18 juil 2015

«A bas les sectes vive le communisme»: sur le factionnalisme

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Comme tout un chacun peut aisément s'en apercevoir, l'idéal révolutionnaire est devenu très faible en France, un peu comme s'il perdait chaque jour davantage de sa force depuis mai 1968. Il y a des luttes de classes et beaucoup de groupes et organisations luttant ici et là, mais la révolution au sens strict, c'est autre chose.

De ce fait, les organisations décidant de s'y mettre sérieusement sont dans une situation de faiblesse ; elles sont forcément marginalisées par les « mouvementistes », elles sont considérées comme sectaires, dogmatiques, etc.

Elles font l'objet de nombreux fantasmes petit-bourgeois, et parfois elles dérivent terriblement au point que la réalité rattrape les fantasmes.

Toutefois, ce n'est pas parce que Lutte Ouvrière ne fait que reproduire son discours, que la Ligue Trotskyste de France ait pu avoir un interventionnisme délirant ou que « Toute la Vérité / Révolte Jeune » a été un exemple d'embrigadement sectaire que l'idéal révolutionnaire soit faux. Tout est une question de culture, d'idéologie.

Le groupe « Futur Rouge » apparu il y a quelques années vient de publier un texte très violent à l'encontre du groupe « Drapeau Rouge », avec des accusations de viol notamment. Les deux groupes devaient s'unir et « Futur Rouge » accuse l'autre groupe d'être une secte et de violence.

Or, les gens de « Futur Rouge » se moquent ici du monde car avant de se constituer, ils se revendiquaient du maoïsme dans une structure anti-maoïste, et ils ne se gênaient pas mépriser l'ancêtre de lesmaterialistes.com et même exiger sur tel ou tel forum que nous recevions douze balles dans le corps...

Il est bien malaisé de parler par la suite de sectarisme. Surtout qu'il ne faut pas se voiler la face : tous ces gens qui parlent de maoïsme, où l'ont-ils découvert si ce n'est grâce à notre activité ?

Où sont les documents de Mao Zedong, du maoïsme, si ce n'est chez nous ? Où trouve-t-on des présentations historiques, des compte-rendus d'événements importants ?

De plus, et surtout, et pour en finir avec cette histoire de sectarisme, parfaitement hypocrite : la vérité est que si lesmaterialistes se fait mépriser par ces gens, ce n'est pas parce que nous nous revendiquerions de Gonzalo et considérions l'univers comme éternel, la matière comme en mouvement dialectique allant nécessairement au communisme.

La vraie différence, à l'origine, tient à l'écologie. Nous avons dit que l'écologie était d'une importance capitale, ce qui a amené une rupture avec des gens ne le voulant pas, et tous les gens n'assumant pas Mao jusqu'au bout sur le plan du matérialisme dialectique et réfutant surtout l'écologie ont formé alors un ensemble dont les résultats sont, comme on peut le voir, peu concluant.

Leur non-sectarisme et leur non-écologie n'a guère fait grandir leurs rangs ; leur bagage idéologique est faible, la dimension culturelle l'étant encore plus.

Comment peut-on, comme le fait « Drapeau rouge », parler des prostituées comme des « travailleurs du sexe » alors qu'en URSS de Staline et en Chine de Mao Zedong, les prostituées étaient considérées à juste titre comme des éléments associaux devant être rééduqués dans des camps de travail ?

Comment peut-on, comme le fait « Futur rouge », défendre toutes les thèses post-modernes possibles et ne pas voir que cela rentre en contradiction fondamentale avec le maoïsme ?

Tout cela n'a rien à voir avec du « sectarisme », mais avec le principe de cohérence. On ne peut pas piocher, ou si on le fait, on doit l'assumer. Peut-être est-ce juste ; à notre sens, cela ne l'est pas.

En tout cas, il faut dans tous les cas pratiquer la ligne de Mao à ce sujet : vous vous battez à votre manière, nous nous battons à notre manière. Il ne faut pas conjuguer ce qui ne l'est pas, unir ce qui ne doit pas l'être. L'Histoire est le seul juge.

La pratique est ce qui compte, donc non pas la bataille de « faction », mais l'analyse de la société française pour la production d'une pensée guide pour nous orienter dans les luttes de classes dans les conditions françaises.

Sur ce point, faut-il dire que nous avons bien plus confiance en notre dispositif culturel et idéologique qu'en des positions ultra-gauchistes suivistes des anarchistes et des trotskystes ?

