Il y a 40 ans aux J.O. : Septembre noir
Submitted by Anonyme (non vérifié)Si Voie Lactée est un média qualifié de « sioniste » par les fascistes peuplant les débris de l'extrême-gauche, il va de soi en réalité c'est bien nous qui développons l'anti-sionisme le plus conséquent. L'un des exemples symboliques est que si notre travail d'archivage est pillée sans que soit citée les sources, jamais les textes de Septembre Noir ne sont repris.
Communiqués [Lod] (1972)
Dernier appel des quatre héros (1972)
Opération Biraam et Ikrit [Munich] (1972)
A propos de Munich (1972)
Réponse au président Nixon
Action à Trieste
Ce qui est pour le moins étrange: comment se fait-il que les « anti-sionistes » obsessionnels et professionnels – en fait des petits-bourgeois pratiquant un anti-capitalisme romantique – ne soient pas capables d'assumer Septembre Noir ?
En fait, la raison est très simple à comprendre. Il y a 40 ans de cela, la lutte palestinienne était dans une situation tragique. Le peuple arabe palestinien s'était fait agressé de manière terrible par le sionisme, alors que de l'autre côté la réaction arabe l'abandonnait à son sort. Une génération de personnes combattantes apparaît alors pour lever le drapeau de la résistance palestinienne et l'affirmer au monde.
C'est alors que la Palestine est apparue aux yeux du monde. C'est pour cette raison que l'action de Septembre Noir a été d'une grande importance historique. Bien entendu, 40 ans après, alors que la cause palestinienne est connue du monde entier, il serait facile de se demander pourquoi un commando a pris 11 athlètes israéliens en otage. Une prise d'otages conclu par une opération de police allemande inévitable, la mort des otages et de plusieurs membres du commando.
Mais à l'époque, la Palestine était une cause lointaine et inconnue aux yeux des masses mondiales, alors que l'État israélien pouvait afficher son existence reconnue aux Jeux Olympiques. Voilà pourquoi, représentants un peuple venu du « néant », les activistes de Septembre Noir – du nom du massacre récent par l'armée jordanienne sous l'œil bienveillant de l'armée israélienne – ont lancé cette opération en pleine « trêve olympique» organisée sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies.
Voilà pourquoi en Allemagne de l'Ouest, Ulrike Meinhof saluera l'action, tout comme Gilbert Mury, le plus haut représentant du PCF à avoir quitté celui-ci en raison de la « déstalinisation.» Gilbert Mury publiera même un opuscule avec les textes de Septembre Noir, tenant à expliquer la nature de leur action.
Aujourd'hui, les médias impérialistes diffament bien entendu Septembre Noir, oubliant au passage que la question palestinienne est loin d'être terminée. Ils ont également mis en avant de nouveaux arguments tout récents: les services secrets allemands n'auraient pas été à la hauteur, ce serait des nazis qui auraient aidé Septembre Noir...
Ici, il faut voir les choses telles qu'elles sont: l'action de Septembre Noir n'a pas été une action communiste, mais un acte de révolte face à l'impérialisme, avec toutes les contradictions que cela implique. D'ailleurs, en raison des contradictions que cela pose, la résistance palestinienne s'est désagrégée en raison de sa ligne pro-social-impérialisme soviétique et ainsi de son incapacité à assumer la guerre populaire de résistance nationale oeuvrant pour une révolution démocratique. L'idéologie islamiste a ainsi pu littéralement être importé en Palestine, portée par la réaction arabe. Et il y a bien eu certaines factions palestiniennes travaillant avec des nazis. En Allemagne de l'ouest, la grande césure avec le soutien unilatéral interviendra après l'exécution par une faction palestinienne d'un militant des Cellules Révolutionnaires, Gerd Albertus, qui venait de les rejoindre.
On consultera à ce sujet l'article sur notre ancien média contre-informations consacré à Vittorio Arrigoni et Gerd Albertus.
Historiquement, les groupes armés d'Allemagne de l'ouest étaient très proches des groupes palestiniens, cet événement, qui n'a jamais été expliqué, a provoqué un traumatisme mettant fin au romantisme.
Un romantisme existant encore de manière massive en France, où le FPLP est parfois stylisé comme fer de la résistance alors qu'il est extrêmement proche du Nouveau Parti Anticapitaliste, et alors que les factions de la gauche palestinienne n'ont pas de programmes et un discours à géométrie variable selon les interlocuteurs.
L'action de Septembre Noir rentrait ainsi dans le cadre de tout un mouvement romantique de gauche considérant que c'était l'heure de la libération; aujourd'hui on voit bien que cela n'était pas le cas et que sans programme, sans culture, sans idéologie, on a vite fait de s'effondrer.
C'est cela qui explique aussi pourquoi Septembre Noir ne peut pas être repris par les anticapitalistes romantiques en France. Ils veulent aujourd'hui faire vivre un romantisme réactionnaire qui serait calqué sur un romantisme progressiste hier. Reconnaître Septembre Noir serait reconnaître une défaite et la nécessité d'assumer le matérialisme dialectique. Or, ils veulent le romantisme idéaliste aujourd'hui (tout comme ceux qui mettent en avant, après que soit terminé et doive reprendre différemment, la guerre populaire au Népal, les mouvements basque et irlandais, ou encore breton il y a quelques années avec Emgann, etc.).
Septembre Noir n'était pas une opération « terroriste » selon la définition impérialiste, c'était une action armée dans un contexte bien précis, dont les responsables sont de toutes manières l'impérialisme et le sionisme.