Le post-modernisme n'a rien à voir avec le matérialisme dialectique
Submitted by Anonyme (non vérifié)Le post-modernisme n'a rien à voir avec le matérialisme dialectique. Le matérialisme dialectique est une science, produite par des théoriciens, portée par des mouvements idéologiques et des États, basée sur des concepts très bien définis. Le post-modernisme est une idéologie née dans les universités françaises et américaines, faisant la promotion de la « déconstruction », comme chemin de la « libération totale ».
Ce concept de « déconstruction » peut déjà se retrouver dans les années 1920-1930, avec les avant-gardes artistiques : le surréalisme en France, le cubisme en Tchécoslovaquie, le futurisme en Russie, toutes prétendant être les aspects artistique et psychologique d'une révolution « totale » que la classe ouvrière doit faire.
Puis, dans les 1960-1970, « l'Ecole de Francfort » germano-américaine, avec Theodor W. Adorno et Herbert Marcuse, a également promu une « déconstruction », par « la dialectique négative » et « la révolte » contre le principe de « l'autorité ». Nous avons aussi « l'existentialisme », avec Jean-Paul Sartre, Frantz Fanon et Albert Camus, stylisant le « refus » individuel, préconisant la « percée » par la violence révolutionnaire subjective en tant qu'auto-libération.
Puis vint une nouvelle forme, exprimant la même apologie : le mouvement « queer », appelant à nouveau à la « déconstruction » au lieu de la reconnaissance matérialiste de l'aspect dialectique de la réalité.
Encore une fois, des concepts idéalistes seraient la réalité : le racisme, le sexisme, l'autorité, l'homophobie, l'islamophobie, etc., etc. dans une liste sans fin où, d'une manière unilatérale, la réalité serait mauvaise et son « fondement » devrait être « déconstruit ».
Ces gens agissent contre le peuple, qui est le véritable artisan de l'histoire ; ils rejettent le principe du progrès historique, de l'évolution dialectique de la matière. Ils apparaissent comme des « radicaux » par le biais de revendications ultra-démocratiques ; ils sont en fait une cinquième colonne aidant la réaction.
La continuité de cette approche idéaliste est très claire ; qu'elle soit portée par les petits-bourgeois « radicaux » est très évident ; le danger ne doit jamais être oublié, comme il apparaît comme « progressiste », tout en ne l'étant pas !
Par exemple, lorsque nous jetons un coup d'oeil au mouvement maoïste indien, nous pouvons voir qu'il développe des thèmes dans une approche qui est démocratique, mais qui peuvent parfois malheureusement être facilement compris comme des sujets « queers ».
C'est la raison pour laquelle Arundhati Roy a pu exprimer sa « sympathie » pour la cause naxalite – alors qu'elle est l'une des principales figures du post-modernisme dans le monde, notamment pour le livre Le Dieu des Petits Riens qui est un classique de littérature critique « post-coloniale ».
Arundhati Roy peut aller dans le sens du progrès sur certains points : dans la littérature elle aide la réaction, elle n'est pas Sarat Chandra Chattopadhyay (le grand romancier du Bengale), elle n'est pas Ritwik Ghatak (le grand cinéaste du Bengale oriental), elle n'est pas Satyajit Ray (le grand cinéaste du Bengale occidental).
Ces artistes étaient, dans leur contenu artistique lui-même, au service du peuple, contribuant à la voie de la démocratie, même si en tant qu'individus ils avaient point de vue compliqué. Tandis que les artistes bourgeois-bohèmes sont facilement « révolutionnaires », avec un contenu vraiment bourgeois décadent.
Nous avons eu le même problème avec quelques « avant-gardistes » ayant soutenu le Parti Communiste en France, comme Pablo Picasso ou Paul Eluard. Le résultat fut une contamination idéologique totale au niveau de la culture et donc une bonne contribution à l'effondrement dans le révisionnisme.
C'est pourquoi nous insistons sur la question de la culture, soutenant Honoré de Balzac, Abraham Bosse, les frères Le Nain, Molière... Artistes qui, si nous les suivons, nous amènent sur le chemin du réalisme socialiste.
C'est, bien sûr, le contraire de ce que font les « maoïstes » canadiens, qui ne sont rien de plus que des trotskystes, un équivalent strict de la « quatrième internationale » des années 1970-1980.
Un bon exemple de cela est donné lorsque nous lisons « Hâter la Révolution ! Rappelez-vous du camarade Leslie ! » - qui est le titre d'une déclaration sur Leslie Feinberg du « Comité révolutionnaire d'action du prolétariat et de la Front féministe prolétarien - Toronto », liée au Parti communiste révolutionnaire canadien.
Dans la déclaration, on peut lire que :
« Nous nous souvenons également de l'engagement farouche du / de la camarade de Leslie à la solidarité internationale par son/sa travail avec le peuple cubain. »
En fait, la déclaration en anglais utilise le terme « hir », qui mélange « his » et « her », c'est-à-dire « son » et « sa ». De la même manière, Leslie Feinberg utilisait pour parler d'elle-même le terme « zie », une invention utilisée pour combiner « he » (« il » en anglais) et « she » (« elle » en anglais), tout comme les partisans français de la « déconstruction » utilisent le terme « illes » au lieu de « elle » ou « il ». Le site web qu'elle faisait était appelé « transgender warrior » (« guerrier transgenre »).
Nous trouvons ici une construction qui est pratiquement précisément l'opposé des leçons de Staline sur la linguistique, sur la réalité. Pourquoi cela ?
Parce que Leslie Feinberg était une femme membre du Workers World Party, un curieux mélange de trotskysme et de marxisme-léninisme soutenant Cuba et la Corée du Nord, et elle soutenait la thèse post-moderne du queer, allant jusqu'à nier que les hommes et les femmes existent, et prenant elle-même des produits pour ressembler à un homme.
Nous avons ici un modèle du subjectivisme, niant le matérialisme dialectique, prétendant que l'histoire est la lutte contre « l'oppression », qu'être progressiste signifie « déconstruire », etc.
Encore une fois, la continuité d'une telle tendance bourgeoise de gauche radicale ne peut être que soulignée. Et le post-modernisme est clairement, de nos jours, un puissant ennemi du matérialisme dialectique, un allié solide du révisionnisme, les deux s'appuyant par ailleurs l'un l'autre.
Et il doit être rejeté fermement, dans l'esprit des démocraties démocratiques est-européennes du début des années 1950, dans l'esprit de Staline dans les années 1930-1950 en Union soviétique, dans l'esprit de Mao Zedong en Chine populaire dans les années 1970.