Karl Marx: Le Capital

4 oct 2017

Au congrès de la social-démocratie allemande à Lübeck en septembre 1901, Karl Kautsky rappela la conception marxiste de la paupérisation. Il le fit à l'occasion d'un discours « contre les conceptions révisionnistes d'Eduard Bernstein », celui-ci caricaturant justement la question.

Le marxisme n'a jamais parlé d'une paupérisation générale de manière unilatérale, c'est Eduard Bernstein qui a accusé le marxisme de le faire.

29 sep 2017

Quel est le rapport entre la paupérisation absolue de l'armée industrielle de réserve et la paupérisation relative du prolétariat ? On se doute bien qu'il y en a, rien que parce que l'armée industrielle de réserve permet l'exercice d'un chantage au travail.

Karl Marx explique justement que c'est un tel chantage, mais généralisé. Karl Marx le dit bien : il ne s'agit pas que de pauvreté, il s'agit de la réalité quotidienne du travailleur en général.

Le capital devient un despote pour lui, l'abrutissant, l'enchaînant toujours davantage à son emploi, au prix d'une aliénation complète...

27 sep 2017

 Karl Marx aborde la question de la paupérisation lorsqu'il étudie les formes d’existence de la surpopulation relative.

Cela signifie que, dans Le Capital, la misère concerne des bien particuliers ; cela est très clair lorsque Karl Marx parle : « des conditions d’existence tout à fait précaires et honteusement inférieures au niveau normal de la classe ouvrière »...

26 sep 2017

La question de la paupérisation est l'une des clefs essentiels du Capital de Karl Marx. Pour des raisons historiques cependant, cette question a été enveloppée d'une brume très importante, amenant à un rapport incohérent, faux, au marxisme.

Une erreur très importante, du type misérabiliste, consiste à affirmer que le marxisme expliquerait que le prolétariat deviendrait unilatéralement de plus en plus pauvre, au sens d'un effondrement de son niveau de vie. Cette erreur d'interprétation est, historiquement diffusée par les dénonciateurs du marxisme, qui prétendent avoir prouver son erreur fondamentale, en opposant les faits à la lecture misérabiliste de la paupérisation...

30 déc 2016

Le mercantilisme anglais est, de fait, celui qui fut le plus authentique, car le plus poussé, au point de paver la voie à une véritable analyse économique capitaliste.

Les figures qui y participèrent furent très nombreuses et jouèrent un rôle historique de grande importance ; il est souvent parlé de mercantilisme « commercialiste » pour désigner leur approche.

On trouve ainsi Thomas Gresham (1519-1579), marchand et financier richissime, fondateur de la bourse du commerce de Londres, la Royal Exchange...

20 déc 2016

Le développement toujours plus large de la monnaie dans le cadre du développement du capitalisme a fait que cet aspect de l'économie a attiré toujours plus d'attention dans le cadre du développement des États s'arrachant au féodalisme.

Il y a ici une convergence d'intérêt entre les formes les plus développées de capital marchand, les producteurs devenant commerçant et la monarchie absolue ayant besoin de davantage de ressources...

19 déc 2016

Il serait erroné de penser que, de manière logique, les commerçants et les marchands partent à la conquête du monde non capitaliste. En effet, lorsque les commerçants et marchands ont les mains libres, ils tentent de maintenir leur monopole, d'avoir une démarche agressive.

Karl Marx, dans Le Capital, constate ainsi :

« Là où le capital marchand domine, il représente, par conséquent partout, un système de pillage tout comme d'ailleurs son évolution chez les peuples commerçants des temps anciens et des nouveaux est directement liée au pillage par la violence, à la piraterie, au rapt d'esclaves, à la soumission (dans les colonies) ; ainsi à Carthage, à Rome, plus tard chez les Vénitiens, les Portugais, les Hollandais, etc. (…). »

18 déc 2016

Historiquement, la première forme de capital est le capital marchand. Il est porté par les commerçants et les marchands, qui ont accumulé suffisamment de travail pour disposer de suffisamment de moyens d'échanges et tentent de généraliser autour d'eux les échanges, en en tirant un bénéfice.

Les commerçants et les marchands apparaissent initialement comme des intermédiaires troquant, achetant des objets pour les revendre. Le capital accumulé alors sert à renforcer les achats et les ventes, afin d'élargir toujours plus les capacités du capital à s'approprier davantage de biens, afin des les vendre plus et plus cher...

