monarchie absolue

27 juin 2017

Le projet étant en échec, la perspective bloquée, Les Tragiques ne pouvaient exprimer le calvinisme français que par un ton chaotique, un fil décousu, une approche à la fois satirique et tragique, dans une impression de confusion générale. Il s'agit d'une fuite en avant, propre par ailleurs à la faiblesse idéologique du calvinisme naissant.

Martin Luther, une fois qu'il aura soutenu la noblesse contre les paysans révoltés, se précipitera pareillement dans une fuite en avant dans une sorte d'anticapitalisme romantique avant l'heure, adoptant un ton forcené appelant au massacre des sorcières et des juifs, afin de trouver une « direction » à indiquer, une perspective communautaire donnant du sens en apparence...

23 juin 2017

En tant que recueil poétique, Les Tragiques reflètent à la fois une démarche de rupture avec le féodalisme porté par le calvinisme, mais également l'échec du calvinisme français de par la base de sa direction largement soumise à des fractions aristocratiques.

C'est une œuvre significative de tout un processus historique ayant eu une importance capitale en France, puisque conditionnant les modalités de l'affirmation de la monarchie absolue...

20 juin 2017

Nous sommes en 1616 lorsque Les Tragiques sont publiées, alors que Henri IV s'est fait assassiné en 1610, malgré qu'il ait abjuré le protestantisme en 1593. Son auteur, Théodore Agrippa d'Aubigné, figure du protestantisme et historiquement très proche de Henri IV, ne peut plus alors faire qu'un constat désabusé : « ce siècle n’est rien qu’une histoire tragique ».

Son parti, celui du calvinisme qui s'est lancé dans une grande offensive anti-cléricale, n'a pas réussi sa percée, alors que son chef même, son proche ami qu'il a toujours valorisé comme le chef des protestants, a capitulé pour devenir Roi. L’Édit de Nantes qu'il a formulé est d'ailleurs terriblement bancal et un piège se refermant sur les calvinistes...

3 juin 2017

Michel de Montaigne se donna comme devise et comme symbole une balance avec écrit « Que sais-je ? », question formée par Pyrrhon, le théoricien du scepticisme, qui appelle à tout remetre en cause. Toutefois, rien de baroque chez Montaigne ; il ne s'agit pas de nier la vérité. Il s'agit de reconnaître qu'elle est mouvante, qu'elle est de nature politique. Il faut savoir gérer et pour cela il faut savoir évaluer. La philosophie de Michel de Montaigne, s'il fallait la résumer, consiste en une apologie de l'évaluation.

Les situations changeant toutes – Michel de Montaigne ne peut pas comprendre le matérialisme dialectique encore, historiquement – il ne donne pas un manuel, par conséquent, mais des pistes, des exemples, afin de s'inspirer, d'être capable de soupeser, d'évaluer...

1 juin 2017

Récapitulons : Michel de Montaigne est un averroïste politique. Il appuie la faction dite des politiques, car elle lui semble le plus propice à la mise en avant du matérialisme, au moins relativement. Pour ce faire, il écrit des Essais où il dit tout et son contraire, afin de feindre l'incohérence pour mieux développer des thèmes laïcs et matérialistes sans que cela soit ostensible. Il s'oblige à saluer le catholicisme, mais ses raisonnements et sa culture puisant dans une Antiquité gréco-romaine est entièrement politique et morale, et nullement catholique.

Pour ce faire, il prétend uniquement être un naïf tourné vers l'esprit pratique ; il se veut candide : « Ma philosophie réside dans l’action, dans la pratique naturelle et immédiate, peu dans la spéculation. Ah ! Si je pouvais prendre du plaisir à jouer aux billes et à la toupie ! »...

28 mai 2017

Le passage le plus connu des Essais touche, paradoxalement, la religion. Michel de Montaigne y prend la défense de Ramon Sibiuda (vers 1385 - 1436), un théologien catalan, dans un chapitre très long, bien plus long que les autres. Il semble dédié également à Marguerite de Valois, fille de Henri II et de Catherine de Médicis, femme d’Henri de Navarre, le futur Henri IV.

Ce qui est très paradoxal, c'est que Michel de Montaigne raconte un nombre incroyable de choses dans ce chapitre, mais en tout cas pas de Raymond Sebon. Il raconte avoir traduit une œuvre de Raymond Sebond à la demande de son père, qui s'y intéressait. C'est peut-être une couverture : Raymond Sebond considère en fait, dans la logique de la Renaissance, que la religion et la nature disent la même chose, que donc les sciences naturelles sont un moyen de retomber en quelque sorte sur la religion. C'est le fameux principe averroïste de la double vérité...

25 mai 2017

Avoir son avis pour soi, c'est forcément pratiquer la double vérité : on apparaît d'une certaine manière, aux yeux de l'Église, mais on a un avis personnel. Les commentateurs bourgeois ne sont jamais arrivés à trancher sur le caractère religieux ou non de Michel de Montaigne. Tout comme pour Molière, ils soupçonnent l'athéisme, mais ils voient que dans sa vie, Michel de Montaigne a respecté la religion, que dans les Essais le catholicisme est mis en avant. Ils ratent en fait le principe averroïste de présenter de manière indirecte les thèses de l'athéisme, en raison de la censure et de la répression.

On sait que chaque page des Essais contient une ou plusieurs citations d'auteur de l'antiquité, qu'il s'agit d'une oeuvre de réflexion, avec un regard critique sur soi-même. Il y a de la curiosité, un travail réel qui est fait. Or, Michel de Montaigne explique que pour apprécier la religion, il ne fait pas juger, il faut être pratiquement idiot...

