Le symbole social-démocrate des 3 flèches (les trotskystes révisent l'histoire)
Submitted by Anonyme (non vérifié)En cette période de crise générale du capitalisme, les trotskystes sont obligés d'accentuer encore plus leur révisionnisme historique ; anti-communistes avant tout, ils doivent masquer leurs activités derrière une façade progressiste, en réécrivant l'histoire.
Voici un exemple très parlant, dont le révisionnisme historique est évident et la construction anti-communiste tout aussi évidente.
Les « trois flèches » sont un vieux symbole social-démocrate, voilà un fait historique bien établi.
Et il n'est nullement étonnant que les « marxistes libertaires » le reprennent, puisqu'ils sont « contre » les fascistes et les capitalistes, mais également « contre » les communistes. Les « marxistes libertaires » et autres « redskins » sont des sociaux-démocrates à l'ancienne, ils se disent révolutionnaires mais s'opposent totalement au « stalinisme. » Les « trois flèches » correspondent à leur identité politique : trotskyste, et donc social-démocrate!
Mais ils ne peuvent pas le dire ouvertement, bien sûr. Ils sont obligés de mentir, de réécrire l'histoire. Cela est dans la nature du trotskysme.
Et justement le groupe de « redskins Limoges » - qui désormais défend le syndicalisme-révolutionnaire et l'identité occitane - a publié il y a quelques jours un texte intitulé « Les Trois Flèches : précisions et clarifications - Clarifications et précisions concernant l'histoire et notre utilisation des trois flèches. »
Ce texte consiste en une sorte d'auto-justification d'assumer l'iconographie social-démocrate, en se fondant sur de es idées, toutes fausses et mensongères, et qui sont les suivantes :
- oui, le symbole est social-démocrate, mais il n'a jamais été un symbole officiel ;
- de toutes manières, celui qui a produit le symbole a critiqué la social-démocratie ;
- et ce symbole est repris aujourd'hui par beaucoup de groupes redskins, donc il a perdu son sens originel.
Ces trois points sont totalement faux et sont du révisionnisme typiquement social-démocrate.
Il est impressionnant de voir que l'article critique « ceux qui attribue bons et mauvais points à tout va, tout en méconnaissant les contextes et l’histoire », alors que justement ce qui est dit est une falsification ouverte de l'histoire.
Regardons les faits, point par point.
1.Il est dit que ce symbole serait repris aujourd'hui par beaucoup de groupes redskins, donc il a perdu son sens originel.
Voilà ce que dit l'article :
Nous nous sommes réappropriés le logo guerrier des trois flèches, non pas pour saluer les idées social-démocrates de Tchakhotine, mais pour saluer ses initiatives dans le domaine de l'autodéfense prolétarienne, parce qu'il est le premier à l'avoir structurée et propagée massivement. Nous revendiquons cet héritage des Arditi del Popolo et des formations prolétariennes d'autodéfense contre le fascisme et le capital ; il est donc important pour nous que les trois flèches ne tombent pas dans l'oubli et ne soient pas uniquement vues par l'apport réformiste de l'organisation qui se les est appropriées. Les trois flèches sont en dehors de l'idéologie de celui qui les a créées, un moyen simple, rapide et efficace de contrer la propagande fasciste et réactionnaire dans les rues.
De plus, les sections redskins/RASH qui utilisent le plus ce symbole aujourd'hui sont le RASH Bogota et le RASH Roma, largement composées de militant-e-s léninistes et marxistes-léninistes, c'est à dire opposé-e-s à la stratégie social-démocrate. On ne peut donc comparer l'utilisation des trois flèches aujourd'hui à de la propagande SFIO ou « social-démocrate ». Ces organisations se les sont appropriées à une époque donnée, les trois flèches sont tombées dans l'oubli, à nous aujourd'hui de les remettre au devant de la scène avec nos propres valeurs suivant les conseils de Tchakhotine en matière d'antifascisme.
Ce qui est ici écrit est inexact.
