8 mai 1972

Septembre Noir: Pourquoi Septembre Noire? (1972)

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Pourquoi Septembre Noir?

8 mai 1972

Septembre Noir traduit notre conviction que la seule voie à prendre est la Révolution, et que seule la violence révolutionnaire peut s'opposer aux usurpateurs et autres ennemis du peuple.

Nous suivrons ce chemin jusqu'au jour où notre drapeau flottera de nouveau sur notre pays. La lutte a déjà commencé. 

Et nous avons riposté aux injustices qui nous sont infligées par des opérations qui ont porté des coups efficaces à nos ennemis. Nous avons supprimé le bourreau de notre peuple, Wasfi Tall. Nous avons entrepris des action ­ contre les intérêts impérialistes dans le monde: destruction de l'usine d'armes Strower à Hambourg, en Hollande, ainsi que des générateurs de gaz naturel.

N'oublions pas les traîtres de notre peuple, nom avons liquidé l'agent ennemi Mobdi avec ses quatre collaborateurs. Ce n'était que le début de la marche de Septembre Noir. Le lundi 8 mai 1972, un de nos groupes a réussi à s'introduire dans un avion de la Sabena (compagnie belge), à le contrôler, lui, ses quatre­vingts passagers et son équipage et à le diriger sur l'aéroport de Lod, en terre palestinienne occupée. 

Nos hommes ont donné aux autorités sionistes en territoire occupé un délai qui devait expirer le mardi 9 mai à 17 h 30, pour satisfaire leurs exigences. En cas de refus, l'avion sauterait, dynamité. Dès que nous avons appris la nouvelle par la radio sioniste, et selon un plan pré­établi, nous avons pris contact avec l'ambassade de Belgique et avec la Croix­Rouge internationale, en leur demandant d'intervenir pour mener à bien une mission humanitaire.

La Croix­Rouge internationale, après une longue hésitation, a accepté à condition que nous prolongions les délais prescrits. Cette hésitation et cette demande de prolongation prouvent l'étroite alliance entre les milieux impérialistes et l'Etat sioniste: l'Etat sioniste n'étant que le fer de lance de l'impérialisme au Proche-­Orient. 

Au même moment, les autorités sionistes manoeuvraient pour encercler l'avion, en invoquant des raisons humanitaires pour s'en rapprocher. 

Ils réussirent à pénétrer dans l'avion, et un combat eut lieu au cours duquel nous avons perdu deux hommes alors que, du côté ennemi, il y eut cinq blessés. Après cette flagrante collusion entre l'Etat sioniste et la Croix­ Rouge, et cette ignoble duperie sioniste, les dirigeants sionistes ont déclaré qu'ils n'avaient jamais eu l'intention de libérer les prisonniers arabes, même si l'avion devait exploser. Notre sang et nos martyrs seront le flambeau qui guidera nos générations vers la Révolution et la libération. 

Les révolutionnaires n'ont rien d'autre à faire que la révolution. Seul le peuple est le héros, et lui seul est la richesse de la révolution.

Gloire et immortalité à nos martyrs !

Victoire pour la Révolution !

Communiqué 

8 mai 1972

Le 8 mai 1972, vers 19 h 30, un boeing de la compagnie belge Sabena venant de Bruxelles, atterrit sur l'aéroport de Lod, alors que le groupe « Oualim Nassar » est déjà maître de l'appareil. Le commandant de bord a contacté la tour de contrôle de l'aéroport en lui faisant savoir que son avion est aux mains des fedayin du Septembre Noir, et que ces derniers exigent la libération d'une centaine de fedayin emprisonnés, dans un délai de 10 heures, sans quoi ils vont faire sauter l'avion avec les voyageurs.

Avant l'expiration du délai fixé par les fedayin, les délégués de la Croix­Rouge internationale ont demandé une prolongation du délai, en affirmant leur volonté d'intervenir auprès des autorités israéliennes pour satisfaire aux exigences de l'organisation. 

