

Publié dans Le Socialiste, 2 mai 1904.

Plus d’une fête est célébrée par le prolétariat ; mais dans la célébration de toutes, il se rencontre avec d’autres classes, même lorsqu’il s’agit des grandes dates de la Révolution. Même dans l’insurrection de la Commune de Paris, il n’y a pas été le seul participant, d’importantes fractions de la petite bourgeoisie combattaient avec lui, et si dans la commémoration du 18 mars il prend une part de plus en plus prépondérante, elle n’est pourtant pas exclusive...

31 Jan 1904

August Bebel : Discours au congrès socialiste international d'Amsterdam (1904)

Le discours qu'a prononcé aujourd'hui notre camarade Jaurès est de nature à éveiller la fausse impression que nous ayons, nous, les démocrates‑socialistes d'Allemagne, soulevé ce débat.

Ni avant ni après Dresde nous n'y avons songé une minute, c'est une partie de nos camarades français qui ont pensé que, notre résolution de Dresde se prêtait excellemment pour devenir fondamentale pour la tactique de la démocratie socialiste dans tous les pays à régime parlementaire...

1 nov 1902

C’est Elm qui a essayé en dernier lieu d’exposer la politique de neutralité des syndicats en dehors de tout parti.

Cette politique doit être : « une politique pratique d’actualité » , « une pure politique d’intérêts, non une politique de parti  ».

Voilà qui est net, surtout quand c’est imprimé en gros caractères, mais si l’on y regarde de plus près, on reconnaît que cela prête à tout autant d’ interprétations que la « politique ouvrière  »...

1 nov 1902

Le travail qu’on va lire a paru en une série d’articles dans la Neue Zeit , il y a deux ans, à un moment où l’on discutait avec chaleur en Allemagne la question des rapports entre le parti socialiste et les syndicats. C’est dans tous les pays capitalistes un problème de la plus haute importance que l’établissement de ce modus vivendi , mais la question ne se pose pas de la même façon dans les différents pays, et elle admet les solutions les plus diverses. Il me paraît utile de le constater ici de façon à prévenir tout malentendu.

Car ce que je sais des syndicats français suffit pour me prouver que le problème de la neutralité des syndicats est absolument différent en France et en Allemagne : les arguments présentés pour ou contre la neutralité en Allemagne ne valent donc par nécessairement pour la France...

1 mar 1902

Karl Kautsky : Ancienne et nouvelle Révolution

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Publié dans Le Socialiste, 9 décembre 1905.

Ce dont plus d’un, dans nos rangs mêmes, pouvait encore douter il y a un an, est aujourd’hui de la dernière évidence : la Russie est à l’heure qu’il est dans une Révolution qui peut être mise en parallèle, pour la force et pour l’importance, avec les deux plus grandes révolutions que l’histoire ait vues jusqu’à présent, celle d’Angleterre au XVII° et celle de France au XVIII° siècle.

1 fév 1902

Engels et Kautsky : Socialisme de juristes

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Pour la classe ouvrière dépouillée, par la transformation du mode de production féodal en mode de production capitaliste, de toute propriété sur les moyens de production, et constamment reproduite par le mécanisme du système de production capitaliste dans cet état héréditaire de prolétarisation, l’illusion juridique de la bourgeoisie ne peut suffire à exprimer totalement la situation où elle se trouve. 

31 Jan 1902

August Bebel : Entretien avec Jules Huret

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Tiré de Enquête sur la question sociale en Europe (1897) de Jules Huret.

M. Bebel est l'un des deux principaux chefs du socialisme allemand et le plus populaire; il a presque réussi à faire de ce parti un véritable parti politique, apte à s'emparer du pouvoir, qui, républicain, s'accomoderait de l'Empire; révolutionnaire, s'arrangerait de l'ordre; collectiviste, de la propriété : ce serait en somme l'équivalent du parti radical français, avec un républicanisme plus latent, et des tendances socialistes plus accentuées...

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