Sarkozy et le « capitalisme financier»
Submitted by Anonyme (non vérifié)Être communiste ce n’est pas répéter des slogans ou se figer dans des analyses passées; être communiste, c’est utiliser la science MLM pour comprendre le monde et le changer. Ce qui signifie un double combat, à la fois évidemment contre ceux qui ne veulent pas que le monde change, mais également contre ceux affirmant qu’il n’y a pas besoin d’étudier le monde pour le changer.
Le PCMLM a posé les jalons de la compréhension de la société française en comprenant que, dans le cadre du nouveau cycle d’accumulation commencé en 1945 et s’enfonçant en ce moment dans la crise générale, le moteur interne de la bourgeoisie a été la contradiction entre la bourgeoisie traditionnelle, de type industriel, et la bourgeoisie financière se transformant en bourgeoisie impérialiste, les banques phagocytant l’industrie.
La bataille pour le pouvoir en France entre les bourgeoisies industrielle et financière a pour nous communistes un caractère secondaire; pour nous, la contradiction principale est entre la classe ouvrière et la bourgeoisie, et les contradictions internes à la bourgeoisie n’ont pas pour nous une importance politique dans notre rapport à la bourgeoisie. en tant que classe condamnée.
Mais le renforcement de la bourgeoisie impérialiste est le signe de l’approfondissement de la crise générale du capitalisme, qui nous amène au fascisme et à la guerre impérialiste. Voilà pourquoi il faut comprendre les phénomènes en cours, afin d’être ancré dans le réel de la société française.
Sarkozy n’est ainsi pas un représentant de la pire des réactions bourgeoises, une figure d’un prétendu « fascisme moderne », un Bonaparte à la solde des capitalistes, etc. Il est une figure très concrète de la bourgeoisie industrielle, comme le montre l’étude très concrète de ses positions en janvier 2007.
Son discours à Genève, à un sommet sur l’emploi de l’Organisation internationale du travail (OIT), est on ne peut plus clair :
« On ne règlera rien si on ne règle pas d’abord la question du capitalisme financier qui impose à l’économie et à la société son propre système et ses propres normes. »
En bon représentant de la bourgeoisie industrielle, Sarkozy appelle à renforcer l’OIT, pour faire face… au Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale (BM) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC) !!
Quand on sait que l’OIT rassemble les gouvernements, les représentants des employeurs et les pseudos représentants des travailleurs, on comprend tout de suite quelle est la signification politique d’une telle position.
Sarkozy est le fer de lance de la bourgeoisie industrielle contre la bourgeoisie financière. Sa volonté politique est explicite :
« Il faut tout revoir : la surveillance prudentielle des banques, la réglementation des hedges funds, l’organisation des marchés, les règles comptables, les modes de rémunération. C’est le moment d’aller le plus loin possible. Ce n’est pas le moment de reculer. »
La cible, c’est le capitalisme financier, opposé à un modèle social, celui du capitalisme industriel :
« Ce qui est chimérique et ce qui est irresponsable, c’est de croire que ce système de spéculation, de rentes et de dumpings qui a enfermé la mondialisation dans l’impasse dans laquelle elle se trouve, va pouvoir continuer indéfiniment, que l’on va pouvoir continuer à imposer à toute l’économie, à toute la société, leur obsession de la rentabilité à court terme dopée par de gigantesques effets de levier d’endettement ».
Sarkozy parle ainsi car il sait que la bourgeoisie industrielle a peur: la crise générale du capitalisme signifie la surproduction de capital, et ce capital modifie la situation dans le sens d’une plus grande instabilité :
« Je le dis en pesant mes mots: Ou nous aurons la raison ou nous aurons la révolte. Ou nous aurons la justice ou nous aurons la violence. »
L’objectif de Sarkozy est ainsi d’affirmer qu’il faut améliorer le capitalisme, en le freinant sur l’aspect financier, au profit d’une dynamique industrielle :
« Le problème des normes sociales et environnementales est l’un des plus difficiles. Il nous oblige à nous interroger sur ce qu’il faut bien appeler « la marchandisation du monde ». C’est à dire l’extension progressive de la sphère marchande à toutes les activités humaines qui a été l’une des caractéristiques majeures de la mondialisation des vingt dernières années et qui a mis le droit du commerce au dessus de tout. Mais la santé, l’éducation, la culture, la biodiversité, le climat, le travail ne sont pas des marchandises comme les autres. »
Évidemment, tout cela est chimérique, car la crise générale du capitalisme présuppose également la surproduction de marchandises. Dans son discours, Sarkozy explique que la leçon des années 1930 est qu’il ne faut pas que les travailleurs soient totalement appauvris, sinon la consommation ne se relance pas.
Mais telle n’est pas la leçon des années 1930 ; la leçon des années 1930 est que le cadre de la crise générale du capitalisme est celui de l’aggravation de la lutte des classes, l’affirmation de la situation révolutionnaire, mais également du fascisme et de la crise impérialiste.
Construisons le Parti de la classe ouvrière pour faire face au défi de notre époque – que vive le PCMLM !