16 mai 2017

Comment nous allons faire la révolution

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Front populaire : 16 de Febrero Mas Alta Que Nunca La Bandera del Frent PopularExpliquons de manière simple comment nous allons faire la révolution. Car notre but n'est pas le folklore, l'exaltation sentimentale, l'exploration individuelle de la « révolte ».

Notre but, c'est de changer l'ordre des choses, la nature de ces choses elles-mêmes. Comment allons-nous donc nous y prendre ?

Le processus est très simple à comprendre, même extrêmement simple à comprendre, ce qui signifie bien entendu que cela a demandé un travail très long auparavant pour parvenir à cette synthèse.

Partons du principe que le capitalisme s'appuie sur le principe de la compétition. Au cours de celle-ci seuls quelques-uns se maintiennent, coulant les concurrents ou les rachetant. Quand de nouveaux cycles s'ouvrent, certaines entreprises nouvelles apparaissent, d'autres disparaissent.

Mais, inévitablement, il se passe que des monopoles se forment, tout comme d'abord certains pays prennent une position dominante dans l'économie mondiale.

Or, c'est une loi exprimée par Karl Marx dans Le Capital, il y a une baisse tendancielle du taux de profit et par conséquent, les monopoles et les pays dominants sont toujours plus agressifs, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Cela correspond à un mouvement inévitable vers le fascisme à l'intérieur du pays, la guerre à l'extérieur.

Seulement, ce processus de renforcement des monopoles a un autre aspect. Le capitalisme permet, en effet, de développer les forces productives et donc de faciliter la vie sur le plan matériel. C'est d'autant plus vrai quand l'amélioration matérielle profite d'un élan prolongé et de la technologie.

Lien vers le dossier : PCF(mlm)/Pour une démocratie populaireLes gens ne vivent pas en France aujourd'hui comme ils vivaient au XIXe siècle. Ils ont des acquis, ils profitent du progrès dans de nombreux domaines, la médecine par exemple, ou l'informatique.

L'élan capitaliste a considérablement affaibli la démarche révolutionnaire, au point que l'idée même de révolution se soit totalement affadie. Quant à la classe ouvrière, elle n'hésite pas à se tourner vers le nationalisme, afin de ne pas être broyé matériellement par la pression de la compétition capitaliste tant en France que sur le plan de la concurrence internationale.

Cependant, ce refus de la révolution au profit d'acquis a un rôle négatif uniquement lorsque le capitalisme peut encore proposer quelque chose. Or, selon ce qui est expliqué plus haut, les monopoles et la compétition internationale vont bouleverser les habitudes et les acquis eux-mêmes.

Le grand souci, c'est donc que les masses ne croient pas qu'il soit possible que la guerre soit inévitable, tout comme elles pensent qu'il est possible de freiner ou de faire reculer les monopoles. Soit elles sont passives, soit elles basculent dans le romantisme dénonçant une « oligarchie ».

Mais ce souci ne peut être que temporaire et s'affaiblir toujours plus, s'effaçant devant les faits. Les monopoles apparaissent toujours plus forts, les acquis s'amenuisent toujours plus, le régime devient toujours plus dur sur le plan de la répression. L'unité populaire se développe alors inéluctablement.

Sous quelle forme va-t-elle se développer ? Sous une forme démocratique, ou tendant à une forme démocratique.

Front populaire : 1937 - El Frente Popular De Madrid Al Frente Popular Del MundoLes abus les plus marquants de la domination des monopoles provoquent l'émotion. Les crimes contre la Nature scandalisent. La manière de traiter les gens choquent. La question des salaires, du travail, devient prégnante. La barbarie dans la vie quotidienne apparaît comme insupportable.

Les masses utilisent alors ce qu'elles ont à leurs disposition : les traditions socialiste et communiste, qui n'existent plus cependant que de manière délavée, corrompue, déformée, affaiblie.

Mais comme cela sert d'outil, il va y avoir un processus de reconstitution, de reconstruction. Sa base sera faible, mais se renforcera toujours plus en raison de la menace de la guerre et du fascisme.

C'est exactement le processus qui s'est déroulé en Espagne, en 1936. Mais c'est également ce qui a été le moteur du Front Populaire de 1936 en France, qui part des événements de 1934. C'est aussi ce qui a présidé à la formation des démocraties populaires en Europe de l'Est.

La révolution naît sur le terrain démocratique, dans l'opposition à la contre-révolution représentée par le fascisme et la guerre. Les défis historiques doivent alors être assumés et les faiblesses balayées.

Plus la bataille pour la démocratie se renforce, plus le Parti de la révolution se renforcera, donnant un nouvel élan à la bataille pour la démocratie, le tout produisant un effet boule de neige aboutissant à la révolution.

C'est en ce sens que le symbole du Front populaire d'Espagne peut être mis en avant : il symbolise la bataille pour la démocratie, l'unité du camp de la Gauche sur une base de rationalisme, de défense de la culture démocratique, d'opposition au fascisme et à la guerre.

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