3 mai 2014

PCF(mlm) / Pour une démocratie populaire ! (1)

Submitted by Anonyme (non vérifié)

1. Affirmation du cadre national

a) La France est une nation qui a un long parcours historique, marqué par un très haut niveau de culture. La féodalité s'y est développée avec ampleur, permettant au christianisme de civiliser les masses, principalement à travers les âges roman et gothique.

Par la suite, la monarchie absolue - principalement avec François Ier et Louis XIV, mais également avec les cardinaux Richelieu et Mazarin - a réussi à unifier le pays sur la base d'une haute culture, dont l'expression policée consista en ce qui fut appelé le classicisme, développant les mœurs et rejetant les arriérations propres aux campagnes. L'existence de la cour a poussé à la modernisation progressive de la vie publique et, comme par exemple avec Molière, à l'affrontement avec les traditions féodales, permettant aux villes et principalement Paris de former un nouveau cadre de civilisation.

b) La tendance à la monarchie absolue a posé les bases de la nation, avec un territoire défini et une langue commune reconnue comme telle à partir du XVIe siècle, avec les poètes nationaux et l'ordonnance de Villers-Cotterêts concernant les usages dans l'administration. La bourgeoisie a quant à elle façonné la vie économique en donnant naissance à un marché de grande dimension, l'ensemble du processus aboutissant à une formation psychique de type national. Le cardinal de Richelieu définit bien les caractéristiques de la mentalité française en disant que « Si la nation française est légère et impatiente, sa vaillance et son impétuosité lui font souvent faire d'un premier effort ce que les autres ne font qu'en beaucoup de temps. » et que « En faisant voir qu'on a plus de cœur pour faire des conquêtes que de tête pour les conserver, on fait paraître qu'on est vrai Français. »

2. Développement des forces productives

a) La bourgeoisie française, si elle n'a pas su adopter le drapeau du protestantisme comme vecteur de ses intérêts, a cependant réussi à se rattraper, en formulant le déisme, sous-produit de la posture à mi-chemin de l'humanisme et de la Renaissance italienne. La dynamique produite a été en mesure de développer un large mouvement intellectuel et culturel avec les Lumières, dont le prolongement a procédé au renversement de la féodalité et à la conquête du pouvoir d’État, permettant au capitalisme de s'affirmer librement. Cela reste vrai, malgré la fin tourmentée des contradictions entre aristocratie et bourgeoisie, à travers un processus de restauration et de contre-restauration. Cela a amené la paradoxe d'une France bourgeoise de la « belle époque », avec un Paris façonné par le baron Haussmann, comme produit d'un régime censé être un « empire » et marqué encore par l'existence d'une aristocratie.

b) La continuité de la bourgeoisie fut exemplaire, sans obstacles majeurs au niveau national, avec une démarche colonialiste strictement parallèle au développement des forces productives à l'intérieur du pays. La seconde moitié du XIXe siècle est marquée par un extrême développement de l'idéologie bourgeoise, avec un appareil d’État parfaitement organisé, une administration efficace, une population entièrement encadrée. Les romanciers réalistes, Honoré de Balzac en tête, ont décrit les grandes modifications historiques de cette période, tandis qu'un auteur comme Charles Baudelaire a décrit le mal du siècle, propre aux artistes utilisés mais déconnectés de la société dans son ensemble et confrontés à l'impossibilité de la réalisation d'un idéal artistique. Le capitalisme a ainsi joué son rôle historique de donner naissance au prolétariat, se développant pleinement et aboutissant ainsi librement à son stade suprême : l'impérialisme, amenant la France à logiquement jouer un rôle majeur lors de la première guerre mondiale impérialiste et participant de plein-pied à la seconde.

 

3. Émergence des contradictions 

a) Selon les moments et les rapports de force internationaux, et suivant les contradictions au sein de la classe dominante, il s'est posé pour la France l'alternative de se lier à l'impérialisme le plus agressif ou bien de tenter de la jouer cavalier seul. Une expression de cela a été la soumission étroite à l'Allemagne nazie en 1940 ou inversement le coup de force gaulliste en 1958 dans une optique d'« indépendance nationale ». Aujourd'hui encore la bourgeoisie se scinde principalement entre une fraction traditionnelle, favorable à l'Union Européenne, et celle qui cherche une ligne d'indépendance stratégique, la question se posant dans le cadre de rapports de collaboration avec d'autres puissances impérialistes (comme l'Allemagne ou la Russie) ou bien avec des pays semi-coloniaux semi-féodaux expansionnistes (comme le Qatar ou l'Iran).

b) Au sein des masses populaires, les contradictions avec les classes dominantes sont historiquement apparues comme des moments essentiels de rupture à l'intérieur même de la démocratie bourgeoise et de ses tentatives d'intégration des révoltes et rébellions. L'opposition aux décisions prises « par en haut » a joué un rôle historique lors des événements nationaux dont les masses ont été protagonistes : la Commune de Paris en 1871 s'est opposée à l'entente avec la Prusse, le Front populaire de 1936 est issu du refus du coup d’État fasciste de février 1934, la Résistance est née contre la Collaboration durant la seconde guerre impérialiste mondiale, le mouvement de 1968 se situe dans le prolongement du refus du coup d’État gaulliste de 1958.

