24 Jan 2012

François Hollande "contre le monde de la finance"

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Ce Dimanche 22 Janvier, François Hollande a tenu son premier grand meeting de campagne, sur fond de couleur bleue, devant un drapeau français. Comme nous l'annoncions au soir du premier tour des primaires socialistes, le candidat du Parti Socialiste court après la démagogie fascisante d'Arnaud Montebourg et Jean-Luc Mélenchon. S'il fait cela c'est pour masquer qu'il ne veut rien changer, qu'il n'a rien à proposer. 

Nous avions raison quand nous disons que « le Parti Socialiste a définitivement rompu les derniers liens qu'il gardait avec le mouvement ouvrier, ses traditions et ses pratiques. »

Car au final qu'a à proposer le candidat du Parti Socialiste ?

Rien, absolument rien. Une agence de notation « publique », un peu plus de fonctionnaires, quelques contrats aidés et deux trois taxes de plus, voilà le seul contenu du programme du candidat « socialiste ». Il ne veut rien changer, rien toucher, à peine aménager l'existant. Mais pour masquer cela il donne des gages au chauvinisme et à l'irrationnalisme qui se répand à gauche. Il surfe sur l'air du temps. 

Et cela donne cette déclaration totalement hallucinante :

"Dans cette bataille qui s'engage, mon véritable adversaire n'a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature et pourtant il gouverne. Cet adversaire c'est le monde de la finance."

Hallucinante car comment ne pas voir à quel point l'antisémitisme suinte de cette déclaration ? Comment ne pas voir que cette déclaration répond comme un echo aux propos de Marine Le Pen contre la « finance apatride » ou celles de Jean-Luc Mélenchon sur la « guerre de la finance contre le France » ? 

Voilà qui illustre parfaitement le propos de Staline comme quoi « la social-démocratie et le fascisme sont deux frères jumeaux ». Ils sont deux frères jumeaux car ni l'un ni l'autre ne veulent changer quoi que ce soit, mais l'un comme l'autre tentent tout pour détourner la colère des masses dans des chemins stériles. 

Critiquer l'argent en tant qu'argent ne mène à rien. L'argent n'est qu'un moyen pour le Capital de circuler, de se transformer en valeur et de se socialiser. Si la classe ouvrière et les masses populaires souffrent, ce n'est pas parce qu'elles manquent d'argent ; c'est parce qu'elles sont aliénées par le mode de production capitaliste qui les dépossède de ce qu'elles produisent. Et le fond du mode de production capitaliste, ce n'est pas « l'argent » ou « la finance », c'est la propriété privée !

En mettant en avant la « finance » comme une déviance anormale du capitalisme, les démagogues populistes de gauche et les fascistes essaient de jeter un écran de fumée sur la vraie chaîne qui entrave les prolétaires:  la propriété privée des moyens de production. 

Alors que la crise s'aiguise, la bourgeoisie impérialiste française devient de plus en plus agressive. Elle a besoin d'une mobilisation des masses de France derrière ses projets. Mais celles-ci souffrent de plus en plus et commencent timidement à se lever. Les forces politiques qui veulent gérer le pouvoir pour la bourgeoisie doivent prouver qu'elles sont le plus à même de détourner la colère des masses au profit des projets nationalistes de la bourgeoisie impérialiste. 

C'est pour cela que la moitié du discours de François Hollande a consisté en une exaltation chauvine de la France. 

Cela prouve bien que nous avions raison quand nous disons que « le Parti Socialiste a définitivement rompu les derniers liens qu'il gardait avec le mouvement ouvrier, ses traditions et ses pratiques. »

Le chauvinisme et le nationalisme n'ont jamais fait partie du mouvement ouvrier ou de la social-démocratie. Mais à chaque fois que le capitalisme s'effondre sur lui-même et que la social-démocratie arrive au bout de ce qu'elle peut proposer aux masses, naissent en son sein des courants qui jettent la classe ouvrière et ses luttes pour les troquer par la Nation, le chauvinisme, l'antisémitisme, l'anti-capitalisme romantique. Lorsque la social-démocratie ne peut plus se maintenir au pouvoir en redistribuant les miettes de l'impérialisme aux masses, des pans entiers basculent dans l'irrationnalisme, le chauvinisme puis le fascisme.

Aujourd'hui toute la gauche historique de France s'est faite happer par ce mouvement. A la tête de chacun de ses partis ont été placé des leaders populistes qui exhaltent le nationalisme et poussent les masses dans les bras du fascisme. Le PCMLM sait comprendre cela, refuser cela et proposer la véritable alternative: la guerre populaire, fruit du matérialisme dialectique saisi par les masses populaires!

Tout le cours du développement historique travaille en faveur de la classe ouvrière. C'est en vain que les réactionnaires, les fascistes de tout poil, la bourgeoisie mondiale tout entière s'efforcent de faire revenir en arrière la roue de l'histoire. Non, cette roue tourne et tournera jusqu'à l'avènement de l'Union mondiale des Républiques socialistes soviétiques, jusqu'à la victoire définitive du socialisme dans le monde entier.

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