15 mar 2016

Ce qui fait la force du romantisme, c'est la mise en valeur d'un individu ayant l'air autonome, capable d'initiatives de lui-même, en toute indépendance. Cet individu apparaît, dans le romantisme, comme ayant une nature supérieure à l'individu appartenant à une organisation sociale étendue dont il n'est, somme toute, qu'un rouage.

Karl Marx, dans Le Capital, constate cela de la manière suivante : « Les connaissances, l'intelligence et la volonté que le paysan et l'artisan indépendant déploient, sur une petite échelle, à peu près comme le sauvage pratique tout l'art de la guerre sous forme de ruse personnelle, ne sont désormais requises que pour l'ensemble de l'atelier. »

9 fév 2016

Il existe une différence essentielle entre concentration et centralisation, deux concepts très importants pour étudier l'évolution d'un phénomène.

Une définition erronée serait de dire que le fait de concentrer signifie réunir en un centre ce qui était auparavant dispersé : on ne verrait alors nullement la différence avec le fait de centraliser. De fait, dans l'idéologie bourgeoise tend à assimiler les deux concepts...

24 mai 2015

Jean Calvin a fourni une œuvre dont la dimension économique est historiquement d'une importance immense. En fait, sa perspective est même celle d'un capitalisme organisé qui n'en est pas un ; il témoigne encore une fois ici d'une approche dialectique très poussée.

Son point de vue sur la banque est ici un exemple tout à fait pertinent dans ce cadre. Jean Calvin s'oppose ainsi formellement aux banques ; il a lutté pour qu'il n'y en ait pas à Genève...

26 mar 2015

Voici, enfin, comment Karl Marx, traitant de la chute tendancielle du taux de profit, présente les principaux aspects du mode de production capitaliste :

1. Concentration des moyens de production en peu de mains,
2. Organisation du travail lui-même comme travail social,
3. Constitution du marché mondial...

22 mar 2015

Le capitalisme étend sa domination par l'accumulation de profits de manière toujours plus généralisée, mais en même temps il sape sa propre source de profits qui réside dans l'extorsion de la plus-value, car les prolétaires ont une part toujours moins grande dans la production des marchandises, en raison des progrès techniques.

Plus le capital grandit – et la tendance au monopole est inévitable – plus il met en branle de plus grands projets, avec plus d'ouvriers, élevant les moyens de production et sapant sa propre identité en tant que propriété privée.

Et plus il sape sa propre base, plus le capital s'agrandit pour lancer des projets encore plus grands, pour récupérer par là la plus-value qu'il pouvait obtenir auparavant avec des projets moins grands, en raison des moins grandes avancées techniques...

21 mar 2015

En licenciant, les entreprises perdent la source de leur plus-value, et le taux de profit baisse, alors que pour les capitalistes le fait qu'il y ait des salaires en moins est censé renforcer les profits.

Cependant, cela ne se réalise pas mécaniquement. Karl Marx fait ici une précision très importante, qui peut semble paradoxale.

Il dit que non seulement il peut y avoir plus de prolétaires qui travaillent et baisse tendancielle du taux de profit, mais même que cela doit nécessairement être le cas dans le capitalisme, et que justement cela a un rapport direct avec la baisse tendancielle du taux de profit...

18 mar 2015

La productivité sociale du travail est un critère essentiel. Pour une même exploitation – pour un même nombre d'heures non payées – le taux de plus-value peut être très différent.

Tout est une question de l'importance du capital investi, ainsi que sa forme...

17 mar 2015

La « loi de la baisse tendancielle du taux de profit » est la pierre angulaire du Capital de Karl Marx. C'est la thèse essentielle, qui détermine toute la position du matérialisme dialectique sur le mode de production capitaliste.

Le débat autour de cette thèse a été à l'origine d'un grand débat au début du mouvement ouvrier, dans la social-démocratie. Le révisionnisme – qui révisait donc le marxisme – affirmait que cette thèse de Karl Marx précisément était fausse, que le capitalisme pouvait grandir sans crise et que donc les ouvriers pouvaient en profiter et faire le socialisme par des moyens pacifiques...

