PCF(mlm) - Déclaration 80 - Pour une France indépendante, démocratique, socialiste
Submitted by Anonyme (non vérifié)Contre le chaos !
Aujourd'hui, la vie quotidienne en France est marquée de manière régulière par le chaos. Chaos des migrants se déplaçant dans des conditions indignes, chaos de la construction urbaine qui s'étale toujours davantage, chaos du marché de l'emploi frappé toujours plus par la précarité, chaos des biens alimentaires de qualité toujours plus mauvaise et d'ailleurs sur le dos des animaux, chaos des services médicaux toujours plus chers et difficile d'accès, chaos du travail où les chefs se révèlent tyranniques et fainéants, vaniteux et arbitraires.
L'insécurité sociale, matérielle et culturelle de la vie traumatise les prolétaires et bouleverse d'inquiétudes les différentes couches de la petite-bourgeoisie ; le sentiment d'attente que quelque chose se passe est omniprésent.
La société française est une scène de marionnettes où chacun fait semblant de croire à une évolution positive hypothétique, mais les profits de la minorité aisée de ce pays sont quant à eux on ne peut plus réels.
C'est elle qui profite de la situation, c'est elle qui fait en sorte que soit toléré le chaos quand ça les arrange, afin de précariser et de faire en sorte que la base économique serve la dynamique des grands monopoles.
Contre les grands monopoles !
Les grands monopoles s'approprient la France, prennent les commandes de l’État. Emmanuel Macron est l'exemple même du fonctionnaire de haut niveau à leur service, tout comme hier Nicole Notat a été leur agent luttant pour la « modernisation ».
Cette prise du pouvoir des monopoles s'accompagne d'une vague énorme de dépolitisation et d’acculturation : les monopoles n'ont pas besoin de l'histoire de France, de l'héritage national démocratique, mais de travailleurs corvéables et malléables à merci.
La France n'existe plus comme pays, mais comme territoire économique dans le jeu d'intenses concurrences. C'est le sens de la présence toujours plus massive d'investissements internationaux dans tous les pays du monde, expression de la surproduction de capital.
Les investissements qataris en France et le départ de carriéristes français dans le monde de la finance à Londres sont le symbole de ce développement d'une haute bourgeoisie cosmopolite, méprisant la réalité – notamment les questions d'environnement –, ne visant que le profit dans le dédain et le mépris le plus grand pour les larges masses.
Contre la décadence !
Les agents intellectuels du monde universitaire, qu'on doit appeler les « post-modernes », sont les agents de cette haute bourgeoisie visant à prétendre qu'il n'existe plus de cadre national, qu'il n'existe plus de classes sociales, seulement des individus cherchant à développer leurs facultés particulières, cherchant leur bonheur qui leur est propre.
C'est le sens de la négation de la différence entre les hommes et des femmes, du relativisme systématique tolérant toutes les opinions, du refus de toute prise en compte des notions d'histoire et de progrès.
La France est entrée dans une décadence généralisée, avec un nivellement par le bas qui devient de plus en plus fort. Le niveau éducatif et culturel s'effondre à grande vitesse. La consommation capitaliste impose son rythme extrêmement rapide, son esprit superficiel, son refus du long terme et de l'esprit de synthèse.
Il n'y a aucune différence de substance entre l'apologie du gangsterisme et l'éloge du luxe ; on a à chaque fois le refus du travail, le culte du parasitisme, le mépris de la production, le refus des masses.
Il est significatif que les grandes marques elles-mêmes se présentent comme étant la culture, utilisant l’État pour cela, comme avec l'exposition miss Dior au Grand Palais, Chanel Numéro cinq au Palais de Tokyo, sans parler de la Fondation Louis Vuitton, de la François Pinault Foundation, de la Fondation Cartier pour l'Art contemporain.
Contre le nationalisme et pour l'héritage démocratique national !
La solution proposé par le Front National est typique du fascisme, appelant à l'union des classes sociales pour renforcer une nation qui serait attaquée. C'est là une vision non dialectique niant que c'est justement la haute bourgeoisie elle-même qui a conduit à cette déliquescence généralisée.
Le nationalisme ne propose rien à part de galvaniser les masses pour la « patrie », c'est-à-dire pour la structure économique marquée par la domination d'une minorité aisée. Tant que celle-ci possède la propriété des moyens de production, le contrôle de l'appareil d’État, des médias, elle est intouchable.
Le fascisme est ainsi une démagogie sociale qui ne veut en fait que moderniser les institutions, nullement les modifier radicalement dans un sens démocratique.
Le nationalisme est l'opposé de la bataille pour assumer l'héritage démocratique national, la culture française dans ses apports à l'humanité : nos Jean Racine, Molière, Honoré de Balzac qui sont nos auteurs nationaux, sans oublier l'humanisme et le protestantisme de Jean Calvin, et bien sûr le mouvement des Lumières.
Voilà ce qu'il faut célébrer, cultiver, éduquer, tout comme il faut valoriser la Commune de Paris, le vaste mouvement antifasciste suivant le 6 février 1934 et donnant naissance au Front populaire de 1936 !
Contre l’État policier et pour le respect de l'esprit « Je suis Charlie »
Les cadres du Parti Socialiste qui gouvernent le pays bascule toujours plus dans le conservatisme et la réaction, en même temps qu'il diffuse des thèses post-modernes pour se donner un masque de modernité.
