Martin Luther et la réforme protestante - 25e partie : l'Allemagne au lendemain de la Réforme
Submitted by Anonyme (non vérifié)La plus grande erreur qu'il serait possible de faire ici est de penser que la Réforme a triomphé, que la guerre des paysans n'a été qu'un épisode sans importance. Bien au contraire, cette guerre a révélé l'insuffisante maturité de l'affirmation de la nation allemande par Martin Luther.
Dans les faits, le pays est resté religieusement divisé. Les protestants de type luthérien n'ont jamais formé qu'une courte majorité par rapport aux catholiques.
Voici ce que cela donne pour l'année 1555. Les zones catholiques sont en bleu, en bleu clair lorsqu'il s'agit d'une simple majorité. Les luthériens sont en rose, en rose clair lorsqu'il s'agit d'une simple majorité. En jaune clair, on trouve les partisans de Calvin et de Zwingli, c'est-à-dire la Réforme protestante, en jaune foncé les restes de la révolte hussite et taborite...

En tant que vision du monde, le calvinisme avait à réaliser une tâche très importante. Le
Jean Calvin, malgré sa défense de l'entendement, n'est donc pas un matérialiste : il ne peut pas assumer le matérialisme. Il n'appartient pas à une société dont le mode de production s'est émancipé de la soumission à l'environnement. Son appel à l'entendement tout puissant correspond aux exigences de la bourgeoisie qui veut transformer, qui a commencé à le faire, mais qui n'a pas encore transformé l'ensemble de la réalité.