14 Jan 2016

Goodyear Amiens, le principe de séquestration et la Gauche Prolétarienne

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Sur lesmaterialistes.com, on trouve de très nombreuses archives de la Gauche Prolétarienne et de son organe de presse La cause du peuple.

La « GP » a joué après mai 1968 un rôle historiquement très important dans la réaffirmation de la confrontation prolétariat-bourgeoisie, et le PCF(mlm) en est le prolongement à travers un vaste détour historique. Connaître les grandes lignes de l'histoire du PCF (1920-1953) et de la GP est le bagage minimum de toute personne authentiquement révolutionnaire en France.

Il est intéressant, quand on voit le jugement rendu au sujet de la séquestration de Goodyear d'il y a deux ans, de voir que l'extrême-gauche condamne celui-ci, sans jamais aborder la question de l'acte lui-même.

La GP, justement, valorisait la séquestration. La séquestration n'avait rien d'original ; ce qui était unique alors, c'était sa valorisation. Voici d'ailleurs ce que raconte un « expert des relations sociales » à l'Express en 2009 :

« Ce type d'actions existe depuis des années. Lors de la crise des années 70 par exemple, entre 100 et 200 usines étaient occupées chaque jour. Les violences y étaient autrement plus graves qu'aujourd'hui. Chaque jour on apprenait une nouvelle séquestration. Les locaux étaient saccagés.

En 1997, un DRH de l'usine des mines de potasse d'Alsace a même était emmuré après l'annonce de la fermeture de l'usine. Aujourd'hui, les dirigeants ne se déplacent pas encore avec une armada de policiers chargés de leur sécurité. C'est d'ailleurs ce qui est le plus surprenant. Tout le monde semble très étonné par cette montée de violence. Moi je suis plutôt étonné par le peu de violence. Face à la crise actuelle, je ne serai pas surpris que les dérapages se multiplient dans les mois à venir. »

Quand on sait cela, on comprend d'autant mieux la demi-vérité exprimée par la CGT suite au jugement.

Celle-ci fait comme si jamais un gouvernement « de gauche » n'avait réprimé des luttes – alors qu'en réalité, en disant cela la CGT nie les années 1950 où elle était révolutionnaire et subissait la répression, ainsi que les années 1960-1970-1980… où la CGT était avec le P«C»F devenu révisionniste un important élément dispositif contre-révolutionnaire. A l'époque, c'était la CGT qui luttait contre la séquestration…

« Prison ferme contre 8 syndicalistes

Le gouvernement devra rendre compte !

mardi 12 janvier 2016

Communiqué de presse commun CGT, FNIC CGT, UD 80, UL AMIENS Z.I., SYNDICAT CGT Goodyear

Les 7 longues années de lutte des salariés de Goodyear, face à la multinationale, ont été marquées de conflits durs et âpres avec un patronat violent ayant recours à des vigiles, des hommes de main omniprésents dans les ateliers, l’entreprise, pour faire peur, faire taire les salariés et leur faire accepter la fermeture de leur usine.

Toutes les plaintes des militants CGT Goodyear pour que le droit du travail, la santé des salariés soient respectés, ont été déposées au commissariat, transmises au Procureur de la République ; mais mises au panier et classées sans suite.

Après 7 années de combat, un accord est signé entre la direction et la CGT, avec des dimensions sociales et l’abandon de toutes les procédures judiciaires à l’encontre des militants CGT.

Le Procureur de la République, sans doute soutenu par sa hiérarchie, voire le 1er Ministre, décide seul de poursuivre l’action devant les tribunaux contre 8 militants CGT. Il demande au juge de condamner ces 8 militants à 24 mois de prison dont la moitié ferme. Le juge vient de prendre la décision de suivre le pro- cureur en condamnant 8 représentants des salariés de Goodyear à 24 mois de prison dont 9 mois fermes avec 5 années de mise à l’épreuve.

Défendre les intérêts des salariés devient ainsi un délit aux yeux de ce pouvoir qui prétend rendre justice dans le pays ! Justice à soi-même, puisqu’il n’y a plus aucune plainte de la société Goodyear, ni de quelconque !

