L'extrême-gauche face au mariage homosexuel, l'adoption, la PMA, la GPA, la question "trans"
Submitted by Anonyme (non vérifié)Voici un tableau servant de panorama de l'extrême-gauche quant aux positions sur le mariage homosexuel, l'adoption, la PMA (procréation médicalement assistée), la GPA (les "mères porteuses") et la question du changement d'état-civil pour les personnes "transexuelles".
On peut s'apercevoir de deux choses. Déjà, que nous n'avons pas de notre côté souligné correctement que nous étions pour l'adoption simple, mais pas plénière, car cette forme-là est une sorte de colonialisme et d'appropriation d'êtres humains. Nous en reparlerons.
Ensuite, et c'est surprenant, et en même temps pas du tout, que l'extrême-gauche française peut se lire totalement par rapport au style des années 1970. La question se pose à l'extrême-gauche de la manière suivante: dans quelle mesure faut-il être libéral ?
Il n'y ainsi jamais d'analyse de classe, d'analyse historique ; tout tourne autour de l'individu.
Il y a ainsi les "post-idéologiques": post-trotskystes du NPA, post-anarchistes d'Alternative Libertaire, post-maoïstes de l'OCML-VP, etc. S'inscrivant en quelque sorte "à la gauche" de la social-démocratie, ils assument la culture dite "LGBT" (Lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels).
Ils défendent une conception ultra-démocrate, où les droits doivent "s'étendre". Ils rejettent le principe de l'impérialisme comme réaction sur toute la ligne, pour considérer que des nouveaux acquis sont possibles.
Cette approche libérale est bien entendu valable pour les organisations défendant l'approche anarchiste: du moment que c'est "consenti", tout est permis. On a là également une position "à gauche" de la social-démocratie, mais au nom de l'esprit de mai 1968, en quelque sorte.
Le mariage est ainsi considéré comme une simple éventualité ; ce qui compte c'est la liberté. L'aspect juridique est par contre beaucoup moins pris en compte, au nom d'une philosophie à mettre en avant, et non un projet de "front de gauche à gauche du / dans le front de gauche". On remarquera qu'ici, la Ligue Trotskyste de France maintient la tradition trotskyste historique, portée par la LCR ; elle soutient même la GPA: du moment qu'elle est librement choisie par une femme, l'Etat (ou la société) n'aurait pas à s'en mêler.
Du côté économiste, par contre, c'est une catastrophe. Des millions de personnes concernées, presqu'un an de débat dans la société française, mais le fait même parler des personnes homosexuelles leur apparaît comme un obstacle impossible. Il y a chez eux une paralysie digne de l'affaire Dreyfus pour les syndicalistes de la Belle époque.
Enfin, il y a les minimalistes, On retrouve ici les structures d'extrême-gauche typiquement éparpillées, qui sont prises au dépourvu par les questions de société, et par conséquent, s'affirment "libérale" pour faire bonne figure, mais se désintéressent de tout cela et espèrent pouvoir vite revenir à leur train-train quotidien.
La conclusion de tout cela est que clairement aucune de ces organisations prétendument révolutionnaires ne veut vraiment prendre le pouvoir et diriger un Etat.
La famille est un aspect important de la vie des masses. Et elle le sera encore tout autant sous le socialisme : les masses vivront encore des romances débouchant sur des couples, auront encore des enfants, il y aura encore des personnes voulant divorcer, des enfants orphelins à adopter, etc.
Pour les anarchistes, cela paraît normal, leur idéologie elle-même étant le refus de la prise du pouvoir, le refus de se donner les moyens concrets de changer les choses. Cela peut paraître plus étonnant pour tous les groupes se référant au "marxisme" voire à Lénine. Mais en fait cela ne l'est pas. Depuis les années 1980 et l'arrivée au pouvoir de François Mitterrand, toutes ces organisations n'ont plus eu comme seule stratégie que de "pousser à gauche" le pouvoir social-démocrate et les révisionnistes du P"C"F.
Nous, nous voulons faire la révolution, c'est-à-dire renverser l'Etat bourgeois et instaurer un Etat socialiste au sevice des masses, un Etat que notre parti dirigera en tant que parti de la classe ouvrière synthétisant son idéologie dans les conditions de la France !
Et pour assumer ce pouvoir, il faut avoir une position sur le couple, la romance, la famille, l'adoption, l'homosexualité, etc. Une position fondée sur une analyse de tous ces aspects importants de la vie des masses à la lumière du marxisme-léninisme-maoisme.