27 nov 2016

Mort de Castro, soutien du P«C»F à Jean-Luc Mélenchon : l'agonie du révisionnisme

Submitted by Anonyme (non vérifié)

C'est l'ironie de l'histoire : le jour de la mort de Fidel Castro, les membres du Parti « Communiste » français ont choisi de soutenir Jean-Luc Mélenchon aux élections présidentielles de 2017.

Si le Parti « Communiste » français s'y était présenté seul, comme l'ont voulu les cadres s'opposant tout récemment à la direction, les scores auraient été tellement bas, l'isolement si grand, que les élus auraient par la suite étaient perdus aux législatives.

Cependant, le choix du soutien à Jean-Luc Mélenchon, de l'extérieur, équivaut tout autant à un suicide. Le Parti « Communiste » français n'a ni valeurs, ni idéologie ; il est le produit du révisionnisme qui a triomphé entièrement en 1953.

Il n'est que l'ombre du grand Parti « Communiste » français des années 1960-1980, fer de lance de la cogestion, de la participation massive aux institutions, dans le soutien complet et unilatéral au social-impérialisme soviétique.

La capitulation devant le coup d’État de Charles De Gaulle en 1958, l''opposition générale au mouvement de mai 1968 et le soutien au programme commun de François Mitterrand en 1981 furent durant cette période les actes politiques principaux du Parti « Communiste » français.

Ce caractère de fantôme est tellement vrai, que le communiqué du Parti « Communiste » français quant au choix du soutien à Jean-Luc Mélenchon n'hésite pas à se contredire : il parle en même temps des « 120 000 membres du Parti communiste français » et des « 56 365 cotisants à jour de leurs cotisations ».

Quand on connaît l'abnégation historique des militants du Parti « Communiste » français, y compris à l'époque révisionniste, on ne peut qu'être triste de ce petit jeu visant à se donner une image de « parti » avec des « militants », quand le cadre n'est plus qu'associatif et affectif.

D'ailleurs, seulement 40 937 des cotisants ont voté. Et ils ont voté à 53,6 % en faveur du soutien à Jean-Luc Mélenchon, alors qu'au début du mois, 53,69% des cadres avaient fait le choix contraire, préférant une candidature directe d'un membre du P«C»F.

Dans la foulée, le responsable du Parti « Communiste » français, Pierre Laurent, appelait de son côté à soutenir Jean-Luc Mélenchon.

C'est incompréhensible. Et le choix du Parti « Communiste » français est d'autant plus incompréhensible qu'il va mener une « campagne autonome » de soutien à Jean-Luc Mélenchon, tout en sachant très bien que celui-ci, avec sa « France insoumise », entend créer une nouvelle structure réformiste.

Le Parti « Communiste » français va donc nommer des candidats aux élections législatives de 2017, alors qu'en même temps Jean-Luc Mélenchon qu'il soutient présentera des candidats de sa propre structure contre eux.

C'est là une tragi-comédie des plus complètes.

Et c'est donc une ironie historique que Fidel Castro meurt le jour du choix suicidaire du Parti « Communiste » français. Car Fidel Castro représente la figure même du pion changeant d'opinion en fonction des besoins et des exigences du maître : le social-impérialisme soviétique.

Fidel Castro n'a jamais été communiste, c'est historiquement un bourgeois faisant le choix, après l'effondrement du régime dictatorial de Fulgencio Batista, de placer Cuba dans l'orbite soviétique, rendant le pays entièrement dépendant en fondant son économie sur la production de sucre.

Il a d'ailleurs créé le « Parti Communiste cubain » bien après la révolution, de manière fictive, par en haut.

C'était inévitable : étant un pays semi-colonial semi-féodal, Cuba devait soit assumer la révolution démocratique, soit passer sous la coupe d'un autre impérialisme, par l'intermédiaire d'une bourgeoisie bureaucratique.

Cuba a alors servi de plaque tournante aux agissements du social-impérialisme soviétique dans sa concurrence historique avec l'impérialisme américain, avant de se retrouver seul et de revenir dans le cadre classique des rapports impérialistes – pays semi-coloniaux semi-féodaux, tout en maintenant une fiction nationaliste de « développement social ».

Toutes les forces révisionnistes du monde n'ont cessé, depuis 1989, de jouer sur cette fiction de Cuba comme « forteresse » d'un combat tiers-mondiste. Même Pierre Laurent continue de jouer là-dessus, affirmant qu'il saluait « la mémoire de Fidel #Castro qui toute sa vie a combattu l'impérialisme américain pour la dignité de son peuple ».

C'est la vieille rengaine révisionniste en France : seul l'impérialisme américain existerait, la France ne serait pas réellement indépendante et ses activités impérialistes des sous-produits de forces isolées, voire d'une « oligarchie », etc.

C'est là conforme au fond idéologique de Maurice Thorez et c'est pour quoi le Parti « Communiste » français a pu se maintenir après 1989 : il est le parti du syndicalisme, du social-chauvinisme de l'aristocratie ouvrière.

Mais avec la crise générale du capitalisme, l'espace pour ce réformisme se rétrécit ; le social-chauvinisme ultra-agressif de Jean-Luc Mélenchon vient prendre sa place.

Et ce processus doit s'accompagner, historiquement, de la reconstruction du Parti Communiste authentique à l'échelle nationale, le Parti Communiste de France (marxiste-léniniste-maoïste).