POURQUOI TANT DE HARGNE CONTRE LA CGT ?

C’est la première fois dans l’histoire de la République que, sous un gouvernement dit « de gauche », de telles peines sont infligées à des syndicalistes. Le gouvernement devra rendre des comptes aux salariés, à la population, aux électeurs le moment venu.

Le gouvernement est responsable de la justice de son pays ! Une justice qui place le militant syndical au rang de délinquant est une justice de classe.

Le contexte actuel qu’utilise le gouvernement de « l’état d’urgence » ne justifie pas la mise en cause de l’activité et de l’action syndicales. Cette décision est un choix politique répressif contre les droits et liber- tés des citoyens à se défendre dans leur travail avec les syndicats, ce que dénonce la CGT depuis l’instauration de « l’état d’urgence ».

LA CGT, TOUTE LA CGT, NE LAISSERA PAS EMPRISONNER SES MILITANTS !

Si le gouvernement veut déclarer la guerre au syndicalisme CGT, il devra en assumer les conséquences.

Toute la CGT, tous ses militants avec les salariés et tous ceux, pour qui la justice n’est pas un instrument politicien, sont appelés à organiser la riposte.

L’APPEL CONTRE CETTE DÉCISION EST ENGAGÉ ET DÈS MAINTENANT, PARTOUT, DES COMITÉS DE DÉFENSE POUR LES DROITS ET LIBERTÉS DOIVENT ORGANISER, RASSEMBLER, MOBILISER L’ENSEMBLE DES SALARIÉS, DE LA POPULATION CIVILE POUR LE RESPECT DES DROITS ET LIBERTÉS INDIVIDUELLES ET COLLECTIVES.

Montreuil, le 12 janvier 2016 »

La CGT a publié ce communiqué pour se montrer capable de protéger ses membres, mais en réalité elle n'assume pas la conflictualité, elle vit littéralement aux crochets des aides de l’État et des responsabilités qu'il lui confie.

Ce que reproche surtout la CGT au gouvernement, c'est d'avoir à assumer une conflictualité qu'elle a historiquement abandonné depuis bien longtemp.

On peut voir la même chose avec les trotskystes du NPA. Voici leur communiqué et ensuite la position de leur ancêtre, la Ligue Communiste (qui a précédé la Ligue Communiste Révolutionnaire devenue Nouveau Parti Anticapitaliste).

Goodyear Amiens, l’inacceptable vengeance

Le tribunal d'Amiens vient d'annoncer la condamnation de huit ex-salariés de l'usine Goodyear, à 24 mois de prison, dont 9 mois fermes, assortie d'une possibilité d'aménagement. Six des huit accusés sont relaxés de l'accusation de violences en réunion mais tous sont déclarés coupables de séquestration.

C'est le 24 novembre dernier que s'est tenu le procès des huit salariés de Goodyear, dont cinq militants de la CGT parmi lesquels son responsable Mickaël Wamen, pour la séquestration, sans violences, de deux cadres, pendant 30 heures, dans l'usine occupée d'Amiens.

Dans les jours qui suivirent, l'usine était fermée avec près de 1150 licenciements. Sur ces 1150 salariés, plus de 750 d'entre eux n'ont toujours pas trouvé de travail. 70 personnes sont en CDI, environ 80 ont crée leur entreprise, une trentaine sont en CDD supérieur à 6 mois, une trentaine sont en intérim, il y a eu près de 140 départs en retraite et 9 décès.

En application de l'accord de fin de conflit signé avec les syndicats fin janvier 2014, Goodyear avait retiré sa plainte, tout comme les deux cadres concernés qui se sont désistés après avoir, dans un premier temps, déposé plainte à titre individuel.

C'est donc le parquet qui a poursuivi les salariés pour séquestration et violences en réunion et voies de fait pour lesquelles ils encouraient jusqu'à cinq ans de prison. Une décision donc clairement politique qui s'inscrit dans la volonté de répression du mouvement syndical, du mouvement social, engagée par le gouvernement.