24 mai 2017

Michel de Montaigne est donc prisonnier d'une contradiction : il veut des consciences organisées, mais a une lecture pessimiste de la nature humaine.

N'étant pas calviniste, il ne croit pas en la rationalité de tout un chacun. Il représente uniquement les intérêts rationalistes de l'appareil d'État. C'est l'averroïsme politique au sens strict.

Ce faisant, Michel de Montaigne n'a pas le choix : il va attribuer à son époque les faiblesses empêchant l'avènement de ce qu'il conçoit...

22 mai 2017

L'averroïsme politique prône la rationalité, et donc, avec la critique de l'Espagne catholique et la séparation de l'Église et de la pensée d'État, on trouve le rejet des superstitions et de la torture. Cela témoigne du fait que sur le plan de la civilisation, la monarchie absolue représente une étape nouvelle.

Parmi les superstitions, Michel de Montaigne classe bien entendu la confiance aveugle en les médecins. Ce qui est préfiguré ici, c'est la critique de Molière. Voici comment Montaigne se moque de la nature des médicaments proposés : « Même le choix qu’ils font de leurs drogues a quelque chose de mystérieux et de divin. Le pied gauche d’une tortue, l’urine d’un lézard, lafiente d’un éléphant, le foie d’une taupe, du sang tiré sous l’aile droite d’un pigeon blanc...»

18 mai 2017

Les commentateurs bourgeois considèrent que Michel de Montaigne a une visée introspective : c'est sur lui qu'il réfléchit, c'est de lui-même qu'il parle, il est sa propre fin. Ce n'est pas du tout le cas ; il y a une véritable conception générale qui se forme ici. Michel de Montaigne formule la théorie de la conscience, de la psychologie, propre au néo-stoïcisme qui est l'idéologie de la monarchie absolue. Sans Michel de Montaigne, on n'a par la suite ni René Descartes, ni Jean Racine. C'est un fait indéniable et les jansénistes l'auront très bien compris, Blaise Pascal se chargeant d'attaquer Michel de Montaigne et sa conception de la conscience.

Le premier aspect de la conscience définie par Montaigne est nécessairement celle de l'autonomie. On doit bien voir que le néo-stoïcisme est obligé, pour avoir un effet, d'emprunter une partie de la conception calviniste, afin de justifier l'action sur le monde. Montaigne utilise donc l'antiquité gréco-romaine pour mettre en avant l'idéal d'un être conscient de lui-même, capable de choix par lui-même...

11 mai 2017

Michel de Montaigne travaillait dans sa bibliothèque, dans une tour de son domaine et y avait fait graver des phrases sur les poutres et les solives du plafond. On lit ainsi cette citation de Pline :

« Il n’est rien de certain que l’incertitude, et rien de plus misérable et de plus fier que l’homme. »

On y lisait aussi cette sentence de Sextus Empiricus :

« Il n’y a aucun argument qui n’ait son contraire, dit la plus sage école philosophique. »...

9 mai 2017

Michel de Montaigne vit à une époque de guerre civile ; on ne peut pas comprendre les Essais si on ne comprend pas qu'il tente de formuler un style qui corresponde aux politiques, la faction qui prône la stabilité de l'État au-dessus de tout.

Voici comment il présente la situation politique de son époque :

« En temps ordinaire, quand tout est tranquille, on se prépare à des événements modérés et courants ; mais dans la confusion où nous nous trouvons depuis trente ans, tout Français est à chaque instant sur le point de voir basculer son destin en particulier comme celui de la société toute entière... »

7 mai 2017

L'éloge de la « politique » contre le raffinement, de Sparte contre Athènes, est au cœur des Essais de Michel de Montaigne. C'est en cela qu'il faut comprendre les références aux autres pays, notamment à l'Amérique.

On sait que  Michel de Montaigne, dans les Essais, a traité de la question des « cannibales » en Amérique ; c'est un argument ethno-différencialiste utilisé systématiquement dans les cours de français au lycée.

2 mai 2017

Michel de Montaigne s'appuie donc sur Plutarque, en empruntant massivement à sa traduction réalisée par Jacques Amyot. Mais ce n'est pas tout, il emprunte également énormément à Sénèque.

Or, justement, les œuvres de Plutarque traduites par Jacques Amyot ont eu un retentissement gigantesque sur la sphère intellectuelle française à leur parution ; les tragédies françaises qui apparaissent puisent régulièrement en elles, ainsi que dans une autre grande référence : Sénèque, justement.

Michel de Montaigne est ainsi pratiquement au démarrage de la grande vague « néo-stoïcienne » reprenant les questions de morales telles que comprises par Plutarque et le stoïcien Sénèque...

18 mar 2017

Quand on regarde une fable de Jean de La Fontaine et qu'on veut en saisir le sens, il faut discerner de laquelle des trois approches possibles elle relève.

Jean de La Fontaine ne parvient pas à choisir entre un néo-stoïcisme austère appelant au repli sur soi, une philosophie de l'attitude raisonnée dans quoi qu'on fasse et enfin une dénonciation pratiquement matérialiste de l'émergence du capitalisme.

D'où provient l'existence de ces trois approches, qui n'en sont en fait que deux comme on va le voir ?...

