Sans base idéologique, le PCF coincé entre fuite en avant ou phagocytage
Submitted by Anonyme (non vérifié)Le P«C»F est divisé en trois entités bien déterminées : la base, les cadres et les élus. Ces derniers ont conscience de la survie de leur structure, la base vit dans une mythologie directement issue du révisionnisme…
Quant aux éléments intermédiaires, ils tanguent entre les deux, espérant en tout cas maintenir coûte que coûte la structure générale que les élus pourraient avoir tendance à dissoudre dans un regroupement plus vaste.
C'est cela la logique de Pierre Laurent, le dirigeant, qui demandait de soutenir Jean-Luc Mélenchon aux élections présidentielles de 2017.
Mais les cadres – depuis les traditionnalistes et économistes, comme Frédéric Boccara, jusqu'à l'ext-trotskyste Christian Picquet – ont refusé cette position trop dangereuse à leurs yeux, au nom d'une candidature indépendante du P«C»F.
Cela s'est lu hier à la Conférence Nationale à Paris, où 535 délégués devaient donc justement décider de soutenir ou non la ligne de son dirigeant Pierre Laurent de soutien à Jean-Luc Mélenchon aux élections présidentielles de 2017.
Face au pragmatisme de la direction, le mélange mythologie de la base et carriérisme imaginaire des cadres a fonctionné, battant en brèche la ligne de Pierre Laurent, qui n'a obtenu que 44,31 % des voix, contre 53,69 % pour une candidature directe d'un membre du P«C»F.
C'est un premier pas vers le suicide car le P«C»F va se faire littéralement laminer. Non seulement il a échoué terriblement les dernières fois – la dernière candidature P«C»F fut celle de Marie-George Buffet en 2007, qui a obtenu 1,93 % des voix et aux précédentes élections présidentielles, celle de 2002, Robert Hue avait obtebu 3,37 % des voix.
Mais, qui plus est, il n'a plus de réels militants si ce n'est de manière isolée.
Il n'a ni programme ni idéologie, tournant uniquement en associant des restes de culture révisionniste à un post-modernisme light tourné vers les informaticiens, les gays et lesbiennes (le représentant le plus connu de ce courant étant Ian Brossat, élu parisien et fils de l'ancien trotskyste et anti-communiste acharné Alain Brossat).
Le second pas sera l'officialisation de cette ligne, lors d'un vote des 50 000 adhérents du P«C»F, fin novembre. Car le P«C»F manie une sorte de yo-yo aux apparences démocratiques afin de combiner mobilisation de la base, magouilles des cadres et tambouilles électorales.
Car à quoi sert une « conférence nationale », si elle est incapable de décider des grandes orientations d'une organisation ?
Encore faut-il que le P«C»F soit toujours une organisation politique, justement. C'est en réalité un regroupement d'élus et de syndicalistes, de réformistes et de révisionnistes, qui ne sont d'accord pratiquement sur rien mais vivotent sur les restes du prestige du glorieux PCF de l'Internationale Communiste et de la Résistance.
C'est même tellement un fourre-tout innommable que la ligne qui a gagné à la conférence nationale contient une sorte de clause de sortie ! Il est précisé que « si la situation l'exige », alors il sera nécessaire de soutenir une « candidature commune d’alternative à l’austérité » !
Comprenne qui pourra un tel vote ne servant à rien et contenant qui plus est un élément dans un texte qui permet de dire le contraire du-dit texte…
Et cela nous ramène au grand tournant du P«C»F, lorsque, devenu révisionniste, il a décidé de soutenir la candidature de François Mitterrand aux élections présidentielles de 1965, abandonnant ouvertement son identité propre.
Cela fut un déclencheur important pour l'affirmation du PCMLF et de l'UJCML. C'est là que le P«C»F a commencé ouvertement son processus de liquidation et de démantèlement de l'organisation.
Et tout cela a un fondement idéologique : l'abandon du socialisme scientifique. C'est cela la clef, et c'est cela que nous reconstruisons. Sans la base scientifique, il n'y a pas de Parti ; « sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire » (Lénine).
Nous, nous reconstruisons la base même de ce qui est nécessaire : le socle idéologique permettant de forger le Parti de la Révolution. Le P«C»F, lui, a trahi, il a rejeté ce qui est nouveau pour soutenir l'ancien monde, il meurt.