1 fév 2007

Brochure ANTIFASCISME - Ernst Nolte

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Présentation

L’Allemand Ernst Nolte est un universitaire allemand ; ultra-conservateur, il est le chef de file de ce qui est le courant dominant idéologiquement dans l’Etat allemand. Il est une référence pour un auteur comme Stéphane Courtois.

Le fascisme comme réponse au communisme

Selon Nolte, le fascisme n’est qu’une « réaction » ; il est un « totalitarisme » qui n’est apparu qu’en réponse à un autre totalitarisme considéré comme une menace : le communisme. Le fascisme est « une copie brouillée du bolchevisme ». Selon lui :

« ce qu’il y a dans le national-socialisme de plus essentiel, c’est son rapport au marxisme, au communisme particulièrement, dans la forme qu’il a prise grâce à la victoire des bolcheviks. »
(La Guerre civile européenne)

Pour cet auteur ultra-conservateur, le nazisme ne s’explique que par le communisme, et c’est là qu’il faut chercher le premier « mal. »

Dans un article ayant fait scandale et ayant amené des intellectuels à le traiter de « révisionniste », Nolte explique que :

« L’archipel du Goulag n’est-il pas plus originel qu’Auschwitz ? L’assassinat pour raison de classe perpétré par les bolcheviks n’est-il pas le précédent logique et factuel de l’assassinat pour raison de race perpétré par les nazis ? »
(Un passé qui ne veut pas passer)

Pour Nolte, le fascisme a des caractéristiques relevant du communisme, bien qu’en tant qu’idéologie il soit en définitif un « anti-marxisme ». La folie destructrice nazie ne s’explique que comme « réaction » folle au « génocide de classe » pratiqué par les bolchéviks, puis aux actions des partisans communistes contre l’occupation nazie. De la même manière, niant la culture « völkisch », il explique l’antisémitisme des années 1930 pratiqué par les nazis comme une « réaction » à la politique internationale (notamment face à l’Angleterre), Hitler utilisant la population juive comme « cible » et explication de ce qui se déroule dans le monde.

« Hitler a trouvé sa clé d’explication dans les Juifs. Le vrai problème qui provoquait la fureur d’Hitler n’était pas les Juifs en tant que tels mais ce grand mouvement mondial qui menaçait de détruire l’identité allemande. Hitler était naturellement un nationaliste ; il n’était pas seulement un anti-marxiste. C’était un nationaliste radical anti-marxiste. Chacun sait son succès. Mais ce régime national-socialiste était une opposition imitative. Le marxisme était vraiment l’ennemi.

L’anti-bolchevisme n’était pas, comme certains le pensent, un simple thème rhétorique, une façon de parler. Mon opinion est que l’antibolchevisme était authentique, que c’était quelque chose d’essentiel, d’originel dans le national-socialisme, pour plusieurs raisons. Hitler était raciste, naturellement, parce qu’il était un nationaliste extrémisé.

Il croyait que l’Allemagne était menacée par ce courant international. Il voulait défendre la nation allemande mais il ne pouvait faire cela sans développer un certain internationalisme luimême. C’est cette imitation qui fait du nazisme quelque chose de similaire au phénomène originel (...). Ma thèse est que Maurras, pour ainsi dire, était un Hitler plus profond et moins unilatéral. Maurras voit les Juifs, les étrangers, les protestants etc., comme une troupe d’ennemis. »
(Un entretien avec Ernst Nolte)

Fascisme et libéralisme

Mais Nolte va plus loins : analysant le fascisme italien, le nazisme allemand et l’Action française, Nolte explique finalement que le fascisme est un mouvement anti-communiste prenant la direction d’un mouvement contre la « modernité » ; il considère même que l’Action française était la « thèse », le fascisme italien l’« antithèse » et le nazisme la « synthèse » des deux précédents mouvements fascistes.

L’anti-communisme n’est que l’aspect politique; sur le plan sociologique le fascisme se veut « anti-bourgeois » et utilisant le terme de « métapolitique » largement employé par les néo-fascistes par la suite, pour expliquer que le fascisme est une philosophie contre la « transcendance. » Nolte résume tout au libéralisme, dont il est un grand défenseur, par exemple en s’opposant à une répression plus grande en Allemagne contre les négationnistes,  et en même temps une théorie l’ayant amené à devenir une grande référence pour l’extrême-droite.

« A mes yeux la tâche politique majeure de l’époque actuelle est de réintégrer dans le système la droite et la gauche. Sous le signe de la Première Guerre mondiale elles avaient évolué vers une forme d’autonomie d’un activisme extrême, pour aboutir à des États totalitaires à parti unique ; après les lourdes épreuves qu’elles ont subies au cours de ce siècle, et bien qu’elles aient changé une nouvelle fois, elles demeurent des réalités nettement identifiables, il faut les réintégrer dans le système (...).

Ce n’est pas le totalitarisme d’un nouveau fascisme ou d’un nouveau bolchevisme qui représente aujourd’hui un réel danger, mais le totalitarisme d’un genre tout différent, celui d’un système libéral totalement débridé que l’on ferait mieux d’appeler « libérisme » car il s’est libéré de tous les contrepoids auxquels il devait jusqu’ici sa signification et son importance. »
(Entretien à la Nouvelle revue certitudes)

Nolte contribue largement à l’entreprise visant à « déculpabiliser » l’Allemagne vis-à-vis du nazisme, et ses thèses sont devenues une cible générale de la part des antifascistes.