peinture

7 oct 2018

Le première chose à saisir avec le naturalisme belge, c’est la nature élémentaire des besoins historiques aboutissant à sa naissance.

L’état d’esprit qui en forme la substance, c’est qu’on se penche vers la vie sociale, avec un certain romantisme national, bien que cela en reste à une dimension élémentaire ; la perspective est, raconte l’histoire nationale en cours, l’industrialisation et la vie quotidienne des paysans, dans un contexte très dur socialement, marqué par des modifications économiques profondes.

27 avr 2018

Il est courant d'assimiler le naturalisme à un simple prolongement du réalisme, un prolongement de type photographique. Rien n'est plus faux, car le naturalisme est un réalisme décadent. Là où le réalisme fait une synthèse, le naturalisme montre le tableau d'une expérience sociale. On voit aisément cette différence avec les deux tableaux suivants de Jean Geoffroy (1853-1924), le « peintre des enfants et des humbles » comme le précise l'épitaphe sur sa tombe au cimetière de Pantin, en banlieue parisienne.

27 avr 2018

Jean-Eugène Buland (1852-1926) utilisait également la photographie pour élaborer ses peintures ; il témoigne d'un style qu'il développe et qu'on considère aujourd'hui comme du « superréalisme », d'« hyperéalisme », etc., alors qu'en réalité on a quitté le terrain du réalisme.

30 aoû 2017

La première exposition d’œuvres suprématistes eut lieu en décembre 1915, lors de la Dernière exposition futuriste 0.10, organisé par Ivan Pouni, connu ensuite en France sous le nom de Jean Pougny.

À cette occasion, Kasimir Malevitch présenta 39 œuvres, dont un Quadrilatère, qui fut désormais connu sous le nom de Carré noir. C'était le premier pas vers le carré blanc.

Il serait erroné, en effet, de penser que le suprématisme est un spiritualisme s'appuyant sur l'intuition et le subjectivisme...

29 aoû 2017

Kasimir Malevitch (1878-1935) est un artiste russe d'origine polonaise qui a joué un considérable dans l'effondrement des arts et des lettres provoqué par le passage du capitalisme à son stade impérialiste.

Le carré blanc sur fond blanc, son œuvre la plus connue, n'est nullement une expérimentation artistique de type simpliste ; c'est au contraire l'aboutissement de tout un très long raisonnement dont le fondement est la séparation du corps et de l'esprit...

10 avr 2017

Les cent ans de la fontaine de Marcel Duchamp

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Il y a cent ans, Marcel Duchamp a ouvert symboliquement toute une nouvelle époque. C'était la fin, du côté de la bourgeoisie, de toute prétention de rationalisme, d'objectivité, d'objectivisme dans le sens de la représentation des objets.

Parallèlement au développement impétueux des forces productives, la bourgeoisie a définitivement abandonné tout sens du réalisme, d'universalisme, de collectivisme, étant donné que ces valeurs relevaient maintenant de la substance d'une forte classe ouvrière...

22 fév 2017

L'hebdomadaire L'Obs, nouveau nom du Nouvel Observateur, a consacré un numéro à Emmanuel Macron. Ce dernier en a profité pour tenir de nouveau des propos dont la teneur est la même que lors de son meeting à Lyon il y a peu : il n'y aurait pas de culture française.

Voici comment il expose sa ligne cosmopolite correspondant aux intérêts d'un capitalisme qui veut des consommateurs, pas des gens s'épanouissant dans la culture.

«Votre programme culturel, de l'éducation artistique pour 100 % des enfants au pass de 500 euros à 18 ans, rappelle les principes de Jean Vilar. Le patron du TNP et compagnon de route des communistes tenait que « le théâtre est un service public, comme le gaz, l'eau, l'électricité »...

7 déc 2016

Dans sa revue Ver Sacrum, les articles tendant à exposer une réalité plus qu'à se justifier idéologiquement. Le tempo de la vie exige des formes nouvelles et l'artiste est une figure réelle et activiste, désireuse de produire, conformément à son époque.

L'arriération de la culture autrichienne – désignée telle quelle, nationalement, à l'opposé de la culture allemande donc – est intolérable, car ne permettant pas de se conformer à ce rythme moderne...

5 déc 2016

Né en 1860 en Moravie, Alfons Mucha est un artiste très célèbre en France, ayant vécu longtemps à Paris, où il a réalisé notamment de nombreuses affiches, au style éminemment reconnaissable. Résumer le style Mucha à une approche simplement art nouveau serait une profonde erreur, aussi y a-t-il lieu de se pencher sur ses ressources artistiques, tenant au foklore national tchèque.

Initialement artiste autodidacte, car se voyant refuser par les écoles d'art, il commence une carrière à Vienne, puis Mikulov, avant d'aller étudier à l'académie des arts de Munich, tout en faisant partie de l'association artistique tchèque locale, la Škréta, spolek mladých českých výtvarníků v Mnichově, fréquenté également par des artistes d'Europe de l'est en général...

4 déc 2016

Quand on s'intéresse à Gustav Klimt, il faut comprendre que tout comme avec Alfons Mucha, on n'a pas affaire en tant que tel à des peintres, mais à des décorateurs.

Les ambulants, en Russie, étaient issus d'une petite couche cultivée liée à une bourgeoisie bien trop faible, les amenant à assumer entièrement la dimension démocratique, se tournant vers la réalité du peuple...