15 mar 2017

Ce qui caractérise l'idéologie de la monarchie absolue, c'est le néo-stoïcisme. Il faut savoir accepter son sort, lié à un ordre inné décidé par une puissance supérieure ; cette acceptation va de pair avec le fait de voir le bon côté des choses, tout en acceptant passivement un aspect négatif.

Cette idéologie bien spécifique traverse toutes les Fables et est propre à leur approche, ce qui fait d'ailleurs qu'elles ne parviennent pas à un enseignement d'ordre général, se contenant de faire passer un message par fable, avec la morale à la fin qui vise à atténuer les comportements du lecteur, en le menaçant d'une catastrophe s'il agit de manière démesurée...

21 Jan 2017

Marine Le Pen a publié hier un long billet pour expliquer un choix qui n'est pas passé inaperçu, notamment de notre côté : au moment de ses vœux, on pouvait voir en arrière-plan un célèbre tableau représentant Richelieu.

On le voit lors du siège de La Rochelle, dans une des nombreuses étapes d'opération d'extermination des calvinistes dans notre pays.

Si jamais vous n'aviez pas compris le sens de la publication de nos dossiers, ici vous avez un excellent exemple de leurs raisons...

31 déc 2016

Pourquoi le libéralisme fut-il en mesure de s'affranchir aussi aisément du mercantilisme ? L'exemple français est ici très pertinent.

En 1615, déjà, le protestant Antoine de Montchrestien (1575-1621) avait dans Traité d’économie politique fournit les principales thèses mercantilistes. L'impact historique s'effaça cependant, en raison du poids du catholicisme et de la féodalité.

Or, le poids du catholicisme et de la féodalité ne signifie rien d'autre que le capitalisme n'a pas encore pénétré les campagnes de manière suffisante...

28 déc 2016

À l'opposé de l'esprit modernisateur de Jean-Baptiste Colbert, l'Espagne pratiqua une forme totalement décadente de mercantilisme. Si la France était une monarchie absolue, avec une base féodale et une superstructure en contradiction avec sa propre base, tel n'était pas le cas en Espagne, bastion du féodalisme et du catholicisme.

Le processus de conquête espagnol en Amérique se déroula, par conséquent, dans une optique d'esprit étroit, borné, féodal, ce qui aboutit au fétichisme complet pour l'or. C'est la fameuse figure du conquistador avec son obsession pour ce métal précieux...

24 déc 2016

Le mercantilisme se fonde sur le cadre national, théorisé en France par Jean Bodin ; dans la logique du mercantilisme, un pays ne peut s'enrichir qu'aux dépens d'un autre, le niveau des richesses ne se modifiant pas.

C'est là une vision bien entendu réductrice, dont la faiblesse réside dans la focalisation unilatérale sur l'argent, dans le cadre d'une évaluation de la balance commerciale. Il faut vendre plus que les autres, vendre plus cher, et ce moment-là le pays s'enrichit...

23 déc 2016

La préface de Jean Bodin pour Les Six Livres de la République a donné naissance au mercantilisme, parce que le mercantilisme est une réflexion sur la richesse des nations. Or, pour cela, il faut une nation.

C'est justement la monarchie absolue qui en France lui donne naissance.

Jean Bodin inaugure un discours qui est celui de ce qu'on appelle la politique, soit le débat sur la richesse nationale et ses modalités...

22 déc 2016

Pour comprendre la genèse du mercantilisme, il faut en France remonter au XVIe siècle. On sait que les guerres de religion ont secoué terriblement le pays alors, amenant la fraction dites des politiques à lancer une opération dont la réalisation sera l'arrivée au trône de Henri de Navarre, sous le nom de Henri IV.

L'Édit de Nantes ne fut qu'un aléas dans l'histoire du drame protestant, dans la mesure où les huguenots furent toujours plus les victimes de la monarchie absolue en formation. Toutefois et justement, la monarchie devenant absolue est née en profitant des guerres de religion pour former une faction au-dessus de la mêlée...

20 déc 2016

Le développement toujours plus large de la monnaie dans le cadre du développement du capitalisme a fait que cet aspect de l'économie a attiré toujours plus d'attention dans le cadre du développement des États s'arrachant au féodalisme.

Il y a ici une convergence d'intérêt entre les formes les plus développées de capital marchand, les producteurs devenant commerçant et la monarchie absolue ayant besoin de davantage de ressources...

5 mar 2016

Aux yeux du matérialisme historique, Port-Royal exprime donc un courant fondamentaliste. D'où vient-il ? Du décrochage de la religion catholique française par rapport au courant ascendant de la monarchie absolue, qui a établi un accord avec le Vatican au moment d'Henri IV.

La religion catholique est depuis l’Édit de Nantes indissociablement liée à la montée du pouvoir absolu du roi, elle l'accompagne, afin de tenter de récupérer son hégémonie dans la foulée...

4 mar 2016

L'histoire du jansénisme et de Port-Royal a marqué les esprits, surtout de par l'ampleur de la répression subie. Historiquement, deux ans après la mort de Jansénius, parut en 1640 son ouvrage majeur, appelée Augustinus seu doctrina Sancti Augustini de humanæ naturæ sanitate, ægritudine, medicinā adversùs Pelagianos et Massilienses.

L'oeuvre fut mise à l'index par une bulle papale, In eminenti, dans la foulée, en 1642, mais la bulle ne fut publiée qu'en 1643 ce qui laissa le temps aux jansénistes français d'intervenir pour défendre leur idéologie. La polémique fut lancée avec, en 1653, une nouvelle bulle papale, Cum occasione, condamnant le jansénisme, dont les thèses furent résumées en cinq points...