Pendant ce temps le ministre de la défense de l'ennemi, Moshé Dayan, le chef d'état­major de l'armée, le ministre des communications, avec la participation de hauts responsables belges, ont engagé des négociations avec notre groupe par l'intermédiaire de la tour de contrôle et par haut­parleurs. Mais le chef du groupe de fedayin a exigé l'application de toutes les conditions présentées. A 14 heures les délégués de la Croix­Rouge internationale, après plusieurs visites dans l'avion, ont demandé la permission d'y faire parvenir de la nourriture et de l'eau en attendant l'exécution des conditions présentées par le groupe.  Cela a été accordé. Vers 16 h 30, des chariots transportant les vivres sont arrivés près de l'avion. Les portes ont été ouvertes. 

A ce moment­là, des soldats déguisés en ouvriers sont entrés à l'intérieur de l'avion. Il y a eu des échanges de coups de feu. Parmi les membres du groupe certains ont été tués et les autres blessés. Un certain nombre de soldats ennemis ont été tués ou blessés.

Nous tenons à bien établir certains points importants. Premièrement : en choisissant l'aéroport de Lod, nous avons voulu défier l'ennemi en combattant sur la terre de Palestine, sur notre terre. 

Il aurait été plus facile pour nous de détourner l'avion sur un autre aéroport et de prendre les passagers comme otages. Nous aurions pu alors présenter nos conditions. Mais nous avons voulu défier l'ennemi en nous battant sur notre propre terre.

Deuxièmement : nous considérons notre combat comme le combat entre la volonté du peuple palestinien représentée par ses combattants révolutionnaires et la volonté du sionisme qui vole et envahit nos terres... Nous avons contraint le ministre de la défense de l'ennemi, ainsi que de hauts responsables sionistes, et nous les avons mis dans une situation difficile pendant plus de vingt heures.

Troisièmement : notre plan comportait une lacune. Cette lacune est apparue lorsque nos combattants ont, par conviction humanitaire, laissé entrer des vivres dans l'avion. A l'avenir il n'y aura plus de lacune.

Quatrièmement : la Croix­Rouge internationale a été la complice des autorités israéliennes, car, au lieu de contrôler totalement l'acheminement des vivres et de s'assurer de l'identité des employés pour empêcher l'entrée de soldats et d'armes dans l'avion, elle a fermé les yeux et aidé ainsi les autorités israéliennes.  C'est pourquoi nous considérons la Croix-­Rouge internationale comme complice.

Cinquièmement : les responsables belges qui ont été en contact avec nous et, parmi eux, ceux qui ont participé aux négociations, ont insisté sur le fait qu'ils étaient d'accord avec nous pour mettre à exécution les conditions présentées.  Mais ils ont participé aux côtés des Israéliens à l'exécution du plan de ces derniers. 

C'est pourquoi, nous tenons le gouvernement belge pour complice des autorités sionistes.  Nous prendrons toutes les mesures qui s'imposent face à cette attitude du gouvernement belge. 

Sixièmement : nos héros du groupe « Oualim Nassar » ont prouvé par leur attitude leur conscience humanitaire en acceptant la prolongation du délai donné et en acceptant l'acheminement des vivres à l'intérieur de l'avion dans le but de veiller à la sécurité des passagers. Ils ont aussi prouvé leur degré de combativité en refusant de se rendre à l'ennemi et en le combattant.

Masses héroïques de notre Peuple palestinien, masses de notre grande Nation arabe, nous vous jurons de poursuivre la lutte, aussi longue et difficile soit­elle, de continuer à infliger les coups les plus durs à l'impérialisme, au sionisme et aux intérêts de leurs laquais. Notre sang qui vient de couler sur le sol de notre chère Patrie nous affermit dans notre volonté de continuer la lutte jusqu'à la libération totale.

Vive la lutte de notre Peuple pour la libération ! Gloire aux martyrs de notre peuple et de notre nation !

Communiqué

Quels sont les facteurs qui ont aidé l'ennemi dans l'exécution de son plan, lui permettant de reprendre l'avion malgré la vigilance des quatre héros ?

1. La « faiblesse » humanitaire chez nos combattants ;

2. La complicité de la Croix­Rouge internationale ;

3. La complicité du pilote de l'avion, et sa participation effective dans l'élaboration du plan et son exécution ;

4. La complicité des représentants du gouvernement belge qui ont participé aux pourparlers.

 

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