1 déc 2016

La Russie avait, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, connu le mouvement des peintres ambulants, issu de la volonté d'artistes d'aller dans le sens démocratique. Pour cette raison, la monarchie tendant à être absolue a en partie soutenu ce mouvement contre la féodalité, tout en le réfutant en partie en raison de sa base démocratique, son orientation populaire.

L'Autriche-Hongrie connaissait une situation exactement similaire, avec une monarchie tendant à être absolue, se débattant contre la féodalité et les forces catholiques. On y trouve, dans un esprit parallèle aux ambulants russes, mais largement différent pour des raisons historiques, un mouvement d'artistes s'orientant vers la démocratie : le mouvement de la Sécession...

31 mai 2016

Le premier point qu'il faut comprendre au sujet du réalisme en peinture en France au XIXe siècle est qu'il n'y a pas eu de mouvement réaliste, seulement une tendance. Cette tendance a été relativement puissante selon les moments et est indéniablement liée aux luttes de classes, avec les chocs populaires de 1848 et de 1871, avec également en perspective la lutte anti-aristocratique de la bourgeoisie elle-même.

Pour cette raison, le second point à comprendre est qu'il existe au sein du réalisme français en peinture deux aspects : le premier est populaire, allant au typique, dans un esprit synthétique, le second étant bourgeois, allant au particulier, dans un esprit expérimental...

30 mai 2016

Avec Jules Breton (1827-1906), on a un titan du réalisme. Il est intéressant de voir comment Emile Zola l'attaque pourtant, à l'occasion de l'exposition de 1878, en rejetant ce qui serait un réalisme idéalisé :

« Jules Breton, de son côté, s'est acquis une célébrité en peignant des paysannes idéales. Il faut voir au Champ-de-Mars les beautés qu'il habille de toile grossière et qui ont l'allure de déesses. » ...

27 mai 2016

Le réalisme est, au XIXe siècle, incontournable pour la bourgeoisie elle-même.Voilà pourquoi on voit le réalisme émerger comme tendance, y compris très partiellement chez des auteurs ne participant pas à cette tendance. Il est impossible de comprendre Le spleen de Paris de Charles Baudelaire sans voir que la démarche est authentiquement réaliste, avec une prose portraitriste absolument éloignée des rimes décadendes des Fleurs du mal. Il en va de même chez de nombreux peintres alors.

Si l'on prend le peintre Édouard Debat-Ponsan (1847-1913), qui a été un éclectique fréquentant la haute bourgeoisie et les grandes figures politiques bourgeoises, on retrouve tout de même chez lui parfois une approche authentiquement réaliste, comme ici, avec Coin de vigne, de 1886, ou bien d'un réalisme bien plus élémentaire, une facture bien plus académique, avec Au puits (1888), Repos dans les champs, Le repos du bouvier (1893), Flirtant (1896), Le dépiquage au rouleau de pierre (1892)...

26 mai 2016

Léon Lhermitte (1844-1925) est une très haute figure du réalisme du XIXe siècle en France. Né en Picardie, dans l'Aisne, il put mener une véritable carrière d'artiste reconnue, bien que son réalisme le fit cataloguer comme passéiste et l'amena à sombrer dans l'oubli lorsque le modernisme triompha entièrement dans la bourgeoisie.

Dans la seconde partie du XIXe siècle, de par les contradictions historiques, la bourgeoisie ne fut pas en mesure de nier l'activité de Léon Lhermitte, alors que faisait encore rage le conflit avec l'aristocratie. Il reçut la grand médaille à l'exposition universelle de 1889, la légion d'honneur en 1884 puis devint commandeur de la Légion d'honneur en 1910, il participe comme jury à l’Exposition universelle de 1900 à Paris, etc...

23 mai 2016

Georges Laugée (1853-1937) est un peintre très intéressant de par son réalisme également dévoyé, typiquement dans l'esprit français d'une portraitisation « naturaliste » - au sens de Zola – d'une scène, c'est-à-dire dans le sens de l'expérience, de l'expérimentation, et non du synthétique.

Ce qui rend la peinture de Georges Laugée si particulière, c'est sa dimension démocratique, qui a certainement à voir avec son intérêt pour l'Aisne en Picardie (avec Saint Quentin et Nauroy) ou son ouverture d'esprit, son mariage se faisant dans le rite protestant à la demande de sa femme...

21 mai 2016

Gustave Courbet n'a pas été en mesure de maintenir son réalisme et cela fut également le cas pour toute une série d'autres peintres. On sent ici qu'il a manqué toute une maturité pour faire dépasser la simple volonté de représenter le peuple.

Cette faiblesse est historique ; elle touche l'art, mais également le mouvement ouvrier, qui annonce déjà l'hégémonie réformiste social et syndicaliste « révolutionnaire »...

20 mai 2016

Jules Champfleury fut l'un des principaux théoriciens tentant de formuler le réalisme. Voici ce qu'il dit à ce sujet dans son rapport avec Gustave Courbet, dans une lettre à George Sand.

Jules Champfleury y parle à George Sand de l'initiative de Gustave Courbet lors de l'Exposition universelle de 1855. Cette dernière se tint à Paris sur les Champs-Élysées du 15 mai au 31 octobre 1855, accueillant plus de cinq millions de personnes, 25 États y participant, avec notamment un Palais des Beaux-Arts...