2 mar 2016

Né en 1639, Jean Racine a perdu ses parents dès 1643 et ce sont ses grands-parents paternels qui s'occupèrent de lui, à la Ferté-Milon, non loin de Port-Royal des Champs. Sa tante y était devenue pensionnaire, avant d'y prononcer ses vœux, comme l'avait déjà fait sa propre tante.

A la mort de son grand-père, il rejoint les Petites-Ecoles de Port-Royal Paris, alors que sa grand-mère rejoint l'institution en tant que religieuse...

10 fév 2016

Il va de soi que le jansénisme en tant que courant religieux ne fut pas en mesure de s'implanter aussi rapidement en France, sans disposer d'une base pour cela. Le paradoxe est que cette base ne fut pas janséniste ; en fait, on peut quasiment dire que le jansénisme n'a en tant que tel jamais existé, étant pris comme prétexte par les uns et les autres. Il existait toutefois un dénominateur commun : un esprit tendant au renouveau de la spiritualité, contre l'aridité intellectuelle et philosophique des jésuites.

On trouve à l'origine de cette base le cardinal Pierre de Bérulle (1575-1629), qui dirige la faction catholique pro-autrichienne, totalement cléricale-féodale, dans le contexte de l'Édit de Nantes et de la politique de modernisation du roi Henri IV...

7 fév 2016

Le jansénisme en tant que courant proposait une alternative à la compagnie de Jésus. Cette dernière était pour une éducation stricte d'une élite tournée vers le peuple et chargée de la mobiliser, de le canaliser dans le mysticisme religieux.

Le jansénisme était quant à lui tourné vers la formation d'une élite religieuse moins hiérarchisée et entourée fortement de laïcs, le tout dans une atmosphère non pas populaire et mystique en général comme avec le baroque jésuite, mais individuel et austère, en faveur du repentir, d'une mystique personnalisée...

27 Jan 2016

C'est un phénomène historique qui a eu relativement peu d'importance en France, voire qui a été insignifiant. Pourtant, il a exercé une fascination continuelle dans la petite-bourgeoisie intellectuelle. Cela est tellement vrai que les professeurs de français, en classe de première, y accordent encore aujourd'hui systématiquement toute leur attention.

Il y a une bonne raison pour cela : le jansénisme possède, en son cœur, quelque chose qui frappe la petite-bourgeoisie intellectuelle, qui l'attire, qui exerce une fascination qui ne s'est jamais démentie. C'est une forme ambiguë, une manière de voir les choses qui aboutit à une démarche visant à faire pression, pas à contester ou à révolutionner...

21 déc 2015

Le triomphe de Ilya Répine au sein même des institutions d'une autocratie qu'il rejetait – confiant même son atelier pour des réunions secrètes de ses proches qui étaient bolcheviks – témoigne des contradictions de la monarchie, avec ici l'affrontement entre les forces féodales traditionnelles et la monarchie absolue.

De fait, le tsar Alexandre III, qui avait commencé son règne en 1881, ne pouvait que constater l'essor de la bourgeoisie et il décida qu'il fallait à tout prix en cesser avec le conflit avec les peintres ambulants. Aussi choisit-il de les reconnaître en tant que tel, s'ils intègrent l'académie, en quelque sorte comme courant artistique...

9 nov 2015

Puisque la hiérarchie sociale est sens dessus-dessous par l'émergence du capitalisme, il ne reste plus qu'à accorder à la vertu une valeur idéale, dépassant la société elle-même. C'est cela le sens de la valorisation de la tragédie au XVIIe siècle ; cela correspond à l'esprit propre aux exigences de l'État dans son cadre administratif. Il faut rester mesuré, ordonné, afin de ne jamais sortir du cadre de la monarchie absolue.

C'est le seul moyen d'unifier, par en haut, les couches sociales contradictoires que sont bourgeoisie et aristocratie...

2 nov 2015

La contradiction propre à la monarchie absolue, c'est de développer la culture d'un côté, de la freiner de l'autre, en raison de la domination de l'opportunisme propre à la cour, parallèlement au développement des commerçants et des marchands. C'est là l'expression des forces productives, qui se développent, alors que la société la freine en partie, la base féodale rentrant en contradiction avec le mode de production capitaliste qui apparaît.

C'est cela qui écoeure Jean de La Fontaine et Jean de La Bruyère ; ce dernier raisonne directement en termes de progrès, dans un esprit qui sera d'ailleurs celui des Lumières, à ceci près qu'il ne dénonce pas le régime, mais les travers humains qu'il sépare justement du régime, ce qui le ramène paradoxalement à un point de vue pro-féodal...

29 oct 2015

Jean de La Bruyère (1645-1696) et François de La Rochefoucauld (1613-1680) ont rédigé des œuvres à la forme sensiblement proches. On est ici dans la culture du mot français : précis, lourd de sens, inséré dans une formule délicate, sur la base d'une morale exprimée de manière naturelle.

C'est François de La Rochefoucauld qui est le premier des deux à formuler, en 1665, des Réflexions ou sentences et maximes morales, qu'on connaît surtout sous le nom de Maximes. Jean de La Bruyère publie, de son côté, en 1688, une œuvre dont le titre est Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle...

24 oct 2015

Le très haut niveau culturel atteint par Jean Racine ne peut être compris qu'à la lumière du matérialisme dialectique, qui permet de saisir en quoi c'est un auteur national. Il est évident que si on regarde les fondements mêmes de l'approche de Jean Racine, on a quelque chose qui appartient au fleuve culturel démocratique.

