PCF (mlm) - Déclaration 74 - Le château de Versailles doit être protégé face aux monopoles!
Submitted by Anonyme (non vérifié)A notre époque, la bourgeoisie est en décadence ; elle détruit la culture, elle produit le pessimisme et l’irrationalisme. Dans ce processus, l'héritage national est considéré comme une marchandise, à utiliser suivant le style de vie décadent de la haute bourgeoisie.
C'est pourquoi nous appelons à protester contre la vente de certaines parties du château de Versailles ! C'est une nouvelle honte. C'est une autre preuve que les bourgeois, toujours plus riches, ne se préoccupent pas des masses, de la culture, de l'histoire, de l'héritage national et de ses valeurs démocratiques.
C'est particulièrement une provocation alors que ce premier septembre, nous célébrons la mort de Louis XIV, il y a 300 ans.
Les parties du château de Versailles qui doivent être « louées » pour soixante ans consistent en trois bâtiments de 2800 m² : le Grand Contrôle, le Petit Contrôle, le Pavillon des premières cent marches.
Naturellement, c'est un hôtel qui doit être fait, afin que la haute bourgeoisie puisse s'approprier l'endroit, dans une caricature de notre grand XVIIe siècle, notre siècle français.
Le prétexte de l’État pour justifier cette vente est que la rénovation doit être effectuée, que la maintenance du château coûte beaucoup, quand l'entrée pour le visiter coûte déjà 18 euros. C'est purement de la propagande pour justifier que les monopoles prennent de plus en plus le pouvoir. Les bâtiments ont été laissés à l'abandon afin que la haute bourgeoisie puisse intervenir et les prendre.
Une preuve de ce processus général est la grande opération d'art contemporain envahissant le château de Versailles pour quelques mois chaque année, avec des artistes décadents comme Jeff Koons en 2008, Xavier Veilhan en 2009, Takashi Murakami en 2010, Bernard Venet en 2011, Joana Vasconcelos en 2012, Giuseppe Penone en 2013, Lee Ufan en 2014, Anish Kapoor en 2015.
L'art contemporain est ici l'expression du subjectivisme, du relativisme, une ligne qui est anti-historique et anti-populaire. La mise en avant de cette forme décadente de « culture » est absolument contre-révolutionnaire, une activité anti-populaire et les gens ayant organisé cela doivent être poursuivis, jugés, condamnés.
Le château de Versailles est le symbole de la monarchie absolue, de la plus haute forme du féodalisme.
Le château de Versailles n'est pas le symbole de l'aristocratie, mais de sa plus haute forme, la monarchie absolue, où l’État est centralisé, le pays unifié, les divisions locales abolies. La monarchie absolue a joué un rôle progressiste, unifiant les masses, développant la culture et l'amenant au niveau supérieur.
Historiquement, cette forme est venue trop tôt dans certains pays comme la Bohême, ou trop tard comme pour l'Autriche ou la Russie. Le féodalisme était trop fort, les aristocrates parvenaient à bloquer la formation d'un marché national, d'une bourgeoisie nationale, d'un Etat centralisé. En Allemagne, ce processus ne s'est même pas déroulé et ce fut le militarisme prussien, avec ses junkers, qui fit rattraper au pays l'unification, mais par des formes hautement réactionnaires, donnant une énorme contribution au développement du national-socialisme, comme l'autrichien Alfred Klahr l'a expliqué dans son texte d'Auschwitz.
En France, le minutage fut parfait : la bourgeoisie grandissait et un marché national était presque établi, la monarchie absolue avait besoin de cette richesse et de l'intelligence pour son administration ; la monarchie absolue en tant que grand compromis pouvait survenir.
Elle a permis la formation d'une langue unifiée, elle a permis le développement de la culture au moyen de la littérature et des arts. François Ier, Henri IV et Louis XIV furent ceux qui ont conduit la formation de la France comme nation. Le château de Versailles en est le symbole.
La noblesse française était soumise au pouvoir central ; elle devait être présente à Versailles et ne pouvait plus comploter, avec le but de diviser le pays, de bloquer le développement général. Le château de Versailles est ainsi le symbole de l'unité de notre pays contre les forces centrifuges produites par la réaction.
En en vendant des parties, la bourgeoisie française est elle-même en train d'organiser le morcellement de notre pays, la partition de toute vie culturelle, afin de servir des intérêts privés. C'est le symbole de la vision du monde cosmopolite de la bourgeoisie.
C'est une tendance vraiment forte en France, où les enfants de la haute bourgeoisie organise souvent leurs carrières dans d'autres pays. Les capitalistes les mieux payés à la « city » anglaise viennent de l'Ecole Polytechnique française et la moitié des cadres présents là-bas viennent de business schools française : l'Ecole Centrale de Paris, HEC, ESCP, EDHEC, ESSEC, Paris-Dauphine.