17 mai 2016

Emile Gros-Kost a été un ami de Gustave Courbet et dans Courbet : souvenirs intimes, il a raconté la vie de l'artiste. Gustave Courbet était un fervent noctambule, un caractère entier aisément centré sur sa propre personne. Cela était d'autant plus vrai qu'il ne savait pas écrire sans faute et compensait le manque de raffinement intellectuel par une dimension bourrue.

Voici comment, avec humour et sens de la mégalomanie, il raconte son passage en Allemagne. C'est un témoignage important, allant de pair avec son éloge de l'artiste comme caractère individuel unique...

16 mai 2016

Pierre-Joseph Proudhon connaissait bien Gustave Courbet qui venait de la même région ; il existe par ailleurs un tableau de Gustave Courbet le représentant avec ses enfants, intitulé Pierre-joseph Proudhon et ses Enfants.

Dans Du principe de l'art et de sa destination sociale, publié en 1865, juste après sa mort, Pierre-Joseph Proudhon y formule sa conception de l'art, dont Gustave Courbet apparaît comme le plus grand représentant. Il y a ici une convergence dans le refus du réalisme comme système, comme base à développer, au profit d'un regard critique sur le monde, que Pierre-Joseph Proudhon résume en le qualifiant de juridique, de morale, etc...

15 mai 2016

La conception artistique de Gustave Courbet est indéniablement du réalisme ; toutefois, ce réalisme ne saurait être placé hors-contexte. Le réalisme de Gustave Courbet préfigure, au sens strict, le naturalisme d'Émile Zola : il se veut une représentation fidèle de la réalité, sans avoir à se soumettre à un idéalisme abstrait, ce qui ne veut pas dire qu'il soit un réalisme synthétique.

Voici Les casseurs de pierre (cliquer pour agrandir), un tableau emblématique de l'approche réaliste de Gustave Courbet dans ce qu'elle a de plus systématique, à défaut d'être synthétique, suivi d'une variante...

13 mai 2016

En 1850, au Salon de peinture de l'académie des Beaux-Arts, le peintre Gustave Courbet (1819-1877) exposa une grande toile de plus de trois mètres sur pratiquement sept mètres, montrant Un enterrement à Ornans (cliquer pour agrandir)son village natal.

Le cimetière avait dû être placé hors des murs du village, en raison du manque de place, au grand dam de la population. C'est dans un lieu semblant isolé que se déroule l'enterrement, décrit de manière résolument typique, faisant de cette œuvre un classique du réalisme...

29 fév 2016

L'école de Port-Royal a pu profiter, dans le cadre de ses activités, du soutien d'un peintre : le belge Philippe de Champaigne (1602-1674). Au départ, celui-ci eut une carrière classique, progressant comme peintre pour le régime : d'abord pour la reine mère, Marie de Médicis, ensuite pour Richelieu, qu'il sera le seul à représenter en tenue de cardinal, onze fois au total. Il devient, dans ce cadre, en 1648, un des membres fondateur de l'Académie royale de peinture et de sculpture. 

Philippe de Champaigne prend cependant le parti pris de Port-Royal, où sa fille est pensionnaire, et où il pense qu'elle a été guérie miraculeusement de sa paralysie. La voici, dans son tableau le plus célèbre, intitulé Ex-voto. En-dessous, on a le Double portrait de Mère Agnès et de Mère Angélique...

22 déc 2015

Lorsque la révolution bolchevik eut lieu, les « modernistes » menèrent une vigoureuse offensive : leurs cadres prirent le contrôle des institutions artistiques. Bogdanov théorisa la séparation des champs d'action : le Parti Communiste devait s'occuper de la politique, les syndicats de l'économie, et l'art relevait d'une sorte d'avant-garde intellectuelle, s'occupant du proletkult, la « culture prolétarienne ».

Le concept fut entièrement rejeté par les bolcheviks, ainsi que ses variantes futuristes russes que furent le constructivisme de Alexandre Rodtchenko et le suprématisme de Kasimir Malevitch...

21 déc 2015

Le triomphe de Ilya Répine au sein même des institutions d'une autocratie qu'il rejetait – confiant même son atelier pour des réunions secrètes de ses proches qui étaient bolcheviks – témoigne des contradictions de la monarchie, avec ici l'affrontement entre les forces féodales traditionnelles et la monarchie absolue.

De fait, le tsar Alexandre III, qui avait commencé son règne en 1881, ne pouvait que constater l'essor de la bourgeoisie et il décida qu'il fallait à tout prix en cesser avec le conflit avec les peintres ambulants. Aussi choisit-il de les reconnaître en tant que tel, s'ils intègrent l'académie, en quelque sorte comme courant artistique...

20 déc 2015

C'est Vladimir Stassov qui a découvert Ilya Répine, et ce peintre est considéré comme la grande figure des peintres ambulants. Né en 1844 dans la province de Kharkov dans la famille d'un militaire, il devint étudiant de l'académie de 1864 à 1871, rejoignant les expositions itinérantes à partir de 1874, pour rejoindre en 1878 la Société des Expositions itinérantes. Il devint ensuite professeur à l'académie, de 1894 à 1907.

Voici son autoportrait, et le portrait qu'il a réalisé de sa femme, Vera, ainsi qu'un autre portrait où on la voit se reposer...