De fait, lorsque l'accent est porté sur la vraisemblance, cela annonce le réalisme. Et lorsque la bienséance est mise en avant en tant que mise en avant des comportements adéquats, cela annonce la morale socialiste...

22 oct 2015

Pour que Jean Racine s'affirme, il faut une époque qui le produise matériellement. Il faut une forme et un contenu social adéquats. Or, ce n'est que lentement que le théâtre dispose de véritables locaux. En 1518, les Confrères de la Passion avaient arraché le monopole des représentations théâtrales, s'installant en 1548 dans une des salles de l’Hôtel de Bourgogne.

Mais leurs « mystères », représentations de scènes religieuses, furent interdits la même année, aussi ce sont des troupes ambulantes qui leur louèrent la salle. Le début du Roman comique de Scarron, en 1651, présente l'arrivée d'une troupe ambulante au Mans, de manière pittoresque, voire baroque...

21 oct 2015

A partir du moment où l’État exige des œuvres magnifiques témoignant idéologiquement de son existence, les polémiques ne pouvaient qu'être rapides et enfler aisément. Ce fut le cas lorsque Pierre Corneille publia en 1637 le Cid.

Trois grands problèmes se posent immédiatement...

18 oct 2015

L'intervention du cardinal de Richelieu dans le domaine du théâtre ne consistait pas qu'à encadrer les troupes et les auteurs et les orienter en faveur du régime. On a un saut qualitatif et le théâtre doit le réaliser.

Richelieu s'appuya ici surtout sur Jean Chapelain (1595-1674) et François Hédelin (1604-1676) connu sous le nom d'abbé d'Aubignac, dont la mission était de prôner la régularité dans les œuvres, une vraie recherche culturelle, véritablement approfondie. A ces deux figures s'ajoutent Hippolyte-Jules Pilet de La Mesnardière (16610-1663) et Jean-François Sarrasin (1614-1654)...

17 oct 2015

Ainsi, l'esprit libéré n'est que celui de la décadence baroque, de l'irrationnel. Il s'agit de s'opposer à l'humanisme et au calvinisme, par la fantaisie, le féerique, le fantastique, le romanesque sentimental.

Balthazar Baro (1596-1650) dans Célinde, insère un long passage en vers évoquant la tragédie d'Holopherne, en reprenant le thème biblique. Dans la pièce elle-même, qui est en prose, Célinde poignarde Floridan qu'on veut lui faire épouser sans son accord. Son amante Parthénice se tue, mais tous deux sortent du tombeau, tout n'était qu'illusion...

12 oct 2015

Antoine de Montchrestien (1575-1621) est une figure marquante de l'histoire de la tragédie ; il commence très tôt, avec succès : Sophonisbe jouée et publiée à Caen en 1596 marqua François de Malherbe, et à sa demande elle fut modifiée, sous la forme de La Carthaginoise ou la liberté en 1601.

La même année il écrit La Bergerie, Les Lacènes, David ainsi qu'Aman, L’Escossoise, ou le Desastre, qui devient en 1604 La Reine d’Escosse, et la même année Hector...

11 oct 2015

Regardons comme Robert Garnier, en tant que première grande figure de la tragédie française, aborde la question de la réalité selon l'angle du stoïcisme, s'opposant au calvinisme et se plaçant à distance du catholicisme.

Il s'agit de souligner ici les valeurs essentielles du stoïcisme comme idéologie conforme à l'aristocratie royale : le fait que l'ordre social soit efficace et implacable, que le sort des êtres humains doit être accepté tel quel, que la vertu est la valeur cardinale de la société. C'est là l'idéologie visant à cadrer les masses dans le nouveau régime...

10 oct 2015

Le grand secret de l'origine de la tragédie en France, de son succès, vient donc de là : c'est un moyen de s'opposer au calvinisme. La tragédie française naît du terreau stoïcien ; c'est la tragédie de Sénèque qui est la grande source intellectuelle.

Or, Jean Calvin est directement en opposition avec le stoïcisme, dont il rejette tant le concept d'apathie que celui de destin...

9 oct 2015

On a donc, au départ, une confrontation entre une version protestante de la tragédie et une version stoïcienne. Ce qui allait l'emporter dépendant nécessairement de l'histoire de la France. Si le protestantisme l'emportait, la tragédie serait restée comme esprit de témoignage de l'adversité mais cela aurait été son seul contenu ; cela ne se serait guère maintenu, s'effaçant devant le prêche.

Comme ce ne fut pas le cas, la « tragédie humaniste » s'est maintenue, s'appuyant sur la monarchie absolue se renforçant. Puisqu'on ne peut pas puiser dans le protestantisme et qu'on ne veut pas vraiment puiser dans le catholicisme, alors il reste l'antiquité gréco-romaine, les Sophocle, Euripide et Sénèque...

7 oct 2015

La découverte protestante de la tragédie eut immédiatement une réponse de la part de la Pléiade, le groupe de poètes dont la figure tutélaire est Ronsard et dont le choix fut de soutenir le régime.

La seconde tragédie écrite en français fut ainsi la Cléopâtre captive d'Étienne Jodelle (1532-1573), lui-même un farouche anti-protestant. Sa position, ainsi que celle de la Pléiade, était par contre davantage liée à la monarchie absolue qu'au catholicisme...

