Albert Camus

12 avr 2015

Quand on lit Henri Bergson, on se dit qu'au final ses constructions n'aboutissent à rien de concret, voire de compréhensible. Quel est l'intérêt de son travail ? Eh bien son influence est en fait telle, que l'on peut dire que l'idéologie dominante en France est traversée par le bergsonisme en la plupart des points.

La manière dont la science est considérée en France relève du bergsonisme ; on dit que les Français sont cartésiens, on devrait dire que la France relève du bergsonisme.

Nous avons vu que, selon Henri Bergson, le cerveau est une sorte de processeur utilisant un disque dur : l'être humain est un esprit qui vit dans l'immédiat, et que dans l'immédiat...

31 juil 2014

Ce qui est frappant dans le roman L'étranger, c'est que le personnage n'a aucun intérêt à part lui-même dans son existence immédiate. Lorsque sa petite-amie lui propose de se marier, il est d'accord de manière vague, car en fait il ne se projette jamais. De la même manière, il apparaît « indifférent » à la mort de sa mère, ou lorsqu'il tue une personne sur la plage. Tout cela lui semble abstrait. Albert Camus, en fait, dresse ici le portrait de ce que Martin Heidegger a appelé le « dasein » et Edmund Husserl, avant lui, l'intentionnalité.

Pourquoi est-ce que, en France, Martin Heiddegger est si connu dans les milieux bourgeois, bien plus que Edmund Husserl ? Cela tient à ce que Martin Heidegger a résolu des problèmes inhérents à la démarche d'Edmund Husserl ; il a comblé les manquements rendant inopérants l'ensemble. Sa principale trouvaille tient à un concept, appelé « dasein », exposé dans l'oeuvre appelé Être et temps, publié en 1927.

Dans ce Être et temps, Martin Heidegger tente d'aller plus loin qu'Edmund Husserl, de combler ce qui pose un problème fondamental : le rapport entre la conscience et le fait de vivre. En effet, Edmund Husserl a fait comme René Descartes, acceptant de séparer l'esprit du corps. On en arrive à une conscience pure, cela est clair pour tout le monde. Cela renforce l'idéalisme, c'est très bien pour la bourgeoisie.

29 juil 2014

Ce qu'on appelle le roman moderne, c'est en réalité la prise en main de la rédaction des romans par des bourgeois dont la vision du monde est celle de la phénoménologie. C'est cette perspective fondée sur le subjectivisme dans les phénomènes qui explique pourquoi les auteurs ont supprimé l'origine sociale des personnages, les descriptions, la représentation de la société.

Il suffit de comprendre un tant soit peu la base de la phénoménologie pour voir dans quelle mesure les œuvres d'Albert Camus témoignent parfaitement de ce subjectivisme. Ses romans L'étrangerLa peste et La chute, sont entièrement construits sur cette base. Voici le tout début, l'incipit de L'étranger...

12 mai 2013

Le romantisme en France (8ème partie) : l'Orient

Submitted by Anonyme (non vérifié)

L'orient, ou plutôt l'Orient, est ici un Orient mythique en grande partie, celui des mille et une nuits, celui des tapis volants et de l'amour courtois, celui de la fusion avec l'idéal, avec la totalité (divine ou naturelle). Aller vers l'Orient, c'est retourner à la dignité du réel, c'est se débarrasser des formes sociales habituelles et de ses exigences, pour célébrer l'ivresse de l'amour total, de la « fusion. »
Dans son œuvre de 1808 intitulée « Sur la langue et la sagesse des Indiens », Friedrich Schlegel explique ainsi que « C'est en Orient qu'il nous faut chercher le romantisme suprême. »

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