19 déc 2015

A la suite des ambulants développant leur réalisme, il exista un autre courant rejetant l'académisme, qu'on peut qualifier de « moderniste ». Porté par Serge de Diaghilev (1872-1929), célèbre pour ses « ballets russes » parisiens, et Alexandre Benois (1870-1960), le modernisme avait comme organe de presse Mir iskousstva (Le monde de l'art) et défendait l'ouverture culturelle aux pays où le capitalisme s'était élancé et l'acceptation des nouvelles formes.

La menace que cela faisait peser sur les ambulants fut parfaitement compris par Vladimir Stassov (1824-1906). Critique d'art ayant joué un rôle très important pour les ambulants, devenant en quelque sorte leur porte-parole en théorisant leur démarche, il mena une fervente bataille contre les modernistes, contre leur démarche consistant, pour reprendre ses formules, en du « trash décadent » et « une orgie de débauche »...

18 déc 2015

Il serait erroné de penser que l'académie et l'association formaient deux blocs absolument distincts, en confrontation unilatérale. En effet, le régime russe était autocratique, mais la monarchie absolue tentait de trouver un chemin. Cela fait qu'au sein de l'académie, il existait une contradiction entre les forces rigoureusement féodales et conservatrices, et celles partisanes de la monarchie absolue et donc de la modernisation.

L'une des figures clefs qui témoigne de ce conflit est le peintre Vassili Perov (1834-1882). Rentré à l'académie en 1853, il va avoir une carrière pratiquement exemplaire au sein de celle-ci, tout en étant indubitablement un titan du réalisme. Il obtient ainsi une médaille d'argent dès 1856, pour l'esquisse d'une tête de garçon ; il obtient la même récompense en 1858 pour le tableau L'Arrivée du chef de la stanitza pour l'enquête, dont le réalisme et l'engagement en faveur du peuple est indubitable...

17 déc 2015

Vassili Sourikov est un excellent exemple de peintre ambulant reconnaissant toute son importance à la question historique et voici un dernier exemple très pertinent, puisque datant de 1906, l'année suivant la révolution de 1905. Stepan Razine présente ce dirigeant cosaque qui organisa une grande révolte contre l'autocratie, au XVIIe siècle, manquant de faire s'effondrer le régime et devenant un personnage de folklore...

16 déc 2015

Grigori Miassoïédov (1834-1911) étudia de 1853 à 1862 à l'académie, puis joua un rôle éminent au sein des ambulants, en tant qu'animateur et organisateur. Ses peintures concernant la paysannerie font de lui un véritable maître du genre.

Voici un tableau de 1872 intitulé Le Zemstvo déjeune (cliquer pour agrandir, ainsi que pour les autres peintures). Il s'agit de membres d'un organe administratif  paysan, où l'autogestion sert bien sûr de relais aux classes dominantes. Celles-ci sont symbolisées sur ce tableau par l'intermédiaire d'une personne faisant la vaisselle, que l'on voit par la fenêtre, alors que les paysans n'ont pas d'endroit pour manger, à part la rue elle-même. Le contraste de classe est ici présenté non pas de manière abstraite, mais dans un portrait allant au typique...

15 déc 2015

L'artel avait réussi à promouvoir une indépendance des artistes réalistes par rapport à l'autocratie.

Le terme le plus exact serait ici celui d'autonomie ; l'artel avait d'ailleurs comme pratique de mener des réunions tous les jeudis, pour échanger sur la situation sociale, les questions artistiques...

8 déc 2015

Ce que Pavel Fedotov n'avait pas pu faire ouvertement, la modification de la situation permit à ses successeurs de le faire. Les institutions officielles avaient permis à partir de 1859 la peinture de la vie quotidienne, avec toutefois au maximum l'obtention d'une médaille d'argent.

Pourtant, dès 1860, Vassili Perov obtient une petite médaille d'or pour sa représentation d'un Fils d'un petit clerc, où on se moque de la fascination pour le premier uniforme, témoignant de l'obtention du premier grade du service civil. 

6 déc 2015

Le choix de la peinture dite de genre fut effectué par les peintres eux-mêmes et pourtant, cela put s'insérer dans la société où le tsar décidait de tout. Comment cela a-t-il pu se passer ?

En fait, le tsar avait compris que le développement de son pouvoir nécessitait la reconnaissance de la modernisation, exactement comme avec la monarchie absolue au XVIIe siècle en France. Cela fait qu'au milieu des années 1850, c'est une seconde vague des peintres démocratiques qui intervient en fait, après l'échec de la première qui était par contre née contre le régime...

5 déc 2015

Rerpartons en arrière et voyons comment se déroula la rupture avec l'académisme qui se déroule donc vers les années 1860.

En fait, cet académisme exigeait les thèmes que le régime comptait mettre en avant. Il s'agit de ceux se fondant sur le style pseudo-classique, célébrant le conservatisme, l'approche formelle de la vie, superficielle de la réalité, quand cette dernière n'était simplement niée.

L'académisme célébrait donc les scènes de la Bible, la vie des « saints », des thèmes historiques de l'antiquité gréco-romaine, des sujets mythologiques...

2 déc 2015

Pour comprendre la dynamique des ambulants, il faut saisir la situation des arts et des lettres dans le cadre historique de l'époque. Lors de la première moitié du XIXe siècle, les peintres étaient considérés en Russie comme un simple outil idéologique de l'autocratie, qui passait des commandes et surveillait toutes les activités artistiques ; il y avait très peu de connaissances de la peinture dans les autres pays, et les artistes venaient des couches inférieures de la société, étant dévalorisés et à la merci dans un système de castes.

