1 fév 2017

Pierre Bergé soutient Emmanuel Macron et appelle à un «parti démocrate»

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Pierre Bergé répparaît au lendemain des « primaires citoyennes ». Il avait soutenu Manuel Valls et comme Benoît Hamon ne lui plaît pas, il s'en va chez Emmanuel Macron.

La raison en est toute simple, puisqu'il suffit de lire les lignes suivantes, reproduisant des propos tenus par Pierre Bergé au Figaro :

« Nous ne pouvons pas faire de distinction dans les droits, que ce soit la PMA, la GPA ou l'adoption. Moi je suis pour toutes les libertés. Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l'usine, quelle différence ? C'est faire un distinguo qui est choquant ».

Connu comme compagnon d'Yves Saint Laurent et homme d'affaires au cœur même de la « gauche », Pierre Bergé a toujours été l'un des plus grands représentants de ce que nous appelons l'idéologie post-moderne.

Il a été une figure de toutes les revendications du capitalisme lié à la communauté gay et exprimé notamment par la revue Têtu qu'il a portée à bout de bras financièrement, promouvant l'art contemporain, participant également au rachat du quotidien Le Monde avec les deux autres figures du même type, Xavier Niel et Matthieu Pigasse.

Pierre Bergé ne pouvait que voir en Emmanuel Macron son héraut, son clone politique permettant enfin de réaliser le capitalisme le plus large, le plus « individuel », dans un sens propre au libéralisme libertaire, au nom des « progressistes » contre les « conservateurs » comme le formule Emmanuel Macron.

C'est le même milieu, la même mentalité, celle de la haute bourgeoisie libérale-libertaire, qui considère que les valeurs morales représentent un conservatisme formant un obstacle au capital.

La dénonciation du conservatisme est le masque de l'avancée de l'idéologie post-moderne. Rappelons les propos de Pierre Bergé au moment de la primaire de droite :

Voter Fillon c'est voter pour la France réac, la Manif pour Tous, qui m'a menacé de mort. La France pétainiste. Quand va-t-on à Vichy ?

Ces propos sont en apparence antifascistes, mais en réalité ne servent qu'à amener dans les filets du post-modernisme. C'est un piège terrible, qui explique énormément du chaos idéologique en France.

De larges secteurs des masses, dégoûtés du libéralisme, du cosmopolitisme, de l'idéologie post-moderne, trouvent dans le Front National en espoir trompeur...

Pareillement, lorsqu'en France, des gens s'imaginant maoïstes considèrent les prostituées comme des « travailleuses du sexe », lorsqu'ils disent que la France n'existe pas en tant que nation, ils ne relèvent pas du maoïsme, mais de la même idéologie que Pierre Bergé.

Une idéologie qui a le vent en poupe et ses propos tenus dans Le Parisien sont ici très utiles pour comprendre sa démarche et surtout son projet.

Pour vous, le PS est... ?

Fini. Mort. Le parti, dont je ne suis pas membre mais que j’accompagne depuis si longtemps est aujourd’hui dans un état lamentable, de décrépitude.

Le PS où Benoît Hamon l’emporte, ce n’est plus le parti socialiste. Il est urgent de provoquer un nouveau congrès de Tours (1920).

La situation est la même que presque cent ans en arrière : les socialistes d’un côté, les communistes de l’autre... avec Hamon dans ce camp aujourd’hui.

Comme à Tours, il faut provoquer la scission de l’extrême-gauche avec la gauche. Une clarification nécessaire, qui passe à mes yeux par la création d’un nouveau parti, qui ne porterait plus le nom de socialiste. « Parti démocrate », ce serait bien.

Vous voudriez qu’il ressemble à quoi, ce nouveau PS ?

Le parti démocrate américain justement, tel que Franklin Roosevelt l’a incarné. Un parti contre l’injustice, la ségrégation, les inégalités.

Mais dont l’ennemi n’est pas la finance... même si Hollande, dans son discours du Bourget en 2012, a surtout voulu dire qu’il était contre ses abus.

L'idéologie post-moderne est en train de mener une offensive tous azimuts, en exact parallèle avec le néo-conservatisme. Emmanuel Macron et François Fillon sont un tandem de choc, avec Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon comme régulateurs nationalistes d'un éventuel contre-choc dans les masses.

Il y a ici, sans aucun doute, un moment-clef dans l'Histoire des mentalités de notre pays, dans l'Histoire de l'idéologie du capitalisme.

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