20 fév 2015

Cette question de l'accumulation est indéniablement difficile et il est facile de se tromper. Rosa Luxembourg est dans ce cas ; son monument qu'est L'accumulation du capital consiste justement en la critique de la position de Karl Marx sur l'accumulation.

Aux yeux de Rosa Luxembourg, ce qu'explique Karl Marx est insuffisant. La richesse ne peut pas provenir du capitalisme lui-même. Ne voyant pas l’élévation des forces productives, le progrès qualitatif, elle va chercher un progrès quantitatif...

19 fév 2015

L'une des caractéristiques de l'anticapitalisme romantique est de penser que le capital financier « triomphant » dans le capitalisme revient à un capital usuraire médiéval. C'est là une très lourde erreur. En effet, le profit ne peut venir que de l'exploitation des prolétaires. Par conséquent, le capital financier n'existe pas de manière autonome au capital industriel, l'impérialisme est justement la fusion de l'un et de l'autre.

Nous avons vu comment le capitalisme naissait, mais pour s'agrandir, comment fait-il ? Sur le plan de l'accumulation du capital une fois le capitalisme élancé, que nous dit Karl Marx ?

Il constate déjà un paradoxe apparent. Si en effet il faut mettre de l'argent de côté afin de pouvoir investir plus tard, alors qui consomme ?...

17 fév 2015

Le fermier capitaliste ne suffit pas à donner le véritable élan au capitalisme, il faut l'industriel capitaliste. Il faut davantage de moyens, et ceux-ci ne pouvaient être fournis que par la société passée, aussi faut-il regarder dans la féodalité où est-ce qu'on trouve du capital, c'est-à-dire du travail accumulé.

Karl Marx constate ainsi que :

« Le moyen-âge avait transmis deux espèces de capital, qui poussent sous les régimes d'économie sociale les plus divers, et même qui, avant l'ère moderne, monopolisent à eux seuls le rang de capital. C'est le capital usuraire et le capital commercial...»

16 fév 2015

Nous avons vu quelle a été la base de l'accumulation primitive : le fait que des paysans aient été chassés de leur ancien mode de vie, et ainsi rendus disponibles pour le capital. Mais cela ne suffit pas ; comme Karl Marx le constate :

« Après avoir considéré la création violente d'un prolétariat sans feu ni lieu, la discipline sanguinaire qui le transforme en classe salariée, l'intervention honteuse de l'État, favorisant l'exploitation du travail - et, partant, l'accumulation du capital - du renfort de sa police, nous ne savons pas encore d'où viennent, originairement, les capitalistes. Car il est clair que l'expropriation de la population des campagnes n'engendre directement que de grands propriétaires fonciers. »

Or, les grands propriétaires fonciers sont des féodaux, pas des capitalistes. Cependant, ces propriétaires fonciers vont en Angleterre utiliser d'anciens serfs comme « fermiers » devant gérer les terres, et pour cela employant des travailleurs journaliers. Très vite, il devient indépendant, payant un loyer au propriétaire...

15 fév 2015

La compréhension de la nature du rapport entre les deux contraires accumulation du capital et accumulation des prolétaires – ayant comme contradiction interne le paupérisme – permet de saisir d'où vient l'accumulation du capital.

En effet, pour qu'il y ait capital, il faut des prolétaires, et donc tout doit venir de là. Or, d'où viennent les prolétaires ? Ils viennent des campagnes. Or, s'ils n'y sont pas restés, c'est qu'ils ont été obligés de partir, et d'être dans un statut où ils pouvaient passer sous la coupe du capital...

14 fév 2015

Tous les problèmes auxquels nous avons été confrontés pour comprendre l'accumulation du capital disparaissent quand on a compris la loi générale de l'accumulation capitaliste. Et cette loi, qui permet de comprendre l'identité des contraires accumulation du capital / accumulation du prolétariat, c'est celle du paupérisme.

En fait, nous avons constaté des contradictions... mais il nous en manquait une. Nous avons en effet vu que, d'une certaine manière, on pouvait constater que plus le capital s'accumule, plus il emploie des prolétaires, mais plus il en emploie, plus la part dédiée aux moyens de production devient importante, et moins il y a de prolétaires !

Tout prend un sens si on comprend que les prolétaires ne sont qu'une variable de la production, et que, qui plus est, il existe un formidable accroissement du rendement individuel de chaque prolétaire, au fur et à mesure de l'accumulation du capital...