Ces capitalistes ne se préoccupent pas de l'héritage national, et il faut ici souligner que les autres capitalistes ne le font pas non plus : leur seul but est le profit et cela mène à l'irrationalisme. La théorie d'un capitalisme « national », dans les pays impérialistes, est une fiction réactionnaire.
Nous pouvons voir en pratique que la défense du château de Versailles, de l'héritage national, ne vient jamais d'une telle bourgeoisie « nationale » relevant de la fiction, mais seulement de courants démocratiques. L'extrême-droite est nationaliste, faisant la promotion du nationalisme, mais sa définition de la nation est une fiction, correspondant seulement à l'idéologie des guerres impérialistes.
En défendant le château de Versailles, nous n'appelons pas au nationalisme mais à la défense de l'héritage national, pour l'amener comme contribution au monde socialiste unifié qui va inévitablement survenir en ce XXIe siècle.
Cela ne peut être fait que par un nouvel État, une démocratie populaire, qui unit les masses sous la bannière du progrès, de la démocratie réelle, rejetant la vision du monde des monopoles, de la haute bourgeoisie : la microéconomie, le néo-darwinisme, la théorie du génie, la mécanique quantique, l'art contemporain, la cladistique, etc. c'est-à-dire toutes les conceptions expliquant que l'évolution passe par l'individu, que chaque chose est isolée, qu'il y a une « source » à tout, un début et une fin, etc.
Il est nécessaire d'avertir ici au sujet de la cinquième colonne. Nous vivons à l'époque de la révolution socialiste mondiale, par les révolutions socialistes et les révolutions de nouvelle démocratie et contre cette tendance inarrêtable, la bourgeoisie tente de formuler la conception d'un ultra-individualisme « de gauche », par le cosmopolitisme et le post-modernisme.
Cette nouvelle idéologie fait la promotion du culte de l'individu, par l'intermédiaire de ses « droits ». Ces droits n'obéissent qu'à une seule loi : nier les enseignements du matérialisme dialectique.
Comme nous le savons, le matérialisme dialectique enseigne qu'il y a des classes et la lutte des classes et les opprimés doivent lutter pour des rapports démocratiques au côté de la classe ouvrière, parce que le cadre général est celui d'un mode de production.
Opposé à cela, la nouvelle idéologie post-moderne cosmopolite affirme qu'il y a seulement des luttes pour des « droits » et que l'histoire consiste en les luttes, surtout de minorités, pour conquérir des droits.
L'idéologie post-moderne parle de sexisme, de racisme, du capacitisme, de l'âgisme, de l'oppression des genres, la grossophie, la transphobie, l'islamophobie, etc. L'individu disposerait d'un « libre-arbitre » complet et la société serait « réactionnaire » pour denier les choix effectués. Le « progrès » réel serait de reconnaître les « ismes » et les « phobies » et de les abolir.
Cette vision du monde est absolument petite-bourgeoise, mais obéit aux besoins de la haute bourgeoisie d'une société ultra-individualiste. Nous pouvons le voir en particulier aux États-Unis d'Amérique, où la haute bourgeoisie soutient cette idéologie « révolutionnaire » mise en avant par les enseignants dans les grandes universités (privées).
C'est la tendance à considérer la société comme faite d'individus et le progrès comme un capitalisme modernisé, cachant cela derrière la « découverte » de toujours nouveaux « sujets révolutionnaires ».
Cela est particulièrement clair quand on voir la question de la « grossophobie », quand en réalité le fait d'être obèse est produit par des conditions de vie dans la société capitaliste. Être obèse est mauvais pour la santé, cela vient d'une consommation décidée de manière capitaliste, mais l'idéologie post-moderne prétend que la société devrait l'accepter et considérer cela comme « normal », au nom des droits de l'« individu gros ».
La question « transgenre » est également très connue et est un très bon exemple d'irrationalisme anti-matérialiste. Selon le matérialisme dialectique, il n'y a pas de « séparation » entre le corps et l'esprit ; l'idéologie post-moderne prétend qu'il y en a une et qu'un esprit peut être dans le « mauvais » corps. C'est absolument anti-matérialiste et ne peut être justifié que par des concepts comme « le libre-arbitre » ou « l'âme ».
Il est de grande signification également que l'idéologie post-moderne suive le travail des Frères Musulmans dans la promotion de « l'islamophobie », dont le seul but est de nier le fait que la religion soit l'opium du peuple et que l'Islam des immigrés ou de leurs descendants en Europe de l'Ouest soit relié au semi-féodalisme.
Lénine nous a dit que l'impérialisme signifiait la réaction politique sur toute la ligne – mais l'idéologie post-moderne prétend qu'il y a du progrès au sein de la société capitaliste. Le fait que l'impérialisme US et l'Union Européenne soutienne totalement les exigences « LGBT » (Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transgenres) n'est pas débattue par l'idéologie post-moderne, qui considère cela comme une tendance normale, une certaine démocratisation de la société.
