PCF(mlm) / Pour une démocratie populaire ! (3)
Submitted by Anonyme (non vérifié)Nous affirmons – en tant qu'organisation structurée sur le type de la formation de cadres présents au cœur des masses populaires, dans leur existence quotidienne et leurs luttes autonomes par rapport aux syndicats et aux institutions – que la cohérence du projet révolutionnaire aujourd'hui en France, sa substance et sa dynamique interne, consiste en la démocratie populaire.
Le concept de démocratie populaire est, dans sa définition, sa genèse pratique et ses réalisations concrètes, né sur le terrain des luttes de classes sous la bannière du matérialisme dialectique, dans le cadre de la défaite de l'Allemagne nazie dans l'Est européen.
Il est le prolongement et le dépassement du concept de Front populaire qui, de par son calibrage purement défensif, n'a pas été en mesure de poser de manière adéquate les rapports au vieil État et à la formation de nouvelles institutions.
De par la nature de la crise générale du capitalisme – générée par l'inéluctable baisse tendancielle du taux de profit jusqu'aux conflits inter-bourgeois au niveau national et inter-impérialistes au niveau international – l’État bourgeois se délite dans ses fondements historiques, tiraillés par sa faillite économique, son incapacité à maintenir une hégémonie idéologique-culturelle en son sein, le jeu des monopoles s'arrogeant le commandement de son aire de direction.
Aucun événement ne peut être vu en-dehors de cette interprétation de la réalité historique, où la décadence de la bourgeoisie suit une ligne strictement parallèle à l'effondrement des institutions bourgeoises construites patiemment depuis le XVIe siècle, à travers un processus contradictoire et dans une montée en puissance de l'antagonisme avec le féodalisme.
Cela ne signifie nullement que l'agonie de la bourgeoisie et de son État soit un processus linéaire, alternant phase de pourrissement et tentatives d'aller dans le sens d'une régime autoritaire de type fasciste. Cette considération nie la centralité ouvrière dans le cadre du mode de production capitaliste, dans le sens où elle accorde à la petite-bourgeoisie, à l'aristocratie ouvrière, aux secteurs immigrés des masses populaires un rôle dirigeant, dans la mesure où il s'agirait de « forces vives » capables de s'impliquer comme contre-tendance historique.
En réalité, le processus d'effondrement de la société bourgeoise correspond à l'émergence de nouvelles formes de socialisation et de luttes de classes, dont le caractère révolutionnaire ne peut précisément pas être lu par les forces liées à la petite-bourgeoisie et à l'aristocratie ouvrière, pour des raisons tenant à la fois à la lecture démocratique du monde, à une question de classe et à la vision du monde qui en découle.
Le mouvement contre la Loi Travail dite « El Khomri » n'a été, dans cette perspective, rien d'autre qu'une version urbaine de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, c'est-à-dire une tentative de se mettre sur le devant de la scène historique, en niant la réelle affirmation d'un nouvel antagonisme prolétarien à travers des modalités d'expression nouvelles, ainsi que d'exigences démocratiques propres à la situation en France.
Ni cet antagonisme, ni ces exigences démocratiques ne naissent sur le terrain de la spontanéité. Il s'agit d'un mouvement s'appuyant sur une vraie réflexion, une véritable pratique, en tant que conscience sociale cherchant à être le plus en phase possible avec la réalité, de manière progressiste. C'est cela qui permet la conflictualité avec l'idéologie dominante et la situation en place.
L'antagonisme de classes naît sur le terrain de la réalité de la vie quotidienne prolétarienne, c'est-à-dire l'enfermement des besoins de la vie réelle et de sa reproduction dans des modalités caractérisées par l'exploitation, avec comme arrière-plan la destruction de la biosphère.
Nous affirmons que la destruction de la planète par le mode de production capitaliste est un élément-clef du développement de la vision matérialiste dialectique du monde.
« La lutte contre le réchauffement climatique relève d'une bataille démocratique et culturelle qu'il faut mener contre les monopoles.