13 fév 2015

Pour comprendre l'accumulation du capital, il faut se rappeler que le capital est du travail accumulé. Ainsi, si le capital s'accumule, alors les forces de production s'accumulent également - pas seulement le prolétariat, les forces productives aussi.

C'est précisément ce que ne voient pas les idéalistes raisonnant seulement en termes de salaires (et par conséquent Léon Trotsky, dans le Programme de transition, était obligé de prétexter que les forces productives auraient cessé de croître, afin de justifier sa propre position)...

12 fév 2015

Comment le capitalisme a-t-il commencé ? C'est là une question essentielle, qui détermine également comment il fait pour grandir, pour s'élargir, pour s'approfondir, pour s'intensifier ou, plus précisément sans doute, pour se dilater.

Cette question, c'est celle de l'accumulation du capital. Le problème évident étant ici que si on peut comprendre que le capital s'accumule une fois qu'il est lancé, comment a-t-il fait justement pour se lancer ? Comment quelque chose de non capitaliste a-t-il pu donner naissance au capital ?

Et si c'est le cas, pourquoi ne pas penser, comme le fit Rosa Luxembourg dans son ouvrage L'accumulation du capital, que le capital a besoin pour grandir de zones non capitalistes à intégrer ?...

18 juil 2014

La circulation du capital a un aspect particulier qu'il y a lieu de comprendre pour saisir le processus général de surproduction.

En effet, le capitaliste peut renforcer son propre appareil productif au moyen du surtravail. Il y a alors un argent virtuel qui apparaît : virtuel, car il n'est pas présent, mais réel dans la mesure où il apparaîtra dans le prochain cycle, avec des marchandises plus nombreuses ou de meilleure qualité.

Ici, le surtravail a permis non pas de produire directement davantage de marchandises, mais de développer les moyens de production, et donc effectivement la production de marchandises, mais lors du prochain cycle...

16 juil 2014

Mais d'où vient la force grandissante du capitalisme ?

Est-ce seulement de la lente accumulation ? Justement, ce qu'il faut voir, c'est qu'à chaque étape de la circulation, le capital a davantage de moyens techniques, il sait mieux comment utiliser les forces de la nature.

Le capitalisme a donc tout intérêt à soutenir le progrès technique, les améliorations scientifiques.

14 juil 2014

La classe capitaliste consomme pour sa satisfaction personnelle, et cette consommation réinjecte de l'argent dans la circulation. Avant d'approfondir cette question, notons déjà un autre aspect qui est relié à cette question.

En effet, la production capitaliste est concurrentielle et technique, et les capitalistes s'achètent les uns aux autres du matériel afin de moderniser leur production. C'est quelque chose qui joue dans la manière dont le capital circule.

Nous allons étudier cet aspect, mais voyons d'abord ce qui manque pour que tout cela fonctionne : l'argent...

13 juil 2014

La question de la provenance des moyens de la circulation, de l'origine de l'argent circulant en plus à chaque cycle, est essentielle.

Comme dit précédemment, elle a été travaillée sans succès par les économistes classiques, par les populistes russes, par Rosa Luxembourg, etc.

La problématique se pose comme suit : on sait que lors de la production, les travailleurs font des heures qui sont payées pour certaines, et pas pour d'autres. Les marchandises vendues, le capitaliste obtient pour cette raison un capital plus grand qu'au départ.

11 juil 2014

Le capitaliste a tout intérêt à ce que la rotation du capital soit rapide. Plus la rotation est rapide, plus le capital devient rapidement argent pour le capitaliste, plus il peut grandir davantage. En ce sens, il amène ce qui a été appelé la « mondialisation », cherchant en effet par tous les moyens à se réaliser.

Karl Marx nous explique ainsi :

« Le capital, suivant ici sa propre nature, se dégage de toute limitation spatiale.

La création des conditions physiques de l'échange – moyens de communication, de transport – devient pour lui une nécessité d'une ampleur toute nouvelle – la destruction de l'espace par le temps. » (G)

Cette affirmation est très importante et elle vaudrait une analyse à elle seule. Restons en ici par contre plus spécifiquement à la question de la circulation en tant que telle...

10 juil 2014

Que signifie le terme circulation ? Il veut dire mouvement, dans un sens, et dans l'autre sens. Il y a l'idée de cercle, c'est-à-dire que le va-et-vient se répond : cela va dans un sens, puis dans l'autre, de manière ininterrompue.