Pour archive, nous republions ci-dessous le texte publié par le groupe « Futur rouge » :

L'OC-FR est une organisation communiste, Marxiste-Léniniste qui s'est constitué de militant-e-s issus du Roc-ML. Nous avions alors posé l'unité des communistes comme priorité de notre groupe dans l'état Français. Nous étions motivé-e-s enthousiaste, mais aujourd'hui cet élan spontané s'est rompu après que nous ayons côtoyé d'autres organisations qui nous ont cassé-e-s, mais aussi après nous être confronté à des événements douloureux La violence dont nous avons été victime a généré une pression déstabilisante en interne : c’était son but.
Si nous avons reçu de la solidarité, d’autres ont tracé un cordon sanitaire entre nous et eux pour ne pas être confronté - e-s à la violence, d’autres font preuve d’indifférence et d’autres en ont profité pour nous etouffer.

Nous étions naïfs de faire spontanément confiance aux autres groupes, et de croire que parce que l'on se revendiquait communiste, nous étions spontanément camarades et partagions les mêmes objectifs.

Nous avons déchanté à propos de ce milieu, sectaire, où les organisations, plutôt que de s'entraider dans la lutte, se tirent dans les pattes pour de faibles enjeux de pouvoirs, alors que notre faiblesse et marginalité est flagrante. Ces enjeux à nos yeux sont pourtant risibles et ne représentent rien à l'échelle de l'état français, mais visiblement, c'est suffisant pour ces groupes pour sans cesse vouloir nous porter des coups.

De ce contexte et cette situation, notre organisation a produit une analyse et en produira d'autres. Alors que notre ennemi, les bourgeois-e-s et l'impérialisme sont forts, nous passons notre temps à défendre notre peau contre d'autres groupes. Nous voudrions utiliser notre énergie tournée vers la classe ouvrière, mais régulièrement d'autres militant-e-s nous rappellent leur hostilité à notre égard. Ils/elles savent que l'on est faible, moralement, numériquement, alors ils/elles pensent à chaque fois pouvoir porter le dernier coup à notre égard. Mais nous tenons bon, car notre motivation n'est pas liée à quelques petits enjeux de pouvoirs, mais à faire la révolution, objectif que nous gardons en vu, à terme.

Cela ne peut cependant jamais se faire, si nous ne sommes pas capables entre nous de gérer collectivement la violence, les traumastismes, la solidarité. Certaine-e-s préfèrent traiter de "folle" ou de "pute" les militantes qui dénoncent cette réalité, au sein du milieu militant. Pouvons-nous le tolérer?

Si nous ne sommes pas capables de gérer la violence et les crimes racistes, sexistes, homophobes, etc, alors nous ne pouvons pas nous prétendre révolutionnaire.

Aujourd'hui, alors que nous y sommes quotidiennement confronté - e-s, nous considérons que nous devons réagir. C'est pour nous déjà une ligne de démarcation. Nous dénonçons ce milieu sectaire, destructeur, où les organisations préfèrent utiliser leurs énergies à mener des offensives contre d'autres organisations, d'autres militant-e-s, et n'ont en réalité aucun soucis pour la vie humaine. Ils oublient que notre combat est une lutte sans cesse contre la mort et l'exploitation des capitalistes. Ces violences, ils/elles les répercutent chez nous. Ceux/celles-là ne devraient pas avoir leur place dans les espaces de solidarité populaire.

A bas les sectes, vive le communisme

Les lignes de démarcation au sein du mouvement communiste

Les débats théoriques ne sont pas coupés de la pratique. Au contraire, la théorie, c'est passer de la pratique au concept. Lorsque des questions se sont posées au cours de l'histoire au mouvement ouvrier, différentes théories se sont affrontées. Une théorie validée par la pratique comme conforme à l'idéologie prolétarienne est scientifiquement validée. Elle passe du statut de théorie à celle de ligne de démarcation.

Aujourd'hui le mouvement maoïste international est traversé de contradictions, notamment autour des éléments de synthèse apportés par Gonzalo à propos des écrits et de l'expérience de mao.

Les divisions historiques entre "enveristes" et "maoïstes" sont encore la cause de contradictions assez fortes entre diverses organisations communistes, par exemple au Maroc.
Nous même ne pensons pas que la contradiction entre enveristes et maoïstes soient indépassable. Nous souscrivons notamment aux analyses du MLKP, "enveristes" alors que nous puisons moins auprès des analyses des maoistes turcs.

D'autres organisations se référent au guevarisme dans les pays dominés (ex : le DHKPC en Turquie).

La question de staline reste marginale.

Il paraît tout à fait juste de tracer des lignes de démarcations nettes entre par exemple nous et les réformistes (la révolution s’étant montrée comme le moyen pour le prolétariat d'accéder au pouvoir et le réformisme de le garder sous la coupe de la bourgeoisie). L'expérience a montré de quel côté entre idéologie bourgeoise ou prolétarienne penchaient les deux.

