PCMLM - Déclaration 64 - pour le rejet maoïste du jauressisme et de l'ultra-gauche
Submitted by Anonyme (non vérifié)La société française est en crise et connaît des soubresauts plus ou moins violents, avec des idées qui partent dans tous les sens et des comportements irrationnels, illogiques. C'est propre à une société malade où sans vision scientifique du monde, sans société authentiquement démocratique, les individus tentent le repli sur soi ou la fuite en avant.
Ces phénomènes se sont déjà déroulés dans les années 1910 et les années 1930, dont le schéma se répète, avec le même mode de production capitaliste en crise, bien que dans des conditions culturelles et politiques ayant connu des modifications.
Il y a ainsi, en plus de la tendance à la guerre impérialiste portée par l'extrême-droite, deux autres tendances, vers lesquelles convergent de nombreux phénomènes.
* d'un côté, le réformisme le plus plat, que Lénine a notamment qualifié de « social-chauvinisme », qui nie les problèmes et tente de passer par les institutions pour renouveler le régime, ici la « république ». C'est le jauressisme traditionnel, qui va de Manuel Valls à Jean-Luc Mélenchon avec toute une série d'intermédiaires (Clémentine Autain, Pierre Laurent, Oliver Besancenot, Arnaud Montebourg, etc.), avec plus ou moins de rejet formel des institutions, mais toujours dans le cadre du respect de la démocratie libérale, parlementaire, etc.
* de l'autre, l'ultra-gauche comme pseudo-radicalité fondé sur le simple subjectivisme de la « lutte », sans contenu idéologique ni culturel, dans un style anarchiste outrancier et ouvertement déconnecté des masses populaires. La tentative, ayant lamentablement échoué, de lancer des blocus dans les lycées parisiens suite à la mort de Rémi Fraisse, sans aucun rapport avec la lutte à Sivens, témoigne de cet esprit opportuniste.
Ces deux pôles se complètent mutuellement, comme l'a formulé Lénine dans « La maladie infantile du communisme (le « gauchisme ») ». Être révolutionnaire, ou même être simplement progressiste, exige de comprendre ces deux pôles et de les éviter, de les combattre. C'est d'autant plus important qu'ils se nourrissent l'un l'autre.
Manuel Valls profite des anarchistes qui cassent des vitrines, et inversement, et ce petit jeu empêche une ligne révolutionnaire réelle de s'affirmer, en pleine cohérence, en pleine rationalité. Voici ce que souligne Lénine :
« C'est, d'abord et surtout, en combattant l'opportunisme qui, en 1914, s'est définitivement mué en social-chauvinisme et s'est définitivement rangé aux côtés de la bourgeoisie contre le prolétariat.
Il fut naturellement le principal ennemi du bolchevisme au sein du mouvement ouvrier. C'est encore le principal ennemi à l'échelle internationale. C'est à cet ennemi que le bolchevisme a consacré et consacre le maximum d'attention.
Aujourd'hui cet aspect de l'activité des bolcheviks est assez connu, même à l'étranger. On ne peut pas en dire autant de l'autre ennemi du bolchevisme au sein du mouvement ouvrier.
On ne sait pas encore suffisamment à l'étranger que le bolchevisme a grandi, s'est constitué et s'est aguerri au cours d'une lutte de longues années contre l'esprit révolutionnaire petit-bourgeois qui frise l'anarchisme ou lui fait quelque emprunt et qui, pour tout ce qui est essentiel, déroge aux conditions et aux nécessités d'une lutte de classe prolétarienne conséquente.
Il est un fait théoriquement bien établi pour les marxistes, et entièrement confirmé par l'expérience de toutes les révolutions et de tous les mouvements révolutionnaires d'Europe, - c'est que le petit propriétaire, le petit patron (type social très largement représenté, formant une masse importante dans bien des pays d'Europe) qui, en régime capitaliste, subit une oppression continuelle et, très souvent, une aggravation terriblement forte et rapide de ses conditions d'existence et la ruine, passe facilement à un révolutionnarisme extrême, mais est incapable de faire preuve de fermeté, d'esprit d'organisation, de discipline et de constance.
Le petit bourgeois, "pris de rage" devant les horreurs du capitalisme, est un phénomène social propre, comme l'anarchisme, à tous les pays capitalistes.
L'instabilité de ce révolutionnarisme, sa stérilité, la propriété qu'il a de se changer rapidement en soumission, en apathie, en vaine fantaisie, et même en engouement "enragé" pour telle ou telle tendance bourgeoise "à la mode", tout cela est de notoriété publique.
Mais la reconnaissance théorique, abstraite de ces vérités ne préserve aucunement les partis révolutionnaires des vieilles erreurs qui reparaissent toujours à l'improviste sous une forme un peu nouvelle, sous un aspect ou dans un décor qu'on ne leur connaissait pas encore, dans une ambiance singulière, plus ou moins originale.
L'anarchisme a été souvent une sorte de châtiment pour les déviations opportunistes du mouvement ouvrier. Ces deux aberrations se complétaient mutuellement. » (Lénine - La maladie infantile du communisme - le « gauchisme »)
Le grand danger que présente la pseudo radicalité petite-bourgeoise tient à ce qu'elle assume une multitude de formes, sans se soucier du contenu. Elle n'hésite pas à se prétendre « maoïste », s'il le faut, même si bien sûr elle ne peut jamais en assumer le contenu. Face à la crise capitaliste, face à la bourgeoisie et la grande bourgeoisie, la petite-bourgeoisie est prête à tous les cinémas, toutes les manigances, tous les chantages.
Elle est prête à manipuler les masses sous n'importe quel prétexte, comme force d'appoint pour exercer une pression. Il est significatif qu'en Bretagne, tout un nationalisme de pacotille a été activé, comme dans les années 1930, en tant que moyen de mobilisation. Les masses trompées croient alors lutter pour une cause juste et lever un drapeau national historique, alors qu'en fait il s'agit d'une invention des années 1920 réalisée par un nazi.
Car nombreux sont les escrocs qui, faisant fi de l'histoire tant du pays que des luttes de classe, diffusent leurs idéologies de divers types (ultra-gauche, national-révolutionnaire, etc.) visant à tromper les masses, à les empêcher d'étudier l'histoire, à les retenir dans leur tendance à aller au matérialisme dialectique, à contrecarrer leur prédisposition au rationalisme.
Le matérialisme dialectique prône la direction idéologique, la primauté à la pratique fondée sur une conscience pleine de la portée et de la signification de ses actes ; l'ultra-gauche prône le subjectivisme, l'intuition, la spontanéité, le mouvementisme comme fin en soi.
Être maoïste, assumer le matérialisme dialectique, c'est assumer Lénine et les principes de la social-démocratie révolutionnaire, face à la social-démocratie jauressiste et face à l'anarchisme.
Parti Communiste Marxiste Léniniste Maoïste [France]
Novembre 2014