Esprit pogromiste à Sarcelles
Submitted by Anonyme (non vérifié)La vague antisémite s'impose donc ; à la suite du triomphe de Dieudonné, la haine des personnes juives se propage sans limites, avec une situation toujours plus tendue, où il est évident que bientôt les premiers morts arriveront. Les fait sont là, impitoyables. Le PCMLM avait averti plus d'une fois à ce sujet, et les faits sont là, et ce n'est que le début.
Car c'est un acte éminemment provocateur, dans le contexte actuel, d'organiser une manifestation soi-disant pour la Palestine en plein Sarcelles, que même le journal bourgeois Le Monde appelle « la petite Jérusalem ». L'on voudrait pousser au pogrom qu'on ne s'y prendrait pas autrement, mais telle est en pratique clairement la ligne des islamistes ( de la mouvance des Frères Musulmans surtout) et de leurs alliés objectifs du Nouveau Parti Anticapitaliste.
Ces gens veulent faire monter la sauce, à tout prix. La Palestine n'est qu'un prétexte, d'ailleurs si tel n'était pas le cas l'objectif serait de rallier les masses populaires juives de Sarcelles (et d'ailleurs), et non pas de les pousser dans les bras du sionisme. En ce sens, les islamistes sont de puissants aides à la « Ligue de Défense Juive », qui a amené des gens pour protéger la synagogue située avenue Paul Valéry à Sarcelles.
Les faits parlent ici d'eux-mêmes : sans la police pour s'interposer, il y aurait un affrontement ouvert, avec la synagogue comme cible ouverte. De fait, il faut objectivement considérer comme relevant de l'esprit pogromiste l'attaque du Simply market et de différents magasins, d'une pharmacie, d'un bureau de tabac, d'une banque, ou encore de la gare de Garges avec même un arrachage de rails du tramway. L'épicerie casher, déjà attaquée à la grenade en 2012, est partie en fumée, formant une cible « de choix » tout comme les pharmacies tenues par des commerçants juifs, également incendiées.
Après la mémoire, l'antisémitisme s'attaque aux choses, avant de cibler les individus, puis enfin la communauté en tant que telle. Seulement, nous sommes en France en 2014, pas en Allemagne en 1932. La population française sait ce qu'est l'antisémitisme et elle n'en veut pas. Tant chez les bourgeois que chez les prolétaires, les influences catholiques et communistes font que l'antisémitisme est considérée comme une horreur.
C'est pour cela que Manuel Valls a ce même dimanche, hier donc, tenu un discours à l'occasion de la commémoration du soixante-douzième anniversaire de la rafle du Vél' d'Hiv', au square parisien de la place des Martyrs-Juifs-du-Vélodrome-d'Hiver. Est-ce une bonne chose? Oui, c'est une bonne chose, Manuel Valls exprime ici la pression démocratique dans les masses, comme au moment de l'affaire Dieudonné.
Cet aspect positif est rejeté par les anarchistes et les trotskystes, pour qui les personnes juives n'existent pas (voire, dans un antisémitisme ouvert, ne devraient pas exister). On a déjà vu cela au moment de l'affaire Dreyfus, avec une ultra-gauche délirante niant la réalité de la lutte des classes en France.
La question de l'antisémitisme relève en effet bien de la lutte des classes. Ceux qui nient l'antisémitisme ou bien le propagent, ceux qui n'ont que le sionisme à la bouche, tous ces gens font de la diversion pour empêcher la révolution socialiste. Ils reflètent la décomposition de la société bourgeoise.
Mais la société française, aussi malade qu'elle soit du capitalisme pourrissant, aussi contaminé par un individualisme sordide qu'elle soit, ne veut pas de guerre ethnique, elle ne veut pas d'extermination. Les acquis démocratiques et révolutionnaires permis par les luttes de classe, par le Parti Communiste français notamment avec le Front populaire, bloquent l'esprit pogromiste.
Cela ne veut pas dire que l'antisémitisme ne tuera pas, ni qu'il n'a pas touché déjà une partie significative des masses et de la bourgeoisie. Mais il y aura affrontement avec lui ; l'esprit de la démocratie populaire s'opposera à l'esprit pogromiste et au fascisme.
Cela se fera bien entendu sans les trotskystes, qui ont choisi leur camp, et sans Manuel Valls aussi car entre sa carrière dans les institutions et une lutte tranchante contre l'antisémitisme, il aura vite choisi. Cela se fera sans une large partie des anarchistes, à l'esprit typiquement proudhonien et faisant de l'antisémitisme au kilomètre avec leur démarche petite-bourgeoise.
Cela se fera avec les larges masses, qui considèrent que les tendances négatives sont insupportables, que si c'est cela la direction que prend la société, alors c'est non. Rassembler ce « non », le rendre conscient, le formuler dans un projet de démocratie populaire, voilà le projet progressiste de notre époque.