Les schismes dans le mouvement ouvrier se créent d’abord par une accumulation quantitative de contradictions qui débouche sur un bond qualitatif : un se divise en deux.

Les lignes de démarcation sont tracées par les questions que pose la lutte des classes au mouvement ouvrier.

La démarcation se fait avant la validation scientifique de telle ou telle ligne comme étant propre à amener le prolétariat à la victoire ou à rejeter comme bourgeoise.

Lorsque deux théories s’affrontent, une démarcation se trace. Lorsque Lenine, pour reprendre cet exemple, a voulu bâtir un parti du prolétariat en Russie, ses théories sur le parti restaient des théories qui n'avaient pas été validée par la pratique. Lorsque les bolcheviques se sont opposés aux sociaux chauvins, ils n'étaient pas grand chose dans le mouvement communiste international dont Kautsky était lui une sommité.

Néanmoins les théories et sur la guerre impérialiste des bolcheviques ont tracé des lignes de démarcations. Les bolcheviques et les mencheviks se sont séparés. Les bolcheviques ont mis en pratique leur théorie et transformé la guerre impérialiste en guerre révolutionnaire.

Les lignes divergentes ainsi tracées autour de théories correspondaient réellement à des pratiques antagoniques vis-à-vis des questions posées par la lutte des classes.

Aujourd'hui, dans les pays impérialistes, en quoi l'universalité de la stratégie de la guerre populaire est elle une ligne de démarcation ?

Il y a-t-il une seule organisation dans un pays impérialiste pour laquelle se démarquer d'organisations pensant que l'insurrection est la stratégie valable en pays impérialiste est une nécessité pratique car les "insurrectionnalistes" étroits freinent le déclenchement de celle ci ?

Il y a-t-il en pays impérialiste une seule organisation pensant que la stratégie de la guerre populaire est réservée aux pays dominés qui soit à l'aube de déclencher l'insurrection et doive affronter des militant-e-s qui pensent que l'heure reste à la tactique de la petite guérilla tant que l'équilibre stratégique ne sera pas atteint ?

S'il existait ce type de contradictions, ayant une incidence concrète sur la pratique de partis révolutionnaires en pays impérialistes, la question de l'universalité de la stratégie de la guerre populaire prolongée serait une ligne de démarcation et nécessiterait une rupture organisationnelle. En l'état, pour nous, cela reste une théorie à laquelle nous souscrivons, mais nous n’en faisons pas une ligne de démarcation.

En faire une ligne de démarcation, c'est sortir de la pratique maoïste de la lutte de ligne pour entrer dans le dogmatisme le plus complet. C'est ériger des théories en dogme. La lutte entre deux lignes, une ligne bourgeoise et une ligne prolétarienne, elle a une base matérielle concrète, celui de l'affrontement entre deux classes. Le reste n'est que scolastique.

Porter des dogmes tels que "l'universalité de la stratégie de la guerre populaire prolongée", c'est agir en idéaliste, pas en matérialistes.

Fétichisme dogmatique, fétichisme d’organisation : nous restons à l’époque des sectes

Si aujourd'hui des organisations groupusculaires se saisissent de questions théoriques pour en faire des dogmes, c'est parce qu'il y a une ligne de démarcation qui coince. Celle de la rupture avec la nature de secte. Nous aussi avons échoué à dépasser cette ligne de démarcation.

Nous disons secte au plein sens du mot. Les sectes sont portées par une croyance téléologique en ce que cette organisation elle seule porte les dogmes qui lui permettront de faire la révolution.

Nous disons téléologique car aucune secte n'a une activité qui va lui permettre de faire la révolution. Fétichisme autour de dogmes qui ne sont en aucun cas vérifiables par la pratique. Fétichisme de la secte envers elle même car elle seule porte les dogmes qui lui permettront de faire la révolution, les autres étant des hérétiques.

On en arrive à des aberrations.

Cet état de secte dans lequel végètent les communistes a une base matérielle : celle de la petite bourgeoisie.

Dans les pays impérialistes, la force de l'idéologie bourgeoise gangrène de l'intérieur les organisations se revendiquant du communisme.

Dans l'état français, une recrudescence de groupes de jeunes ayant créé des organisations para - communistes, rejoint des organisations existantes, créé des organisations dans les années 2000 venaient pour la plupart du mouvement étudiant comme la majeure partie du milieu militant tel qu'il est actuellement.

Cette origine petite bourgeoise n’a rien arrangé.

