15 juil 2006

L'offensive sioniste se brisera sur la lutte anti-impérialiste et anti-sioniste de la nation arabe

Submitted by Anonyme (non vérifié)

L'offensive sioniste au Liban continue. Le « droit international » est devenu le thème à la mode.

Même à l'extrême-gauche c'est le mot d'ordre : l'Etat israélien bafoue le droit international, le « droit du plus fort » prime et c'est intolérable.

Ce qui est intolérable c'est ce bavardage qui heureusement n'a pas cours dans les pays arabes, où là le point de vue est clair: ce qui se joue n'est qu'une bataille de plus dans la longue histoire de l'affrontement entre la nation arabe d'un côté, le sionisme et l'impérialisme de l'autre. 

L'impérialisme a toujours compris que le mouvement national arabe présentait un énorme danger, tout comme le mouvement national indien.

De la même manière qu'il a fait en sorte que l'Inde se scinde entre un Etat « laïc » à majorité hindouiste et un Etat musulman (les Pakistan oriental et occidental, qui deviendront le Pakistan et le Bangladesh), il a fait en sorte de créer des Etats fantoches au Moyen-Orient et au Proche-Orient afin d'asseoir sa domination (Arabie Saoudite, Jordanie, etc.).

Associé à ce moyen pour empêcher l'émergence de la nation arabe, l'impérialisme a géré la naissance de l'Etat israélien.

Celui-ci aurait pu devenir « autre chose », mais à partir du moment où il se fondait sur l'expulsion de la population arabe puis la soumission complète à l'impérialisme, son existence même était condamnée dès le départ.

L'Etat sioniste consiste en l'occupation de la Palestine sur une base ethno-différencialiste (une pseudo unité étant accordé à une population juive très largement multi-raciale) et en l'installation d'une forteresse au service de l'impérialisme.

Israël produit des armes, des experts en contre-guérilla, des espions, est un bras militaire dans la région, la tête de pont des interventions impérialistes.

L'existence d'Israël vise ainsi à aider la présence impérialiste dans la région et à lutter contre la nation arabe.

Voilà pourquoi les arabes du monde entier ne se laissent pas avoir par les discours sur le « droit international » et autres bavardages, pas plus qu'ils résument la question palestinienne à une question territoriale (passant qui plus est par la négation du droit au retour des réfugiés palestiniens). 

Il faut être très clair : la thèse favorable à l'existence de l'Etat sioniste – quelle que soit sa forme - est réactionnaire, elle exprime les intérêts de l'impérialisme.

On peut prendre à ce titre l'exemple du Parti Communiste Révolutionnaire du Canada qui parle de « la destruction systématique des installations civiles en Palestine et au Liban » par l'Etat israélien et met en avant le slogan « Israël, hors du Liban et de la Palestine! » (Déclaration du 22 juillet 2006).

Cela signifie résumer la Palestine aux « territoires occupés », c'est-à-dire la Cisjordanie et Gaza, alors que c'est toute la Palestine qui est occupée; c'est également nier le caractère du sionisme et son rôle dans le monde arabe.

Le PCR du Canada qualifie d'ailleurs Israël d'« impérialisme » tout comme il le fait pour les USA; cela montre qu'il ne sait pas ce qu'est l'impérialisme, stade suprême du capitalisme, et qu'il contribue également au mythe de l'Etat sioniste riche et puissant, alors que celui-ci est en faillite depuis le départ et totalement porté à bout de bras par l'impérialisme.

Ces gens sont du même accabit que ceux qui voyaient en les Kibboutz du « socialisme » d'un type nouveau et moderne, alors qu'il s'agissait simplement de structures coloniales autosuffisantes des plus classiques. 

De la même manière, la thèse affirmant qu'il faut « jeter les Juifs à la mer » est une thèse réactionnaire et représente les intérêts de la réaction arabe, car elle nie le caractère politique et économique de la révolution arabe au profit d'une base purement ethnique ou nationaliste ou religieuse, afin d'étouffer les contradictions de classe et la nécessité d'une lutte contre les alliés bourgeois bureaucrates arabes de l'impérialisme, tels ces nombreux rois fantoches milliardaires.

La solution révolutionnaire est la formation d'un Etat socialiste, donc ne reposant ni sur une définition religieuse ni sur une définition ethnique.

Certains, conscients de cela, nient pour autant que les mouvements islamistes sont parsemés de contradictions.

