« Je suis Charlie », un an après
Submitted by Anonyme (non vérifié)En tant que communistes, nous ne pouvons pas « être Charlie », mais nous pouvons l'apprécier et le défendre. Pourquoi cela ? Parce que les motivations qui ont donné naissance à « Je suis Charlie » sont, en quelque sorte, les suivantes :
« Je suis Charlie » parce que rien n'est pire que les indifférents.
« Je suis Charlie » parce que Charlie hebdo c'est une partie de l'histoire de la gauche.
« Je suis Charlie » parce que les religions sont un obstacle au progrès.
« Je suis Charlie » parce que ceux qui ont dit qu'ils ne l'étaient pas, l'extrême-droite et l'ultra-gauche, sont anti-démocratiques.
« Je suis Charlie » parce que des dessinateurs et des caricaturistes méritent peut-être des critiques, mais pas des balles.
« Je suis Charlie » justement parce que je ne le suis pas et que les discussions se font entre des gens avec des désaccords.
« Je suis Charlie » parce que je suis choqué qu'on tire aussi aisément que cela sur des gens.
« Je suis Charlie » parce que ce qui divise les gens est erroné.
Ce sont ces points de vue qui ont fait que « Je suis Charlie » a donné naissance à la plus grande manifestation de masse depuis 1945. On peut dire qu'ils sont en partie naïfs… mais nier leur caractère démocratique ou libéral est absolument erroné.
A ce titre, ils sont absolument antifascistes. Vue à quoi ressemble la société française, cela a été quelque chose de formidablement positif. Le Front National qui n'est pas Charlie voilà un argument ! C'est bien avec les « Je suis Charlie » que se fera le front antifasciste !
On peut d'ailleurs voir, sans aucun étonnement de la part de communiste, que « Je suis Charlie » a été attaqué deux fois par la bourgeoisie elle-même. D'abord en tentant de transformer « Je suis Charlie » en « Je suis Paris », au moment des attentats dramatiques du 13 novembre 2015.
Ensuite, avec le nouveau numéro de Charlie Hebdo venant de sortir, où la figure de Dieu est présentée comme étant un assassin. Très nombreuses ont été les dissociations, les offensives des religieux.
Pour le coup, la rédaction de Charlie Hebdo a réagi dans son esprit qui lui est propre historiquement, ce qui change de cette focalisation sur Mahomet qui avait plus que frisé l'obsession et fait de Charlie Hebdo un organe de presse complaisant à la montée du racisme.
D'ailleurs, ce qui manque à Charlie Hebdo c'est la culture ; son style voltairien de se moquer est passablement réducteur. Si l'esprit « Je suis Charlie » se ramène à cela, il ne fera pas le poids face au bulldozer du Front National.
L'esprit libéral-démocrate, que représente Charlie Hebdo d'une certaine manière, ne peut pas se maintenir dans une société rejetant la culture, façonnée par les monopoles prenant toujours plus le pouvoir.
L'esprit libéral-démocrate aime pourtant l'illusion qu'il peut se maintenir, qu'il est dans le vrai, de par son anti-dogmatisme. Prisonnier des préjugés bourgeois, il ne comprend pas la démocratie populaire, seulement la démocratie libérale, qu'il pense pouvoir défendre en « discutant » même avec les fascistes de Benito Mussolini et les nazis d'Adolf Hitler.
Les Fronts populaires d'Espagne et de France ont réussi justement à faire en sorte que cet esprit libéral-démocrate cesse, au mois relativement, sa naïveté. C'est là qu'un front antifasciste a pu être réalisé.
L'extrême-gauche qui a insulté « Je suis Charlie » est justement passée à l'ultra-gauche de par son incompréhension de ce que doit être l'antifascisme face aux monopoles.
« Je suis Charlie » est un tampon historique face au fascisme ; c'est un esprit « Je suis Charlie » qui a amené la mobilisation populaire pour faire barrage au Front National au second tour des élections régionales.
Un après, cet esprit « Je suis Charlie » ne doit pas être idéalisé, mais de toutes manières il n'y a en fait surtout que des agressions contre lui, aussi doit-il être défendu, dans l'esprit antifasciste de l'union de ceux qui veulent la démocratie – et nous, nous disons, la véritable démocratie, qui ne peut exister qu'en arrachant le pouvoir aux monopoles.