16 mar 2015

Deux mois après «Je suis Charlie»

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Deux mois après les dramatiques événements dramatiques des 7 et 9 janvier 2015, que reste-t-il de « Je suis Charlie » ? Eh bien, quelque chose d'éminemment sympathique. Ce que l'Histoire retient de « Je suis Charlie », c'est le refus de l'arbitraire et un haut-le-coeur face à l'antisémitisme, ainsi qu'un refus de l'esprit de dénonciation populiste.

Marine Le Pen aurait pu être au coeur de cette vague, elle en a été au creux, se faisant rejeter par un esprit démocratique plein d'illusions, mais ouvert, franc, de bon esprit. Dire que l'esprit « Je suis Charlie » n'a pas été populaire, c'est nier le peuple, aussi simplement que cela.

Lien vers la liste des articles sur les attentats contre Charlie Hebdo et le magasin HyperCacherOn comprend que l'extrême-droite et l'ultra-gauche aient dès le départ rejeté « Je suis Charlie », insultant le peuple en affirmant qu'il se faisait manipuler. Ces gens ne sont pas démocratiques, ils participent à la logique de putréfaction qui gangrène la France.

D'ailleurs, leur antisémitisme n'est plus à prouver, puisqu'ils ont savamment « omis » de parler des attentats antisémites, au mieux les mentionnant en passant, simplement pour la forme.

Il est tout à fait vrai que les chefs d’État, les médias, les institutions, etc. ont dès le départ récupéré l'esprit « Je suis Charlie » à leur profit. Toutefois, c'était inévitable, et cela ne veut nullement dire que l'esprit « Je suis Charlie » est un complot.

Bien au contraire, l'esprit « Je suis Charlie » relève de toute une tradition populaire remontant au moins à la révolution française. Dans nul autre pays pratiquement, une telle affirmation démocratique ne pouvait prendre une dimension aussi puissante.

Il est vrai que, pour saisir cela, il faut connaître l'histoire de notre pays. Par définition, l'ultra-gauche nie l'histoire nationale, tandis que l'extrême-droite en a une interprétation totalement « idéalisée ».

Cependant, quand on regarde l'histoire, on voit que le peuple a la tradition de se soulever. 1789, 1830, 1848, 1936, 1958, 1968… sont des exemples de dates, parmi de nombreuses autres, rappelant qu'en France la politique a droit de cité, au premier plan.

Il suffit également de voir ces derniers temps la « manif pour tous », qui a également rassemblé des millions de personnes, sur la base d'une critique religieuse-conservatrice à la fois des droits démocratiques des gays et lesbiennes que du libéralisme décadent (PMA, GPA, etc.).

Car les masses bougent, tout le temps : toute la question est de savoir de quelle manière elles le font.

Ne pas reconnaître cela, c'est ne pas être démocratique. Est-il étonnant, par exemple, que « Futur rouge » qui est un groupe promouvant les pires thèses post-modernes utilise la citation suivante d'Antonio Gramsci ?

« Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres »

La vraie citation est en fait, même si cela n'a pas d'importance réelle :

« La crise consiste justement dans le fait que l'ancien meurt et que le nouveau ne peut pas naître : pendant cet interrègne on observe les phénomènes morbides les plus variés. »

Lien vers les documents et analyses sur L'Héritage culturel nationalCela n'a pas d'importance, car ces deux formulations sont fausses, anti-dialectiques. Il n'y a jamais un seul aspect qui existe, dans quoi que ce soit. L'affirmation comme quoi le nouveau est encore empêché par l'ancien de manière absolue est typiquement post-moderne ; c'est la thèse des Léon Trotsky, Theodor Adorno, Hebert Marcuse, Rudi Dutschke, Jean-Paul Sartre, etc., c'est l'apologie de la « marge » comme seule couche sociale encore « authentique », « révolutionnaire », etc.

Cette idée d'un « interrègne », d'un « clair-obscur » est par définition anti-démocratique. On est soit une partie du problème, soit une partie de la solution. Soit « Je suis Charlie » aide la réaction, soit cela aide le progrès, et il est évident, deux mois après, que cela aide le progrès.

« Je suis Charlie », cela a été des discussions ouvertes dans les masses, de manière rationnelle, ce qui est précisément ce que le capitalisme veut éviter à tout prix. Cela a été le refus de l'irrationnel, même s'il est évident que c'est resté prisonnier des illusions sur la forme républicaine, en réalité masque d'une dictature des classes dominantes.

Mais là est le rôle des communistes : assumer la démocratie populaire, alors que la république bourgeoise s'effondre pour céder la place à un régime autoritaire, puis au fascisme.

C'est une tendance inévitable et interne au mode de production capitaliste : le renforcement des monopoles, dans une logique totalement anti-démocratique. A cela, on doit opposer la démocratie populaire, non pas en niant la « république » comme l'extrême-droite et l'ultra-gauche, mais en en soulignant les faiblesses, l'hypocrisie, le caractère dépassé historiquement, car la bourgeoisie a fait son temps.

