13 Jan 2015

PCMLM - Déclaration 66 : Front Populaire, guerre d'Espagne et manifestations du 11 janvier 2015

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Ce que veut le peuple

Que veulent les masses ? Les masses veulent progresser ensemble, elles exigent la culture, l’élévation du niveau de vie, une plus grande harmonie sociale, un lien avec la nature plus fort, la paix.

Qu'est-ce que la révolution ? La révolution est l'unification des masses pour passer à une étape sociale supérieure, c'est-dire répondant aux attentes des masses.

De manière indubitable, les manifestations du 11 janvier 2015 portaient, de manière non développée et parfois contradictoire, les exigences des masses pour une vie meilleure.

Le régime actuel est-il capable de répondre à ces exigences ? Non, il ne le peut pas, pour les raisons suivantes :

* Le capitalisme est en faillite et ne permet pas d'avoir les moyens matériels d'appuyer la culture. Or, les musées, les enseignants, les artistes, tout cela exige des moyens. De la même manière, l'appauvrissement général des masses précipite les gens dans le désarroi et une vie non épanouie.

* La bourgeoisie est une classe décadente et individualiste, qui s'est coupée du reste de la société en vivant dans sa tour d'ivoire, tout en étant la classe dominante dans notre pays. Elle est superficielle et élitiste, corrompue et méprisante.

* Les religions gagnent du terrain en raison de la progression de l’irrationalisme, parce que la science, le matérialisme n'est pas assumé par la société, au nom du libéralisme relativiste, de l'individualisme comme valeur suprême, etc.

Le précédent historique du Front populaire

Il y a deux précédents historiques que connaît notre peuple, deux périodes de l'histoire qui ressemblent à ce que nous vivons. Tout d'abord, il y a l'histoire vécue dans notre propre pays, lorsque le Front populaire s'est opposé aux tendances fascistes qui s'expriment toujours davantage.

Le Front populaire a bloqué le fascisme. Il a permis aux courants progressistes de se renforcer. Il a soulevé la classe ouvrière et les masses en général, qui ont osé revendiquer, lutter, obtenir des victoires.

De l'affrontement avec les fascistes en 1934 lorsque ceux-ci tentaient leur coup d’État à la victoire de la grève de 1936, il y a une grande expérience dont on peut faire le parallèle avec aujourd'hui.

Les « manif pour tous » n'ont-elles pas, en effet, apporté un climat délétère, avec le renforcement de l'extrême-droite, alors qu'en arrière-plan Dieudonné semait la discorde antisémite ? Les islamistes, aidés des « anti-islamophobes » et du Front National, ne tentaient-ils pas de donner naissance à une communauté musulmane ghettoisée ?

Les manifestations du 11 janvier 2015 ont porté un terrible coup d'arrêt à ces tendances réactionnaires, en soulignant le refus de l'affrontement communautaire.

Contrairement au Front Populaire, elles n'ont pas apporté de solutions positives aux problèmes, qui restent entiers.

Toutefois, elles affirment que les masses exigent la rationalité et qu'elles ne céderont pas aux solutions de facilité proposées par le fascisme.

Le précédent historique de la guerre d'Espagne

Le second précédent historique consiste en la guerre d'Espagne. Les masses de France ont, malheureusement, des illusions complètes sur la capacité de la forme républicaine à gérer les problèmes.

La république n'est pas, comme l'a prétendu Jean Jaurès, une forme sociale neutre, au-delà des classes. C'est pourtant le point de vue des masses dans leur ensemble, ainsi que des partis socialiste et communiste aujourd'hui.

La république est une forme sociale qui a été progressiste, car elle a abattu la féodalité, cependant les choses se retournent en leur contraire, et la république est désormais le masque d'une domination de classe, par la bourgeoisie.

Celle-ci ne s'intéresse qu'à la forme de la république, pas à son contenu. Voilà pourquoi les communistes authentiques, armés du matérialisme dialectique, ont affirmé qu'il fallait une démocratie populaire.

La guerre d'Espagne montre la validité de cette thèse. Qu'a-t-on vu ? Que lorsque les masses voient leurs exigences triompher, les forces conservatrices s'allient à l'extrême-droite, formant un bloc visant à écraser tout ce qui est progressiste.

Ce qui s'est passé lors de l'affaire Dreyfus en France s'est réalisé en Espagne à une échelle bien plus grande et surtout avec une dimension plus profonde, puisque touchant la vie sociale. La conséquence a été une guerre civile, avec deux blocs s'affrontant militairement.

