Lorsqu'une lutte est menée, il arrive que les choses s'emballent et il y a alors un ou plusieurs débordements. Il en existe deux sortes, qui existent de manière régulière dans les luttes.

1. Il y a le débordement en tant que mouvement naturel, propre à la pression qui existe. C'est l'expression d'un saut qualitatif de la lutte.

À un moment donné, dans la lutte, il y a une poussée, il y a un coup de pression qui s'exprime, afin de changer le cadre de la lutte, de le rendre adéquat à la victoire. C'est un moment traditionnel de la lutte des classes.

a) Par exemple, la lutte s'étend rapidement et a pris des forces avec des gens qui la rejoignent, d'autres revendications viennent se greffer à elle. C'est le principe de la boule de neige.

b) Ou bien, elle devient plus solide, plus ferme, en tant que lutte prolongée parce qu'elle ne semble pas aboutir aussi simplement que prévu, faisant face à des obstacles inattendus ou répressifs, ce qui provoque une nouvelle vague de combativité.

2. L'autre type de débordement relève de quelque chose de forcé, d'une œuvre de provocateurs, afin de casser le mouvement depuis l'intérieur, de diviser les gens à la base de la lutte.

a) Par exemple, la police provoque des troubles, afin de prétexter le maintien de l'ordre devant l'opinion publique et d'instaurer la peur, l'esprit de capitulation.

b) Ou bien, des éléments « ultras » nient le principe de mobilisation démocratique au profit d'un chaos « productif », asséchant en même temps la lutte d'origine.

Grâce au débordement, la lutte abolit le cadre imposé par ses ennemis que sont la direction de l'entreprise, ses cadres, bien souvent les syndicats. Le débordement permet de toucher d'autres gens, d'aborder d'autres aspects. Il faut par contre prendre impérativement conscience des rapports de force existant, notamment par rapport à la répression qui profite des délations, des photographies et des films qui peuvent être pris. Cela nécessite un haut esprit d'organisation et de conscience, c'est à cela qu'appelle le Parti Communiste de France (marxiste-léniniste-maoïste).