Nous savons historiquement que ce concept de « démocratisation » de la société capitaliste est seulement une manière de la moderniser.
Le matérialisme dialectique a toujours enseigné que la crise générale du capitalisme signifie la pourriture, la décadence, des formes sociales et culturelles qui sont à rejeter ; l'idéologie post-moderne prétend que le contraire est vrai, que les exigences post-modernes venant de l'intérieur de la société capitaliste, par l'intermédiaire des enseignants dans les universités, sont la chose la plus progressiste.
Les masses font l'histoire, a dit Mao Zedong ; l'idéologie post-moderne explique que les masses sont réactionnaires, qu'elles sont pleines de préjugés, que ce qui compte ce sont les individus, à un niveau cosmopolite.
Le cadre national est absolument rejeté ; il n'y a que ce qui a l'air « international » qui est accepté et aucun sujet lié à la lutte de classe dans le cadre national n'est pris en compte.
Nous pouvons voir, de fait, que la gauche « radicale » petite-bourgeoise aux États-Unis et en Europe a la plupart du temps accepté cela, aidant massivement les fascistes à prétendre être le seul mouvement réellement de la classe ouvrière.
Nous pouvons voir, également, que le « maoïsme » révisionniste est ici souvent sur la ligne de front de cette tendance. Le « maoïsme » signifie ici seulement une logorrhée radicale d'exigences post-modernes, avec la prétention d'être le moins opportuniste possible, les seuls « vrais » révolutionnaires.
Les enseignements du matérialisme dialectique sont niés ; il n'y a aucune connaissance de la science produite dans l'URSS de Staline et la République Populaire de Chine de Mao Zedong. Le Mouvement Communiste International des années 1930-1950 est nié ; il n'y a que les années 1920 qui sont considérés comme d'un certain intérêt.
En ce sens, il y a toujours des connexions et alliances de l'idéologie post-moderne avec les courants d'ultra-gauche des anarchistes et du trotskysme ; en France, la plupart des groupes et organisations de l'extrême-gauche se sont divisés sur la question de savoir dans quelle mesure il fallait accepter l'idéologie post-moderne.
Ce qui compte est d'apparaître le plus « radical » possible et l'utilisation impropre du « maoïsme » est un courant petit-bourgeois, typique des étudiants.
Si ce n'était pas le cas, ces « radicaux » apprécieraient les luttes armées aux États-Unis et en Europe de l'Ouest, comme celles faites par les Brigades Rouges, la Fraction Armée Rouge. Mais bien sûr c'est impossible, puisque ce n'est pas radical qu'en paroles.
De la même manière, la catastrophe écologique provoquée par le mode de production capitaliste n'est jamais prise en compte. C'est une autre preuve de « radicalisme » en cercle fermé.
L'idéologie post-moderne n'est qu'un outil pour la bourgeoisie, c'est une cinquième colonne dans les rangs de la jeunesse. C'est un danger très important pour le Mouvement Communiste International, étant donné que c'est une offensive à tous les niveaux de la bourgeoisie, par un « modernisme » ostensible et un prétendu anti-conservatisme.
Le matérialisme dialectique considère que le capitalisme en train de mourir ne peut produire que la pourriture – l'idéologie post-moderne prétend le contraire, parce qu'il tente de le sauver.
Le matérialisme dialectique est la seule voie pour sortir de la crise générale du capitalisme, parce qu'il permet de comprendre ce qui bloque le développement de la société : l'irrationalisme dans le domaine de la science, des arts et de la littérature, de l'économie, de la politique. Cet irrationalisme est celui de la bourgeoisie, luttant pour l'hégémonie impérialiste, toujours plus prête aux guerres.
La défense du château de Versailles, avec cet arrière-plan, est ainsi quelque chose de grande importance, comme c'est le symbole de notre héritage national, en tant que chef d'oeuvre de notre héritage national.
L'avant-garde de la résistance des masses à la crise générale du capitalisme ne doit pas tomber dans le piège du « révolutionnarisme » de la ligne d'ultra-gauche « anti-France », qui ne forme qu'une cinquième colonne aidant le fascisme.
La vraie tâche est d'unir les larges masses contre les monopoles, contre leur conquête du pouvoir par la décadence et le fascisme.
Protégeons l'héritage national démocratique ! Opposons-nous aux monopoles, refusons le cosmopolitisme !
Vive le marxisme-léninisme-maoïsme, principalement le maoïsme, matérialisme dialectique de notre pays !
Écrasons les courants post-modernes petit-bourgeois niant les enseignements du Mouvement Communiste International !
Parti Communiste de France (marxiste-léniniste-maoïste)
Août 2015