Benoît Hamon

2 juil 2017

Ce qui compte en politique, ce n'est pas seulement d'avoir la ligne juste : encore faut-il avoir les cadres pour l'appliquer. Benoît Hamon a fait ce constat : il n'a pas les cadres et sa victoire aux primaires organisées par le Parti Socialiste a été suivi d'une sorte de boycott général de sa candidature par les cadres de ce dernier.

21 avr 2017

Nous avons opposé la question de la biosphère comme réalité matérielle planétaire à la dénonciation partielle de la condition animale.

C'est là une question de point de vue de classe : la classe ouvrière voit l'ensemble, la petite-bourgeoisie n'ayant qu'une lecture partielle, la bourgeoisie une lecture erronée.

C'est pour cette raison que la petite-bourgeoisie se focalise sur certains aspects ne remettant pas en cause le mode de production capitaliste, cherchant des problèmes intermédiaires...

21 avr 2017

La question animale posant la question de la réalité de l'industrie dans le mode de production capitaliste, il faut immédiatement savoir si on se soumet au capital ou pas.

Le collectif AnimalPolitique, rassemblant nombre d'associations reconnues médiatiquement et institutionnellement, se soumettent au capital.

Par conséquent, conformément à la proposition 1 qui se tournait vers l'idée d'un « bien-être » naturel dans un élevage – ce qui est impossible du point de vue matérialiste – nombre de propositions se cantonnent à demander des changements...

20 avr 2017

La question de la chasse est bien entendu un aspect essentiel de la bataille entre révolution et contre-révolution. L'abolition de la chasse est une exigence progressiste des plus évidentes.

La position des candidats aux présidentielles, dans le cadre de leur réponse aux propositions d'AnimalPolitique, en dit long pourtant sur leur caractère réactionnaire.

Réactionnaire et hypocrite, car tous, sauf certains comme François Fillon qui n'a répondu à rien, prétendent soutenir la proposition suivante :

« 22 - Interdire les pratiques barbares, réprimer les pratiques sources de stress infligées aux animaux sauvages pour des buts autres que la protection ou la conservation... »

19 avr 2017

Pour le matérialisme dialectique, la vie est de la matière plus développée. Elle dispose à ce titre d'une dignité. C'est un point de vue qui affirme le caractère universel de la matière, posant de ce fait que tout être vivant relève, en particulier, de cet universel.

Pour cette raison, le communisme implique un respect toujours plus grand du vivant. La marche au communisme est universelle ; l'Univers, toujours plus complexe, avance de manière éternelle vers davantage de synthétisation.

Seul le matérialisme dialectique comprend ainsi les implications de notre époque et saisit la nature de la sensibilité, cette « ultime frontière » morale et intellectuelle...

18 avr 2017

La question animale, de par sa dimension matérialiste, ne peut pas être résolue par le mode de production capitaliste. L'ouverture aux animaux présuppose, en effet, un rapport communiste qui est absolument étranger à la substance même de la domination du capital.

Ce dernier s'est formé, à la fois lentement et par sauts, à travers différents modes de production, dont le point de départ est l'émergence de l'agriculture et de l'élevage, accompagné par l'affirmation de l'idéologie patriarcale.

Par conséquent, la question animale et la question féministe ne peuvent avoir de réponse que par le développement toujours plus grand du communisme...

22 mar 2017

« Quelle honte ! », voilà le sentiment qui prédomine normalement chez toutes les personnes progressistes à propos de l’émission « Au tableau » diffusée dimanche soir sur la chaîne C8 (groupe Canal +).

L’émission consistait en un groupe d’enfants d’une dizaine d’années (présentés comme une classe alors qu’ils ne sont pas de la même classe) posant des questions à quatre candidats à l’élection présidentielle : François Fillon, Benoît Hamon, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon ; Marine Le Pen ayant pour sa part décliné à plusieurs reprises l’invitation.