Ils nient en fait le caractère de mouvement de libération nationale du mouvement palestinien et de la nation arabe et rejettent ainsi comme «non socialiste» les mouvements se réclamant de la religion islamique.

C'est un point de vue anti-dialectique; la participation de larges couches populaires à ces mouvements ont fait que ces mouvements ont été obligé d'accepter voire de mettre en avant des revendications révolutionnaires-démocratiques ; le Hamas salue ainsi officiellement la participation des femmes au mouvement; une chose impensable théoriquement si l'on suit leur idéologie.

La gauche palestinienne, notamment le Front Populaire de Libération de la Palestine et le Front Démocratique de la Libération de la Palestine, en ont toujours été conscients, et elle sait certainement de quoi elle parle! 

Rejeter ainsi unilatéralement les mouvements islamistes n'a ainsi aucun sens, parce que la religion est autant un moyen pour la bourgeoisie nationale de manipuler les masses qu'un prétexte à la lutte générale et cela jusqu'au bout.

Encore faut-il pour cela reconnaître cette lutte générale, c'est-à-dire la la lutte de la nation arabe conte l'impérialisme et le sionisme.

Or, ce qu'on peut voir, c'est que cette lutte est niée.

Il y a naturellement les bourgeoisies bureaucratiques des pays arabes, vendus à l'impérialisme, qui en aucun cas n'entendent réellement soutenir l'unité populaire : pour eux la question palestinienne n'est qu'un faire-valoir.

A côté d'eux il y a les capitulards, qui sont nombreux et se soumettent à ce qu'ils appellent l'hégémonie technologique du sionisme et de l'impérialisme; la réalité est qu'ils représentent des intérêts petits-bourgeois et qu'ils ont peur du mouvement populaire arabe.

Et il y a ceux qui en occident nient jusqu'à l'existence de la nation arabe, qui résument la question palestinienne à une question territoriale sans voir toutes les implications politiques et économiques dans la région du Moyen-Orient et du Proche-Orient.

Ces ultra capitulards, ce sont ceux qui acceptent la défaite de 1967 et veulent deux Etats, c'est-à-dire se soumettent au règlement impérialiste et admettent au final le sionisme.

La plupart du temps il s'agit des anciens partisans de la Russie social-impérialiste des années 1970, qui soutenaient l'OLP mais entendaient préserver le status quo de sa « guerre froide » avec les impérialistes des USA et d'Europe de l'Ouest.

Voilà pourquoi ils prônent aujourd'hui encore une « paix juste au Moyen-Orient », c'est-à-dire au final le status quo au service de l'impérialisme, car cette fois c'est l'Europe qui est «pro-palestinienne.»

L'impérialisme US soutient l'Etat sioniste, l'Union Européenne l'«autorité palestinienne», mais rien ne doit sortir du cadre impérialiste: voilà pourquoi l'offensive sioniste est critiquée, par la France notamment, mais critiquée de manière relative.

Un excellent exemple de position liée à l'URSS des années 1970 et aujourd'hui capitularde est celle de l'URCF (Union des Révolutionnaires Communistes de France), sortie il y a quelques années du « PCF » accusé de verser dans la « social-démocratie ».

L'URCF a en apparence un discours très dur, très URSS des années 70 précisément : il est parlé de la « soldatesque colonialiste » israélienne, de l'Etat sioniste comme d'une « véritable base militaire avancé de l'impérialisme américain », etc.

Tout cela pour au final... tout cela pour au final parler du « droit légitime du peuple palestinien à établir son Etat libre et indépendant », affirmer que « la reconnaissance du droit plein et entier à l’existence d’un Etat de Palestine, l’arrêt du soutien à l’agression des puissances impérialistes assureront une paix juste et durable » et soutenir le «Parti Communiste israélien.»

On a ainsi une position classiquement radical sur le plan verbal et ouvertement étrangère aux point de vue communiste : l'URCF nie le rôle global du sionisme au niveau Moyen-Oriental ; il résume la question palestinienne à une question territoriale en niant la question de la nation arabe dont l'existence a été galvaudé par l'impérialisme en une série d'Etats plus ou moins fantoches au service de l'impérialisme; il parle de la naissance d'« un » Etat palestinien, sans dire où et salue même le « PC israélien » ce qui signifie qu'il reconnaît l'existence de la « nation » israélienne.

L'offensive sioniste au Moyen-Orient sera brisée.

Le mouvement révolutionnaire ne cédera rien et brisera la réaction arabe et le sionisme dans sa lutte contre l'impérialisme.

Pour le PCMLM, juillet 2006. 

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