Les salariés déclarent vouloir faire appel de ce jugement scandaleux. Après la mobilisation de soutien aux salariés d'Air France, voilà l’occasion d’une nouvelle étape dans la lutte contre la politique répressive du gouvernement, et à laquelle nous répondrons présent.

Montreuil, le 12 janvier 2016

Aucune position n'est prise, comme on le voit, au sujet de la méthode. Pourtant, dans les années 1970, la Ligue Communiste reprochait à la GP de pratiquer la séquestration sans être suffisamment bien organisée dans la violence.

Une pure rhétorique démagogique, bien entendu, servant à renforcer l'esprit de capitulation. C'est là le rôle des trotskystes que de se prétendre plus à gauche qu'une lutte, pour mieux la critiquer, la dénoncer, la briser en réalité.

Daniel Bensaïd, qui fait ici l'éloge de la « violence révolutionnaire », prétendant que les trotskystes sauront faire mieux sur le plan militaire et celui de la clandestinité, sera bien pressé lorsque la GP se sera effondrée, de promouvoir l'électoralisme et le syndicalisme tout ce qu'il y a de plus traditionnel.

La Gauche prolétarienne et la violence réformiste

Le pouvoir a frappé la Gauche prolétarienne (GP) en connaissance de cause. Le test lui paraissait commode. Il pouvait comprendre que la GP repousserait avec morgue toute initiative unitaire et que, réciproquement, les groupes révolutionnaires se montreraient tièdes à l’égard d’une organisation sectaire dont les séparent d’immenses divergences. Nous ne reconnaissons pas à la bourgeoisie le droit de juger, au nom de ses lois et de sa morale, des militants révolutionnaires.

Le Dantec et Le Bris se sont courageusement défendus en plaidant la cause de la Révolution et non leur cause personnelle. Sartre a donné à ce procès l’écho politique mérité. De tout cela nous nous félicitons.

Mais nous n’entendons pas pour autant taire nos désaccords avec la GP ce qui reviendrait à tomber dans le calcul gouvernemental par une autre voie : en acceptant la solidarité inconditionnelle face à la répression, nous alignerions tous les gauchistes derrière la GP qui deviendrait leur seul représentant face à l’opinion. À la grande joie du pouvoir et des staliniens. C’est pourquoi il nous paraît utile de revenir sur notre critique de la GP, déjà développée dans Rouge n° 57.

Résistance ou défense active

Tout d’abord, sur quoi la presse insiste-t-elle au lendemain du procès de Le Dantec ? Elle cherche à présenter les militants de la GP comme des nihilistes. Vieille tactique policière, certes. Mais ici l’argumentation policière prend solidement appui sur les thèses même de la GP. Ces camarades prennent au bond les formes de luttes radicales du prolétariat pour les transformer en mots d’ordre.

Ces mots d’ordre de la période sont l’occupation et la séquestration. Occupation d’usine et séquestration de patron sont l’expression de la violence prolétarienne qui s’oppose à la violence quotidienne de l’exploitation capitaliste. Elles constituent une ligne de résistance prolétarienne face à l’agression bourgeoise.

Le terme de résistance doté d’une majuscule a pour but d’éveiller dans la conscience ouvrière le souvenir de sa dernière expérience armée, celle de la dernière guerre mondiale. Mais, à l’origine, il s’agit bien pour le prolétariat de résister, au sens littéral, à la violence capitaliste par la violence révolutionnaire. En élaborant la ligne dite de Nouvelle résistance, la GP n’a fait que baptiser la phase actuelle des luttes de classe.

Au lendemain de Mai, privée de perspectives politiques, la classe ouvrière s’est défendue avec vigueur contre les attaques économiques de la bourgeoisie. De même, les couches moyennes, convaincues de l’inefficacité de leur représentation parlementaire traditionnelle, ont défendu avec désespoir leur existence. La classe ouvrière lutte pour la défense de son niveau de vie, de son emploi, de ses conditions de travail. Ces luttes défensives peuvent revêtir un caractère résolu, combatif, violent. Elles n’en demeurent pas moins défensives.

