La question animale dans les élections présidentielles de 2017 (3) : l'incapacité à dénoncer la chasse
Submitted by Anonyme (non vérifié)La question de la chasse est bien entendu un aspect essentiel de la bataille entre révolution et contre-révolution. L'abolition de la chasse est une exigence progressiste des plus évidentes.
La position des candidats aux présidentielles, dans le cadre de leur réponse aux propositions d'AnimalPolitique, en dit long pourtant sur leur caractère réactionnaire.
Réactionnaire et hypocrite, car tous, sauf certains comme François Fillon qui n'a répondu à rien, prétendent soutenir la proposition suivante :
22 - Interdire les pratiques barbares, réprimer les pratiques sources de stress infligées aux animaux sauvages pour des buts autres que la protection ou la conservation.
Tous par contre montrent leur dimension réactionnaire sur le point suivant :
23 - Réformer la chasse pour mieux protéger la faune sauvage et favoriser le retour naturel des grands prédateurs.
Jean-Luc Mélenchon reprend l'argumentaire des chasseurs :
« La chasse permet de réguler les éco-systèmes en ciblant les espèces nuisibles. »
Benoît Hamon promet tout et rien :
« Je proposerai de rendre plus transparente la gouvernance de la chasse et de renforcer les critères nécessaires pour l’obtention d’un permis de chasse. »
Emmanuel Macron, qui est allé en personne au congrès des chasseurs, détourne la question :
« En Marche soutient une action volontaire pour la préservation des espèces protégées, la mise en œuvre des mesures nécessaires pour cohabiter avec nos populations de grands carnivores, et la réintroduction concertée de l’ours dans les Pyrénées en France, ce qui implique l’adhésion du milieu des chasseurs. »
Philippe Poutou ne répond pas franchement, relativisant sa réponse positive par la remarque suivante :
« Même si votre formule « réformer » mérite d’être précisée et détaillée. »
Quant à Marine Le Pen, comme Nicolas Dupont-Aignan et Jacques Cheminade, ils répondent ouvertement « Non ».
Ce qui montre très clairement que sur le plan culturel, il n'existe pas de réelle Gauche en France. Car, sinon, il y aurait bien l'émergence d'une figure progressiste se posant contre les chasseurs, dont les mœurs réactionnaires sont bien connus.
On peut dire la même chose du féminisme : il n'y a pas de réel féminisme, car un féminisme réel ferait de la chasse une de ses cibles prioritaires.
La capitulation devant la chasse est un grand révélateur politique. Il y a justement un autre point abordant la chasse :
24 - Adopter des mesures contre l'insécurité liée à la chasse pour permettre la coexistence de toutes les activités de pleine nature.
Philippe Poutou, en grand révolutionnaire de papier, « souhaite » (il n'exige même pas)… un jour par semaine sans chasse !
« Nous souhaitons qu’il y ait au moins un jour par semaine durant lequel la chasse soit interdite. »
Jean-Luc Mélenchon botte en touche, souhaitant juste qu'on ne se fasse pas descendre :
« Les activités de pleine nature doivent être accessibles à tous dans des conditions de sécurité descente [sic!]. »
Tous les autres disent bien entendu « Oui » aussi, par démagogie, Marine Le Pen ayant l'espace de développer son discours sur « la coexistence entre la chasse et les activités de pleine nature ».
Cela souligne la nécessité de dénoncer la chasse comme une approche barbare de la réalité, comme une négation de la dignité du réel.