Et ce pour deux raisons qui chacune suffise à démonter l'argumentation de l'article.
a)Le symbole des trois flèches est le symbole du « front de fer », qui unit à partir de 1931 en Allemagne le Parti Socialiste, sa milice appelée « bannière du reich Noir-Rouge-Or » (les couleurs républicaines) et des syndicats, des associations.
Ce « front de fer » est le regroupement social-démocrate pour faire « bloc. »
Il n'a jamais assumé la ligne de l'auto-défense prolétarienne, ce qui amènera d'ailleurs le Parti Communiste d'Allemagne à chercher et trouver une forme militante d'union : l'Action Antifasciste.
Le discours qu'on a ici est une réécriture de l'histoire, où la social-démocratie aurait véritablement lutté contre le fascisme, aurait véritablement organisé l'auto-défense prolétarienne, etc. C'est un discours révisionniste, qui vise à nier la nécessité historique de la rupture avec la social-démocratie pour fonder un Parti Communiste.
Voici des images ci-dessous qui montrent justement comment l'Action Antifasciste appelait au front de masse, le front populaire, et dénonçait le pacifisme social-démocrate face aux fascistes.
La première image montre le congrès de l'Action Antifasciste: à gauche un tableau montre comment les socialistes forment une barrière aux masses contre le fascisme, et à droite on voit comment les communistes poussent au combat. La seconde image montre le bâtiment central des communistes, à Berlin, où il y a des slogans contre la guerre, la faim et le fascisme, et le symbole de l'Action Antifasciste, symbole de l'appel à l'unité antifasciste.... alors que la social-démocratie soutenait le régime et la république « Noir-Rouge-Or. »
b)A cela s'ajoute que le logo employé par les groupes redskins n'est pas seulement les « trois flèches », mais souvent les « trois flèches » dans un cercle.
Or, ce symbole est celui du Parti Socialiste d'Autriche au lendemain de la seconde guerre mondiale impérialiste.
Les « trois flèches » étaient même le symbole officiel du Parti Social-Démocrate Ouvrier d'Autriche depuis le 14 août 1932. Au lendemain de la guerre, ce parti a pris le nom de Parti Socialiste d'Autriche, changeant légérement son logo en y ajoutant un cercle, celui de « l'anneau rouge de l'unité. »
Si ce parti a changé de nom en social-démocrate en 1991 et abandonné son logo, celui-ci reste encore largement courant dans ses structures, comme dans la jeunesse.
Par conséquent, c'est bien un symbole social-démocrate, datant de l'après-guerre, que reprend le plus souvent le RASH.
Quant aux trois flèches, il ne s'agit donc pas d'un symbole d'action antifasciste de masse, mais d'une unité social-démocrate s'opposant justement à la violence et à l'unité de masse.
2.Le logo des trois flèches a donc été utilisé par le « front de fer » en Allemagne et a été le symbole historique officiel de la social-démocratie autrichienne.
Mais nos trotskystes pourraient arguer que, ce qui compte, c'est ce symbole en France.
Mais justement, là ils révèlent leur trotskysme, qu'ils veulent masquer.
Voici ce que dit l'article. Nous citons le passage en entier car il y a ici un éloge du sabotage du Front Populaire, décrit ici comme front électoral.
Il est évident ici que l'article est totalement anti- « stalinien », il ne parle même pas des communistes (et après prétend l'unité!). Le point de vue ici présenté est « social-démocrate » dur.
« A propos de la SFIO maintenant, qui arbora également les trois flèches dans les années 30 via les exilés socialistes et communistes allemands. Il faut savoir que ce n'est pas non plus la tendance la plus modérée de la SFIO qui importe et diffuse ce logo, mais la plus radicale, celle qui se définit comme marxiste mais anti-stalinienne.
Tchakhotine, après avoir quitté l'Allemagne, s'exile au Danemark, puis arrive en France au printemps 1934 où il adhère à la SFIO, dans la fédération de la Seine. C’est là qu’il rencontre Marceau Pivert et ses militants qui forment la tendance la plus radicale au sein de la SFIO. Ces derniers deviennent très vite adeptes des conceptions de Tchakhotine concernant l'autodéfense armée pour le prolétariat. La SFIO, très majoritairement réformiste, est mise devant le fait accompli suite à l'émeute fasciste de février 1934.
