La plus grande manifestation de masse depuis 1945
Submitted by Anonyme (non vérifié)C'est une victoire complète pour le régime. Au moins 3,7 millions de personnes, auxquelles il faut rajouter les 700 000 personnes ayant manifesté samedi dans toute la France, ont manifesté dans les rues, avec une très large mobilisation à Toulouse, Bordeaux, Lyon, Nantes et bien sûr la capitale (où plus de 1,5 million de personnes étaient présentes, dans un cortège utilisant le traditionnel parcours de la gauche qu'est place de la République – place de la Nation).
L'esprit était à l'unité populaire réfutant absolument tout racisme et toute division sectaire, au point d'ailleurs que l'antisémitisme a été ouvertement réfuté par de larges secteurs de masse. Au silence antisémite a succédé une lame de fond de révolte face à l'abject.
Bien entendu, ce soulèvement démocratique a été récupéré de fond en comble par le régime. Un régime qui n'est nullement un État policier ou un État relevant du fascisme moderne, comme le prétend une extrême-gauche qui n'a rien compris à la mobilisation des masses, la boycottant simplement au nom du refus gauchiste de « l'unité nationale ».
C'est là nier le caractère authentique de l'expression des masses contre la logique de l'extermination et le racisme, tant à l'encontre des personnes juives que des personnes arabes.
C'est là simplement nier la réalité, la plus grande manifestation de masse depuis 1945.
Ceci est tellement vrai qu'il y a même un impact républicain bourgeois voire progressiste dans la police et la gendarmerie, qui ces dernières années exprimaient une véritable tendance à soutenir le Front National. Cette tendance à aller vers le coup de force, le coup d’État militaire, a été littéralement cassée.
La logique du coup d’État fasciste aurait pu triompher, dans une logique militariste comme aux États-Unis après les attentats du 11 septembre 2001 – cela n'a pas été le cas du tout.
Les ultra-gauchistes, qui par définition rejettent les valeurs démocratiques, s'imaginaient qu'une vague raciste, « islamophobe », était en train de se lancer : ils ont eu tout faux. C'est tout le contraire qui s'est passé, bien loin de leur fantasme sur une « nationalité » musulmane qui serait menacée.
Très concrètement, les masses de France ont souligné qu'elles refusaient les fractures, le principe tristement appelé parfois « libanisation ».
On doit regretter bien sûr que la question démocratique qui s'est posée hier présente des insuffisances notoires. Le concept de « république » a été utilisé dans tous les sens, c'est-à-dire finalement dans le sens bourgeois.
Toutefois, dans la mesure où il est sincère, l'engagement républicain tendra forcément vers les principes de la démocratie populaire, car la bourgeoisie n'est pas capable de maintenir les principes de vivre ensemble, de métissage, de développement culturel.
Le républicanisme bourgeois n'a maintenu qu'un statu quo, alors que la situation exige d'aller de l'avant. Il faut bien souligner ici que si 44 chefs d’État ont manifesté au premier rang, François Hollande en tête, ce n'est pas simplement dans une opération de communication et de manipulation, c'est également en raison de la pression des masses qui exigent que l'on refuse la barbarie.
Les masses veulent une culture qui progresse, elles ne veulent pas de l'esprit de carnage. Voilà pourquoi lesmaterialistes.com continuera sur la voie lancée, soulignant les aspects démocratiques de l'histoire de notre peuple, sa culture authentiquement développée passant notamment par Jean Racine, Molière, les frères Le Nain, Honoré de Balzac, fournissant les armes intellectuelles et culturelles du réalisme, du matérialisme dialectique.
Le 11 janvier 2015, finalement, marque clairement une rupture démocratique. Il y a ceux qui refusent la démocratie, dans la logique de l'ultra-gauche, et celles et ceux qui l'assument dans le sens de la démocratie populaire, du socialisme, comprenant que la question révolutionnaire est également démocratique, et ne consiste pas en une « rupture » sans contenu qui ne sert que de 5e colonne « ultra » au service de la décadence et du fascisme.