8 Jan 2015

Tuerie à Charlie Hebdo : le fruit d'une révolte existentialiste contre l'ultralibéralisme relativiste

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La France actuelle n'est pas le pays de la « liberté d'expression », et la ministre de la justice Christiane Taubira a tort d'affirmer que « Premier rempart et dernier bastion de la Démocratie, la presse libre est l'ennemie de l'obscurantisme et de la violence. »

La presse libre correspond toujours à une tendance culturelle, sociale, politique, économique, et parler de presse libre en général, c'est faire l'éloge du libéralisme, du relativisme, où c'est la course au panache dans l'esprit café du commerce.

Cette démarche où des individualistes se complaisent à s'imaginer supérieurs à tout et redevables de rien, les dessinateurs de Charlie Hebdo l'ont payé très cher.

Malheureusement, ils ne l'ont pas payé en étant confrontés à une vague rationnelle, exigeant la culture et la science, l'harmonie avec la nature et le socialisme et pas les petites blagues et le libéralisme libertaire.

Ils auraient dû simplement être disqualifiés comme étant des dilettantes bourgeois relativisant tout pour empêcher la transformation du monde ; comme doit l'être d'ailleurs Michel Houellebecq qui participe de fait du même esprit que Charlie Hebdo.

Au lieu de cela, ils ont été assassinés froidement dans une opération politico-militaire islamiste ; ils ont été exécutés par des gens adeptes de la « révolte contre le monde moderne ».

Ouvrir la page web du dossier La signification historique de la falsafaCes meurtriers expriment, en effet, la vision du monde de l'existentialisme islamiste, ce fondamentalisme inventé par des intellectuels formés dans les grandes écoles occidentales et ayant basculé dans le romantisme idéalisant la vie des premiers musulmans de l'époque de Mahomet.

La tuerie à Charlie Hebdo est, très précisément, le fruit d'une contradiction terrible, qui marque les quinze dernières années, entre d'un côté l'impérialisme et de l'autre les réactions romantiques issues des pays semi-féodaux semi-coloniaux. Des pays comme le Qatar et l'Arabie Saoudite finançant également ces romantismes afin d'appuyer leur expansionnisme.

Cette contradiction est tellement forte que des secteurs entiers de la petite-bourgeoisie tentent de se renforcer socialement, soit en appuyant un occidentalisme pro-impérialiste, soit un islamo-gauchisme « anti-impérialiste ».

Ces deux horreurs se nourrissent l'une l'autre, et Charlie Hebdo avec ses inutiles caricatures de Mahomet n'a fait qu'apporter de l'eau au moulin d'un post-modernisme dénonçant « l'islamophobie ». Les postures de Charlie Hebdo étaient inutilement blessantes pour des personnes croyantes pour qui, du point de vue matérialiste dialectique, la religion est un opium, une expression et la protestation contre la réalité sociale. Les forces obscurantistes, de type féodales, qui ont attaqué Charlie Hebdo de par le passé et hier 7 janvier 2015, avaient ici malheureusement une large possibilité pour mener leurs opérations. Et de l'autre côté, cette opération politico-militaire meurtrière des islamistes renforce d'autant plus idéologiquement le couant post-moderne libéral au sein des masses.

Il aurait pourtant été possible de mettre en avant Avicenne et Averroès, toute la Falsafa arabo-persane. Et ainsi le matérialisme aurait pu être affirmé, et non d'un côté le libéralisme relativiste faisant de l'Islam un mono-bloc religieux en niant les dimensions populaires et culturelles historiques, et le fondamentalisme islamiste meurtrier de l'autre.

Cependant, tant Charlie Hebdo que les fondamentalistes islamistes rejettent que chaque chose a deux aspects, et que ce qui compte c'est l’élévation culturelle des masses mondiales dans leur processus d'unification dans la République Socialiste à l'échelle planétaire.

L'émotion suscitée par cette tuerie est très forte dans les masses françaises et notamment celles marquées par la culture de la « gauche laïque ». Ce qui est tout à fait logique car Charlie Hebdo était un des journaux historiques de cette culture libérale-libertaire et « bon-vivante » typique de « l'esprit mai 68 ». Et ce d'autant plus que parmi les personnes mortes se trouvent les deux dessinateurs Cabu (Jean Cabut) et Georges Wolinski lié historiquement à mai 1968, le directeur du journal Charb (Stéphane Charbonnier) lié à la gauche de la gauche et « donnant » régulièrement des dessins à des organisations politiques comme le PCF, la CNT, etc. ou encore l'économiste keynésien Bernard Maris qui était une figure de l'altermondialisme.

En s'appuyant sur cette vague d'indignation, l’État français a annoncé une journée de deuil national, la mise en berne des drapeaux pendant trois jours, imposé une minute de silence aujourd'hui dans les lycées, fait en sorte que le groupe France Télévision ( ainsi que Le Monde) se mettre à la disposition de Charlie Hebdo, tandis de très nombreux médias ont mis en avant le slogan « Je suis Charlie », repris par les dizaines de milliers de personnes se mobilisant pour exprimer leur soutien dans les grandes villes de France et des centaines de milliers sur les réseaux sociaux francophones.

Il s'agit ici pour le capitalisme de continuer à diviser pour régner et de se mettre en avant comme modernité impérialiste face aux idéologies produites par la nature semi-féodale de la plupart des pays du monde.

Une telle affirmation, insupportable dans une société d'exploitation comme la nôtre, produira en réaction de nouveaux existentialistes meurtriers – à moins que le matérialisme dialectique, s'affirmant, balaie toutes les tentatives romantiques et permette véritablement d'affronter le capitalisme de manière démocratique.

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La tuerie à Charlie Hebdo est le fruit d'une contradiction terrible entre d'un côté l'impérialisme et de l'autre les réactions romantiques issues des pays semi-féodaux semi-coloniaux...