19 oct 2011

La libération du tankiste Gilad Shalit

Submitted by Anonyme (non vérifié)

La libération du franco-israélien Gilad Shalit occupe tous les médias, et il n'est pas difficile de voir que tous les médias ne s'intéressent qu'à lui, et aucunement à l'histoire personnelle des 477 personnes palestiniennes libérées par l'Etat israélien en échange.

Gilad Shalit, citoyen d’honneur de la Ville de Paris depuis 2008, n'a pourtant pas été enlevé en tant que civil, mais il a été capturé suite à l'attaque du tank, dont il était au poste de commande du tir !

Ce qui n'empêchera pas son père de déposer plainte en juin 2011 à... Paris, une plainte contre X devant le procureur de Paris, pour enlèvement et séquestration !

Du grand n'importe quoi, que les médias trouvent très bien, bien entendu.

De la même manière, le franco-palestinien Salah Hamouri est emprisonné par l’État israélien depuis 2005 pour appartenance présumée au Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), sans que jamais les médias ne parlent de sa situation.

On voit aisément que pour les médias français, il vaut mieux être un militaire israélien en partie français capturé qu'un étudiant palestinien en partie français, civil arrêté...

 

Sauf que justement on est pas quelque chose « en partie. »

Là est un grand problème. Les gens en France ne connaissent que leur situation nationale, c'est une réalité historique. De ce fait, ils ne peuvent que se tenir à l'écart de ces questions qu'ils ne comprennent pas, et seuls des éléments conscientisés peuvent être actifs.

Si la « cause » de Gilad Shalit est connue en France, c'est donc en raison de la vigueur très grande des organisations sionistes en France ; la mairie du 16ème arrondissement avait ainsi sur sa façade une photo de Shalit, appelant à sa libération.

Gilad Shalit en tant qu'individu n'intéressait pas les sionistes, il était par contre très utile comme porte-drapeau. Il a servi de prétexte pour mobiliser sur une base sioniste contre le « terrorisme »

La cause de Salah Hamouri pourrait, elle, tout autant être connue en France, si culturellement et politiquement il y avait un ancrage dans les masses, or il est bien connu que la cause palestinienne est pourrie par un antisémitisme tellement marqué, un nationalisme anti-américain tellement français, ce qui ne permet pas un tel ancrage.

 

D'ailleurs, la cause de Salah Hamouri est devenue une « cause » du Parti « Communiste » français, et si l'on peut regarder avec sympathie le FPLP qui est la principale organisation de gauche en Palestine, il faut en voir les limites très nombreuses et notamment son idéologie versatile (s'adaptant à l'interlocuteur, et officiellement en rapport avec le NPA d'ailleurs).

Or, les communistes ne pratiquent pas un « anti-impérialisme » généraliste, mais l'internationalisme prolétarien, et il n'y a ici pratiquement pas d'espace pour le mettre en avant.

 

 
Si l'on a pas cela au centre de ses préoccupations culturelles et politiques, alors on ne peut arriver à rien ; le cosmopolitisme renforce même le fascisme, car les masses françaises comprendront les questions de travers, ou bien s'indigneront qu'on oublie leur propre situation, qui inévitablement pour elles représente l'aspect principal.

 

On voit même ici comment cet « anti-impérialisme » peut empêcher justement l'émergence de cette question principale. Quand on voit que des initiatives révolutionnaires françaises parlent en grande majorité de la Palestine alors qu'elles prétendent changer les choses en France, il y a là un cosmopolitisme masquant un idéalisme complet et le refus de se confronter la société française.

Il ne s'agit d'ailleurs que du pendant du sionisme, le sionisme qui met en avant un pays de « rêve » dans un grand élan romantique totalement coupé de la réalité, une chimère en laquelle même la société israélienne – pour autant qu'elle existe en tant que telle, de manière unie – ne croit plus.

La mise en avant de Gilad Shalit est même une caricature de sionisme, un sionisme ultra qui ne revendique même plus la « justice » mais carrément la guerre. Mettre en avant une personne aux commandes des tirs d'un tank, capturé en pleine opération, cela montre le degré de « morale » du sionisme et de ses partisans.

L'idéal mis en avant ici c'est celui du fascisme, ni plus ni moins, un fascisme dont le sionisme est un avatar avec son idéologie du surhomme.

Concluons ici pour souligner à quel point il faut rejeter clairement tout autant le sionisme que l'antisémitisme ; qu'à l'extrême-gauche, on va trouver dans sa quasi totalité des gens qui critiquent l'un, mais pas l'autre, et cela est très révélateur.

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