Cette notion est très importante pour comprendre le mode de production capitaliste. En effet, le capital n'est pas statique, puisqu'il existe au départ sous forme d'argent, puis de marchandises, puis d'argent.

Tout cela forme un cycle, qui est par la suite répété : c'est la circulation...

6 avr 2014

L'argent apparaît alors comme une menace essentielle pour les anciens modes de production, car la production marchande capitaliste, en se développant, procède à la décomposition et la dissolution des anciennes formes.

Les personnes prisonnières des anciens modes de production le ressentent, elles sont écrasées par l'avalanche des marchandises à faible prix, par l'intégration toujours plus grande des masses paysannes appauvries, par la pression financière sur les campagnes, la dépendance au crédit, la production agricole capitaliste elle-même, etc.

5 avr 2014

Revenons au fait que c'est l’État qui fabrique l'argent. Bien évidemment, il ne peut pas le fabriquer comme bon lui semble, il ne peut pas simplement utiliser la fameuse « planche à billets » comme il l'entend.

En effet, cet argent, qui n'est que du papier, a une valeur, et il faut que l’État soit en mesure de lui trouver un équivalent, puisqu'il ne s'agit que de papier, et qu'il faut qu'il soit pour autant « crédible. »

Si l'argent n'a pas de valeur, les capitalistes ne vont pas l'utiliser. C'est la raison du triomphe du dollar, de l'euro, etc. sur d'autres monnaies dont la valeur n'est pas assurée, pouvant s'effondrer, etc...

4 avr 2014

La question des billets de banque et de pièces, c'est-à-dire de l'argent, est difficile, parce que les choses ont changé depuis Marx, non pas en substance bien entendu, mais dans leur forme.

Deux phénomènes se sont produits : d'abord, l'abandon de l'étalon-or pour l'argent, et ensuite l'apparition d'une monnaie commune à plusieurs États, avec l'euro.

C'est donc différent d'à l'époque de Marx, mais naturellement la tendance avait déjà été analysée...

30 mar 2014

Nous avons vu que le capitaliste donne naissance à la force collective, parce qu'il unifie des travailleurs dans une direction de production commune.

Cependant, au-delà de la réalité sociale transformée en tant que telle, lui-même ne se conçoit que comme individu, comme simple capitaliste individuel ayant lui-même décidé ce qu'il voulait. Le protestantisme est la religion adaptée à sa vision du monde, avec l'entrepreneur individualiste et exigeant une société disciplinée, considérant sa réussite comme un signe d'élection divine, etc.

Ce n'est pourtant pas la seule figure qui a été produite par le développement du capitalisme. Il y a également l'avare.

29 mar 2014

Nous avons vu que le capitaliste arrive avec de l'argent, emploie des travailleurs pour produire des marchandises, qu'il revend par la suite, se retrouvant finalement avec davantage d'argent.

L'argent, a cependant, existé avant le capitalisme, et auparavant, la formule capitaliste, le cycle argent – production de marchandises – davantage d'argent, n'existait pas.

Nous avons vu que l'origine de ce surplus de richesse provient du surtravail arraché aux travailleurs.

27 mar 2014

Le paradoxe de l'argent tel qu'il existe dans le capitalisme, et pour le capitaliste, c'est qu'il n'est pas un moyen d'échange ni d'achat en tant que but en soi.

Il est en effet l'objectif du capitaliste, dans la mesure où il représente de la valeur, valeur arrachée aux travailleurs au moyen du surtravail.

Pour les travailleurs, l'argent permet l'accès aux marchandises, pour vivre ; pour les capitalistes, l'argent est le but de l'accumulation, au moyen de la production de type capitaliste.

26 mar 2014

L'argent est une réalité frappante dans le capitalisme. Il frappe l'imagination de par sa puissance ; la conscience est impressionnée par sa présence en tous les endroits.

L'argent est un moyen d'échange se présentant comme universel et en apparence, c'est lui qui ferait le capital et permettrait la richesse.

Voir les choses de cette manière est bien entendu incorrect ; ce n'est là qu'illusion. C'est le travail qui permet la richesse, l'argent n'est qu'un outil dans les mains du capital, il n'est pas toujours capital, et d'ailleurs il existait historiquement avant le capital...

