Dans l'entreprise, il existe un rapport de force. La direction de chaque entreprise emploie de nombreuses personnes pour encadrer et maintenir un climat, un ordre favorable au travail. Le cas échéant, une répression a lieu.

Il peut arriver lors d'un conflit social que cette répression soit si brutale, se produise tellement rapidement, que les salariés sont obligés de réagir de manière tout aussi rapide et efficace. A la violence réagit une contre-violence.

La séquestration est ici une pratique qui s'est développée historiquement dans la classe ouvrière. Afin d'empêcher la direction de mener une offensive contre les salariés, ceux-ci occupent en masse les locaux. Afin de prouver leur détermination, dans des cas extrêmes, ils séquestrent également des dirigeants.

Cette séquestration se fait de manière volontaire, mais sans brutalité ni humiliation. Des membres de la direction sont retenus contre leur gré, mais ils ne sont pas maltraités. Il s'agit de leur rappeler qu'ils sont « sur le même bateau », qu'ils ne peuvent pas se dédouaner de leurs responsabilités.

C'est aussi et surtout une manière de montrer la détermination dans la lutte, ce qui fait qu'une séquestration ne doit jamais être menée s'il n'est pas parti du principe qu'il faut aller jusqu'au bout, jusqu'à la satisfaction des revendications.

De par le renversement du pouvoir dans l'entreprise que signifie une séquestration, il faut s'attendre à des réactions fortes. Aussi faut-il être certain de tenir, d'avoir l'accord de la majorité des salariés, de bien être organisé et de bien maîtriser ce qui se passe durant la lutte (surtout pour éviter les provocations ou les actes malheureux nuisant à la lutte et son image).

Cela veut dire aussi qu'il faut disposer de relais à l'extérieur de l'entreprise, afin que la lutte soit connue, qu'elle puisse être soutenue. Les revendications doivent être compréhensibles, facilement lisibles, elles doivent sonner juste.

La classe ouvrière dispose de nombreuses méthodes de lutte, qui sont conformes à son esprit, à sa combativité, à ses exigences. Le Parti Communiste de France (marxiste-léniniste-maoïste) appelle à les connaître, à être capable de les assumer. La séquestration, violente mais sans brutalité ni humiliation, est une arme du faible, une arme de la dernière chance. Mais elle est capable d'unifier les salariés dans la lutte, de faire bloc et par là de permettre de vaincre.