Ce qui s'est passé en Espagne est sans doute inévitable en France. Cela signifie qu'il faut apprendre de l'exemple espagnol.

Rejeter l'ultra-gauchisme, cinquième colonne de la réaction

En Espagne, il y a des gens qui ont cherché à saboter l'unité antifasciste au sein du Front populaire, au nom de la révolution. Ces gens prenaient un masque révolutionnaire afin de briser l'unité, de diviser les progressistes, en faisant peur aux secteurs démocratiques antifascistes mais pas pour autant acquis aux thèses du socialisme.

Il faut ici souligner que le socialisme, s'il rejette la bourgeoisie, propose de gagner démocratiquement les masses. La révolution ne se décrète pas mais obéit à des étapes historiques.

L'ultra-gauche, au nom de la « révolution permanente » de type trotskyste, dans une logique anarcho-trotskyste, a cherché à bloquer l'unité des masses. Voilà quelque chose dont il faut se souvenir, voilà une leçon à retenir.

Car qu'est-ce que la contre-révolution ? La contre-révolution, c'est un mouvement qui dit que les masses ne peuvent pas s'unifier, ou bien ne doivent pas s'unifier.

Il y a ainsi la contre-révolution traditionnelle, qui veut empêcher l'unification des masses en inventant des bouc-émissaires. C'est l'antisémitisme, le racisme.

Mais il y a aussi la contre-révolution prenant le masque de l'ultra-gauche, qui invente des figures « révolutionnaires » tout le temps différentes afin d'empêcher l'unification des masses au nom à chaque fois d'une « cause » nouvelle.

Il y a ainsi ceux qui sèment la confusion en parlant de la Bretagne ou l'Occitanie comme « nation » : on a pu constater le rôle profondément néfaste des « bonnets rouges ». Il y a ceux qui prônent un discours post-moderne, faisant de la personne transsexuelle la figure la plus révolutionnaire de notre époque et qualifiant de fasciste la société toute entière. Il y a ceux inventant le concept d'islamophobie, ou bien encore de transphobie, de végéphobie, etc., le concept de « phobie » servant de prétexte pour nier les luttes de classes et y opposer une bataille infinie contre les « discriminations » ou les « dominations ».

De la même manière, dans les arts et les lettres, il y a la logique de la célébration du subjectivisme, de l'individualisme comme loi, de la folie comme valeur libératrice suprême : c'est la mise en avant des Picasso, des Vincent Van Gogh, des Salvador Dali, des Céline, des Samuel Beckett, des Michel Houellebecq, etc.

Le drapeau de la démocratie populaire et du réalisme socialiste

Ce qui compte, ce sont les tendances positives, démocratiques, progressistes. Nous considérons que le rôle de l'avant-garde est de soutenir le nouveau contre l'ancien, ce qui naît et non ce qui meurt.

Dans les arts et les lettres, cela signifie soutenir les tendances exprimant ce qui est vivant, naturel, harmonieux, positif pour la vie quotidienne, et non pas les crimes, les pratiques sordides, les policiers et les bandits, etc.

Notre pays possède une tradition du portrait réaliste, souvent psychologique : c'est cela qu'il faut soutenir. Les Molière, Jean Racine, Honoré de Balzac, Abraham Bosse, les frères Le Nain… sont des artistes qui montrent les choses telles qu'elles sont, en soulignant les différents aspects, en montrant ce qui compte.

Montrer ce qui compte en n'oubliant aucun aspect : voilà ce qu'est le matérialisme dialectique, voilà ce qui doit se diffuser, voilà ce que les masses doivent apprendre pour résoudre les contradictions au sein du peuple, pour renverser une bourgeoisie qui amène le pays à la perdition, en raison de son égoïsme de classe, son incapacité à assumer tant le matérialisme que l'universalisme.

Contre le romantisme, nous disons : vive le matérialisme dialectique !

Contre la décadence de la bourgeoisie, nous disons : vive les progrès de la civilisation !

Contre l'égoïsme et l'individualisme, nous disons : vive le socialisme !

Contre le subjectivisme et le fétichisme des crimes, nous disons : vive le réalisme !

Contre le militarisme et le fascisme, nous disons : vive la guerre populaire enlevant les obstacles !

Parti Communiste Marxiste Léniniste Maoïste [France]
Janvier 2015

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De manière indubitable, les manifestations du 11 janvier 2015 portaient, de manière non développée et parfois contradictoire, les exigences des masses pour une vie meilleure. Ce qui compte, ce sont les tendances positives, démocratiques, progressistes...