Mélenchon prétend combattre l’extrême droite alors qu'il renforce le fascisme
Submitted by Anonyme (non vérifié)Lorsqu'il s'est exprimé hier soir place Stalingrad à Paris, Jean-Luc Mélenchon ne pouvait que constater l'importance du score de Marine Le Pen.
Dans sa brève intervention, il a prétendu avoir mené une bataille contre l’extrême-droite ; c'est que le Front de Gauche est obligé de sauver les apparences après s'être fait terrasser par Marine Le Pen sur le chemin du populisme nationaliste.
Il a donc déclaré :
L'extrême-droite est à un haut niveau : nous avons donc eu raison de concentrer notre campagne sur l'analyse et la critique radicale des propositions de l'extrême-droite. Nous avons eu raison de le faire, et si nous ne l'avions pas fait, peut-être le résultat, ce soir, serait-il encore plus alarmant. Il l'est !
Mais quel cinéma de la part de Mélenchon, quelle esbrouffe que cela. Où est-elle « l'analyse et la critique radicale des propositions de l'extrême-droite » par le Front de Gauche ?
On aura beau fouiller dans le matériel militant du Front de Gauche, on ne trouvera pas grand chose. Peut-être y verra-t-on ce « 4 pages » intitulé « L’imposture Le Pen » dans lequel sont simplement listées des revendications syndicales classiques et sur lequel la « démonstration » consiste à montrer que la présidente du Front National ne les soutient pas. Non seulement il n'y a aucun analyse dans ce document, mais en plus il est justement totalement à côté de la plaque : si le fascisme progresse, c'est notamment du fait de l'incapacité de la social-démocratie à changer la vie avec son ronron syndical.
On aura beau aussi fouiller du côté du Parti « Communiste » Français lui-même, on ne trouvera pas grand chose non plus. Si ce n'est l'un des douze épisodes d'une web série dessinée peut-être. Mais c'est le même constat ici : point d'analyse et de « critique radicale », seulement un discours syndicaliste et un chiffrage pro-immigration très « utilitariste » (les immigrés payent plus d’impôt que ce qu'ils ne coûtent, etc.)
Mélenchon affirme qu'il a concentré sa campagne sur l'analyse et la critique radicale des propositions de l'extrême-droite, mais en fait il s'est surtout contenté de s'agiter, en insultant Marine Le Pen de manière puérile et improductive. Cela l'a servie elle, car elle avait pu ainsi le tacler en règle en rétorquant :
ce n'est pas en m'insultant qu'il va attirer le vote des ouvriers. C'est qu'il connaît bien mal les valeurs des ouvriers, toutes ces gesticulations ne sont pas entendues parce que les ouvriers sont lucides.
Le Front de Gauche ne peut pas produire d'analyse et de critique véritable du fascisme, car il est une coquille vide. D'un coté Mélenchon, qui n'est qu'un opportuniste politique sans contenu, de l'autre le Parti « Communiste » Français qui a totalement bradé tout semblant d'économie politique marxiste.
En effet, pour Pierre Laurent à la tête du P«C»F :
Claude Guéant est responsable du score du FN, c'est à la droite qu'il faut demander des comptes.
Cela est bien faible comme analyse, et c'est en tout cas bien à côté de la plaque par rapport à l'analyse communiste du fascisme.
Le fascisme a pour but de mobiliser les masses sur une ligne « sociale car nationale » et en prétendant être ni de droite, ni de gauche. Le fascisme est un anticapitalisme romantique qui se renforce de la crise du capitalisme et est porté par les franges les plus agressives de la bourgeoisie impérialiste. Voici le point de vue matérialiste dialectique que seul le PCMLM assume en France.
A rebours du travail d'analyse poussé du fascisme que nous menons depuis plusieurs années, il y a donc le Front de Gauche et son « tribun » Mélenchon qui brasse de l'air :
Nous avons porté sur notre dos l'essentiel du combat [contre l’extrême-droite]. Honte à ceux qui ont préféré nous tirer dessus plutôt que de nous aider !
Souvenez-vous pour toujours des noms de ceux qui ont refusé ce combat ou, pire, qui ont préféré relayer les arguments calomnieux et anti-communistes de l'extrême-droite contre nous.
Pour notre part, nous nous souviendrons que nous avions vu juste en annonçant dès Octobre 2011 quand nous disons qu' entre mysticisme républicain et social-chauvinisme, le programme du Front de Gauche par Jean-Luc Mélenchon est un programme réactionnaire.
Le Front de Gauche est un monument social-chauvin qui a fini de marquer la gauche et l’extrême-gauche française du sceaux du populisme et de la démagogie anticapitaliste romantique, frôlant avec l'antisémitisme.
Mélenchon peut bien se la jouer, le fait est qu'il raconte la même chose que le mouvement fasciste français qui se renforce et se recompose en France :
Quelque soit le président qui sera élu, la finance d'ores et déjà est déterminée à aggresser le peuple français, et alors quel que soit le responsable, il n'aura de choix que de se soumettre ou de résister.
Entendre « parler de la finance qui agresse le peuple français » plutôt qu'une critique du mode de production capitaliste, voilà bien une prose que devra horrifier tous et toutes les véritables antifascistes en France.