Les sectes jouent un rôle de sauvegarde sociale pour une petite bourgeoisie en déclin et de personnes issues des classes populaires qui voient leur progression sociale stoppée par la situation économique.

Nous sommes dans un pays impérialiste en crise où la précarité rend difficile toute construction d'une cellule familiale. La plupart de nous viennent d'une classe désorganisée et individualiste ou ont rompu avec leur milieu d'origine.

Les sectes offrent à la fois des capitaux sociaux, économiques et affinitaires à leurs adhérents. C'est cette base matérielle là qui est à protéger à tout prix, pas des principes politiques. Ce n’est pas au nom de la défense de la théorie du fascisme moderne qu’on viole, harcèle et tape nos camarades, mais au nom de la défense de la secte comme espace économique.

L’économie interne à la secte est un moyen également de tenir les adhérent-e-s. Les capitaux économiques et sociaux ne sont pas également répartis à l'intérieur de la secte et que ceux qui y sont socialement dominant-e-s les accumulent en entretenant des rapports d'oppression et d'exploitation au sein de la secte.

Pour les adhérent-e-s, peu à peu, espace affinitaire, politique et petite économie domestique se confondent, faisant de l’organisation une nécessité vitale pour celles et ceux qui n’ont pas les moyens économiques et sociaux de se reconstruire en cas de disparition de la secte ou d’exclusion. Rapports de maître-ss-e à esclave, violences sexistes se nouent dans ces espaces affinitaires clos.

Le regroupement en secte apparaît comme un moyen de se protéger de la violence pour la petite bourgeoisie.

Dans un pays impérialiste, la petite bourgeoisie entretient un rapport contradictoire à la violence. Alors que c’est la violence de l’impérialisme qui lui permet de maintenir son train de vie, elle-même n’y est pas directement confrontée et redoute de, par la dégradation de sa situation sociale, devoir l’affronter.

Commençons par être capables de nous positionner par rapport aux lignes de démarcation que la vie nous pose

La lutte des classes, le système patriarcal, l'impérialisme en posent à chaque instant aux révolutionnaires, des lignes de démarcations. Nous vivons dans un état policier et de ségrégation raciale. Nous vivons dans un impérialisme en crise, qui engendre une violence barbare.

Les sectes n’échappent pas à la lutte des classes.

Quand la question principale qui se pose, c'est celle de la validité ou non de la stratégie de la guerre populaire, se positionner sur ces faits matériels et concrets est secondaire, parasitaire.

La petite bourgeoisie est habituée, par contre, à ce que la violence tombe sur les opprimé-e-s. Viols et violences racistes et sexistes sont des choses qui ne la choquent pas.

Nous, communistes, ne refusons pas d’être confronté-e-s à la violence. Nous y sommes confronté-e-s forcément si nous nous tenons aux côtés des opprimé-e-s.

Nous mêmes avons eu maille à partir avec des camarades refusant de lever le moindre petit doigt dans nos déboires. Nous demandons à ces camarades comment ils vont faire la révolution s'ils sont incapables de défendre une camarade face à une secte microscopique (alors qu'à l'intérieur des pays dominés et des quartiers populaires, il existe d’incontournables sectes beaucoup plus puissantes auxquelles nous sommes et serons confronté-e-s).

Au sein du "Bloc rouge" ou du Rocml par-exemple, deux organisations que nous avons bien connues, il n'y a jamais eu l'espace pour s'interroger sur les questions de racisme ou de sexisme en interne alors même qu'elles étaient flagrantes.

Que les militant-e-s de sectes arrivent à se positionner sur un viol ou une agression raciste avant de se positionner sur l’universalité de la guerre populaire serait une première étape. Qu’ils ne fassent pas comme des ex-militant-e-s de l’AGEN, avec qui pourtant nous avions participé dans le passé aux mêmes luttes, et en qui nous avions eu naïvement confiance parce que comme nous ils se revendiquaient maoïstes, traiter de pute et mettre des coups dans le visage de la première femme qui a osé revendiquer justice suite à un viol dans ce milieu qui se dit "maoïste".

Le P"C"MF / Bloc Rouge / la Cause du Peuple, le Frap, exemple typique de la secte

Nous n'avons pas été exempts de pratiques sectaires. Nous avions pourtant décidé en 2009 que la lutte contre le sectarisme était une priorité pour la construction du parti (dont nous faisons un fétichisme certain alors que notre nombre n'a jamais été conséquent).

Pour nous, devenir militant-e communiste, c’est prendre le contrôle de sa vie, c’est devenir un-e dirigeant-e capable de mener au sein du prolétariat des luttes. C’est le contraire de la soumission que l’on exige des militant-e-s (et surtout des militantes) au sein des sectes et de la coercition que l’on exerce contre eux et elles par le chantage affinitaire et la menace de perdre capitaux sociaux, économiques en cas de rupture. Nous n'avons pas été étranger-e-s à ces types de pratiques.

