4 mar 2017

La base du concept de «revenu universel» de Benoît Hamon

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Benoît Hamon défend une idée très simple, qui se divise en deux : d'un côté il faut taxer la robotisation, de l'autre profiter de cela pour créer un revenu universel.

Ce n'est pas une idée nouvelle, elle existe depuis longtemps avec différentes variantes, dont les plus connues sont l'autonomie ouvrière de Toni Negri en Italie dans les années 1970, la société des deux-tiers en Allemagne dans les années 1980, ainsi que dans les années 1990 aux Etats-Unis par Jeremy Rifkin.

Ce dernier a publié en 1995 la Fin du travail : le Déclin de la force globale de travail dans le monde et l'aube de l'ère post-marché, qui a été préfacé dans sa version française justement par Michel Rocard, dont Benoît Hamon est un disciple.

L'idée est la suivante et est très simple à saisir : la robotisation supprime des emplois peu qualifiés, tout en créant un secteur de pointe. Comme il y a moins de travail, il faut donner naissance à un nouveau secteur économique, mêlant solidarité sociale et culture, dont l'existence serait portée à bout de bras par un revenu de base.

Cette thèse est, si on doit en formuler la nature, le contraire exact de l'affirmation du communisme comme émergence du travail sous sa forme non aliéné, par le développement général des forces productives et notamment les robots.

Là où nous disons : avec les robots, vers le communisme, en élargissant par exemple ce communisme aux êtres vivants sur la planète, Benoît Hamon reprend l'idée capitaliste qu'il faut brimer le développement, le freiner afin de maintenir la concurrence, la propriété privée, l'existence des classes sociales.

Là où nous disons : il n'y a que deux classes, Benoît Hamon reprend l'idée qu'il y en aurait trois : ceux qui profitent, ceux qui travaillent et ceux qui sont exclus.

On peut noter, par ailleurs, que Donald Trump dit la même chose, mais en s'adressant au tiers de la société qui serait exclue et en lui expliquant qu'il va le « ramener » dans le salariat traditionnel.

Alors qu'en réalité, les masses sont toutes dans la même situation, mais avec des variations importantes dues au développement inégal du capitalisme. Et le racisme, les idéologies identitaires, visent justement à empêcher de saisir cela.

Les activités nazies en Picardie, par exemple, sont exemplaires de par leur rôle néfaste, divisant les masses alors que l'unité la plus large serait possible et nécessaire pour réaliser une vraie affirmation de classe contre le capitalisme.

Le clivage prolétariat des pavillons / banlieusards des cités, renforcé tant par Marine Le Pen que par des secteurs de la petite-bourgeoisie d'origine immigrée, est un obstacle majeur à l'unité du prolétariat.

Benoît Hamon se situe d'ailleurs directement dans cette perspective, étant un partisan de l'esprit post-moderne du think tank Terra Nova qui explique qu'il faut que le Parti Socialiste s'adresse non plus aux ouvriers mais à la petite-bourgeoisie d'origine immigrée, au féminisme bourgeois, etc.

Rappelons ici que ce laboratoire d'idées post-modernes qu'est Terra Nova a comme mécène BNP Paribas, Ernst & Young, la banque Rotschild, Sanofi, le groupe Casino, etc.

Et que Michel Rocard en a été président du conseil d'orientation scientifique.

Telle est la base du « revenu universel » de Benoît Hamon : maintenir la fiction d'une division profonde et substantielle au sein des masses, prétendre que la classe ouvrière disparaîtrait, empêcher l'utilisation du développement des forces productives dans le sens du communisme.

Benoît Hamon est, à ce titre, le représentant de la social-démocratie comme aile gauche du capitalisme, porté des grands monopoles qui ont un intérêt à la gestion directe des masses, à leur division.

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