4 oct 2015

La France naît avec François Ier, se développe avec Henri IV, existe en tant que tel avec Louis XIV. Tel est le point de vue matérialiste dialectique sur la nation française, que les gens « de droite » s'imaginent née avec Clovis, que les gens « de gauche » croient fondée avec la révolution française.

La nation apparaît avec les tout début du capitalisme, lorsque se forme la base du marché national, les premières villes qui développent la culture. La langue se généralise sur un certain territoire ; une formation psychique commune se forme...

2 oct 2015

La révolution française était ainsi sur le plan du contenu bien plus proche d'Henri IV, de par les forces sociales en action. Le grand paradoxe est que le protestantisme fut utilisé pour moderniser l'appareil d'État, contre les forces anciennes de la féodalité, mais que le protestantisme fut abandonné par pragmatisme.

Henri IV se plaçait clairement au-dessus des religions et il ne reconnaissait leur existence que dans une logique pratique. En ce sens, il annonce absolument Richelieu. Il développe l'économie politique de la monarchie absolue et il contribue à donner à la culture politique française le culte du sens politique, du « flair »...

1 oct 2015

Au moment de l'Édit de Nantes, le régime est pacifié, d'une manière telle que les esprits en sont durablement frappés. Dans son Théâtre d'agriculture et ménage des champs, Olivier de Serres y parle d'une population qui « demeure en sûreté publique, sous son figuier, cultivant sa terre, comme à vos pieds, à l'abri de Vôtre Majesté, qui a à ses côtés la justice et la paix ».

Une formule d'Henri IV passa à la postérité, donnant de lui une image paternaliste, celle d'un souverain soucieux de son peuple : « Si Dieu me prête vie, je ferai qu’il n’y aura point de laboureur en mon royaume qui n’ait les moyens d’avoir le dimanche une poule dans son pot ! »...

30 sep 2015

La question du pouvoir d'État était bien entendu fondamental, au-delà des réformes économiques, même si bien sûr les deux sont dialectiquement liées puisque Henri IV apparaît comme celui qui historiquement doit résoudre la crise de croissance de la monarchie absolue.

Une figure essentielle fut ici le protestant Maximilien de Béthune, duc de Sully (1559-1641), qui fut extrêmement proche d'Henri IV et dont une phrase est ici très connue : « Labourage et pâturage sont les deux mamelles dont la France est alimentée, les vraies mines et trésors du Pérou. »...

28 sep 2015

L'Édit de Nantes fut le point de départ du rétablissement de l'ordre royal, ce qui signifie pour la population principalement la remise en ordre de l'agriculture, et pour la bourgeoisie la possibilité de produire et de commercer.

Ce rétablissement de l'ordre, à ce moment de l'histoire de France, signifie le renforcement de la base nationale, par le renforcement du marché national s'étant développé et ayant permis à François Ier d'apparaître comme figure historique...

27 sep 2015

L'Édit de Nantes est promulgué le 13 avril 1598. Il a fallu deux années de négociation pour arriver un texte acceptable ou tout au moins relativement gérable par le pouvoir royal, aux dépens des factions catholique et protestante.

Trente années de troubles provoqués par d'incessantes guerres de religion et d'influences extérieures imposaient au pouvoir royal, pour se maintenir, de stabiliser à tout prix la situation, au moins pour un temps. La dimension nationale l'emporterait : en pratique, c'est sur la bourgeoisie que mise la monarchie absolue...

24 sep 2015

Ayant installé son gouvernement en Touraine après l'échec de la prise de Paris, Henri IV parvient à lancer une offensive militaire et à écraser la Ligue à Ivry en mars 1590. La question nationale, permise dans son existence même par la monarchie absolue, va alors se poser dans toute son ampleur.

Le soutien espagnol provoque un trouble certain sur le plan de la conscience nationale, qui saisit que l'éventuel succès de la Ligue renforcerait l'Espagne aux dépens de la France, voire briserait la France, en renforçant la féodalité de type médiéval...

23 sep 2015

Successeur de Henri III, Henri de Navarre procède par étapes. Tout d'abord, il lui faut trouver un terrain d'entente avec le pape et les catholiques, tout en contournant la faction catholique française alliée au roi d'Espagne.

C'est la seule possibilité de rétablir une stabilité politique et économique relative, et par là relancer le processus de monarchie absolue...

22 sep 2015

La question n'est donc nullement le simple rapport catholicisme – protestantisme. Il faut bien avoir à l'esprit qu'on est déjà dans une situation où la féodalité de l'ancien Moyen-Âge disparaît. La monarchie absolue est déjà présente en grande partie. C'est la raison pour laquelle les états généraux n'ont pas été convoqués de 1484 à 1560.

Le régime est déjà centralisé, et se forge un appareil d'Etat qu'il lui faut assumer. La création de postes administratifs rémunérés, mais exigeant un prix d'entrée, provoque une explosion des salaires à payer : on passe de 1,2 millions de livres par an à cinq millions en 1585...

17 sep 2015

L'Édit de Nantes - 1re partie : trois factions

Submitted by Anonyme (non vérifié)

L'Édit de Nantes est un épisode historique d'une très grande importance dans l'histoire de notre peuple. La France a connu de multiples épisodes de guerres de religion entre catholiques et protestants, et cet édit a été un moment de vivre ensemble particulièrement notable, avant que le protestantisme ne soit ensuite pratiquement définitivement pourchassé et anéanti dans notre pays.