30 oct 2013

Cet écrasement physique et mental de l'être humain fait face à la collectivisation du travail par la fabrique, ainsi donc dialectiquement l'être humain se réaffirmant dans sa nature, et non plus comme dépendance de l'automate, profite de ce passage historique par l'étape de la fabrique...

28 oct 2013

Marx parle des « forces naturelles du travail social. » Avec les machines, le travail du travailleur est démultiplié, il s'appuie de plus sur l'énergie naturelle : l'eau, la vapeur, etc. Et tout cela ne coûte rien au capitaliste, qui a juste réussi à regrouper les forces auparavant éparpillées...

26 oct 2013

Le capitalisme était nécessaire, pour socialiser le travail. Il était une étape nécessaire, pour dépasser les clivages individuels. Le mode de production capitaliste n'est pas original dans l'utilisation du surtravail, il l'est dans son organisation.

25 oct 2013

Le capital, parce qu'il arrache du surtravail, intensifie la production, et en cela il exige le triomphe des nouvelles techniques. Il amène un nouveau mode de production, au fur et à mesure, de par son efficacité, son mouvement général.

24 oct 2013

Le travailleur libre voit sa nature humaine modifiée : déjà, elle devient en quelque sorte « éternelle », car un enfant ayant grandi prendra par la suite sa place, ensuite, il est encadré, éduqué, formé, et ce pour une activité bien précise. Sa vie naturelle est happée par la machinerie capitaliste.

19 oct 2013

Le Capital de Karl Marx est connu pour être une œuvre longue et difficile. En réalité, c'est une œuvre très simple d'accès, à condition d'avoir les clefs pour la comprendre.

C'est ce que nous allons faire ici ; nous allons voir pas à pas que ce que dit Karl Marx est absolument limpide. Et pour cela, nous allons non pas regarder Le Capital de l'extérieur, mais avec les yeux de Karl Marx : ce n'est qu'ainsi qu'on peut comprendre ce qu'il a vu, compris et, enfin, expliqué.

Cela sera naturellement un peu long, de par le nombre de détails abordés, mais cela sera toujours limpide dans la mise en perspective. Rentrons dans le vif du sujet...

18 oct 2013

Karl Marx, pour écrire Le Capital, s'appuie sur le matérialisme qui considère que la vie humaine appartient à la nature. Pour les matérialistes, la planète Terre est une biosphère, composé d'organismes vivants s'appuyant sur des éléments chimiques, dans un rapport bien déterminé.

Comprendre cette réalité matérielle, c'est saisir comment la vie se reproduit, dans quelles conditions elle existe. C'est cette réalité dont parle Karl Marx dans Le Capital.

Toute l'oeuvre est parsemée de remarques sur la vie humaine réellement vécue, sur la vie du travailleur qui souffre de se voir malmené par le capital, sur le rapport entre son travail en tant qu'être vivant et le capital, marqué par l'aliénation et l'exploitation physique...

26 juin 2012

Pour comprendre et établir la loi de la valeur, Marx doit d'abord comprendre et établir quelle est la contradiction qui est au cœur du mouvement de la valeur.

En étudiant la société capitaliste de manière matérialiste dialectique, c'est à dire scientifiquement, Marx comprend que c'est dans les marchandises que sont incarnées ces contradictions. Karl Marx est matérialiste, il sait bien que les choses ne viennent pas de nulle part, que les marchandises ne tombent pas du ciel mais sont le produit du travail (comme nous l'avons vue précédemment)...

17 juin 2012

Lénine a dit que "la théorie de Marx est toute puissante, car elle est vrai". Ce que cela signifie, c'est que le matérialisme dialectique n'est pas une simple méthode d'analyse juste, mais il est une vérité scientifique, un fait établi.

13 juin 2012

Karl Marx avait remarqué que « le public français [est] toujours impatient de conclure, avide de connaître le rapport des principes généraux avec les questions immédiates qui le passionnent ». C'est pour cela qu'il a voulu « prévenir et prémunir les lecteurs [du Capital] soucieux de vérité ». Marx est très clair, il faut partir de l'analyse de la marchandise, puis dégager les lois de la valeur, afin de comprendre réellement les mouvements du Capital. Et critiquer pleinement le mode de production capitaliste. Nous pensons qu'il a raison. 

 

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