6 mai 2013

Un rassemblement pour la 6e République contre la «finance»

Submitted by Anonyme (non vérifié)

« Nous n'avons qu'un seul ennemi, il n'a pas de frontière, c'est la finance »
(Pierre Laurent, secrétaire national P « C » F, lors de son discours lors du rassemblement d'hier à la Bastille, après s'être baladé un verrre de mojito à la main)

« Vive la République ! Vive la Sociale ! Vive la France »
(Jean-Luc Mélenchon, à la fin de son discours d'hier)

50 000 personnes se sont rassemblées hier à Paris à l'appel de Jean-Luc Mélenchon, qui lui en a compté 180 000 (et la préfecture, 30 000). Soit, s'il veut, mais qu'est-ce que cela change ? Rien !

Rien, car on ne change pas de régime avec 50 000 personnes, ni même 180 000. Un régime, comme la 5ème République, est toujours issu d'une crise. C'est ce qu'enseigne le matérialisme historique.

En l'occurrence, la 5ème République est issue du coup d’État de Charles De Gaulle en 1958, avec en arrière-plan le coup d'Etat militaire en Algérie, et l'arrivée « providentielle » du général De Gaulle. La 5ème République est un régime autoritaire, fondé sur le culte du chef élu afin de « sauver » le pays.

Or, que fait Jean-Luc Mélenchon ? La même chose, puisqu'il se pose comme « chef » venant « sauver » le pays... Et le sauver de quoi ? De la crise, des Allemands, de l'oligarchie, de la finance apatride, c'est-à-dire que son économie politique est social-chauvine, un véritable tremplin pour les conceptions fascistes du monde.

En fait, Jean-Luc Mélenchon a parlé de « coup d'Etat financier », qui justifierait la 6e République.

Le tout sans aucunement avoir de programme, de valeurs, d'idéologie : Jean-Luc Mélenchon est un opportuniste, un carriériste qui, tel Napoléon, s'imagine avoir un « destin » ; en réalité, en social-démocrate, il pave la voie à l'idéalisme fasciste.

Quand Pierre Laurent, secrétaire national P « C » F a expliqué hier : « Nous n'avons qu'un seul ennemi, il n'a pas de frontière, c'est la finance », quand Jean-Luc Mélenchon dit : « nous ne voulons pas de la finance au pouvoir », ils ne disent rien de différent des fascistes.

Les fascistes considèrent qu'une « oligarchie » est au pouvoir : c'est idéalement la conception du « Front de gauche ».

On a d'ailleurs le même populisme, car Jean-Luc Mélenchon trépigne d'impatience, comme en témoigne l'appel au rassemblement d'hier :

« Face à l’accélération de la crise sociale et politique, le Front de Gauche assumera toutes ses responsabilités pour que la colère légitime débouche sur l’espoir et la transformation sociale.

Le Front de Gauche propose  à toutes les forces de gauche et les personnes qui ont voulu le changement en mai dernier et plus largement au peuple, contre la finance et l’austérité, à une grande marche citoyenne pour la 6ème République le 5 mai à Paris. »

C'est vide, tout comme les slogans de ce rassemblement, l'esprit bon enfant version instituteurs et institutrices, la contestation moralisante ultra-réformiste version P « C » F (sans parler du NPA qui doit d'autant plus être déçu que ce rôle populiste de Jean-Luc Mélenchon, le NPA en a rêvé).

Pas difficile de voir qu'à cette mollesse petite-bourgeoise, répondra le même discours, mais bien plus offensif, du fascisme.

Et là les masses seront prises entre le marteau et l'enclume. A moins que la dynamique des masses soit impulsée véritablement au moyen de l'idéologie nécessaire à notre époque, afin de guider les démarches authentiquement prolétariennes, rétablissant une conflictualité authentique avec l'Etat capitaliste!

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