Il n'existait que deux lieux pour l'existence sociale des peintres, qui étaient sinon à la merci du régime, notamment du service militaire et des impôts s'ils venaient de la paysannerie et de la petite-bourgeoisie : l'Académie des beaux-arts de Saint-Pétersbourg et l'Institut moscovite pour la peinture...

1 déc 2015

En France, on apprécie historiquement beaucoup la littérature russe de la seconde moitié du XIXe siècle, les fameux Fiodor Dostoïevski, Anton Tchekhov, Nicolas Gogol, Ivan Tourgueniev, Léon Tolstoï.

Il est fort étrange, à ce titre, que n'aient pas été connus les peintres dits ambulants ou itinérants, parce qu'ils organisaient des expositions à travers la Russie. Leurs tableaux (cliquer pour agrandir ceux sur cette page) sont un équivalent direct de cette littérature si appréciée ; leur niveau culturel est extrêmement élevé, leur intensité interpelle nécessairement quiconque s'intéresse à l'art et à la peinture en particulier...

11 aoû 2015

Les surréalistes ont su particulièrement mettre en scène leurs interventions artistiques, étant largement soutenus par une partie de la haute bourgeoise. Sans la vente des œuvres et la reconnaissance sociale à haut niveau, les surréalistes n'auraient pas pu exister en tant qu'artistes.

2 aoû 2015

La collection «publique» d'Yvon Lambert

Submitted by Anonyme (non vérifié)

C'est un cas d'école du coup de force post-moderne, de l'imposition par en haut d'une approche subjectiviste de la vie.

En apparence, on a un richissime galeriste qui « donne » à la population un petit musée, avec des œuvres d'art permettant de faire progresser la culture. En réalité, on a un bourgeois célébrant son ego en obligeant l'Etat à lui donner son propre musée, dont la substance en elle-même est l'accumulation subjectiviste, l'irrationnel propre à l'art contemporain...

1 aoû 2015

Les deux grandes jeunes figures s'agitant dans la scène artistique au début du XXe siècle sont Tristan Tzara et André Breton ; Tristan Tzara a initialement joué le rôle moteur.

Tristan Tzara, de son vrai nom Samuel Rosenstock (1896-1963), est un juif roumain, issu de la haute bourgeoisie et massivement influencé par le symbolisme français ainsi que par Guillaume Apollinaire...

29 juil 2015

La peinture symboliste est surtout affligeante; elle reflète surtout un état d'esprit belle époque et haute bourgeoisie, avec des peintres puisant ouvertement dans « Joris-Karl » Huysmans et Stéphane Mallarmé, mais sans aucune profondeur intellectuelle ne serait-ce que mystique ou philosophique idéaliste.

28 juil 2015

La figure de « Joris-Karl » Huysmans est incontournable du décadentisme de la fin du XIXe siècle, qui est de fait principalement un romantisme noir ; le roman Là-bas de « Joris-Karl » Huysmans, paru en 1891, traite de la scène parisienne de l'occultisme, du spiritisme, de l'astrologie, avec une fascination profonde pour le diable, etc., alors que le personnage principal étudiant la figure de  Gilles de Rais, le principal compagnon de Jeanne d'Arc qui fut mis à mort pour le viol et la mise à mort d'une centaine d'enfants.

En voici un extrait, dont on reconnaît le kitsch déjà présent chez Charles Baudelaire...

11 juil 2015

Emmanuel Kant reconnaît l'espace-temps, et toute son œuvre consiste à tenter d'évaluer de quelle manière la vie humaine doit s'organiser dans cet espace-temps. Il est clairement sur une position matérialiste, cependant il ne fait qu'entrevoir la dialectique, et butte par conséquent sur le rapport entre le corps et l'esprit.

Dans la Critique de la faculté de juger, il dit ainsi qu'Epicure a raison, à ceci près qu'il a tort de ne pas séparer les plaisirs du corps et ceux de l'esprit. Pour Emmanuel Kant, en effet, l'esprit est un prolongement structurel du corps...

9 fév 2015

Pour comprendre le double caractère du baroque dans certains pays, on peut prendre en exemple l'oeuvre du peintre Michelangelo Merisi da Caravaggio (1571-1610), appelé en français Caravage ou plutôt Le Caravage.

Chaque nation développe certains traits particuliers, qui formeront une contribution à l'humanité unifiée dans le processus que Karl Marx et Friedrich Engels ont appelé le socialisme, précédant la société communiste.

La société italienne n'ayant pas du tout connu le protestantisme, on doit par conséquent discerner dans quelle mesure le caractère national-bourgeois s'exprime, malgré tout, dans voire contre le baroque. Quand on voit cette terrible difficulté, on ne peut qu'être heureux des situations française et tchèque, où le baroque est clairement un objet extérieur, opposé au caractère national-bourgeois...

6 fév 2015

Le baroque espagnol est l'un des sujets les plus difficiles à interpréter. Le baroque prend son élan à un moment où l'Espagne est déjà devenue un bastion catholique, tant de par la grande opération de « reconquista » (reconquête) idéologique d'un territoire repris définitivement aux Arabes en 1492, que par la « découverte » cette même année de l'Amérique, avec la colonisation qui s'ensuit, marquée bien entendu par les opérations des missionnaires.

L'Espagne, comme l'Italie, a donc totalement évité la vague protestante ; elle a connu ce qui est appelé un « siècle d'or » de par la vigueur de la monarchie espagnole maintenant une féodalité complète, et ainsi le baroque est devenu un des vecteurs de l'affirmation nationale espagnole...

