Mélenchon revenant du Vénézuela donne la parole à Assange en plein meeting
Submitted by Anonyme (non vérifié)Il y a quelques jours, nous avions publié un document du Parti Communiste d'Equateur – Comité de Reconstruction, au sujet de l'affaire d'Assange. Un document venant à propos puisque c'est l'Equateur qui a offert l'asile politique à Assange, et cela était en fait prévu depuis quelques temps déjà.
On a une confirmation de la thèse du PCE-CR au sujet de ce que représente Assange avec ce qu'a fait Jean-Luc Mélenchon, alors qu'il revient juste de ses « vacances estivales » au Vénézuela.
Mélenchon y est tout de même resté cinq semaines ; inévitablement il y a de très forts liens politiques qui ont approfondis et une ligne stratégique développée.
Lors du meeting d'hier donc, qui ouvrait l'université d'été du Front de Gauche, il a donné la parole par téléphone à Julian Assange.
Ce dernier a expliqué qu'il y aurait « une montée de l'esprit d'indépendance en Amérique Latine », mais aussi et surtout pour ce qui nous concerne que « La France a été un pays important pour Wikileaks » et même que « Une partie de la presse française a été à nos côtés. »
Cela n'est guère étonnant : Wikileaks n'attaque pas la France, pourquoi la France impérialiste ne profiterait-elle alors pas de Wikileaks ? C'est logique et inévitable.
Lorsque Mélenchon appelle donc le premier ministre français à soutenir Assange, il propose ni plus ni moins qu'une ligne stratégique.
En fait, déjà le 17 août, Mélenchon avait annoncé la couleur en saluant Correa qui a donné l'asile politique à Assange. Il était dit alors dans un communiqué :
« Julian Assange fait peur aux puissants de la terre car il a révélé les "câbles" qui ont prouvé l’acharnement impérial des Etats-Unis d’Amérique fini, la servilité de ses principaux alliés, et de nombreuses personnalités politiques avec lesquelles ils entretiennent des liens de dépendance.
Il a aussi montré qu'une nouvelle ère informationnelle et citoyenne allait voir le jour face aux systèmes de contrôles de l'information par les gouvernements et les grands groupes. »
Comme on le voit ici, les contradictions inter-impérialistes sont niées, et c'est d'autant plus grave en France, pays impérialiste lui-même.
Mélenchon nie que la France soit impérialiste, il tente d'expliquer que ce serait juste une « oligarchie » qui aurait pris le contrôle. En cela, il nie la bourgeoisie et dit d'ailleurs la même chose que Marine Le Pen.
Mais la France n'est pas dominée par une oligarchie, c'est bien la bourgeoisie qui est aux commandes, avec la fraction impérialiste qui devient de plus en plus agressive et hégémonique.
Le tapage sur Assange est un strict équivalent du tapage sur les Pussy Riot par les pro-USA : c'est une querelle au sein des fractions impérialistes qui est derrière tout cela.
Les Pussy Riot d'ailleurs, même si elles sont sympathiques par leur féminisme, restent sur le terrain simplement bobo ; leur démarche de « happening » est totalement bourgeois « artistique », comme leur « ancêtre » le groupe « voina » avec des « happenings » comme une femme se mettant une carcasse de poulet dans le vagin dans un magasin, un homme et une femme enceinte faisant l'amour dans un musée, etc.
Assange et les Pussy Riot ont une apparence démocratique, et en pratique ils portent une dimension démocratique. Mais ils servent différents impérialismes, indirectement et même finalement, principalement.
Mélenchon n'est pas pour le socialisme, il représente une fraction de la bourgeoisie qui veut mobiliser les masses dans un sens impérialiste, vers une alliance avec certains pays en particuliers. Le ton véhément de Mélenchon va avec son absence d'économie politique, son populisme, parce que tout cela ne sert pas le socialisme mais les concurrences inter-bourgeois et inter-impérialistes.