Nous avions fondé le Roc-ml avec des militant-e-s enveristes alors que notre groupe se revendiquait de maoïste. Nous avions ensuite, face à leur dogmatisme sectaire, fondé une organisation qui avait pour but de disparaître rapidement et de fonder quelque chose de plus grand.

Rigoureux et rigoureuses jusque là quant à nos pratiques affinitaires para politique nous nous étions laissés déborder sur notre droite et avions adopté des pratiques sectaires.

Parallèlement, nous sommes entrés en relation en vue d’une fusion avec ce qui allait se révéler une secte particulièrement engoncée dans ce statut, que seul peut être le P « C »MLM dépasse en terme de dogmatisme sectaire.

Nous disons secte parce que :

-un "parti" de deux personnes. Oui, le PCMF était un parti où deux personnes avaient le droit de vote à l’époque où nous avons commencé notre processus d’unification.

- Ce parti pratiquait les exclusions arbitraires conformément à ses statuts : devant deux personnes et non pas devant l’ensemble des militant-e-s. Le reste des militant-e-s n’est pas là pour devenir des cadres mais pour être « placé à un poste de combat », de toute façon.

- Le PCMF construisait un Front (le FRAP / la Cause du Peuple) réunissant son cercle sectaire front de toutes les luttes de " France" à 5.

- une secte pour laquelle des dogmes tels que l'universalité de la stratégie de la guerre populaire ou le fascisme moderne (le fascisme ancien mais de type nouveau qui est déjà là mais qui arrive) méritent que ne soient pas respectés les processus de décision entre nos deux organisations. En effet, nous avions décidé d’un débat franc et ouvert de tou-te-s nos militant-e-s afin de mener les débats théoriques en vue d’un congrès. Cela signifiait que les militant-e-s ne pouvaient être tenus par toutes les positions idéologiques de leurs organisations mais par celle de la base minimale que nous avions convenue.

Cela était nécessaire pour arriver à autre chose qu’un congrès entre deux fractions ce qui est contraire à toutes les règles de fonctionnement des organisations communistes. Débat franc et ouvert qui n’a pas été respecté, le PCMF exigeant la défense de l’universalité de la guerre populaire de la part de ses adhérents.

- un parti de deux personnes ayant une telle croyance téléologique en l'importance de ces principes qu’alors qu'une de nos camarades critiques vis-à-vis de ces pratiques et de ces théories a été violée par un militant les soutenant, au moment où elle a suffisamment d'éléments d'enquête pour les dénoncer, ce viol a été l’occasion d’un procès à charge contre elle mené entre hommes blancs suite auquel six mois de harcèlement se sont suivis alors qu’une autre de nos camarades avait quant à elle été violée par un fasciste. Aucune forme de la répression patriarcale n’a été épargnée à nos militantes, ce dans le but de nous annihiler politiquement.

Dans la pratique, il y a des 150 000 femmes victimes de viol dans l'état français par an (estimation basse).

Et il n'y a pas de guerre populaire dans l'état français à l'ordre du jour. Certes, par exemple cette semaine des affrontements ont eu lieu en soutien à une camarade menacée par un barbouze dans le 93. Ce n'est pas un signe de la guerre populaire pour autant car la stratégie de la guerre populaire est une stratégie et donc consciente et dirigée par un état major qui n'existe pas.

Est-ce que la défense de la théorie effarante de stupidité du fascisme moderne est tellement importante qu'elle mérite qu'on en arrive là ? Est-ce que dans nos organisations il est normal d’utiliser le viol comme un moyen de lutte politique, de toute façon ?

Notre physionomie politique a évolué au cours de ces événements. Notre groupe historique s'est séparé. Nous avons affronté la répression interne au milieu militant et continuons à l'affronter.

Fort heureusement, nous savons qu’en dehors du monde clos des sectes, de notre tout petit milieu, il existe des forces dans le prolétariat, dans nos quartiers populaires, forces bien souvent moins réactionnaires que celles des sectes communistes. Nous découvrons chaque jours de nouvelles forces.

Nous n’avons pas la réponse à toutes les questions que nous nous posons, mais nous souhaitons rester organisés. Au moins, aujourd’hui, nous savons mieux que jamais ce dont nous ne voulons pas.

Nous ne pouvons pas dire feu sur le quartier général puisqu’il n’existe pas de quartier général. Alors, nous disons : « Feu sur le quartier minable ».

L'OCFR