Si les enfants ne sont pas des citoyens, c’est qu’il y a une raison : ils sont des adultes en devenir mais n’en sont pas encore ! Ils n’ont pas les moyens intellectuels, pratiques et culturels d’avoir une véritable opinion politique structurée...

21 mar 2017

Le problème essentiel de la politique française est que le régime de la Ve République est né d'un coup d’État, accordant au président le statut de père de la nation. Or, avec la décadence générale de la bourgeoisie et du capitalisme, le personnel politique n'est plus à la hauteur. À l'irrationalisme en faveur du choix d'un nouveau père de la nation ont succédé des engouements et des emportements d'un temps.

Cet état de fait a été accepté par tous, au point que c'est TF1 qui a pu organiser hier un débat entre cinq candidats aux présidentielles, choisissant qui participerait au débat (François Fillon, Benoît Hamon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon), rejetant les autres candidats (Nathalie Arthaud, François Asselineau, Nicolas Dupont Aignan, Jacques Cheminade, Jean Lassalle, Philippe Poutou).

Il n'y a ici même pas l'apparence de la démocratie : on est directement dans le populisme, la mise en scène...

4 mar 2017

Benoît Hamon défend une idée très simple, qui se divise en deux : d'un côté il faut taxer la robotisation, de l'autre profiter de cela pour créer un revenu universel.

Ce n'est pas une idée nouvelle, elle existe depuis longtemps avec différentes variantes, dont les plus connues sont l'autonomie ouvrière de Toni Negri en Italie dans les années 1970, la société des deux-tiers en Allemagne dans les années 1980, ainsi que dans les années 1990 aux Etats-Unis par Jeremy Rifkin.

Ce dernier a publié en 1995 la Fin du travail : le Déclin de la force globale de travail dans le monde et l'aube de l'ère post-marché, qui a été préfacé dans sa version française justement par Michel Rocard, dont Benoît Hamon est un disciple...

19 fév 2017

Ce qui caractérise l'idéologie post-moderne, c'est qu'elle voit dans le capitalisme le moyen de conquérir des droits individuels, exigeant en ce sens le libéralisme le plus général.

Benoît Hamon, représentant de l'aile « moderniste » du Parti Socialiste – par opposition à l'aile « républicaine » représentée par Manuel Valls – a donc rappelé l'une des exigences post-modernes, lors de son voyage au Portugal : le cannabis doit être légalisé.

Au Portugal, toutes les drogues sont dépénalisées, y compris l'héroïne, la cocaïne, l'ecstasy, etc. La capitulation devant les drogues y est générale et cela pour une raison bien précise, qui tient en la pacification sociale...

31 Jan 2017

Le succès de Benoît Hamon tient, si l'on y porte attention, au fait qu'il se présente comme le garant de la générosité sociale. Voilà qui a marqué et mobilisé de très nombreuses personnes : avec plus de deux millions de personnes votantes, les « primaires citoyennes » ont eu un écho qu'il serait absurde de ne pas reconnaître.

Tout comme Emmanuel Macron connaît un engouement en se présentant comme le candidat de la modernité et du travail, tout comme Jean-Luc Mélenchon construit ses réseaux avec son réformisme radical, figure moderne de l'alter-mondialisme. Tout comme, par ailleurs, François Fillon a su cristalliser la frange conservatrice traditionnelle de la bourgeoisie, tout comme Marine Le Pen obtient un appui certain avec son souverainisme social...

30 Jan 2017

Benoît Hamon a été le vainqueur des « primaires citoyennes » en réunissant autour de 59% des voix lors du seond tour, alors que la large majorité des responsables du Parti Socialiste ne le soutenaient pas. C'est la particularité des « primaires » organisées pour la première fois en 2011, où François Hollande était sorti vainqueur.

C'est l'expression d'un changement très profond au sein du Parti Socialiste, qui a cessé d'être une structure politique avec une tradition bien déterminée, des courants d'idées, pour ne plus être qu'une machine électorale. Le succès de Benoît Hamon accompagne cette transformation, dans la mesure où il vient de la tradition portée par Michel Rocard d'une « seconde gauche » sociale et moderne, en opposition historique à ce que symbolisèrent Léon Blum et François Mitterrand...