La bourgeoisie accuse aussitôt la GP de vouloir détruire sans construire, de ne rien proposer. Vieille démagogie ! Mais si l’opinion s’y montre sensible, c’est que la GP en s’adaptant à la forme défensive actuelle des luttes ouvrières les glorifie sans ouvrir la moindre perspective.  

Dans ses textes comme dans ses proclamations, elle se contente de faire la synthèse au jour le jour des expériences
de lutte sans laisser entrevoir comment les luttes ouvrières pourront passer de la défensive à l’offensive, passer de la
résistance aux patrons et aux petits chefs à la mise en
accusation de la bourgeoisie et de son État. Sauf quelques
références incantatoires à Mao, la GP ne dit pas quel
socialisme elle veut construire. Derrière sa filiation maoïste continue de planer l’ombre discrète de Staline, Or, à
l’époque où l’ordre blindé règne à Prague, les travailleurs
veulent à juste raison savoir pour quelle révolution ils
vont se battre.

Soucieuse avant tout de maintenir entre révisionnisme
et elle le critère de la violence, la GP évite de formuler
des perspectives. D’un côté, elle popularise les luttes
spontanées des travailleurs. De l’autre, elle peint un tableau
idyllique de la Chine de Mao. Entre les deux, il n’est plus
question des mots d’ordre d’échelle mobile des salaires
et des heures de travail, de contrôle ouvrier qui unifient
les luttes ouvrières face à la bourgeoisie et lui permettent de passer à l’offensive. Entre la résistance spontanée
des masses et l’édification du socialisme, il n’y a plus,
pour la Gauche prolétarienne, qu’une généralisation de la
violence.

Un réformisme armé

L’interview de Geismar au Nouvel Observateur est à ce titre significative. Il dit que pour la première fois « une partie des masses du moins a adopté l’idéologie et la pratique de la résistance ». Citant Saint-Just, il dit aussi que toute grande révolution politique est précédée de « la révolution dans les esprits », « de la révolution idéologique » ; et d’avancer pour preuve le rôle de Voltaire et de Rousseau. Il ressort de cela que la révolution dans les esprits permettrait de gagner à la violence et à la résistance non plus une partie, mais la majorité des masses, d’isoler les patrons.

Geismar oublie que la bourgeoisie au nom de laquelle parle Saint-Just détient le pouvoir économique et conquiert le pouvoir idéologique avant de s’emparer du pouvoir politique. Alors que, selon Marx, l’originalité de la révolution prolétarienne tient à ce que la conquête du pouvoir politique est la condition de l’émancipation économique et idéologique. De la position de Geismar, il résulte que seuls la CGT et le PCF constituent un obstacle sur la voie de la prise de conscience, un obstacle délibéré, un frein conscient. Affirmant qu’il faut « chasser le flic de sa tête », il se refuse à voir dans la société capitaliste les conditions de la domination idéologique de la bourgeoisie. PCF et CGT introduisent artificiellement les idées fausses dans la classe ouvrière.

Le pouvoir s’efforce de poser le débat dans les termes : pour ou contre la violence. Or, là n’est point le problème. Nous sommes pour la violence révolutionnaire, pour la résistance qui ruine le prestige et l’autorité des tyranneaux et des petits chefs, qui mettent à vif les antagonismes de classe. Mais il ne s’agit là que d’une phase préparatoire et tout à fait embryonnaire de la violence révolutionnaire.

Croire qu’il suffit de généraliser et d’étendre cette violence-là pour venir à bout de la bourgeoisie ne témoignerait au mieux que d’un réformisme armé. Il s’agit à ce stade
de démystifier l’invulnérabilité de la police et du patronat.
Mais pour jeter bas l’État, d’autres moyens sont nécessaires. Le flicage de l’opération du Parisien libéré, puis
le flicage de l’opération du 27 [1] ont montré la vulnérabilité
de la GP. Pour passer à un autre niveau dans l’affrontement, une préparation technique, un classement organisationnel qualitativement différents sont nécessaires.