6 fév 2015

Le baroque fut un outil utilisé par la monarchie autrichienne, rejeté par la monarchie française, mais il est avant tout une expression directe du Vatican.

Historiquement, le baroque initial est avant tout italien ; la moitié des saints est historiquement italienne, comme la quasi totalité des papes : le Vatican a pu faire du pays l'abritant un bastion. Pour cette raison, le baroque italien est d'une richesse démesurée, s'appuyant également sur une aristocratie puissante, passant de la Renaissance et son faste à une affirmation féodale nette.

Là où la situation se complique d'autant plus, c'est avec le manque d'unité nationale italienne. La Sicile, Naples, Rome connaissent des variantes de baroque, même si on reconnaît évidemment la localisation dans le sud du pays, bien plus arriéré sur le plan du mode de production.

22 Jan 2015

Le document qui suit est d'une grande importance historique. Il s'agit d'une intervention publié dans le compte-rendu officiel du Parti Communiste français pour son XVIIe congrès, qui s'est tenu du 14 au 17 mai 1964.

Elle a été écrite par Jean-Pierre Jouffroy, membre de la Fédération de Paris. Né en 1933, il est peintre, influencé par Paul Gauguin, Vassily Kandinsky, Paul Cézanne, ses œuvres relevant de l'abstrait avec quelques petites touches figuratives. Il résuma sa conception de l'art de la manière suivante...

20 Jan 2015

La compréhension du baroque exige une vision précise de la situation propre à chaque pays, sans quoi on arrive à des contradictions patentes. Un exemple « classique » d'erreur complète des commentateurs bourgeois en France concerne le tableau « Les ambassadeurs », de l'allemand Hans Holbein le jeune (1497-1543).

Selon eux, en effet, l'anamorphose – avec un crâne déformé « caché » au premier plan - fait que ce tableau serait « baroque ». Ce n'est nullement le cas.

En réalité, ce crâne est une allusion à la devise d'un des deux ambassadeurs représentés. Jean de Dinteville avait en effet comme devise « memento mori » (souviens-toi que tu vas mourir), et le globe terrestre à l'arrière-plan est centré sur l'Europe et indique même Policy, c'est-à-dire Polisy, le petit domaine de Jean de Dinteville...

19 Jan 2015

La première œuvre de Vassili Perov montrait un commissaire en action, c'est une œuvre qui eut un très grand succès alors. On y retrouve un élément très important chez Vassili Perov: la petite touche en plus pour renforcer un aspect pathétique, social. C'est une insuffisance, car cela amène à penser que le réalisme ne suffit pas, mais il faut bien voir qu'on est ici au début du mouvement des ambulants...

18 Jan 2015

Vassili Grigorievitch Perov (1834-1882) est un peintre immense, totalement inconnu des masses, et pour cause : la bourgeoisie décadente préfère les Salvador Dali et les Marcel Duchamp aux figures illustres du réalisme.

Ici, Vassili Grigorievitch Perov appartient bien sûr au courant des « ambulants », qui ont parcouru la Russie pour montrer la réalité telle qu'elle est. Il est leur figure la plus âgée et pratiquement le premier à insuffler la dimension critique dans le réalisme ; en cela, il est ici très proche des frères Le Nain.

Deux œuvres majeures sont à considérer ici : Troïka, ainsi que La dernière taverne à la porte de la ville. Ce sont deux œuvres magistrales, une affirmation du réalisme porté à un niveau formidable. On y retrouve la même acuité dans l'expression de la souffrance, pleine de dignité. Jamais le peintre n'est hautain, et il préfère forcer le trait aux dépens du réalisme s'il le faut (comme chez les frères Le Nain) afin de bien souligner l'aspect lui semblant central, cela bien entendu en conservant la complexité générale et la synthèse de la réalité...

17 Jan 2015

Les saints et les reliques devinrent ainsi une composante vitale des églises. Mais le baroque utilisa de nombreuses autres armes idéologiques. Un élément significatif très connu du baroque, d'une importance extrême pour lui, est ainsi le trompe-l'oeil.

A la base une église romane, l'Abbaye de Neresheim en Bavière est un exemple significatif du baroque, puisqu'en effet elle a été « modernisée » en ce sens à la fin du XVIIe siècle; voici son trompe-l'oeil...

2 Jan 2015

Le baroque, forme de la contre-réforme, a réussi à mettre en place tout un système artistique autour du thème de la vanité. C'est une démarche tout à fait cohérente et aisément compréhensible : pour contrer l'humanisme et le protestantisme, qui en appellent à la raison, le baroque a affirmé de très nombreuses manières que tout est vain, que rien n'a de sens, que rien ne sert à rien.

Cela donne un mot d'ordre – « memento mori », « souviens toi que tu vas mourir » - qui devient essentiel au catholicisme, et une série de représentations, communément appelé « vanités », du terme employé dans le passage biblique « vanité des vanités, tout est vanité »

Le plus couramment existant sous la forme de peintures, les vanités montrent des « rappels » : on a ainsi un crâne, symbole de la mort, parfois un sablier pour désigner le temps qui passe. On a cependant également une systématisation de cette présentation allégorique, avec une fleur dans un vase (qui va donc faner), on fruit (qui va pourrir), une bougie allumée (qui va se consumer), etc.