Cela a toujours été la position des communistes, comme en témoigne le principe du Front populaire dans la seconde partie des années 1930 et celui des Démocraties populaires de la seconde partie des années 1940. Le socialisme, c'est la plus large démocratie pour les masses : l'esprit anti-démocratique est un ennemi.

Concluons par une illustration de cet esprit anti-démocratique, avec un ignoble article publié sur Indymedia Grenoble, montrant parfaitement comment l'ultra-gauche est une 5e colonne, un agent du fascisme se masquant derrière un masque de gauche :

 

marine le pen au second tour ? qu’est ce que j’en ai à foutre ?

petit à petit, nous pouvons entendre les sirenes du vote utile se mettre en branle. leur ressort ? un antifascisme à trois balles avec la fille du borgne en guise d’échina. un "no pasaran !" qui sonne comme "votez pour le candidat ps". bien sur, ce n’est pas nouveau. monter en épingle un pseudo danger fasciste pour diviser la droite et remporter les élections, Mitterrand appelait cela cyniquement la "politique du front fort".

et puis le pen se prêtait avec délice à ce role de bête immonde convoquée tout les 7 ans. c’était son fonds de commerce. en retour, sa boutique n’était pas inquiétée ou peu s’en faut par la justice.

serge moati avait bien souligné le malaise du borgne au soir des élections de 2002, propulsé aux portes d’un pouvoir qu’il n’avait pas envisagé de prendre. le ps qui a depuis longtemps abandonné les classes populaires, n’a vraiment plus que ce ressort pour espérer reporter les prochaines élections. ils n’ont même plus le culot d’evoquer le retour du plein emploi comme jospin avant sa déroute. ça ne marcherait plus. et puis les gens n’espèrent même plus le retour du travail pour tous et tout ce que cela impliquerait au niveau des problèmes de délinquance, du délitement des quartiers populaires, du logement etc... c’est d’ailleurs ce désespoir qui fait le lit de la droite dite extrême.

le fameux front républicain anti fn qu’évoque hollande et son premier sinistre n’est qu’un minable voile cachant la faillite de la gauche libérale. devons encore marcher dans ces manœuvres ? et qui nous écoutera ? qui peut croire que marine le pen représente un danger fasciste ? qui peut croire qu’elle va détruire l’assemblée nationale, imposer un parti unique, une police politique, dissoudre les syndicats au profit d’associations corporatistes téléguidées, faire construire des camps d’internement dans le larzac etc... ?

plus modestement, croit on vraiment qu’elle va faire sortir la france de l’union européenne et refaire frapper le franc pour remplacer l’euro ? bien sur que non. tout comme son projet d’une super ligne maginot anti immigrés ceinturant la france n’est qu’un délire irréalisable.

marine le pen au pouvoir, on peut prédire sans trop se tromper que cela ressemblerait à du berlusconisme, mélange de populisme outrancier, de démagogie sans limite, de discours sécuritaires et anti immigrés, de cadeaux aux petits copains et au patronat, d’incompétence et de scandales financiers. mais le fascisme, ce n’est pas celà.

alors oui, les policiers, mis sous pression,chasseraient un peu plus l’ immigré en situation irrégulière. nous reverrions des parents sans papiers attendus et raflés aux sorties des ecoles. certains se jetteraient par les fenétres plutot que d’etre reconduits dans la dictature qu’ils ont fuit.......... on a connu ça avec sarkosy. on peut même se demander si marine le pen arriverait à dépasser les bons chiffres de reconduite à la frontière obtenus par le nabot.
surtout que dans l’électorat du front, il y a tout ces petits patrons, ces daguins du bâtiment, de la restauration, du monde agricole etc... qui emploient du sans papiers sans vergogne.

et si la meilleure manière de tuer la baudruche front national était de la laisser exploser au soleil du pouvoir et de la réalité ? gageons que quelques mois suffiraient à détruire pour longtemps la crédibilité de ce parti croupion, boutique d’une famille de démagos puants.

mais nous ’n’en sommes de toutes façons pas là. si on regarde les chiffres des dernieres élections présidentielles, on peut même voir une certains constance. en 1995, les votes exprimés pour jean marie le pen et de de villiers dépassaient les 6 millions de bulletins.

ce qui est sur, c’est que voter pour un candidat ump encore plus libéral, plus pro européen et pro dette (mais pas moins raciste que marine) pour faire barrage à un candidat fn comme le ps l’a demandé pour Jean-François Mancel dans l’oise au nom d’un hypothétique "front républicain" est une escroquerie.

c’est d'espoir dont les classes populaires ont besoin, de discours réaffirmant le combat pour le bien commun, pas de calculs minables, de manœuvres politiques d’appareils. que se vayan todos.

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Deux mois après les dramatiques événements dramatiques des 7 et 9 janvier 2015, que reste-t-il de « Je suis Charlie » ? Eh bien, quelque chose d'éminemment sympathique. Ce que l'Histoire retient de « Je suis Charlie », c'est le refus de l'arbitraire et haut-le-coeur face à l'antisémitisme...