26 Jan 2017

Nicolas Chapuis, le chef du service politique du Monde, a affirmé au sujet du débat d'hier entre les deux vainqueurs du premier tour des « primaires citoyennes » qu' « une fois n'est pas coutume, ce débat est de bonne tenue et clair pour les potentiels électeurs sur le choix qui s'offre à eux ».

De bonne tenue, peut-être, mais clair, il faut tout l'aveuglement d'un membre dirigeant du quotidien historique de la « seconde gauche » pour y voir quelque chose de lisible...

23 Jan 2017

Les « primaires citoyennes » ont rendu leur verdict, avec une participation qui dépasse le million de votes, ce qui est bien moins que la droite avec ses primaires, mais témoigne qu'en arrière-plan, un débat certain existe dans les masses.

Toutefois, le niveau de ce débat est à l'image de la société française et il n'a pas su aller au fond des choses au point d'avoir placé en tête quatre personnes relevant d'une seule et même famille politique...

20 Jan 2017

A voir le troisième débat des « primaires citoyennes », on se dit qu'après tout si Lionel Jospin avait une attitude passe-muraille et un air pince sans rire, il avait en fin de compte vraiment du style et que François Hollande, c'est un Lionel Jospin plus rondouillard et osant faire quelques petites blagues.

Un dirigeant socialiste, somme toute, c'est un énarque qui sait prendre un calva au bistro, en faisant de bonnes promesses...

16 Jan 2017

Le second débat des « Primaires citoyennes » a montré parfaitement qu'un seuil de basculement a été atteint ; désormais, seuls les thèmes post-modernes ont le dessus, c'est-à-dire ceux qu'on appelle « sociétaux », qui relèvent d'une philosophie de la « modernisation » de la société, au moyen de la conquête de « droits » nouveaux.

Quels sont ces « droits » ? Leur nombre est réduit, ce sont toujours les mêmes qui reviennent.

Il y a le droit à l'éducation, qui permettrait d'abolir les inégalités, celui aux énergies renouvelables, ce qui est une manière de se prétendre soucieux de l'environnement...

14 Jan 2017

Hier, les médias ne faisaient même pas un vrai effort pour trouver un intérêt réel au premier débat télévisé des primaires citoyennes qui s'est tenu avant-hier à la télévision. Les sept candidats ont été fades, sans envergure.

C'est là que les gens de gauche comprennent le drame : la tendance est soit à aller à Jean-Luc Mélenchon si l'on privilégie une sorte d'altermondialisme et de nationalisme social, soit à aller à Emmanuel Macron si on adhère à l'européisme libéral...

9 Jan 2017

La primaire citoyenne et «Je suis Charlie»

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Le mouvement « Je suis Charlie » a été historiquement une vague progressiste de nature petit-bourgeoise, permettant de vrais débats, sans pouvoir aller jusqu'au fond des choses, mais tout de même. C'est pour cette raison que la fraction la plus conservatrice de la société a été totalement opposé à ce phénomène, tout comme par ailleurs l'extrême-gauche devenue ultra-gauche. En fait, le mouvement « Je suis Charlie » correspond à tout un pan de la société qui est l'allié objectif de toute bataille pour une démocratie populaire.

Pourtant, on peut voir que les candidats à la primaire citoyenne n'abordent pas la question du mouvement « Je suis Charlie ». Pire encore, leur approche s'y oppose même pratiquement entièrement pour la plupart d'entre eux...

25 fév 2016

La publication de la contribution « Sortir de l'impasse », texte rendu public hier dans le quotidien Le Monde, au nom d'une « gauche moderne », est à comprendre comme une tentative d'occuper l'espace, de prendre la place à prendre.

Le contexte de la publication de ce document est, naturellement, la crise idéologique très importante ouverte par le projet de réforme du code du travail, qui a provoqué un très fort émoi dans les masses populaires, ouvrant pratiquement un nouveau cycle de lutte de classes...

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