18 sep 2014

Sur une affiche réactionnaire d'André Fougeron

Submitted by Anonyme (non vérifié)

André Fougeron a été un artiste au service du communisme, mais le problème est qu'en France, le communisme a été bien surtout un jauressisme « dur », sans base matérialiste dialectique. Tel a été le prix à payer pour l'absence historique de social-démocratie.

L'affiche d'André Fougeron employée par des « marxistes-léninistes » est ainsi une véritable honte, elle rappelle à quel point la base idéologique du communisme en France est faible. Il ne faut pas s'étonner que le « Parti Populaire français » de Jacques Doriot a pu se construire à partir de renégats du Parti Communiste, quand justement on voit la faiblesse idéologique à la base...

12 sep 2014

Jules Champfleury (1821-1889) venait de Laon en Picardie, tout comme les frères Le Nain. Et il s'avère qu'il fut un ami de Gustave Courbet, et le principal théoricien du réalisme en France.

S'il écrivit d'ailleurs « Le réalisme », il fut également à l'origine d'une œuvre sur la peinture des frères Le Nain, permettant à leurs œuvres d'être connues et reconnues.

Il était, bien entendu, un grand admirateur d'Honoré de Balzac, ce qui témoigne de l'importance de Jules Champfleury, simple autodidacte devenu journaliste, intellectuel, assumant le camp du réalisme...

12 sep 2014

Editorial du 12 septembre 2014

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Quelle infâmie que les peintres Le Nain ne soient pas connus des larges masses ! Leurs œuvres parlent de la vie du peuple, dans son quotidien ; leurs portraits devraient être associés à ceux réalisés par Molière dans ses pièces. Dans une France socialiste, il sera installé dans leur ville d'origine, Laon, un grand musée dédié aux frères Le Nain, à l'artiste et intellectuel Jules Champfleury venant également de cette ville ; ce sera un musée dont la visite sera obligatoire pour chaque jeune de France, car l'histoire du peuple est son histoire.
Bien entendu, une telle préoccupation artistique, relevant des exigences du réalisme socialiste, est incompréhensible pour les post-modernes décadents, pour les existentialistes et pessimistes, les néo-barbares à la Dieudonné. C'est une question de valeurs, de culture, de civilisation, mais comme ces gens vivent de l'effondrement du mode de production capitaliste...

11 sep 2014

Il est tout à fait dans l'esprit de l'époque que l'un des frères Le Nain, en l'occurrence Mathieu, soit parvenu à devenir peintre de la ville de Paris, avec comme tâche de dresser des portraits des marchands, des notables, des écrivains, des événements marquants de la vie de la ville, et même à dresser la décoration pour les cérémonies officielles (fêtes, naissances et enterrements ainsi que mariages princiers, etc.).

La bourgeoisie sait reconnaître ce qui lui appartient, et qu'est-ce qui lui appartient davantage alors que le réalisme ? Le tableau « La forge » fit ainsi forte impression au XVIIe siècle, montrant évidemment l'irruption du travail comme réalité dans une époque encore dominée par l'aristocratie et son mépris du progrès intellectuel et de l'activité manuelle...

10 sep 2014

Le portraitisme de Molière, d'une force incommensurable, ne pouvait bien entendu pas être isolé, et de la même manière qu'à côté de Honoré de Balzac (1799-1850) on trouve le peintre Courbet (1819-1877), qu'à côté de Denis Diderot (1713-1784) on trouve Jean Siméon Chardin (1699-1779), à côté de Molière (1622-1673) on trouve les frères Le Nain : Mathieu Le Nain (1607-1677), Louis Le Nain (1593-1648) et Antoine Le Nain (1588-1648).

C'est une question de tendance historique, et la bourgeoisie se développant, elle assume le réalisme. Il est ici particulièrement significatif que la bourgeoisie de notre époque, totalement décadente, ne comprenne plus sa propre jeunesse, et a réduit Molière à un sorte de bouffon comique, sans jamais saisir par ailleurs l'importance pour l'histoire de France de la peinture des frères Le Nain.

La peinture des frères Le Nain, il est vrai, n'apparaît dans toute sa somptuosité qu'à la lumière du réalisme socialiste, théorie matérialiste dialectique pour les arts et les lettres. Un portrait typique, avec des personnages typiques dans une situation typique, voilà leur peinture, qui retranscrit véritablement la substance d'une époque...

5 aoû 2014

Deux « artistes » sont portées aux nues par la bourgeoisie en tant que représentants de l'existentialisme: Alberto Giacometti (1901-1966) et Francis Bacon (1909-1992). Si l'art contemporain reflète absolument les principes « post-modernes », tant Alberto Giacometti que Francis Bacon sont considérés comme montrant le plus ouvertement la « réalité » de la « condition humaine ».

Pour cette raison, les oeuvres d'Alberto Giacometti et de Francis Bacon valent une fortune aux yeux de la bourgeoisie. La sculpture d'Alberto Giacometti «L'homme qui marche I» a été vendue en 2010 aux enchères chez Sotheby's pour 74,2 millions d'euros, ce qui fit d'elle la sculpture la plus chère du monde.

L'oeuvre la plus chère du monde jamais vendue aux enchères est de Francis Bacon: « Trois études de Lucian Freud », vendue 106 millions d'euros chez Christie’s en novembre 2013...

15 mar 2014

« La Liberté guidant le peuple » d’Eugène Delacroix est un tableau très important de l'histoire de notre peuple. Le fait que la justice bourgeoise soit pratiquement incapable de la défendre face à une agression est significatif – mais de fait, le ver était dans le fruit en raison de la nature très particulière de cette œuvre.