Les pivertistes poussent à la création de milices ouvrières de défense et de services d'ordre armés. Les TPPS (« Toujours Prêts Pour Servir ») voient le jour suite à ça, ne respectant pas les directives du parti et se chargeant de nettoyer le département en attaquant les meetings, les défilés et les apparitions publiques de l'extrême-droite, aux côtés des jeunesses communistes et des militants de la CGTU. C'est d'ailleurs ce qui concrétisera en partie le rassemblement des différentes forces de gauche, en 1936, impulsé par les sections jeunes activistes antifascistes des différentes organisations se retrouvant lors d'actions coups de poing.
Le logo des trois flèches se généralise donc dans et par la Fédération de la Seine, qui signe avec ce symbole les affiches et les tracts sous influence de Marceau Pivert. Ce dernier crée en 1935 la tendance « Gauche Révolutionnaire » à l'intérieur de la SFIO et est élu dirigeant de la fédération départementale. Les trois flèches deviennent en France le symbole de la tendance pivertiste. Celui-ci dénonce la stratégie électorale du Front Populaire et préconise un Front fondé sur le combat social et les organisations ouvrières.
Suite à la victoire du Front Populaire en juin 1936, il exhorte Blum à rompre avec le capitalisme, mais ce dernier, réformiste, est méfiant vis-à-vis du monde ouvrier et de cette grève générale qui est en train de l'obliger à prendre directement les mesures sociales d'exception promises lors de sa campagne.
Déçu par la politique trop modérée de Blum, Marceau Pivert rompt avec la SFIO en 1937 et crée le PSOP (Parti Socialiste Ouvrier-Paysan). On peut trouver une certaine ressemblance avec le BOC catalan (Bloc Obrer y Campesino – Bloc Ouvrier et Paysan) créé par les Comités Syndicalistes Révolutionnaires espagnols, qui donnera le POUM (Partido Obrero de Unificación Marxista – Parti Ouvrier d'Unification Marxiste).
D'ailleurs, beaucoup de militants du POUM exilés d'Espagne suite à la défaite contre les franquistes rejoindront en France le PSOP de Pivert qui oscille entre marxisme anti-autoritaire et réformisme radical (sans compromis). Le parti sera interdit et dissout sous le régime collaborationniste de Vichy en 1940. »
Il y a ici l'éloge d'un courant social-démocrate, ce qui montre bien que les « redkins Limoges » assument la social-démocratie.
Regardons d'ailleurs ce que dit la chanson « Toujouts prêts. »
Reflète-t-elle un point de vue marxiste? Ou bien idéaliste?
La réponse est facile: on a là un idéalisme social-démocrate de gauche, qui critique la « machine », exige la « république sociale » face au « mur d'argent », ce qui relève totalement du romantisme, et nullement du marxisme.
« Pour soumettre ces tyrans :
Le capital et la machine,
Dressons devant le mur d’argent
Le mur vivant de nos poitrines.Refrain
Camarades, debout, partout !
Brisons les chaînes et les grilles !
Main dans la main, unissons-nous !
Rasons les dernières Bastilles !
Qu’importe si, sur les humains,
Aujourd’hui souffle la rafale,
Nous ferons triompher demain
La république sociale. »
Que ce soit avec l'Allemagne, l'Autriche ou bien la France, les trois flèches sont bien un symbole social-démocrate. La photographie ci-dessous prise lors d'une « fête » du Parti Socialiste est révélatrice de cela.
3.Parlons maintenant de Tchakhotine.
Car l'article des « redskins Limoges » fait l'apologie de la manipulation émotionnelle des masses !
Est-ce cela du marxisme, ou du fascisme ? Voulons-nous une humanité rationnelle et scientifique, ou bien une humanité manipulée émotionnellement ?
