18 fév 2015

Evidemment que le Front de Gauche a participé jusqu'ici à l'antisémitisme!

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Hier matin à la radio France Inter, Dominique Reynié, le directeur général de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol), a tenu des propos très brutaux sur le Front de Gauche.

Brutaux, mais pas moins vrais :

« La société française comprend trois foyers d’expression de l’antisémitisme très forts. Le premier, ce sont les proches du Front national et les électeurs de Marine Le Pen en 2012, qui occupent une espèce de sommet en la matière.

Le second groupe, c’est parmi les Français musulmans, où on trouve également une opinion antisémite qui se partage plus facilement.

Et puis le troisième groupe ce sont les proches du Front de gauche et les électeurs de Jean-Luc Mélenchon en 2012, où là aussi on trouve, à un degré moindre et sur des ajustements ou des agencements différents, l’expression d’un antisémitisme fort. »

Cela n'a bien entendu pas plu au Front de Gauche : le Parti de Gauche pense à une plainte, tandis que le PCF a considéré qu'il s'agissait d'une « manipulation politique indigne et dangereuse au moment même la lutte contre l’antisémitisme apparaît essentielle pour le vivre ensemble en France comme en Europe ».

Ces dernières lignes rappellent en effet le contexte actuel. On sait qu'en ce moment, il existe un véritable branle-bas de combat contre l'antisémitisme, et heureusement.

Les attentats contre Charlie Hebdo et contre un magasin casher en janvier ont provoqué un haut-le-coeur de la société, et une véritable prise de conscience.

Nous avions publié, peu de temps auparavant, un article se questionnant sur l'exode des masses juives de France ; cela fait partie d'un travail que nous menons depuis longtemps sur la question de l'antisémitisme.

Aujourd'hui on peut voir que cette question est prise à bras-le-corps par la majorité de la société. En France, l'antisémitisme est réprouvé ; elle qui a tant de mal à prendre des choses au sérieux a cette fois compris et la réponse est d'une fermeté totale.

C'est cela qui explique la présence de militaires devant les lieux liés à la religion juive, avec les militaires d'ailleurs « chouchoutés » par les communautés juives liées à ces lieux.

Il y a quelques temps on avait une flopée de photographies de militaires et policiers faisant la quenelle, désormais l'hégémonie est totalement renversée.

Les médias accordent une grande importance au moindre fait lié à cette question ; les propos tenus par les représentants de l’État sont dénués d’ambiguïté et très engagés.

Il n'est donc pas étonnant que le Front de Gauche paie son anticapitalisme romantique et soit rejeté par les masses qui, malheureusement, vont alors vers Manuel Valls et François Hollande, qui au moins sont franchement démocratiques sur ce plan.

Le Front de Gauche n'a jamais mené campagne contre l'antisémitisme, prétendant simplement ne pas l'être, comme simple « garantie ».

On se souvient pourtant par exemple des paroles de Jean-Luc Mélenchon au sujet du ministre de l'économie Pierre Moscovici, en mars 2013 :

« C’est quelqu’un qui ne pense plus en français, qui pensent dans la langue de la finance internationale. »

Qu'est-ce que c'est si ce n'est un jeu avec l'antisémitisme ?

On sait également comment la question palestinienne a été utilisée de manière systématique afin de se donner une image « anti-impérialiste », dans une orgie de populisme.

D'ailleurs si ce n'était pas le cas, le Front de Gauche aurait pu le dire, dans certaines terribles occasions.

Rappelons nous ici justement - car nous avons observé et compilé tout cela - l'attitude absolument abjecte de Jean-Luc Mélenchon lors des pogroms perpétrés par Mohamed Merah à Toulouse, refusant tout simplement de dire le mot « juif », de ne serait-ce que reconnaître le caractère juif des enfants et du professeur liquidés froidement.

Lors de l'affaire Merah, le silence avait d'ailleurs totalement régné dans le Front de Gauche, chez les trotskystes, les anarchistes. Le meurtre d'Ilan Halimi a pareillement été « oublié ».

On peut généraliser cela à toute l'extrême-gauche par ailleurs, car qui ne dénonce pas la bourgeoisie est bien obligé de trouver une origine aux problèmes sociaux. L'antisémitisme est ici un grand classique du genre, voire le classique du genre.

Les faits sont ici terribles, que ce soit les événements de Sarcelles suite à un rassemblement pro-Gaza organisé par l'extrême-gauche (de type post-moderne), ou bien encore à Paris lors d'un rassemblement antifasciste la mise en avant d'un « antisionisme » tombé du ciel, ou encore « Voie Prolétarienne » à Toulouse chassant le Conseil Représentatif des Institutions juives de France d'un rassemblement suite à des tags antisémites.

Lien vers le dossier sur Maurice ThorezOn a là franchi des limites évidentes. Il est ici assez pathétique, notons le en passant, de voir certains anarchistes se mettre ces dernières semaines à dénoncer l'antisémitisme, en reprenant directement nos arguments, sans jamais l'assumer ni même expliquer pourquoi ils n'ont rien dit depuis des années.

Il y a ici une opération typique de diversion, de manipulation, relevant classiquement du principe de « 5e colonne » : plutôt que d'assumer la critique matérialiste dialectique de l'antisémitisme, ces gens arrivent pour couvrir l'anarcho-trotskysme en prétendant en formuler une version non antisémite.

Tout cela est vain ; l'Histoire n'a que faire de gens se déguisant en anti-antisémites, en maoïstes, etc. afin de tenter de la freiner. Ces gens sont des agents du fascisme, provoquant la confusion, et à ce titre à dégager. Car l'antisémitisme exige une analyse sérieuse ; son aspect anticapitaliste romantique demande un travail matérialiste dialectique des plus sérieux. L'antisémitisme ne va pas s'éteindre, il va s'agrandir, polariser.

Anarchistes et trotskystes ne prennent rien au sérieux au fond, quant au Front de Gauche il veut seulement gagner des voix, à tout prix. Partant de là on ne peut pas compter sur eux pour un travail cohérent, pour une analyse profonde et prolongée.

Ils nient la crise générale du capitalisme, donc ils nient l'inévitabilité de la montée de l'antisémitisme. Ils désarment face à la menace, tout comme le sionisme prône la capitulation et la fuite dans une logique nationaliste identitaire religieuse.

La situation actuelle ne représente pas la fin de l’antisémitisme, mais celle d'une étape : celle où la question juive était niée.

Désormais elle est ouverte, et il faut une réponse qui ne peut être que celle de la révolution socialiste, qui fait disparaître une bourgeoisie qui a besoin de l'antisémitisme comme paratonnerre, comme anticapitalisme romantique semant la confusion dans les masses, comme arme anti-matérialisme dialectique.

Et le Front de Gauche n'est rien d'autre qu'une composante de cet anticapitalisme romantique, de cet anticapitalisme qui fait tout pour contourner la nécessité historique de viser la bourgeoisie et de l'abattre.

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