En effet, en février 2013, une activiste conspirationniste a utilisé un marqueur indélébile pour inscrire « AE911 » sur la peinture, alors exposé à l'occasion de l'ouverture du musée Louvre-Lens.

La peine annoncée hier reconnaît le caractère politique de cette personne, et la libère pratiquement de toute charge...

19 nov 2013

L'apparition de l'art contemporain et de l'idéologie post-moderne est parallèle au développement des forces productives. Les développements industriel et technique ont permis aux larges masses d'accéder non seulement à davantage de biens matériels, mais, en plus, de faire en sorte que ces biens disposent d'une certaine esthétique.

La contradiction entre l'apparition de cette consommation de masse et le caractère capitaliste de la production est ainsi au cœur des questions culturelles dans le domaine des arts et des lettres...

24 juin 2013

Dans Gargantua de Rabelais, il est un passage où l'on trouve toute une liste de jeux de cartes qui étaient alors pratiqués. Cette démarche pré-encyclopédiste est parfaitement bourgeoise, et on la retrouve chez Pieter Brueghel.

On est ici dans une problématique nationale ; ce qui est montré correspond à une réalité culturelle propre à des Etats constitués et s'identifiant en termes nationaux.

12 mai 2013

Giorgione (1478 - 1510) était un grand peintre ; en tant que maître de la Renaissance vénitienne, il a produit un travail que le socialisme reconnaîtra comme l'une des plus importantes peintures: les « trois philosophes. » A travers trois personnages, dont Averroès, le tableau décrit trois étapes: la philosophie grecque, qui a commencé la science. La culture arabo-persane, qui l'a continué. Et puis la Renaissance, qui a continué le processus.

12 mai 2013

Paul Cézanne, Vincent Van Gogh, Edvard Munch: trois peintres mis en avant par la bourgeoisie comme des grandes figures, et pour cause: ils représentent l'affirmation subjectiviste, dépassement impressionniste de l'impressionnisme.

12 mai 2013

L'impressionnisme en peinture est tout un symbole de la belle époque, de par sa simplicité bourgeoise, sa réduction du monde aux impressions. Edgar Degas et Claude Monet en sont deux figures majeures.

28 avr 2013

Répine, ou le réalisme vivant

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Si l'on propose à quelqu'un de lire du Balzac aujourd'hui, il trouvera cela barbant. On dit d'ailleurs « du » Balzac, « du » Flaubert, mais « un » Camus. En fait, la littérature moderniste, simple divertissement moderniste, l'a d'autant plus emporté que pour les masses, le réalisme est ennuyeux.

Le triomphe de la fantasy, du fantastique, depuis Harry Potter jusqu'à Twilight en passant par le seigneur des anneaux, témoigne de cette acceptation de la fuite dans l'irrationnel. Twilight consiste en quatre romans qui se sont vendus à 48 millions d'exemplaires aux États-Unis et à 4,6 millions dans notre pays...

27 avr 2013

Répine ou l'impressionnisme : il faut choisir. Et comme les communistes ne peuvent pas accepter le flou de l'impressionnisme, ils comprennent d'autant mieux la profondeur psychologique, le réalisme des portraits de moments authentiques, vibrants, que peint Répine.

Il est significatif qu'en France ; les faux communistes, ceux qui ont révisé les enseignements du matérialisme dialectique, n'aient jamais compris Répine, et aient célébré les Picasso et autres.

Même le risible tableau « L.H.O.O.Q. » (soit « elle a chaud au cul »), de Marcel Duchamp, qui montre la Joconde avec une moustache, appartient au P«C»F ! Duchamp l'a offert au révisionniste Louis Aragon, qui l'a offert au parti révisionniste, qui l'a prêté au centre Pompidou à Paris...

26 avr 2013

Posons la question simplement : pourquoi en France tout le monde connaît-il Picasso, au moins de nom, alors que c'est une peintre sans technique ni dimension aucune, alors qu'absolument personne ne connaît les ambulants ?

La raison en est simple. Déjà, les ambulants étaient des démocrates, qui à la fin du XIXe siècle organisaient des expositions ambulantes, et qui peignaient la réalité, le peuple.

Or, des démocrates, au service du peuple, cela ne colle pas avec l'idéologie dominante où le peuple est considéré comme idiot et rempli de vices, à l'opposé des élites qui seraient cultivées. La bourgeoisie adore cette fiction, qu'elle distille par ailleurs dans ses multiples séries télévisées policières...

8 fév 2013

En l'espace de 18 heures, la lutte des classes s'est exprimée de manière très particulière. Ainsi, ce n'est pas seulement un « déséquilibre mental » qui a amené une femme à aller taguer « AE911 » sur la fresque d'Eugène Delacroix, La Liberté guidant le peuple, au musée du Louvre-Lens....

11 sep 2012

Nous voulons Lascaux-4 !

Submitted by Anonyme (non vérifié)

"Lascaux 4, autrement dit le Centre d'art pariétal, 50 millions d'euros pour un projet non prioritaire, nous l'arrêtons..." Voilà ce qu'a osé expliquer la ministre de la culture, Aurélie Filippetti.
On a beau savoir que la bourgeoisie est décadente. On ne peut qu'être halluciné devant la capacité de la bourgeoisie à liquider le patrimoine...

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