La vision de l'article comme quoi un symbole peut "manipuler" les masses est une vision totalement fasciste, exprimée par des théoriciens psychanalystes comme Carl Gustav Jung ou bien des ultra-gauchistes comme Wilhelm Reich.
C'est une vision totalement insultante pour les masses, et une soumission aux thèses individualistes ultra-réactionnaires de la psychanalyse, la psychologie, etc.
Voici ce que dit l'article, en notant bien que ce qui est dit est faux : jamais la social-démocratie n'a mené de lutte armée contre les nazis... et encore moins possédé de larges sections opposantes menant cette lutte.
L'article fait ici une confusion avec l'Autriche, où les « socialistes révolutionnaires » ont effectivement mené la résistance armée après la victoire fasciste, en utilisant comme symbole les trois flèches...
« Tchakhotine est convaincu que si le prolétariat veut assurer la victoire finale contre le capital et son bras armé fasciste, il faut contrer Hitler et les nazis sur leur propre terrain : la sollicitation émotive des masses. C'est là que des symboles sont créés pour contrer les croix gammées et les autres symboles ésotériques nazis (…).
Mais le Parti Social-Démocrate, bien qu'engagé sur ce terrain armé, maintient en parallèle sa vision réformiste malgré la situation grave qui est en train de se jouer. Les dirigeants refusent d'appliquer à l'échelle du parti les procédés de contre-propagande conseillés par Tchakhotine, isolant petit à petit les groupes ouvriers qui se battent dans la rue et laissant la victoire au nazisme mieux structuré et plus convaincu qu'une fois que les rues sont contrôlées c'est toute la société qui l'est.
Tchakhotine organisa avec ses propres ressources, contre l'avis de son parti, la propagande dans certaines régions d'Allemagne ; c'est là où les trois flèches furent les plus utilisées, par des sections dissidentes du SPD partisanes des conseils de Tchakhotine et de l'action armée. Comme il y avait encore en parallèle des élections, ce sont ces régions où le SPD fut largement devant le NSDAP (Parti National-Socialiste des Travailleurs Allemands).
Les trois flèches, devenues populaires dans le combat antifasciste, furent alors reprises et généralisées par le SPD pour maintenir les sections « opposantes » (celles fidèles aux préceptes de Tchakhotine) au sein du parti. »
On a donc ici un grand n'importe quoi, de la pure invention. Où sont donc ces « sections dissidentes du SPD partisanes des conseils de Tchakhotine et de l'action armée » ?
Purs mensonges, pure construction intellectuelle.
Et cette falsification de l'histoire qu'on peut voir dans l'article vise donc à justifier le « marxisme libertaire », une sorte d'antifascisme de type semi-anarchiste et semi-social-démocrate, un « antifascisme radical », au lieu du Front Populaire !
Et pour que cette invention fonctionne, le symbole des trois flèches devrait donc faire partie d'une sorte de « no man's land » théorique entre social-démocratie et communisme, faisant partie par contre du camp « révolutionnaire » et non « réformiste. »
Car l'article prétend que dans la « famille » du socialisme, « deux grands groupes se font alors face : les « révolutionnaires » et les « réformistes. »
Ce qui est faux : la différence est entre social-démocratie et communisme, pas entre « réformistes » et « révolutionnaires »...
Mais pour les « marxistes libertaires », qui sont en fait des trotskystes (comme pratiquement tous les redskins en France historiquement), il s'agit de gommer cette différence, bien entendu.
Au point que l'article explique que :
« La vraie crise du réformisme intervient d'ailleurs en 1973 avec le coup d'Etat de Pinochet au Chili. »
Ce qui est bien entendu totalement faux : la crise du réformisme, c'est Octobre 1917, c'est communisme ou social-démocratie. C'est le congrès de Tours de 1920 qui marque la scission entre socialistes et communistes.
On a, avec cetté réécriture révisionniste de l'histoire, la confirmation du point de vue de Staline: l'aile gauche de la social-démocratie est là pour tromper les masses sur le caractère de la social-démocratie.
Les mensonges sur le symbole des trois flèches, c'est le mensonge dans l'économie politique, c'est la soumission à la social-démocratie!