En pratique, François Hollande et Manuel Valls servent le fascisme en prétendant faire en sorte de former un Etat policier conduit par la « gauche ». Cela ne fait que préparer l’État policier conduit par la « droite » et s'ouvrant au fascisme. Les exemples italien et allemand sont bien connus.
La manière dont l'esprit « Je suis Charlie » est sensiblement modifiée, dans une veine patriotique et pro-catholique, est ici odieuse et représentative de la nature réactionnaire des dirigeants socialistes. La présence du ministre de l'intérieur à la cathédrale Notre-Dame de Paris pour Noël et le discours ultra-patriotique de François Hollande pour la nouvelle année témoignent de cette orientation absolument opposée à l'esprit démocratique, laïc et culturel du mouvement « Je suis Charlie » de 2015.
La mise en place d'un État policier parallèlement à l'inévitable répression des assassins islamistes est un coup politique de Hollande et de Valls, leur volonté de faire disparaître le Parti Socialiste pour former un parti de centre-gauche empêchant une vraie gauche d'émerger ; cela ne peut que servir la montée du fascisme qui aura beau jeu de se présenter comme seule opposition.
Pour une France indépendante !
La France est insérée dans les rapports économiques capitalistes internationaux, ainsi que dans des alliances militaires. L'appartenance à l'Union Européenne et à l'OTAN fait que c'est toujours la même logique qui s'impose : celle qui amène le succès des monopoles, des privatisations à leur service, de la réduction de l’État à une administration bureaucratique à leur service.
La France est déjà un pays indépendant, une puissance impérialiste de premier plan, mais en même temps en s'insérant dans les rapports capitalistes internationaux, ses choix appartiennent à ceux-ci.
Les masses l'ont mal compris et opposent le culte du terroir et le nationalisme au « mondialisme ». En réalité, la haute bourgeoisie est devenue cosmopolite et sa logique est celle du capitalisme à l'échelle mondiale, avec ses démarches de guerre, d'exploitation outrancière, de mépris de la nature.
La base économique de cette haute bourgeoisie cosmopolite est tout à fait française. C'est pourquoi le nationalisme n'est qu'un soutien masqué à cette haute bourgeoisie dans sa concurrence avec d'autres hautes bourgeoisies.
La France indépendante, c'est donc non pas le nationalisme, mais un pays où le peuple décide de sa vie sur son territoire, sans être forcé d'aller dans le sens des rapports capitalistes internationaux, de l'appauvrissement des masses, de l'urbanisation généralisée.
La France indépendante, c'est la capacité des masses françaises à choisir leur manière de vivre.
Pour une France démocratique !
La France n'est pas un pays authentiquement démocratique : la Ve République en fait un pays où on choisit électoralement son roi. Il n'y a pas de proportionnelle non plus : ce sont les appareils politiques bourgeois qui prédominent systématiquement.
Les masses ont en partie choisi de soutenir Marine Le Pen afin de renverser tout cela, c'est un mauvais choix. Le fascisme n'améliore pas la démocratie bourgeoise, il la supprime.
Pour qu'il y ait démocratie, il faut arracher les grands médias aux monopoles, il faut que les droits sociaux et politiques puissent être réellement employés, ce qui nécessite du temps, des moyens. Les masses populaires, étranglées par la crise capitaliste, n'ont pas ces moyens.
Elles peuvent cependant les conquérir, si elles décident de rompre réellement avec la démocratie bourgeoise, et non pas de manière fictive en soutenant le Front National. Elles doivent toutefois pour cela rompre avec l'esprit obséquieux, avec le respect des hiérarchies bourgeoises, avec la passivité féminine devant la « capacité de décision » masculine, avec les vieilles valeurs conservatrices.
La démocratie n'est pas qu'une forme, c'est un contenu. Il n'y aura pas de démocratie authentique tant que les masses n'en ont pas fait l'apprentissage, dans les assemblées d'entreprises, dans les conseils populaires, les comités de lutte.
Le fascisme vise précisément à empêcher ces formes populaires d'émerger, à bloquer l'apprentissage des masses populaires, afin de les empêcher de prendre le pouvoir sur toute la société !
Pour une France socialiste !
Rien n'est possible pour les masses sans qu'elles disposent des moyens de production, qui décident de comment la vie quotidienne est menée, qui organise la vie en collectivité, qui construit l'avenir.
Ces moyens de production sont dans les mains d'une classe sociale, la bourgeoisie ; la partie dirigeante et toujours plus puissante de cette bourgeoisie consiste en la haute bourgeoisie, les grands monopoles.
Chaque leçon démocratique acquise par les masses apporte davantage de conscience que rien n'est possible sans le socialisme ; que l'unité démocratique aboutit forcément à la nécessité du socialisme. Il s'agit là encore d'un long apprentissage que les masses doivent faire.
La conscience du socialisme ne naît pas spontanément ; elle s'apprend dans la pratique, dans la théorie et le rôle du Parti Communiste est de diriger ce processus.
La bataille pour la culture démocratique est au coeur de la bataille contre ces monopoles !
Vive l'unité antifasciste face au Front National, le fascisme étant l'ennemi principal de l'époque de la crise générale du capitalisme !
Sans le pouvoir, tout est illusion : la peuple devra mener la guerre pour diriger la société, arrachant le pouvoir aux monopoles !
Parti Communiste de France (marxiste-léniniste-maoïste)
Janvier 2016