1 fév 2007

Brochure ANTIFASCISME - Wilhelm Reich

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Présentation

Wilhelm Reich (1897-1957) est un psychiatre autrichien ayant adhéré à la psychanalyse. Prônant la libération sexuelle totale en opposition à Freud, il se rapproche des communistes avant de rompre avec eux. Il meurt aux USA où il s’était exilé, en prison en raison de pratiques considérées comme sectaires et farfelues, Reich considérant qu’il avait découvert une énergie secrète au coeur de la vie (l’« orgone »).

Le besoin de communisme à travers la sexualité

Médecin, Wilhelm Reich adhère aux thèses de la psychanalyse et il est l’un des premiers disciples de Sigmund Freud. Mais il décide assez vite de rompre avec lui : pour Freud en effet la sexualité en elle-même n’a aucune valeur, et sa satisfaction va à l’encontre de la civilisation, car la culture est le fruit d’une énergie sexuelle déplacée vers la culture.

Wilhelm Reich s’oppose formellement à cette conception et dans La révolution sexuelle, prône la libération complète de la sexualité. Pour Reich, l’amour libre est la condition sine qua non d’une vie épanouie. Il rejoint alors les rangs socialistes puis communistes, et quitte alors l’Autriche pour l’Allemagne, où il rejoint les rangs du Parti Communiste d’Allemagne, qui mettait systématiquement en place de grandes structures populaires.

Reich organise alors la Sexpol, c’est-à-dire une organisme d’agit-prop traitant des conditions de vie des masses et de leur sexualité : l’Association allemande pour une politique sexuelle prolétarienne. Reich constate notamment l’impossibilité matérielle d’avoir une sexualité, en raison de la pénurie de logements.

Mais le conflit entre Reich et les communistes était inévitable, car pour les psychanalystes la sexualité détermine tout, alors que pour les communistes c’est la lutte des classes qui est centrale. A cela s’ajoute les problèmes idéologiques: alors que le Parti Communiste d’Allemagne avait lutté sans compromis pour la dépénalisation de l’homosexualité, Reich, fidèle en cela à la ligne psychanalyste, voyait en elle une forme de maladie: pour lui tout ce qui est politique est subordonné à la psychanalyse libératrice.

Wilhelm Reich rompra donc avec les communistes, qui lui reprochaient finalement de ne pas être marxiste, en se plaçant du point de vue de la consommation, et non de la production. Il élaborera par la suite ses thèses sur la psychologie de masse du fascisme, mettant la sexualité au centre de tout.

Psychologie de masse du fascisme

Selon Wilhelm Reich, en raison de la répression de la sexualité, les masses – comprises comme un agrégat de « gens » et non plus vraiment en terme de classes sociales - ont une personnalité rabougrie, autoritaire, qui fait que Hitler est « désiré. » Reich explique ainsi que la croix gammée en tant que symbole a joué un rôle essentiel sur la psychologie des gens, que de par sa forme elle a joué un rôle dans leur inconscient.

Le nazisme est compris comme une « peste émotionnelle. » C’est pour Reich un mouvement de masse, qui est l’expression du besoin d’orgasme des masses, le seul moyen qu’elles ont trouvé, selon lui, pour satisfaire leur sexualité.

« Des concepts réactionnaires s’ajoutant à une émotion révolutionnaire ont pour résultat la mentalité fasciste » explique-til dans Psychologie de masse du fascisme.

« Le fascisme en tant que mouvement politique se distingue de tous les autres partis réactionnaires par le fait qu’il est accepté et préconisé par les masses »

« La psychologie individuelle du Führer réjouit et assouvit les penchants des masses. »

Reich a donc poussé sa thèse jusqu’au bout: selon lui l’insatisfaction des masses dure depuis des millénaires, et en définitive prise individuellement, chaque personne est incapable de s’arracher à la réalité. Reich considère en effet comme juste la thèse marxiste comme quoi l’histoire de l’humanité a débuté avec le communisme primitif, le matriarcat. Mais il rejette l’économie politique marxiste comme inopérante ; pour lui, c’est la sexualité qui explique le fascisme.

« La politique sexuelle du mouvement révolutionnaire a été jusqu’ici un échec : cet échec est dû au fait qu’il n’a pas su opposer des armes efficaces aux tentatives couronnées de succès de la réaction pour mettre à son service les forces de refoulement sexuel agissant dans l’homme. »

Wilhelm Reich considère que le marxisme est un pur économisme, qu’il faut donc rejeter en ne considérant que la « structure mentale. »

« La révolution dans la superstructure idéologique fait faillite parce que le support de cette révolution, la structure psychique des êtres humains n’a pas changé. »

Émigré aux USA et ayant abandonné toute lutte politique au sein des masses en raison de leur « incapacité », Reich s’est logiquement lancé dans une quête éperdue de « scientifique fou » en quête du saint Graal : « l’énergie » secrète au coeur de la vie des êtres humains et qui se révèle dans l’orgasme.

Il a  alors repris ses thèses émises au départ de son activité dans la psychanalyse :

« La formule de l’orgasme (tension-charge-décharge-détente), écrit-il, se présente comme la formule essentielle de la vie. »
(La fonction de l’orgasme, 1926)

Inévitablement, marxisme et nazisme passent alors pour lui sur le même plan, en tant qu’idéologies opposées au développement individuel « libre », développement qui passe par le rejet de tout « totalitarisme » ayant une emprise sur les « individus. »