La peinture des frères Le Nain - 2de partie : vers le typique
Submitted by Anonyme (non vérifié)Il est tout à fait dans l'esprit de l'époque que l'un des frères Le Nain, en l'occurrence Mathieu, soit parvenu à devenir peintre de la ville de Paris, avec comme tâche de dresser des portraits des marchands, des notables, des écrivains, des événements marquants de la vie de la ville, et même à dresser la décoration pour les cérémonies officielles (fêtes, naissances et enterrements ainsi que mariages princiers, etc.).
La bourgeoisie sait reconnaître ce qui lui appartient, et qu'est-ce qui lui appartient davantage alors que le réalisme ? Le tableau « La forge » fit ainsi forte impression au XVIIe siècle, montrant évidemment l'irruption du travail comme réalité dans une époque encore dominée par l'aristocratie et son mépris du progrès intellectuel et de l'activité manuelle.
Comme dans la peinture flamande, on retrouve d'ailleurs la vie collective organisée autour de la culture, comme ces tableaux dépeignant des gens participant à une leçon de danse, le dernier tableau s'intitulant quant à lui « Réunion musicale ».
Les musiciens eux-même ont droit à leur portrait, comme ici avec « Trois jeunes musiciens », ainsi qu'un joueur de pipeau.
La musique s'intègre dans la vie quotidienne : là est le très grand regard réaliste des frères Le Nain. Voici « Famille de paysans dans un interieur », ainsi qu'un « Intérieur paysan avec un joueur de flûte.
Que dire alors de ces « Fumeurs dans un intérieur » (cliquez sur l'image pour agrandir), où les frères Le Nain sont ici des peintres-photographes captant toute une atmosphère, toute une époque, toute la substance d'individus composant une classe sociale, avec des valeurs, des attitudes, une vision du monde.
Cet « Intérieur paysan » témoigne également de la capacité à saisir des actes simples du quotidien et à en saisir la portée d'un côté social dans le cadre national de l'époque, de l'autre universelle.
La peinture des frères Le Nain manque parfois de technique, mais les figures humaines représentées gardent toujours une grande présence, une chaleur intérieure les rendant vivant, et dans leurs meilleures œuvres le typique est parfaitement atteint.
Voici des tableaux tentant d'aller dans un sens plus avancé dans le typique, avec du mouvement et plus simplement un portrait-photographique « prise » dans une situation typique.
On a ainsi « La querelle », « Les joueurs de tric-trac », « Les tricheurs », des « Soldats jouant aux cartes ».