Les
 problèmes de la clandestinité, des rapports entre organisation politique et travail militaire n’ont pas été gratuitement au centre des débats dans le mouvement révolutionnaire 
latino-américain. Là sont les tâches et les questions de 
l’heure. Leur solution seule permettra de passer à un tout
autre niveau que la simple escalade des pavés et des
matraques.

Cependant cette phase préparatoire, si elle a pour but de modifier la conscience de la classe prolétarienne, de rassembler les troupes, de constituer une ossature en vue de l’affrontement, ne suffira jamais si, au moment décisif qui n’arrive que dans la crise révolutionnaire, l’irruption brutale des masses sur la scène politique ne vient pas faire pencher le rapport de forces du côté de la Révolution.

La solitude des marcheurs de fond

Certes, face au légalisme du mouvement ouvrier traditionnel, l’action violente, extralégale, constitue un progrès.
Pourtant elle ne demeure qu’un moyen au service d’un programme. Sans ce programme, et quelles que soient les épithètes (prolétarienne ou révolutionnaire) qu’on lui attribue,
cette violence n’a pas un sens de classe net. Même une
violence dirigée contre le pouvoir actuel peut être de
droite.

Présenter la violence comme un critère suffisant pour délimiter les révolutionnaires et se présenter comme détenteur exclusif de cette violence revient, de la part de la GP, à s’ériger en seul représentant authentique des masses. Il n’y a selon ses thèses que trois camps, celui de la bourgeoisie, celui du révisionnisme, et le sien : celui de l’orthodoxie révolutionnaire.

Dans son dernier cahier, la GP prétend représenter la troisième force politique parce que, dit-elle, « nous ne comptons pas tous les bourgeois qui disent la même chose sous des formes différentes ; tous les groupuscules parasites qui disent au fond la même chose que les flics, en civil du PC et des syndicats ». Belle simplification ! Si vous vous rappelez que le PC est un « collabo » pour la GP et que tous les groupuscules disent, au fond, la même chose, ils deviennent eux aussi les agents directs du pouvoir. Sous prétexte de laisser la parole aux masses, la GP s’adjuge ainsi en un tournemain le monopole de leur représentation et se propose d’ignorer tous ceux qui, pourtant organisés pour la lutte selon une conception différente deviennent à ses yeux des ennemis de classe.

On comprend mieux ainsi que, dans un premier temps,
la GP ait repoussé toute proposition de défense unitaire
de Le Dantec et qu’elle ne s’y soit résignée qu’en dernier
recours, le temps d’un meeting. Dans cette voie, la longue
marche de 20 ou 30 ans qu’elle nous propose risque d’être
désespérément solitaire, alors qu’à notre sens, si l’éclatement du stalinisme a fait naître dans la confusion de multiples groupes, l’unité d’action entre eux demeure une condition d’efficacité.

En particulier dans la lutte contre la répression, tous les révolutionnaires doivent se retrouver, dans le même camp, face à l’État bourgeois. Et cette unité d’action sur des campagnes précises constitue encore, dans l’immédiat, le meilleur moyen de grouper aux yeux des travailleurs une force capable de contrebalancer l’influence du PCF

Le sectarisme le plus outrancier a cherché dans la glorification des masses un camouflage grossier. Malheureusement un tel stratagème n’aide en rien à la clarté politique, à l’efficacité et à l’entraide révolutionnaires. Il facilite au contraire les attaques du pouvoir. Nous le déplorons encore au moment de la dissolution de la GP, en affirmant que nous ferons notre possible pour aider et défendre ses militants victimes de la répression.
Rouge n° 66, 1er juin 1970

Jebrac (Daniel Bensaïd)

Notes

[1] Interdiction de la GP le 27 mai 1970 au nom des lois Marcellin.

La question de la séquestration n'a donc rien de nouveau et il est intéressant d'avoir ici une perspective historique. Cela montre l'importance du Parti comme avant-garde portant la mémoire historique du prolétariat : seul le PCF(mlm) porte la réelle compréhension de la conflictualité bourgeoisie-prolétariat et de la nécessité de la révolution socialiste par la guerre du peuple.