La question du racisme et le second tour des élections présidentielles
Submitted by Anonyme (non vérifié)En France, il existe des personnes arabes, noires, juives, asiatiques, roms. Ces personnes, tout en faisant partie du peuple français, portent en elles une culture et une histoire particulière.
Contrairement aux post-modernes et aux catholiques de gauche, nous rejetons l’idée que ce parcours relativement différent soient l’aspect principal de leur vie et qu’elles ne seraient pas principalement française. Nous ne pensons pas plus que ce soit là le cœur d’une contradiction fondamentale entre la « société » et les « minorités ».
Contrairement aux petits-bourgeois semi-féodaux et aux petits-bourgeois ultra-libéraux, nous rejetons l’idée que ces personnes forment des « communautés ».
Mais contrairement aux fascistes et aux « républicains » à la Jean-Luc Mélenchon, nous ne nions pas l’existence de ces personnes.
Il s’agit là d’une question démocratique. Ces personnes doivent être reconnues pour ce qu’elles sont dans leurs aspects particuliers par la société, avec tous les droits que cela recoupe, dont celui d’être traité à l’égal des autres, car ils font partie du peuple français en particulier et des masses en général.
Cette position a toujours été celles de communistes : il y a une culture nationale dont participe les minorités nationales en tant qu’aspect particulier. Le reste est soit du chauvinisme, soit du cosmopolitisme relativiste.
Ici se pose alors la question du racisme dans le cadre de ce second tour des élections présidentielles. Si elle n'est pas le point central de la mobilisation nationaliste proposée pour l’heure par Marine Le Pen, elle n’en reste pas moins un aspect important.
Le nationalisme vise à mobiliser la société derrière les plans expansionnistes et guerriers de l’impérialisme français. Il exalte donc le chauvinisme et les valeurs réactionnaires.
Il n’y a pas besoin de se pencher beaucoup pour voir que la rhétorique de Marine Le Pen est pétrie d’anticapitalisme romantique, inévitablement aux larges accents antisémites. Il n’y a pas non plus besoin de fouiller très loin pour voir que l’entourage proche de Marine Le Pen est composé soit militants nationaux-révolutionnaires (dont ceux dirigeant son micro-parti « Jeanne »), soit de gens venant du Mouvement National Républicain racialiste de Bruno Mégret (Steve Briois, Nicolas Bay, etc.), et que le mouvement identitaire a été largement intégré au sein de Rassemblement Bleu Marine.
Plus le Front National sera à un haut niveau et plus il accentuera sa pression sur la société et les masses et diffusera sa culture, plus il aura de financements de l’État, plus il attirera à lui les cadres carriéristes, plus il aura de relais médiatiques, plus il aura de soutiens de secteurs importants de la bourgeoisie.
Puisqu’il est besoin de le rappeler, la culture du fascisme ce n’est pas une culture démocratique, c’est la culture de l’étouffement de toute opposition, par la violence si besoin. On voit bien d’ailleurs augmenter le niveau d’appels à la violence contre les opposants dans les meetings de Marine Le Pen (par exemple avec le slogan « Macron, On t’encule ! »).
Et de cette culture anti-démocratique affleure le chauvinisme, le racisme et la réaction.
Plus le Front National sera à un haut niveau au sortir de ce second tour des élections présidentielles, a fortiori si Marine Le Pen l’emporte, plus les groupes d’ultra-droite se situant en marge seront libres d’agir et d’agiter la société afin de la tendre au maximum et de préparer un coup de force.
Disons les choses clairement : plus Marine Le Pen fera un score important plus il y aura de pogroms, de ratonnades, de pressions mises sur les personnes arabes, juives, noires, roms, asiatiques. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder les pogroms anti-polonais qui se sont déchaînés dans les jours suivant le vote sur le Brexit l’année dernière (coûtant la vie à un ouvrier polonais).
Telle est la réalité que tant les personnes progressistes que les personnes arabes, juives, noires, roms, asiatiques doivent avoir à l’esprit.
Il est d’ailleurs notable de voir la faible mobilisation des personnes arabes, juives et noires pour faire barrage à Marine Le Pen.
On voit là l’effet pernicieux de deux mouvements que nous avons dénoncés et qui travaillent les masses depuis ces 10 dernières années :
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La mouvance autour de Dieudonné et Alain Soral d’un côté et le sionisme de l’autre qui divisent les masses françaises et relativisent le danger du Front National, soit en tentant d’en faire un allié, soit en professant la théorie selon laquelle le Front National ne serait qu’un « épouvantail » au service du « système » et que donc il n’aurait aucune existence réelle, aucun impact réel, ne représentant pas une tendance profonde de la bourgeoisie française.
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L’ultra-gauche qui nie le fascisme et avance l’idée que la France serait déjà un pays fasciste, ultra-réactionnaire, où le racisme serait généralisé. Ce qui est bien évidemment faux.
Il y a par rapport à cette question du racismme une forme d’irrationalisme et d’immaturité dans la mobilisation en faveur du « Ni Macron, Ni Le Pen ». Une attitude trahissant un profond individualisme et démontrant la nature petite-bourgeoise de ces gens.
En effet, parmi les arguments qui sont mis en avant on retrouve plus particulièrement, à côté des « je suis insoumis et je fais ce que je veux », de manière systématique ceux-ci : « je ne suis pas responsable de la situation, qu’ils se démerdent avec », « je ne vois pas en quoi je serais responsable de quoi que ce soit de ce qui arrivera si je m’abstiens ».
On voit là un refus total d’appréhender la réalité concrète de la situation et d’admettre le fait que l’on puisse être jugé pour responsables de ses actes. Or dans la situation actuelle, les choses sont limpides : contrer le mouvement qui vise à barrer la route à Marine Le Pen, c’est aider Marine Le Pen ! Militer pour que les gens de gauche s’abstiennent, c’est aider la marche au pouvoir du fascisme et renforcer son poids dans la société française.
La claire et simple vérité de ce moment historique est que toute personne soi-disant progressiste, de gauche ou antifasciste qui refuse de participer au front pour barrer la route à Marine Le Pen en conscience est et sera en partie responsable des conséquences soit de l’arrivée au pouvoir soit d’un parti fasciste à un niveau très élevé et donc des violences racistes qui l'accompagneront !