L’enlèvement des salariés d’Areva et Vinci au Niger : une étape dans la concurrence acérée entre bourgeoisies industrielle et impérialiste
Submitted by Anonyme (non vérifié)L’actualité récente offre un bon exemple de l’intensification de la concurrence interne à la bourgeoisie entre la frange industrielle et la frange impérialiste.
L’enlèvement de sept employés d’Areva et de Vinci au Niger (mines d’uranium d’Arlit), a déclenché de vives critiques sur la sécurité des grands monopoles de l’impérialisme français. Cette polémique a une connotation politique très forte : il est clairement reproché à la bourgeoisie industrielle au pouvoir actuellement de n’avoir pas pu protéger les intérêts impérialistes de la France, surtout dans un secteur clé comme le nucléaire.
En effet, Areva a confié la sécurité de son site à des compagnies privées composées de personnels non armés. Ce choix de sous-traitance est une conséquence de la crise générale et de la volonté de maintenir le taux de profit par n’importe quel moyen.
La bourgeoisie au pouvoir s’est dédouanée immédiatement dans cette affaire en plaidant la non ingérence dans les décision privées d’Areva, mais il est pourtant évident que l’Etat bourgeois contrôle attentivement un secteur aussi stratégique pour l’impérialisme français. Et la bourgeoisie impérialiste utilise justement cet enlèvement très médiatisé pour mettre en lumière l’incompétence de sa concurrente, la bourgeoisie industrielle.
La bourgeoisie impérialiste est aidée logiquement par l’élite compradore du Niger qui enfonce le clou en soulignant qu’Areva a refusé sa proposition d’aide militaire.
Même si l’information a été démentie par Areva, cette affaire porte atteinte à la légitimité de la bourgeoisie industrielle, d’autant plus que le rapatriement en catastrophe de tous les salariés français d’Areva au Niger donne une image piteuse de l’impérialisme français contraint de reculer d’une de ses bases avancées.
La bourgeoisie industrielle essaie donc de répliquer en évoquant une « menace terroriste » en France. Cette communication a pour but de montrer que le gouvernement dirigé par la bourgeoisie industrielle de Sarkozy reste « maître de la situation », en dépit d’un contexte dont elle souligne le caractère critique.
Néanmoins, il est perceptible que la bourgeoisie industrielle a considérablement perdu en crédibilité, tandis que la bourgeoisie impérialiste en profite pour apparaître comme la solution idéale de rechange.
Ainsi, Villepin reprenait hier matin sur RMC l’argumentaire habituelle de l’impérialisme français mandataire d’une mission « civilisatrice » en rappelant qu’il fallait veiller à « accompagner socialement et éducativement les pays d’accueil ».
Villepin se veut le chef de file d’un néo-gaullisme qui renouerait avec la grandeur de la France, reposant toujours sur l’idée paternaliste de « puissance bienveillante », dans un mouvement de transcendance vers un passé idéalisé caractéristique du fascisme :
« Je suis inquiet pour l’image de la France. [...] Notre pays a une vocation sur la scène internationale. C’est un pays qui contribue à la recherche de la paix, qui a pour vocation de défendre les droits de l’homme.[...] Notre diplomatie manque d’esprit d’initiative. Elle n’est pas suffisamment active dans un monde qui reste dangereux, où la première sécurité, c’est d’être sur le front des crises, à faire des propositions pour entraîner nos partenaires ».
Cette concurrence de plus en plus aiguë entre bourgeoisie industrielle et impérialiste qui tourne forcément à l’avantage de cette dernière à l’époque de la crise générale du capitalisme.
Tout ceci correspond à l’ascension du fascisme qui s’incarne dans la bourgeoisie impérialiste et grossit en se nourrissant de la crise générale.
Tout ceci est conforme à l’analyse scientifique du PCMLM, le parti de notre époque, le parti à même d’affronter le fascisme.