 

4. Position historique des masses

a) Les masses populaires ont montré leurs caractéristiques françaises : de nature « légère et impatiente » sur le plan des idées et de l'organisation, avec donc un refus profond de la rigueur des enseignements marxistes et une fascination certaine pour l'anarcho-syndicalisme, elles savent démontrer leur « vaillance » et leur « impétuosité » lors des moments de crise, avec un goût prononcé pour la contestation lors des phases de vacillement de l'idéologie dominante.

Cette situation contradictoire a amené la formation d'un Parti Communiste français d'une grande vigueur historique, mais basculant rapidement dans l'esprit social-démocrate de contestation purement verbale, soumis aux institutions au-delà du « panache », Maurice Thorez étant le symbole de cette révision renégate des enseignements du communisme.

b) La pression toujours plus grande des trusts monopolistes, dans le cadre de la crise générale du mode de production capitaliste, place les masses dans une situation toujours plus difficile socialement, alors que la petite-bourgeoisie, qui oscille entre bourgeoisie et prolétariat et n'est pas une classe en tant que telle, est particulièrement agitée, tendant à l'anticommunisme mais hostile également aux monopoles impérialistes. Cette situation pousse les masses à la désorientation et au soutien au réformisme, voire à soutenir des initiatives de la petite-bourgeoisie ou encore des trusts monopolistes eux-mêmes, avec le fascisme. L'antifascisme naît comme travail éducatif au sein des masses populaires, afin de leur montrer la réalité de la contradiction entre travail intellectuel et travail manuel, et entre les villes et les campagnes.

 

5. Pour une démocratie populaire !

a) La tendance à suivre les mobilisations de la petite-bourgeoisie ou des trusts monopolistes est inévitable de par la position défensive et extrêmement faible idéologiquement des masses dans notre nation. Cependant, les luttes de classe vont nécessairement amener, par sauts qualitatifs, des déchirements au sein de la société et des ruptures aboutissant à une reconstitution du tissu prolétarien, renforçant par définition l'autonomie de classe et permettant à l'avant-garde de se constituer, de s'implanter, dans un parcours aux caractéristiques non-linéaires. La constitution du noyau s'appuyant sur l'idéologie prolétarienne et développant les constituants idéologiques pour la guerre populaire est donc l'élément primordial qui seul permet, par la suite, l'agencement correct des forces populaires dans l'affrontement avec la réaction.

b) Dans le cadre du refus des décisions des monopoles, le prolétariat doit porter la thématique de la démocratie populaire, comme approche démocratique écrasant les monopoles impérialistes et généralisant la défense des valeurs culturelles et de civilisation portées par la nation jusque-là. La république bourgeoise, ingérable et en décadence, doit céder la place à un État accordant la démocratie aux larges masses, plaçant l'intérêt général au centre absolu des préoccupations ; cet État ne peut naître que sur les ruines de l'ancien appareil d’État, devenu décadent et ayant nécessairement basculé toujours davantage dans le camp des monopoles. Pour réaliser cette tâche, les larges masses doivent avoir assumé la culture en général et la volonté de diriger les valeurs de la société à la place des monopoles.

 

6. Ce qu'est la démocratie populaire

a) La démocratie populaire, c'est un État démocratique qui a arraché le pouvoir aux monopoles impérialistes, par la nationalisation tant dans le secteur bancaire que dans l'appareil productif, afin de mettre leurs moyens au service de la société toute entière. L'objectif est la défense de l'héritage culturel national, ainsi que des arts et des sciences dans leur dimension universelle, de même que l'organisation complète de la société de manière rationnelle. La démocratie populaire, c'est la formation d'une nouvelle citoyenneté, où l'individu ne peut plus agir en contradiction avec les exigences de la société, où celle-ci permet l'épanouissement de tout un chacun sur le plan social et dans les arts, en rupture avec le chaos, la décadence, l'urbanisation anarchique, la guerre de chacun contre chacun propre au mode de production capitaliste décadent.

b) La démocratie populaire assume le cadre national, nécessitant la sortie de l'Union Européenne et la rupture avec l'OTAN à l'extérieur, l'écrasement de l'ancien appareil d’État et de ses forces armées à l'intérieur. La grande bourgeoisie, force historique liée aux monopoles, est expropriée, alors que le petit capitalisme et le petit commerce pourront exister. La démocratie populaire se charge, en effet, avec les moyens pris aux monopoles, d'améliorer les conditions de vie et de permettre une citoyenneté générale, unifiant progressivement les masses mobilisées à travers différents sauts culturels, permettant une progression dans la civilisation, notamment par rapport à la nature.

La démocratie populaire, c'est le but des progressistes qui recherchent la mobilisation des masses afin de remettre en cause les traditions erronées, l'urbanisation en guerre contre la nature, l'individualisme et l'égocentrisme. C'est la démarche qui vise à briser les monopoles - ce qui est le cœur de l'antifascisme - et à convaincre les larges masses que les possibilités immenses fournies par le pouvoir arraché aux monopoles permettront efficacement d'améliorer la réalité sociale et culturelle, et même d'aller encore au-delà, dans le socialisme, dans l'unité de l'humanité sur la planète reconnue comme biosphère.

Parti Communiste de France (marxiste-léniniste-maoïste)
Mai 2014

Les grandes questions: 
Resume page accueil: 
La démocratie populaire, c'est le but des progressistes qui recherchent la mobilisation des masses afin de remettre en cause les traditions erronées, l'urbanisation en guerre contre la nature...