Il est impressionnant de voir comment Internet a intégré la vie de la société française, sans que pour autant rien ne change vraiment. Les Encyclopédistes du 18e siècle auraient par exemple rêvé de pouvoir utiliser quelque chose comme Internet ; leurs idées se seraient plus largement diffusées, les échanges auraient été plus nombreux.

Avec internet, il est plus facile d'apprendre des choses, toutefois les faits sont là : le capitalisme écrase tellement la culture et la civilisation qu'Internet est surtout un simple jouet pour le capital et des individus repliés sur eux-mêmes. Internet est donc le reflet de la société, rien de plus.

C'est là qu'il y a une contradiction qui doit être résolue historiquement. Il est possible de faire quelque chose de formidable : un mouvement dialectique conforme à la réalité en mouvement.

Si la thèse matérialiste dialectique est, en effet, correcte, alors les êtres humains ne pensent pas ; leurs « pensées » sont le reflet du mouvement de la matière, d'une étape du mode de production, le capitalisme en l'occurrence.

Cela signifie que l'affirmation de la pensée révolutionnaire propre à un pays donné doit s'affirmer sur internet comme démarche unificatrice des individus de la classe opprimée.

Bien sûr, cela a toujours été le cas : tout organe révolutionnaire doit être une synthèse, comme Lénine l'a formulé dans la fameuse brochure Que faire ? On imagine alors comment Internet facilite cette démarche !

Car un mouvement extrêmement rapide et extrêmement complexe peut être atteint entre les masses et le Parti, entre les matières grises éparpillées et le centre synthétisant. Imaginons les masses en mouvement, en pleine conscience, utilisant Internet : les échanges seraient formidables.

Imaginons Montaigne et Rabelais avec Internet, c'eut été formidable, alors que dire de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne utilisant Internet : cela aurait facilité l'unification, la synthèse, de manière formidable !

Un site révolutionnaire doit par conséquent proposer les moyens de synthétiser et il doit refléter le processus de synthèse ; il doit correspondre dans sa forme au processus en cours dans son propre pays. C'est cela que nous construisons avec lesmaterialistes.com.

Nous exposons ce qu'est le matérialisme dialectique et historique, et en même temps cette exposition se reflète dans les articles qui sont des partis pris dans notre propre société. Cette démarche renforce elle-même notre compréhension idéologique, car nous sommes pour le primat de l'idéologie, pas pour la centralité unilatérale et abstraite de la « pratique ».

La pratique n'a aucun écho dans la société, dans son époque, si elle n'est pas guidée par la matière grise ayant atteint un haut niveau de matérialisme dialectique et historique. C'est la pensée révolutionnaire, adaptée à une société précise, qui fait avancer la Cause révolutionnaire, pas le subjectivisme, le volontarisme, l'idéalisme, le spontanéisme.

On ne fait pas la révolution avec une idéologie qui tient sur une moitié de moitié de feuille A4. Il faut un haut niveau de synthèse, et si on n'y arrive pas, on laisse la voie au fascisme. Aucun aspect ne doit être oublié.

Cet objectif de synthétiser la société est le seul qui ait un sens, d'un point de vue révolutionnaire. Tout le reste est vanité et soumission à la spontanéité bourgeoise ; elle est méconnaissance ou capitulation, par rapport à la capacité absolue et totale de l'idéologie à être saisie par les masses pour la transformation complète de la réalité, conformément aux exigences de la réalité elle-même.