11 oct 2011

Montebourg, une démondialisation socialiste ou fasciste ?

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Arnaud Montebourg a été l'un des 6 candidats aux primaires socialistes pour les présidentielles 2012. Il est un peu la caution de gauche du PS... et il l'a montré avec son score de 17%.

Il apporte un coté « radical », une touche « anticapitaliste » au projet du PS, et Martine Aubry se flatte déjà d'intégrer cette « dimension. »

Montebourg fait en quelque sorte figue du « véritable » socialiste, à coté des autres candidats plus « responsables », plus « réaliste », plus « social-démocrate. »

Quel est son projet ? Le gros de celui-ci est de promouvoir un « capitalisme coopératif et mutualiste », projet qui sort d'un peu nulle part mais grâce auquel les salaires sont censés êtres « plus élevés qu’ailleurs », les conditions de travail « meilleures qu’ailleurs » et les profits « mieux partagés qu’ailleurs ».

Un tel projet laisse rêveur... Comment le justifie-t-il ? Pour cela, Montebourg s'appuie sur sa théorie de la « démondialisation », c'est à dire la transformation de la « mondialisation économique et financière » et la construction d'une « Europe forte ».

Sa théorie est accompagnée de tirades à peine radicales contre les banques et la finance qui est « devenue dangereuse ». L'origine de ces maux est présentée comme venant de l’étranger, notamment d'Asie.

On l'aura compris, Montebourg représente la bourgeoisie qui veut une Europe forte, et qui tente de trouver des mythes mobilisateurs.

Arnaud Montebourg expliquait ainsi lors de débats télévisés :« je n'accepte pas par exemple, je pense que tout le monde sera d'accord, que le numéro 1 mondiale du photovoltaïque et de l’éolien devienne chinois » ou encore « « moi je veux des taxes contre la Chine, contre la Corée du sud, contre tout ceux qui prennent des mesures protectionnistes contre nous même. »

Cela parlera inévitablement à la classe ouvrière sans conscience communiste, classe ouvrière à qui la bourgeoisie française fait payer la crise générale du capitalisme.

Car la solution de Montebourg face à la « mondialisation » n'a rien d'original, c'est le repli sur soi, le protectionnisme économique. Seulement, contrairement à Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon qui prônent essentiellement un repli nationaliste, lui entend « donner à l’Europe toute sa place dans l’économie mondiale. »

Montebourg, c'est du Marine Le Pen pan-européen.

Copé, représentant de l'UMP et donc de la bourgeoisie traditionnelle, a évidemment également souligné les similitudes de Montebourg avec le discours de Marine Le Pen.

Lui, qui représente une classe qui veut le statu quo, a bien compris l'hypothèse stratégique qui se profile.

C'est évident pour qui analyse les choses sérieusement, le discours de Montebourg rejoint pleinement celui des fascistes du courant identitaire. Ceux-ci se sont d'ailleurs empressés de lui apporter leur soutien... sur un ton provocateur, mais les mêmes idéaux sautent aux yeux.

On a ici un même « Anti-capitalisme » car tout deux prétendent critiquer le capitalisme, vouloir le transformer, le dépasser.

On a une même vision « Romantique » car leurs critiques ne se basent pas sur une analyse scientifique du monde mais sur une vision idéalisée de l'Europe.

Avec l'anti-capitalisme romantique, il n'y a pas de bourgeoisie qui exploite les prolétaires, il n'y a pas un mode de production capitaliste comme phase transitoire du développement de l'humanité, il n'y à pas de lutte des classes non plus.

Plutôt, ils idéalisent l'Europe, ils fantasment sur les « territoires », inventent des solutions miracles : VIème République pour les uns, Europe des peuples pour les autres, etc.

Toutes ces critiques anti-scientifiques du monde ont en commun de fustiger la finance, et en fait, plus ou moins directement, « l'argent ».

En refusant le marxisme, autant les sociaux-démocrates que les fascistes se retrouvent incapable de comprendre ce qu'est l'argent. Plutôt que d'y voir un moyen d'échange, une représentation matérialisée de la valeur abstraite des marchandises, il brandissent cette chose qu'il ne comprennent pas comme un symbole, totem maléfique incarnant tout les maux.

Ce refus de la compréhension matérialiste du monde, ce refus de la science est propre à la bourgeoisie. Mais quand il se combine à la pseudo-critique du capitalisme, que ce soit de manière sociale-démocrate ou de manière fasciste donc, cela découle nécessairement sur une pensée bourgeoise, une théorie qui sert la bourgeoisie.

Quand ils prônent la démondialisation, autant Arnaud Montebourg que les identitaires servent l'impérialisme, renforçant le chauvinisme, le nationalisme.

Ce qui compte dans tout les cas, c'est que leurs critiques ne remettent jamais véritablement en cause les institutions bourgeoise et que la lutte des classe est niée. Sociale-démocratie et fascisme se rejoignent et se complètent dans leur refus de la dictature du prolétariat et donc en arrière plan leur refus total de la révolution socialiste.

