2 déc 2016

Présidentielles de 2017 : François Hollande capitule devant le grand capital

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Quiconque a lu notre présentation de la candidature de François Fillon a compris quelles sont les forces sociales derrière lui.

Quiconque a un aperçu matérialiste dialectique sur ce que trame l'appareil d’État – c'est une des tâches que forcément nous assumons – sait que les hauts fonctionnaires ont gelé tous les projets, considérant que le prochain président sera François Fillon.

Cela signifie que tant le grand capital que l'appareil d’État ont décidé de pousser pour que François Fillon soit le grand vainqueur des prochaines élections présidentielles.

François Hollande l'a compris et alors qu'il avait prévu depuis bien longtemps de se présenter, alors que le Parti Socialiste avait déjà acheté une voiture blindée pour sa campagne, il a abandonné.

Car il savait qu'il n'avait plus d'autres choix que de capituler : face au grand capital, les marionnettes se taisent, les marionnettes se figent.

Il suffit de relire notre article de mai 2012, « François Hollande et la haute bourgeoisie française », pour voir à quel point François Hollande était imbriqué dans cette force sociale.

Liens vers la liste d'articles : L'esprit Charlie hebdo

Et en assumant ce suicide politique, François Hollande sait qu'il emporte dans sa tombe le dernier rêve fou des sociaux-démocrates, qui espéraient empêcher la victoire sur la droite et l'extrême-droite en mobilisant autour d'une figure « neutre » rassemblant la gauche et le centre, avec l'accord tacite de la gauche de la gauche.

La gauche française n'est plus que cendres : après l'agonie du Parti « Communiste » français qui a choisi de soutenir Jean-Luc Mélenchon, c'est au tour du Parti Socialiste de se précipiter dans le crépuscule.

Les élections présidentielles de 2017 vont donc être une mise en scène afin de faire parvenir François Fillon au pouvoir, avec Jean-Luc Mélenchon comme guignol médiatique pour former une pseudo-opposition.

Et Jean-Luc Mélenchon n'a tellement aucun contenu qu'après son échec, il ne restera rien, à part une structure réformiste de type national-syndicaliste et social-chauvine.

C'est un scénario catastrophe, qui annonce toutefois beaucoup de possibilités. Car si lesmaterialistes.com a organisé la publication méthodique de dossiers culturels et idéologiques très élaborés, c'est afin de permettre de structure la prochaine vague révolutionnaire.

La gauche française a échoué en raison de ses fondements : le jauressisme et le proudhonisme, avec le trotskysme et l'anarchisme comme variantes « ultras ».

Il faut relancer le processus. Comprendre pourquoi il n'y a pas eu dans notre pays de véritable social-démocratie. Appréhender en quoi le mouvement « Je suis Charlie » a porté des choses qui peuvent nous aider.

Saisir la portée de l'écologie en tant que défense de la Biosphère. Assimiler le matérialisme dialectique.

Lien vers le dossier : PCF(mlm)/Pour une démocratie populaire

Bref, comprendre l'importance de la culture, c'est-à-dire des idées liées à la pratique.

Face à François Fillon, ses catholiques, ses chasseurs, ses banquiers, cela sera une chose aisée. À condition de savoir discerner les influences néfastes du catholicisme social et des idées post-modernes, ainsi que du syndicalisme et du révisionnisme historique lié au Parti « Communiste » français.

François Hollande ne se présente pas pour un nouveau mandat : c'est un lâche. C'est dans sa nature, non pas personnelle, mais sociale, en tant que marionnette de la haute bourgeoisie.

Il montre que le personnel politique ne consiste plus qu'en des mercenaires, avides de représenter telle ou telle tendance du capital, sans même avoir de contenu idéologique, culturel. Comme l'a aussi montré l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis.

Marine Le Pen est un Jean-Marie Le Pen délavé, Jean-Luc Mélenchon est un Georges Marchais délavé, Emmanuel Macron est un Valéry Giscard d'Estaing délavé…

Le capitalisme, totalement décadent, n'est plus capable d'avoir des dirigeants, du personnel politique ; il ne connaît plus que la fuite en avant. Ce qui le rend toujours plus dangereux, avec en arrière-plan la tendance à la guerre dans le cadre des concurrences inter-impérialistes.