Les masses, dirigées par la classe ouvrière et guidées par le Parti Communiste fondé sur le matérialisme dialectique, doivent décider dans quelle mesure elles orientent la production et modifient le mode de vie en adéquation avec les besoins de la biosphère. Cela aboutira nécessairement à une planification à l'échelle mondiale de l’activité productrice. » [PCF (mlm) - Déclaration 78 - 10 thèses sur la COP21 en défense de la biosphère]
Cela ne signifie nullement que la question écologiste soit la seule question essentielle dans la conflictualité, mais c'est un arrière-plan naturel à la conflictualité naturelle du prolétariat, dont la vision du monde est fondamentalement antagonique au mode de production capitaliste. C'est une expérience née du vécu, de la vie quotidienne dans le rapport entre les classes, en opposition avec les mœurs bourgeoises et leur luxe, leur gaspillage, leur superficialité.
De la même manière, le mouvement « Je suis Charlie » a témoigné de courants démocratiques traversant et s'opposant au délitement général, puisant dans un parcours progressiste largement travaillé par la petite-bourgeoisie, mais refusant de céder sur les grands principes de civilisation historiquement apportés par les aspects positifs de l'humanisme, des Lumières, de la Révolution bourgeoise.
Cette analyse s'appuie, bien entendu, sur une conception de la lutte des classes en opposition frontale avec ce qui est mis en avant par le révisionnisme, qui a une conception symbolique et opportuniste de la lutte, caricaturant les revendications économiques et sociales en les réduisant à leurs éléments les plus élémentaires ne rentrant, par définition, pas en contradiction avec le mode de production capitaliste.
C'est le principe du maximalisme, exprimé par « les courants réformistes « durs », limitant leurs revendications à des mesures économiques et sociales « maximales » dans le cadre des institutions » [PCF(mlm) - Déclaration 83 - Sur le maximalisme].
Les appels velléitaires à la lutte par des groupes opérant à ciel ouvert devant les radars de la police et des services secrets, dans un cadre posé par l'aristocratie ouvrière ou la petite-bourgeoisie radicalisée, s'opposent par définition à une réelle ligne de masses.
Une réelle ligne de masses s'oppose au nivellement par le bas, en générant de manière toujours plus forte des organismes générés au cœur des masses, sur la base de l'autonomie prolétarienne. Nous affirmons que c'est le seul vecteur réel de la cause des vastes masses, et la pratique conforme à la synthèse la plus avancée du matérialisme dialectique, le marxisme-léninisme-maoïsme. C'est le chemin du pouvoir, c'est la voie pour l'instauration d'une démocratie populaire, le pouvoir par en bas réalisant la construction du nouvel État : la démocratie populaire.
La centralisation idéologique et politique est ainsi, une impérieuse nécessité idéologique dans la voie du bolchevisme, dans le refus de tout menchévisme, c'est-à-dire des tentatives de former des initiatives mouvementistes de type spontanéiste. Le mouvementisme ne peut avoir un sens que comme organisme généré au cœur des masses populaires, sur une dynamique en adéquation avec la bataille pour la démocratie populaire devant prendre la place de l'État bourgeois en déliquescence.
C'est aussi un devoir politique afin de contrer la tentative faite par la bourgeoisie de paralyser immédiatement les points de fixation et d'agrégation des éléments les plus avancés dans la lutte des classes.
« A chaque étape de la lutte des classes, la réaction tente de stériliser l'antagonisme, que ce soit par la répression, le réformisme, le révisionnisme, l'utilisation de l'ultra-gauche comme « cinquième colonne », la promotion « d'accords de paix » sous supervision internationale, etc. »
PCF(mlm) – Déclaration 89 – Sur la guerre populaire
La bataille pour la culture démocratique est au coeur de la bataille contre ces monopoles !
Lever le drapeau de la démocratie populaire face à la bourgeoisie décadente, cosmopolite, moribonde !
Parti Communiste de France (marxiste-léniniste-maoïste)
Octobre 2016