Toutefois, la connaissance de cet épisode historique capital pour le développement culturel de la France exige également de comprendre l'importance de la monarchie absolue, qui s'élance précisément avec François Ier, se développe à travers Henri IV et son Édit de Nantes, pour culminer avec Louis XIV...

19 aoû 2015

A notre époque, la bourgeoisie est en décadence ; elle détruit la culture, elle produit le pessimisme et l’irrationalisme. Dans ce processus, l'héritage national est considéré comme une marchandise, à utiliser suivant le style de vie décadent de la haute bourgeoisie.

C'est pourquoi nous appelons à protester contre la vente de certaines parties du château de Versailles ! C'est une nouvelle honte. C'est une autre preuve que les bourgeois, toujours plus riches, ne se préoccupent pas des masses, de la culture, de l'histoire, de l'héritage national et de ses valeurs démocratiques...

13 juil 2015

Emmanuel Kant, en tant qu'auteur des Lumières, a donc théorisé la toute-puissance de l'entendement. Dans un texte fameux de 1784, il appelle ainsi à l'autonomie de la pensée, dans un grand élan anti-féodal :

« Les lumières, c’est pour l’homme sortir d’une minorité qui n’est imputable qu’à lui. La minorité, c’est l’incapacité de se servir de son entendement sans la tutelle d’un autre. C’est à lui seul qu’est imputable cette minorité dès lors qu’elle ne procède pas du manque d’entendement, mais du manque de résolution et de courage nécessaires pour se servir de son entendement sans la tutelle d’autrui...»

8 mai 2015

Pourquoi Jean Calvin est-il une figure absolument française, la plus progressiste du XVIe siècle, qui soit si peu connue en France ?

La raison tient à la victoire de la réaction catholique en France, formant un obstacle au progrès qui reste encore à surmonter. L'image de Jean Calvin a été noirci au possible, comme en témoigne la présentation qu'en fait Honoré de Balzac dans son roman Sur Catherine de Médicis, par ailleurs fascinant et qui décrit justement la période décisive pour l'histoire de France où le calvinisme a été écrasé...

17 fév 2015

Le fermier capitaliste ne suffit pas à donner le véritable élan au capitalisme, il faut l'industriel capitaliste. Il faut davantage de moyens, et ceux-ci ne pouvaient être fournis que par la société passée, aussi faut-il regarder dans la féodalité où est-ce qu'on trouve du capital, c'est-à-dire du travail accumulé.

Karl Marx constate ainsi que :

« Le moyen-âge avait transmis deux espèces de capital, qui poussent sous les régimes d'économie sociale les plus divers, et même qui, avant l'ère moderne, monopolisent à eux seuls le rang de capital. C'est le capital usuraire et le capital commercial...»

29 sep 2014

Lorsque nous pensons au féodalisme, nous pensons aux châteaux des chevaliers entourés des serfs. Cela est vrai pour le féodalisme du début, mais cela ne serait pas voir que le féodalisme s'est développé par la suite, pour atteindre la monarchie absolue.

Entre la phase initiale des châtelains isolés et celle finale du monarque absolu, il existe une longue phase où l'aristocratie est divisée en couches plus ou moins riches, plus ou moins propriétaires...

20 mar 2014

Molière est donc une figure historique de la France ; c'est un artiste porté par tout un mouvement de fond, démocratique et bourgeois. La bourgeoisie aujourd'hui, devenue réactionnaire depuis 1848, le réduit toujours plus à la farce, niant la dimension de son œuvre, mais même son caractère puisque les comédies-ballets ont été transformés en comédies, et sa critique réduite à de la farce et aux bons mots.

Etudier Molière et connaître sa portée est donc une tâche incontournable pour saisir le caractère national français et comprendre l'histoire de la lutte des classes dans notre pays...

17 mar 2014

Molière ne s'arrache donc pas à la soumission à la cour. La Comtesse d'Escarbagnas est une comédie-ballet, sans grande envergure, mais soulignant la séparation entre Paris et la province sur le plan des mœurs. A ce titre, elle célèbre la séparation villes-campagnes, en affirmant la cour et en abaissant l'aristocratie.

Le ton est le même avec Le Malade imaginaire, comédie-ballet où la pièce qui se moque des médecins est entrecoupé de danses, de chants, et de scènes à la gloire du roi et du mode de la vie de la cour...

6 mar 2014

Molière, en 1662, produit une œuvre qui va avoir un très profond retentissement et restera appelé historiquement la « Querelle de L'École des femmes ». Cela commence donc avec la pièce L'École des femmes en 1662, à quoi suit une série de critiques et d'attaques, auxquelles Molière fournit une réponse en 1663 dans La Critique de l'école des femmes.

Une autre pièce de 1663, intitulée L'Impromptu de Versailles, est à ajouter en fait dans cette querelle, de par sa forme particulière...

6 Jan 2014

Nous avons présenté l'Arthashastra, écrit par le ministre indien Kautilya - Chāṇakya (environ 350-283 avant notre ère) ; voyons quelles en sont les thèses.

D'un coté il y a un État et une administration, de l'autre il y a la science politique. Ce qui donne cela :

« Celui qui connaît bien la science politique (…) peut jouer à sa guise avec les rois qu'il enchaîne à son intellect. »...

2 Jan 2014

En plus de ses Maximes, Richelieu a laissé un Testament politique, mais également une correspondance de 7000 pages. Et Richelieu n'est bien sûr pas le seul à avoir formulé son avis ; toute l'époque est marquée d'ouvrages sur la politique...

