Jean-Claude Juncker et les frontières nationales comme «invention»
Submitted by Anonyme (non vérifié)Jean-Claude Juncker, qui est président de la Commission Européenne depuis 2014, a tenu des propos tout à fait représentatifs d'une partie de la bourgeoisie : à ses yeux, les frontières nationales sont « la pire invention des politiciens ».
Voilà qui reflète parfaitement la logique de l'Union Européenne, portée par une bourgeoisie tournée vers le marché, l'industrie et le commerce.
Elle veut réimpulser le capitalisme, en permanence : c'est pour cela qu'elle soutient ouvertement l'immigration – c'est-à-dire l'émigration depuis les pays semi-coloniaux semi-féodaux –, ainsi que les vagues de migration (avec souvent l'effacement de la différence essentielle entre réfugiés et migrants).
C'est elle qui soutient tous les courants post-modernes universitaires, qui prônent l'existentialisme et les lectures individualistes, où chaque personne est réduite à sa couleur de peau, son sexe ou sa sexualité, ou encore mieux à elle-même.
C'est elle qui prône le cosmopolitisme, tentant de manière irréaliste d'effacer la culture démocratique et la conscience historique des masses.
Chaque personne devrait se gérer comme une entreprise capitaliste, cherchant des profits : telle est l'idéologie de cette partie de la bourgeoisie, qui veut nier le principe d'universalité, de collectivisme.
Mais à ce capitalisme ultra-individualiste s'oppose, de manière dialectique, un capitalisme monopoliste. Les entreprises toutes puissantes que sont les monopoles, fusionnant toujours plus massivement le capital industriel et le capital financier, ne comptent pas se contenter pas d'une réimpulsion du capitalisme par en bas.
Elles veulent profiter du cadre national pour mobiliser les masses, afin de leur permettre de se renforcer, allant vers la guerre, seule solution à la concurrence toujours plus grande entre les monopoles.
Elles soutiennent, par conséquent, toutes les solutions politiques « par en haut » proposant aux masses une sortie « nationale » de la crise. Elles prônent l'agressivité, une concurrence toujours plus brutale, une pression toujours plus grande sur le prolétariat.
Il est facile de voir comment, depuis la réaffirmation du Front National (que nous avons prévu, à l'opposé de tous les autres commentateurs), les masses sont prisonnières entre un pseudo-progressisme post-moderne et un anti-mondialisme nationaliste.
Ces deux formes bourgeoises se renforcent l'une l'autre, cultivant les « identités » et s'opposant à toute lecture dialectique de la réalité.
Ainsi, le socialisme prône la fermeture très claire des frontières aujourd'hui, l'instauration d'un rideau de fer, pour que justement les peuples s'unissent démocratiquement à l'échelle mondiale.
C'est en préservant la culture démocratique de chaque peuple de la décadence capitaliste, bourgeoise, que l'on protège la base permettant l'unité de la fusion dans une République socialiste mondiale rassemblant la totalité de l'Humanité. L'héritage démocratique de chaque peuple fortifiera le socialisme mondial.
L'individualisme et le nationalisme, le culte post-moderne ou fasciste des identités, la propagande catholique tous azimuts en faveur des migrations, tout cela est charrié par l'opposition dialectique de la bourgeoisie « moderniste » et de la bourgeoisie agressive, parallèle à la crise générale du capitalisme.
L'effondrement général du capitalisme s'accompagne du triomphe paradoxal de l'individualisme conquérant et les propos de Jean-Claude Juncker reflètent le témoignage d'un capitalisme conquérant, alors qu'il est à l'agonie.