En cela, sociale-démocratie et fascisme sont de véritable frères jumeaux, car en prétendant combattre le capitalisme il ne font en fait que le renforcer et combattre le communisme.

Mais on n’arrête pas les forces historiques en mouvement! Le communisme est inéluctable ! La science est du coté des prolétaires qui aboliront l'ordre existant et engagerons l'humanité dans une nouvelle phase, un nouveau moment de son histoire, ouvrant la voie vers la coopération universelle et la symbiose totale avec la biosphère !

Voici en annexe le document des « identitaires » soutenant Montebourg.

Le document ci-dessous est donc un document fasciste. Il faut arriver à le lire de manière scientifique, anti-fasciste. Chaque détail compte! Si vous vous sentez dépassés sur tel ou tel point, si la démagogie ne vous saute pas aux yeux, alors étudiez l'économie politique, seule garante de choix véritablement justes et correct!

Manifeste

Les victoires sémantiques précèdent les succès politiques !

De Seattle à Porto Alegre, les mondialistes canal-historique et leur alter égos altermondialistes ont monopolisé la parole politique. Loin de ces modes éphémères, les identitaires s’affirmaient, eux, anti-mondialistes depuis leur création en 2002. Aujourd’hui ces derniers constatent en écoutant Arnaud Montebourg que leur ténacité a porté ses fruits ! Comme Arnaud Montebourg l’a écrit, il n’y a pas de mondialisation heureuse. le mondialisme n’est ni souhaitable, ni réformable. Ne nous trompons pas, le basculement de l’altermondialisme à la démondialisation est bien plus qu’une victoire sémantique. C’est le premier pas vers un changement profond de ce système devenu cannibale pour ses propres populations. Ce retournement impensable il y a peu montre que la lutte ne sera jamais vaine.

Une Europe forte pour protéger les plus faibles !

Arnaud Montebourg propose de fixer des bannières douanières à l’échelle de l’Europe. Il rejoint ainsi les identitaires qui n’ont cessé de considérer l’Europe comme une nécessité face à des puissances continentales comme les États-Unis d’Amérique ou désormais la Chine. Mais cette Europe ne saurait être réduite à une Union Européenne douanière et technocratique. L’Europe mérite mieux que cela, et d’abord d’être défendue comme le fruit d’une civilisation plurimillénaire.

Vivre et travailler au pays !

Arnaud Montebourg constate localement dans sa circonscription les ravages de la mondialisation. Dans le meilleur des cas, les multinationales pratiquent un chantage permanent à la délocalisation, faisant pression sur leurs salariés pour qu’ils acceptent des conditions de travail toujours plus précaires. Dans le pire des cas, les délocalisations à l’autre bout de la planète entrainent la mort de régions entières, quand ce n’est pas la mort de salariés licenciés et désespérés ! Arnaud Montebourg fixe comme objectif prioritaire la relocalisation de nos industries. Ces industries qui ancrent l’économie dans le réel loin des bourses dérégulées et de leurs montages financiers virtuels ! Louable engagement auquel doit s’ajouter impérativement pour être efficace l’interdiction à ces mêmes multinationales de « délocaliser à domicile » en faisant venir ici une main d’œuvre étrangère et corvéable à merci. Le concept de démondialisation inventé par le Philippin Walden Bello ne précise-t-il d’ailleurs pas de « fixer les populations dans leurs aires d’origine » !

Penser global, agir local !

Arnaud Montebourg évoque avec justesse les convergences de vue de la démondialisation avec les préoccupations des écologistes. Surtaxer des produits venant de l’autre bout du monde et produits dans des conditions douteuses, c’est favoriser une production locale, sans transport polluant inutile, et respectueuse de nos eco-systèmes ! Ne nous arrêtons pas en si bon chemin ! Face au mondialisme destructeur de nos économies, de nos écosystèmes et de nos peuples, l’alternative doit être totale. C’est l’essence même de nos vies qui est en jeu. Notre combat s’inscrit dans une lutte globale pour la défense et la promotion de nos identités. Ces mêmes identités qui sont les remparts les plus efficaces à la tabula rasa de la mondialisation.

Face aux clivages partisans, l’unité des dissidents : Arnaud avec nous !

Arnaud, tu constates comme nous qu’une majorité de la population française est aujourd’hui favorable à ces solutions. Les jeunes et les plus déclassés en particulier. La démondialisation bénéficie d’un large consensus loin des querelles de chapelles qui stérilisent le débat public. Tous : élus, militants politiques, associatifs, syndicalistes, simples travailleurs, nous pouvons nous entendre sur une base commune. Parce que le fatalisme n’est pas une option : Arnaud, face à ceux qui défaillent, tu n’es plus seul ! Rassemblons nous dès maintenant avec pour objectif d’organiser des assises de la démondialisation larges et ouvertes. Pour faire de ce thème crucial, un enjeu central, fut-il même électoral !

Collectif pour une démondialisation intégrale

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