20 déc 2013

Le régime de la monarchie absolue était autoritaire, en rupture avec la noblesse et la féodalité, et cela non pas dans le sens d'aller en direction d'une sorte de « dictature individuelle », mais bien en direction de l'intérêt général...

6 nov 2013

Face au bouddhisme et au jaïnisme, le brahmanisme a dû entreprendre une transformation interne, et proposer une nouvelle perspective dans laquelle la réincarnation allait jouer un rôle central dans sa reconquête de l'hégémonie sur les masses.

25 juil 2013

La Défense et Illustration de la langue française est une œuvre magistrale de l'histoire de notre pays. Elle synthétise sur le plan culturel ce que la fameuse Ordonnance faisait appliquer dans l'administration.

Ainsi, la monarchie absolue peut triompher, car elle est capable de diffuser une culture supérieure. Aucune entité sociale en France ne pouvait échapper à la nouvelle forme culturelle-idéologique proposée par la monarchie absolue...

12 mai 2013

Le point de vue communiste concernant la période de la monarchie absolue est connu et facile à comprendre. Néanmoins, il est important de le rappeler en préambule à l'histoire de la révolution française qui s'étale de 1789 à 1871.

Pour les communistes, qui s'appuient de fait sur le matérialisme historique, l'histoire est l'histoire de la lutte des classes et chaque palier historique marque la transformation d'un mode de production...

12 mai 2013

La sortie du Moyen-Âge, sous l’impulsion de la falsafa et du développement du capitalisme, a conduit à un grand développement des forces productives et la généralisation des techniques artistiques.

12 mai 2013

La formation de l’esprit national français culminant dans le « classicisme » caractérisé par l’alliance monarchie – religion (avec la prépondérance de la monarchie) va de pair avec la formation de l’État français, en tant qu’administration à l’échelle nationale.

12 mai 2013

La formation de l’État national français se fait donc en alliance avec l’Église, mais une Église qui n’a pas l’hégémonie et ne peut pas faire du baroque l’idéologie dominante. C’est le classicisme qui prédominera, en tant que forme idéologique féodale de « haut niveau », puisque royale et nationale.

12 mai 2013

Si Jean Racine a mis l'accent sur le psychodrame comme moyen de révéler l'approche psychique française de la réalité, il n'a considéré la symétrie que comme secondaire. Pierre Corneille, lui, a fait de la symétrie l'aspect principal. Et il a tenté de réaliser la symétrie directement à travers la construction de ses œuvres...

12 mai 2013

Racine exprime largement la capacité à évaluer psychologiquement les personnages. Il y a ici une maturité vraiment très grande dans la compréhension de la complexité psychologique. Dans Britannicus par exemple, une grande importance est accordée au vécu de l'enfance...

12 mai 2013

Durant la monarchie absolue de Louis XIV, la plus haute forme de la littérature était la tragédie. Le choix de la tragédie grecque au 17ème siècle en France provient du besoin de mise en avant de la dimension psychologique, ce qui était nécessaire pour la constitution de la formation psychique nationale française...

12 mai 2013

La monarchie absolue est un élan qui a donné naissance à la nation française, et c'est là que s'est élaborée sa formation psychique. Jean Racine et Pierre Corneille n'entendaient pas moins que mettre à plat les fondements mêmes de la civilisation. Ils se concevaient comme étant directement l'expression du meilleur de la société de leur époque...

13 mar 2013

Il y a 400 ans, le 12 mars 1613, naissait André Le Nôtre, grande figure de l'histoire de notre peuple. En tant que jardinier, il a synthétisé le caractère national pour réaliser des jardins à la française. Il a exprimé au 17ème siècle la particularité nationale française qui accorde une très grande valeur à la perspective et à l'affirmation d'une harmonie géométrique...

3 nov 1910

Jean Bodin - La justice harmonique (1583)

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La justice Harmonique. Mais il ne suffit pas d'avoir ainsi disposé ces quatre points en proportion Géométrique, et en partie Arithmétique, si on ne les couple ensemble par proportion Harmonique, qui unit et conjoint les deux nombres du milieu, 6 et 8 et le second au quart, et le premier au tiers, dont il résulte une harmonie mélodieuse, composée de la quarte, de la quinte et des octaves.

Autrement, si vous ôtez le lien Harmonique de la quarte, qui est entre 6 et 8, la proportion Géométrique demeurera disjointe ; et si vous disposez les quantités en proportion Géométrique continue, l'Harmonie périra, comme on peut voir en ces quatre nombres 2, 4, 8, 16 où les raisons se trouvent bien conjointes en quelque sorte qu'on les prenne...

1 nov 1902

Avant d'examiner les antagonismes de classes à l'époque de la grande Révolution, il nous semble utile de jeter un coup d’œil sur la formation politique à l'intérieur de laquelle ils se sont déployés. La forme de l’État détermine la façon dont les différentes classes cherchent à faire prévaloir leurs intérêts, elle détermine la configuration de la lutte des classes.

La forme de l’État français, de 1614 à 1789, c'était la monarchie absolue, donc un type d’État qui, dans des conditions normales, exclut toute lutte de classes intensive, puisqu'il interdit à ses « sujets » toute activité politique, et par conséquent est dans la durée incompatible avec la société d'aujourd'hui. Toute lutte de classes débouche inévitablement sur une lutte politique, toute classe ascendante est donc obligée, si elle n'a pas de droits politiques, de se battre pour les obtenir...

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